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  • 29/12/2023
Regardez L'invité de RTL Midi du 29 décembre 2023 avec William Galibert.

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Transcription
00:00 vous êtes sur RTL. RTL midi avec William Galibert. C'est la catastrophe pour nous.
00:08 Les magasins ne reviendront jamais. Et n'oubliez pas les prestataires qui travaillaient pour nous,
00:13 ceux qui livraient la marchandise, les transporteurs, ceux qui montaient les meubles,
00:17 tous ceux-là vont se retrouver sur le carreau. Ça c'est Ratiba Abache, elle était salariée du
00:24 groupe Habitat représentant de CGT et voilà c'est fini, un clap de fin un peu triste entre
00:29 Noël et le Nouvel An. L'enseigne d'ameublement a été liquidée, liquidation judiciaire, ça met fin
00:35 à l'activité de la société. 300 salariés, un petit peu plus même sur le carreau, 9 millions
00:41 d'euros d'acomptes versés par des clients qui n'ont toujours pas réussi à obtenir leurs meubles ou
00:47 leurs remboursements, des montagnes d'impayés auprès de fournisseurs. Quelles sont les raisons de cette
00:52 descente aux enfers et est-ce qu'on peut en tirer quelques enseignements sur notre façon d'acheter
00:56 nos meubles, de consommer tout simplement ? On en parle avec notre spécialiste de la grande
01:01 distribution Olivier Dauvert. Bonjour Olivier. Bonjour William. Tout d'abord cette chute elle
01:07 n'est pas vraiment surprenante pour Habitat, on sait que l'entreprise était en difficulté depuis
01:12 quelques années et puis il y avait eu un rachat symbolique par un homme d'affaires Thierry Leguenic
01:19 en 2020 et on s'était déjà posé beaucoup de questions à l'époque, c'était un peu la chronique
01:26 d'une chute annoncée, l'histoire d'Habitat ? Oui totalement parce qu'en réalité ce qu'Habitat
01:31 subit en ce moment c'est, je vais appeler ça la loi de la jungle, la loi de la nature, c'est que
01:35 quand les temps sont durs c'est les animaux les plus faibles qui trinquent d'abord, tout le monde
01:39 le sait. Et là les temps de la consommation sont objectivement durs, et bien vous avez les enseignes
01:45 les plus fragiles. Alors là on parle aujourd'hui d'ameublement avec Habitat, il y a quelques jours,
01:50 quelques semaines on parlait de casinos sur l'alimentaire, on a beaucoup parlé d'enseignes
01:53 textiles, Camailleux, San Marita, que sais-je encore, San Marina pardon, et donc ça traduit
01:59 juste que les temps de la consommation sont durs et que les enseignes les plus faibles sont celles
02:04 qui disparaissent d'abord ou qui tombent d'abord. Et c'est particulièrement vrai en ce moment sur
02:09 le métier de l'ameublement, de la décoration, pourquoi ? Parce que la consommation est à l'arrêt
02:13 sur ces marchés-là, on est dans une forme, nous les consommateurs, que j'appelle d'essentialisation
02:19 de la consommation. Qu'est-ce qui s'est passé ? On y réfléchit à trois fois maintenant avant
02:23 d'acheter le moindre objet neuf ? On est sous la contrainte budgétaire beaucoup plus qu'il y a
02:29 encore quelques mois, quelques années, donc ça nous fait hiérarchiser davantage ce qu'on doit
02:34 acheter. Et au moment de choisir, est-ce que vous privilégiez de remplir votre frigo, votre placard,
02:39 ou de changer votre canapé ? Naturellement, voyez c'est ça, l'essentialisation de notre
02:44 consommation, on va encore plus qu'avant vers l'essentiel, et malheureusement il y a des métiers
02:48 qui ne le sont pas beaucoup. Et puis ensuite, on va parfois prendre, vous l'avez dit, plus de temps
02:52 pour décider de changer un canapé, de changer un meuble, que sais-je encore, et là, si tous les
02:57 Français mettent un mois de plus pour choisir le produit qu'ils vont acheter, ça fait un trou dans
03:02 la consommation, c'est aussi bête que ça. Habitaille les victimes directement de ça, c'était
03:08 une entreprise qui était fragile et qui tombe parce que les temps sont durs. Vous avez évoqué
03:13 d'autres noms qu'on connaît très bien et qu'on voit dans n'importe quel centre-ville depuis des
03:18 années et qui ont connu un peu ces mêmes destins qu'à Mailleu, sans Marina, c'est des enseignes
03:23 grand public. Est-ce qu'il faut s'attendre à ce qu'il y ait d'autres victimes, si je puis dire,
03:28 dans les mois ou dans les années qui viennent ? Oui, malheureusement, et je ne veux pas être
03:32 noiseau de mauvais augure, mais je ne fais qu'une analyse froide de la situation, quand la consommation
03:37 ne progresse plus, et c'est le cas désormais depuis quelques années, c'est plus les Trente
03:41 Glorieuses, ça n'a échappé à personne. Quand d'abord la consommation ne progresse plus, que
03:45 ensuite vous avez une partie de cette consommation qui est en train de basculer depuis les magasins
03:51 vers le e-commerce, et on voit bien autour de nous, ou soi-même, que l'on consomme de plus en plus
03:56 sur Internet, qu'on achète, même si ce n'est pas encore la majorité de nos achats, il se trouve
04:01 que chaque année qui passe, le e-commerce gagne du terrain. Si le gâteau ne grossit pas, et que
04:05 vous avez une partie de ce gâteau qui est en train de quitter les magasins physiques, et notamment
04:09 dans les villes, pour aller sur la toile sur Internet, ça veut dire de manière mécanique,
04:13 je ne suis pas très intelligent, mais plein de bon sens, qu'on a besoin de moins de magasins,
04:17 malheureusement pour ceux qui y travaillent, évidemment. Un tout dernier mot Olivier
04:22 Dauvert, les clients qui avaient passé des commandes chez Habitat, est-ce qu'ils ont
04:26 aujourd'hui, après cette décision de justice, la moindre chance de voir leur canapé, leur table
04:32 basse, ou au moins un remboursement ? Honnêtement très peu, parce qu'il faut savoir ce qui va se
04:36 passer maintenant, une entreprise quand elle est liquidée, ça veut dire que tout ce qui lui
04:39 appartient encore va être vendu, et notamment vendu au mieux-disant. Donc les stocks par exemple,
04:44 vont être probablement rachetés par des concurrents, ou par des destockers du genre
04:48 Noz. Donc il va y avoir de l'argent qui va rentrer bien évidemment, mais cet argent-là,
04:52 il va ressortir de manière prioritaire vers les salariés, parce que sur ce que j'ai lu,
04:57 tous les salaires n'ont pas été payés, donc évidemment les salariés doivent passer d'abord.
05:02 L'État et les cotisations sociales aussi, et les pauvres clients malheureux qui ont versé des
05:07 accomptes, pour le coup, c'est s'il restait quelque chose. Donc autant vous dire qu'il ne faut pas y
05:11 compter, et encore une fois c'est malheureux, mais c'est comme ça. Merci beaucoup Olivier
05:14 Dauver d'avoir pris un peu de temps. Quand est-ce qu'on vous retrouve sur l'antenne d'RTL après
05:17 cette vacance ? Eh bien tous les lundis matins, enfin tous les jours pardon, avec Julien Courbet,
05:22 et dès lundi matin à partir de 9h. Vous allez y arriver. Merci, merci beaucoup Olivier,
05:26 spécialiste de la grande distribution, du commerce en général. Merci pour cet éclairage, après donc
05:34 la liquidation judiciaire d'habitat. Il est 12h21, dans un instant, on va souffler un peu,
05:39 puis on va vous donner quelques idées pour le réveillon peut-être, et si et si on testait
05:45 les cocktails sans alcool. A tout de suite.
05:52 vide.
05:52 [SILENCE]

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