00:06 Et avec donc Louis Alliot ce matin invité d'RTL en ce 1er janvier 2024, donc je le rappelle maire de Perpignan évidemment,
00:14 vous êtes également le premier vice-président du Rassemblement National. On va parler
00:18 des vœux d'Emmanuel Macron, mais vous aussi vous avez adressé vos vœux à vos abonnés en tout cas sur X,
00:24 anciennement Twitter, avec un dessin d'Astérix et Obélix, ou petit village d'ailleurs d'Astérix et Obélix avec tous les
00:31 gaulois. Pourquoi vous avez choisi cette
00:33 image ? Elle est signifiante ? Qu'est-ce qu'elle signifiait pour vous en tout cas ?
00:36 C'est un clin d'œil sur une bande dessinée qui est l'une des plus
00:43 regardées, des plus emblématiques, des plus populaires.
00:47 Et j'ai trouvé que voilà ça faisait
00:52 un peu village gaulois qui défend son identité, ses traditions et qui souhaite la bonne année.
00:58 C'était le sens de poster cette image-là, village gaulois assiégé, menacé par quoi donc selon vous ?
01:03 Oh menacé, ça dépend
01:07 d'où vous êtes. Si vous êtes en bas de l'échelle sociale, vous êtes menacé par l'inflation, par le pouvoir d'achat
01:13 qui est de plus en plus faible, par une économie
01:17 qui est difficile
01:21 et puis au sein de cette mondialisation, on voit bien
01:25 l'ensemble des dangers qui pèsent,
01:29 pas seulement sur notre économie,
01:31 sur nos intérêts à l'extérieur et puis ces guerres qui quand même, partout, que ce soit l'Ukraine
01:36 ou que ce soit en Israël, ont marqué les esprits et inquiètent beaucoup nos concitoyens.
01:42 Alors on va parler maintenant, Louis Aliot,
01:45 donc de les vœux hier d'Emmanuel Macron. Qu'est-ce que vous en retenez ? 13 minutes
01:50 d'intervention présidentielle dans les jardins de l'Elysée, une année de détermination, un message d'optimisme également. Il a voulu aussi
01:57 rappeler qu'il avait travaillé normalement en 2023. Qu'est-ce que vous retenez de cette intervention ?
02:02 Oui, il a essayé de
02:05 tirer la couverture à lui avec des vœux que je trouve moins peu pour peu par rapport à la situation,
02:11 sans évoquer les difficultés qui sont celles que rencontrent nos concitoyens, sur lesquelles il aurait pu s'apesantir, parce que
02:18 il a traité par exemple le pouvoir d'achat d'un revers de main en disant "oui, je
02:22 sais qu'il y a des difficultés, mais en fait on a beaucoup fait".
02:25 Écoutez, moi je suis maire d'une ville de plus de 5000 habitants,
02:28 je vois tous les jours nos concitoyens qui tirent la langue parce que
02:32 c'est pas aussi facile qu'il veut bien le dire. Alors qu'il soit optimiste, c'est une chose, mais je pense que face à,
02:39 on pourrait dire, face à la situation préoccupante
02:43 d'un certain nombre de pans de notre économie et des difficultés, notamment des classes populaires, eh bien il aurait pu peut-être
02:51 avoir un message d'une plus grande solidarité, d'une plus grande fraternité.
02:55 Il a eu un appel en tout cas pour une France unie,
02:58 en citant par exemple les grands événements qui vont en théorie rassembler les français, les JO de Paris par exemple,
03:05 cette France unie, ça n'est pas celle que vous décrivez depuis des mois, vous notamment, Louis Alliot,
03:10 après l'épisode notamment de la mort de Thomas Acré. Paul, vous avez décrit une société fracturée, je vous ai même entendu dire vos craintes que
03:17 des gens se défendent eux-mêmes, qu'il y ait une tension permanente dans le pays. C'est la France que vous voyez, vous, c'est la France en tout cas
03:24 que vous craignez de voir arriver ?
03:26 - Écoutez, moi je voudrais pas que ce soit du pain et des jeux, c'est-à-dire que par
03:31 les jeux olympiques, par des choses comme ça, on essaye de masquer
03:35 la réalité ou de mettre la poussière sous le tapis. Il y a effectivement, Crépole a été
03:41 un événement, mais il y en a d'autres et moi je vois bien que les gens sont
03:45 très remontés par rapport à tout ce qu'ils peuvent voir et il n'en faudrait pas beaucoup pour que
03:52 l'étincelle
03:54 donne lieu à un incendie tel qu'on l'a vu
03:57 précédemment avec les Gilets jaunes. Il faut faire attention, on est une société fragile,
04:01 fracturée et donc je pense qu'effectivement les appels au
04:05 rassemblement à l'unité et à la fermeté aussi à l'autorité, parce que la République c'est aussi l'autorité
04:11 et de ce point de vue là, il y a une différence majeure entre les propos que peut tenir le chef de l'État
04:16 et la réalité de ce que vivent beaucoup de nos compatriotes dans des villes en France.
04:20 - Mais vous, vous pourriez reprendre à votre compte l'appel à l'unité ? On vous a entendu encore une fois plutôt parfois opposer la
04:27 justement après Crépole, la France des villages, à la France des cités,
04:30 les Français des villages parfois, ou Français issus de l'immigration qui vivent dans ces quartiers, on a entendu ces mots prononcés par les
04:36 les élus du Rassemblement National et par vous également, c'est pas un appel à l'unité, à la concorde ça ?
04:42 - Écoutez, moi je suis pour l'unité et l'indivisibilité de la République et quel que soit le lieu où on habite en France,
04:48 qu'il s'agisse d'ailleurs de la métropole ou des Outre-mer, eh bien on est un
04:54 citoyen français et on doit respecter les règles et moi je n'oppose pas le rural
05:00 à la ville, même si évidemment le rural est abandonné et que bien souvent on fasse plus cas
05:08 de ce qui se passe dans les grandes villes plutôt de ce qui se passe
05:11 dans la ruralité à laquelle moi je suis très attaché, ou le chômage,
05:15 la désertification médicale
05:17 et aujourd'hui l'insécurité est en train de gagner les campagnes, donc moi j'essaye plutôt d'avoir
05:24 un message
05:26 réellement d'unité en relevant
05:28 évidemment les
05:31 fractures qui peuvent exister, mais je ne pense pas qu'il faille opposer
05:35 la campagne à la ville, on est tous en France, on est tous sur le même bateau et il faut faire, j'allais dire,
05:43 front commun pour défendre ce que nous sommes, à la fois un pays mais aussi,
05:49 comme je le disais tout à l'heure, une identité, une civilisation,
05:52 un acquis historique, patrimonial et tout cela n'est pas défendu tout simplement par le gouvernement et par monsieur Macron.
05:59 - Vous êtes le premier vice-président du Rassemblement National, est-ce que la loi immigration
06:02 change la donne pour votre parti ? Comment doit se comporter
06:06 le RN à l'Assemblée ou au Sénat dans les mois qui viennent et en 2024 ?
06:10 Puisque vous avez voté de fait une loi proposée par le gouvernement à la fin de l'année, une loi
06:16 emblématique dont tout le monde a parlé. D'abord c'était le bon choix, vous ne le regrettez pas, est-ce que ça veut dire que le RN peut
06:22 gouverner, pas gouverner mais voter le cas échéant, les lois proposées par le gouvernement ?
06:26 - Écoutez, on doit voter les lois qui
06:31 n'aggravent pas la situation et qui
06:35 s'orientent vers les bons concepts que nous mettrions en place si nous étions aux affaires. Cette loi immigration, ça n'est pas du tout
06:44 le règlement définitif du problème lié au phénomène migratoire.
06:49 - Oui puisque cette loi, elle permet la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension, sous la responsabilité des préfets,
06:54 vous ne vouliez pas le voter à la base.
06:57 - C'est juste le durcissement de la circulaire Valls de 2012, donc ça existait déjà
07:03 et ça restreint un peu cette circulaire-là. Alors évidemment si nous y étions, cette circulaire n'existerait plus.
07:10 Enfin, comme ça va dans le bon sens et comme autour de cette circulaire-là, il y a d'autres mesures
07:16 qui sont prises, et bien, j'allais dire, les points légèrement positifs l'emportent sur le très négatif.
07:23 Donc on s'est orienté vers ce vote-là, mais sur le fond, il faut
07:28 défendre ce que l'on a toujours dit sur l'immigration, c'est ce que nous ferons dans les élections à venir,
07:33 parce que je pense que nous ne sommes pas, j'allais dire, au niveau
07:37 de ce que nous devrions faire en la matière.
07:40 - Louis Alliot, est-ce que tout est clair au Rassemblement national ? Vous avez peut-être vu hier le classement des
07:44 personnalités préférées des Français du journal du Dimanche, et Jordan Bardella,
07:48 le président du RN, arrive en 30e position, c'est le premier homme politique classé, il devance même assez largement
07:55 Marine Le Pen. Est-ce que tout est clair dans la hiérarchie du RN où Jordan Bardella est en train de s'imposer
08:02 potentiellement comme un numéro un en puissance ?
08:05 - Écoutez, que le président du Rassemblement national arrive
08:11 premier politique en France dans ce classement des 50,
08:13 c'est déjà une bonne nouvelle et c'est très positif pour nos idées.
08:18 Ensuite, vous savez, nous sommes un mouvement politique et nous avons notre candidate à l'élection présidentielle qui est Marine Le Pen,
08:25 et puis Jordan Bardella qui sera candidat à l'élection européenne
08:28 au mois de juin.
08:31 - Votre candidate à la présidentielle, vous l'avez, c'est Marine Le Pen, vous n'avez aucun doute là-dessus et vous l'appelez de vos voeux, c'est ce qu'on entend
08:36 dans vos propos. - Écoutez, à ce jour, moi je n'ai aucun doute sur le sujet, mais très honnêtement, je ne suis pas...
08:43 je n'ai pas de crainte sur
08:46 l'avenir de notre mouvement par rapport non seulement aux idées qui développent, à la mobilisation de ces cadres, de ces élus et notamment
08:55 de ces députés, mais aussi aux élections européennes qui vont arriver au mois de juin et
09:01 vis-à-vis desquelles je pense que nous aurons une agréable surprise.
09:04 - Merci beaucoup Louis Aliot d'avoir été avec nous sur RTL.