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  • il y a 2 ans

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Technologie
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00:00 C'est une très bonne question en fait. C'est vrai que l'ambiance de travail, de recherche,
00:06 États-Unis et Europe est assez différente.
00:09 Au centre Goddard, où en fait, les missions commencent par une idée d'un groupe de scientifiques,
00:15 une idée, je veux aller poser un sismomètre sur Mars ou quelque chose comme ça.
00:19 Et après, c'est un groupe d'experts qui va travailler ensemble pendant des mois, des années,
00:23 pour montrer que c'est possible, c'est réalisable, avoir ce qu'on appelle des plus-tard concepts.
00:28 C'est aussi pour les missions d'observation de la Terre, on a énormément de données collectées.
00:32 Il y en a beaucoup en fait qui ne sont pas traitées.
00:34 Donc pour Hubble, oui, je n'imagine même pas la quantité de données.
00:37 Bonjour Ali, merci beaucoup.
00:50 Je m'appelle Victoria Dapouyan et je suis ingénieure aérospatiale et data scientist à la NASA.
00:56 Quel a été votre parcours d'étudiante ?
00:59 Alors, c'est une bonne question.
01:01 J'ai grandi à l'étranger, dans l'océan Indien, à Budapest,
01:04 et après je suis rentrée en France métropolitaine.
01:07 J'ai fait un baccalauréat scientifique avec spécialité maths.
01:11 Après, j'ai fait une classe préparatoire, maths sup, maths p.
01:15 Donc pour ceux qui connaissent, j'ai fait PCSI, puis psy étoile à Fermat à Toulouse.
01:21 Donc c'est une formation assez intense, stressante, beaucoup de boulot,
01:24 mais ça a été une super expérience.
01:26 Et ensuite, j'ai intégré l'ISAE Super Aero en 2015
01:30 et j'ai été diplômée de l'ISAE Super Aero, donc ingénieure aérospatiale, en 2019.
01:37 Et quel a été votre parcours professionnel en sachant qu'il est très récent et certainement riche ?
01:45 Oui, en fait, j'ai eu beaucoup de chance avec ma formation à l'ISAE Super Aero,
01:49 qui est une école d'ingénieurs basée à Toulouse,
01:51 parce qu'il y avait énormément d'opportunités.
01:53 Donc j'ai pu faire beaucoup de stages à l'étranger.
01:55 J'ai d'abord réalisé un stage à l'EAC, au Centre des astronautes européens à Cologne, en Allemagne.
02:02 J'ai fait un semestre d'échange académique à Moscou, dans une université partenaire.
02:06 J'ai aussi réalisé un stage au Centre spatial guyanais avec le CTESS à Kourou, en Guyane.
02:12 Et en parallèle de tout ça, j'ai fait deux simulations de vie martienne dans le désert de Lutha,
02:16 avec la Mars Desert Research Station.
02:19 Et puis après, pour mon stage de fin d'études, pour valider mon master,
02:22 je suis partie au Goddard Space Flight Center, la NASA, en 2019.
02:27 Et par la suite, j'ai été embauchée à la NASA Goddard Space Flight Center.
02:31 Et je travaille actuellement dans le laboratoire des sciences planétaires,
02:34 où j'ai différents rôles, principalement pour des missions qui vont partir vers Mars,
02:39 Titan, Europe, en Célade.
02:42 Donc je travaille beaucoup pour de la recherche et aussi le développement d'intelligence artificielle
02:47 et de machine learning pour ces missions planétaires.
02:50 Alors que représente le Goddard Space Flight Center ?
02:54 Alors en fait, le Goddard Space Flight Center, c'est un centre de la NASA.
02:57 Il y a plusieurs centres de la NASA aux États-Unis.
02:59 Celui-là est situé sur la côte est des États-Unis, près de Washington DC.
03:03 Et en fait, ce centre de la NASA se consacre principalement à la recherche scientifique.
03:08 Donc il est spécialisé dans la conception et la réalisation de différentes missions dans différents domaines.
03:13 Donc il y a l'observation de la Terre, l'astronomie, la cosmologie, l'étude du Soleil,
03:18 l'étude des planètes, le groupe dans lequel je travaille.
03:20 Donc c'est un centre qui regroupe des scientifiques, des ingénieurs, des chercheurs
03:24 et qui construisent des instruments qui seront à bord de futures missions spatiales.
03:29 Avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiante
03:35 qui vous a influencée pour vous orienter sur cette belle carrière liée au spatial ?
03:42 Je ne pourrais pas dire qu'il n'y a eu qu'une seule rencontre.
03:46 Il y en a eu plusieurs.
03:47 J'ai eu la chance d'avoir beaucoup de soutien dans mes études,
03:50 donc de la part de ma famille, de ma mère, de ma sœur.
03:53 J'ai aussi beaucoup de gens qui m'ont aidée et qui m'ont soutenue pendant ma formation,
03:57 donc typiquement mes professeurs de lycée, de classe préparatoire.
04:00 C'est aussi pour ça, je pense, que j'en garde un très, très bon souvenir.
04:03 J'ai eu beaucoup d'opportunités, des gens qui m'ont tendu la main
04:06 et qui m'ont ouvert des portes.
04:08 Typiquement, intégrer la NASA, ça n'a pas été facile sans la nationalité américaine.
04:12 Des gens qui m'ont laissé une chance et ça, je ne les remercierai jamais assez.
04:17 Pouvez-vous nous présenter la démarche expérimentale utilisée au sein de la NASA
04:24 dans le cadre du spatial ?
04:27 Je pense que c'est une question assez vaste parce que je suis assez biaisée.
04:34 Je suis au centre Goddard où l'émission commence par une idée d'un groupe de scientifiques.
04:40 Une idée, je veux aller poser un sismomètre sur Mars ou quelque chose comme ça.
04:44 Après, c'est un groupe d'experts qui va travailler ensemble pendant des mois,
04:48 des années pour montrer que c'est possible, c'est réalisable,
04:51 avoir ce qu'on appelle des "proof of concept".
04:54 La démarche marche avec des "grants", des "proposals"
04:59 où des gens vont soumettre un dossier, une proposition d'une mission
05:03 qui va aller sur telle ou telle planète et dire quelles sont les différentes étapes,
05:08 quel est le budget, combien de temps ça va prendre.
05:10 Donc, avoir tout un dossier "prêt" pour cette proposition.
05:14 Après, la NASA ou les autres agences spatiales vont comparer tous les dossiers,
05:19 voir le budget qu'ils ont et décider une ou deux missions qui vont être sélectionnées.
05:24 Typiquement, moi quand je suis arrivée en 2019, la mission Dragonfly qui va aller sur Titan,
05:29 normalement en 2035, espérons, avait été sélectionnée deux semaines après mon arrivée de stage.
05:36 C'est un travail qui avait déjà duré plusieurs années avant que j'arrive.
05:40 Ça prend du temps, mais c'est tout un travail d'équipe.
05:45 On voit toute l'admiration et l'émulation qu'il y a quand ces missions sont sélectionnées.
05:51 C'est vraiment très impressionnant.
05:52 Ce rapport avec le format de démarche expérimentale qu'on apprend en France
05:58 et ce transfert au sein de la NASA, est-ce que vous l'avez trouvé déroutant en tant que française
06:07 ou est-ce que l'école d'ingénieurs supérieure vous y a préparé ?
06:13 Si oui, comment en fait ?
06:14 C'est une très bonne question.
06:16 C'est vrai que l'ambiance de travail, de recherche, États-Unis et Europe est assez différente.
06:23 Je n'ai pas travaillé en France.
06:26 Mon premier boulot, c'est aux États-Unis.
06:28 Mais ce que l'école d'ingénieurs m'a appris, et je pense aussi la classe préparatoire,
06:32 donc Super Hero, la classe préparatoire, ma formation, c'est d'être capable de m'adapter.
06:38 Donc savoir s'adapter, ça fait partie du métier d'ingénieur,
06:43 que ce soit quand on voyage, quand on rencontre d'autres personnes, des collègues,
06:47 différentes cultures, différents langages, savoir aussi poser les bonnes questions et communiquer.
06:52 Vraiment, le métier d'ingénieur, c'est quelque chose, on n'en parle sûrement pas assez,
06:56 on a peut-être le cliché des ingénieurs qui ne savent pas très bien communiquer, je ne sais pas,
07:00 mais je pense vraiment que c'est un point clé dans la formation d'ingénieur,
07:03 c'est savoir communiquer et s'adapter.
07:05 Et ça oui, mon école d'ingénieur m'en a très, très bien appris.
07:08 Pouvez-vous nous présenter trois grands projets du spatial qui vous tiennent à cœur,
07:18 pilotés par le Goddard Space Flight Center ?
07:21 C'est difficile d'en choisir trois, mais parce que le Goddard…
07:26 On dit en France que choisir, c'est renoncer.
07:29 Exactement, là ça fait mal au cœur de ne pas en parler de certains.
07:35 Plusieurs projets sont vraiment intéressants, un qui est très, très important,
07:40 c'est le Hubble Space Telescope,
07:42 c'est un projet qui est managé par le Goddard Space Flight Center.
07:46 C'est un télescope spatial qui a été développé par la NASA
07:50 avec aussi la participation de l'ESA, de l'Agence Spatiale Européenne,
07:54 et qui a été opérationnel, il me semble, depuis les années 90.
07:58 C'est un gros, gros projet du Goddard Space Flight Center.
08:02 Un autre aussi qui arrive très bientôt et on est tous très excités à l'idée,
08:06 c'est le James Webb Space Telescope.
08:08 Celui-là, on l'attend depuis plusieurs années maintenant,
08:12 mais c'est aussi un télescope développé par la NASA,
08:15 par l'Agence Spatiale Européenne et l'Agence Spatiale Canadienne.
08:18 Son lancement, normalement, il me semble que c'est en octobre 2021,
08:22 depuis la Guyane française, donc depuis Kourou.
08:25 C'est un télescope qui va un peu surpasser Hubble pour l'observation dans l'infrarouge,
08:32 principalement, mais qui, contrairement à Hubble,
08:35 ne va pas permettre d'observer dans l'ultraviolet et dans l'eau visible.
08:38 On va avoir des super, super résultats de cette mission.
08:43 On a très, très hâte au Goddard de James Webb Space Telescope.
08:47 Une autre mission que j'aime beaucoup et qu'on en a entendu parler l'an dernier, en 2020,
08:53 c'est OSIRIS-REx.
08:56 C'est une mission qui a pour but d'étudier l'astéroïde Bennu
09:00 et de ramener un peu d'échantillons de cet astéroïde sur Terre.
09:04 Il y a eu l'impact avec l'astéroïde en 2020, il me semble, en octobre ou novembre.
09:10 Les échantillons seront ramenés sur Terre en 2023
09:13 et ce sera principalement au Goddard Space Flight Center.
09:17 Concernant, petite question,
09:19 concernant le nouveau télescope, celui qui va succéder Hubble,
09:24 c'est une petite parenthèse.
09:26 On dit souvent, parce que nous, quand on est dans le cadre du grand public,
09:30 on est émerveillé par la beauté des galaxies, des nébuleuses, etc.
09:34 Ça, il n'y a pas photo, c'est assez merveilleux, très intéressant.
09:39 Mais quand on regarde un peu plus techniquement,
09:42 moi je reçois pas mal d'informations, on me dit,
09:45 la quantité d'informations collectées par le télescope Hubble est tellement gigantesque
09:51 que si on arrêtait, pour avoir une idée,
09:54 tous les télescopes et tous les grands centres de recherche,
09:57 et qu'on demandait à l'ensemble de tous les grands spécialistes
10:00 de se concentrer sur l'analyse, je dis bien l'analyse,
10:03 de toutes les données récoltées par Hubble,
10:06 l'astronomie et l'astrophysique continueraient de progresser
10:10 d'une manière bouleversante sur les 20 à 30 ans à venir.
10:14 Parce que pour des constructions de théories,
10:17 des modèles théoriques de l'univers et toutes ces choses-là.
10:20 La question c'est, comment se placer quand on a conscience de tout ça ?
10:25 En fait, on a énormément de connaissances, mais on n'en prend pas forcément conscience.
10:29 Alors nous, le grand public, entre guillemets, quand je dis nous, le grand public,
10:33 mais je me mets à la place du grand public,
10:36 on a plein de choses et hop, on passe encore à autre chose,
10:40 avec énormément de données qui sont assez impressionnantes.
10:44 Oui, totalement. Je rejoins totalement ce fait-là.
10:47 Aussi pour les missions d'observation de la Terre, on a énormément de données collectées.
10:51 Il y en a beaucoup qui ne sont pas traitées.
10:54 Pour Hubble, oui, je n'imagine même pas la quantité de données.
10:57 Et c'est là où je pense que les nouvelles technologies de Data Science et Computer Science
11:03 commencent à jouer un rôle important dans le spatial.
11:07 Ça fait plusieurs années qu'on en parle, mais c'est vrai que depuis plusieurs mois,
11:13 même depuis l'an dernier, deux ans, la NASA vraiment propose des projets
11:18 avec du Computer Science, du Data Science, pour traiter les données justement qu'on a collectées
11:24 et qui sont, entre guillemets, restées en archive pour les faire parler,
11:28 parce que toutes ces données, c'est de l'or, c'est de l'or spatial.
11:32 Donc oui, ça commence, mais ça prend beaucoup de temps.
11:38 Ça prend beaucoup, beaucoup de temps.
11:41 Très bien. Alors, comment vivez-vous l'événement du SpaceX aux États-Unis
11:52 en tant que scientifique de la NASA, en faisant part, bien entendu,
11:59 de votre format d'éducation européenne, française et européenne ?
12:05 SpaceX, oui, c'est un peu le rêve aux États-Unis pour le spatial,
12:10 ou je pense aussi dans le monde entier, de voir tous les progrès,
12:13 toutes les idées, tout ce qui se passe là en si peu de temps.
12:17 En fait, si peu de temps, je ne sais pas si c'est vrai, ça fait des années en fait que ça existe,
12:21 et là, c'est juste que ça explose et que maintenant, on peut faire des vols habités avec SpaceX,
12:26 on va aller sur la Lune avec SpaceX.
12:29 C'est vraiment intéressant d'être aux États-Unis et de voir la NASA et SpaceX collaborer ensemble
12:36 et aussi ouvrir de nouvelles portes pour, je pense, en étant européenne,
12:40 aux vols habités européens, où Thomas Pesquet est parti là tout récemment avec SpaceX,
12:45 il y a Mathias Mohrer qui va partir dans quelques mois, Samantha Cristoforetti aussi.
12:49 Donc ça ouvre vraiment beaucoup de possibilités à la fois pour des missions lunaires,
12:54 comme on s'attend dans les prochaines années, mais pour les vols habités et aussi pour les européens.
12:59 Donc j'ai les deux points de vue américains où je vois que tout avance et explose
13:02 et aussi beaucoup de nouvelles opportunités pour les européens.
13:05 Donc très intéressant pour nous.
13:07 La question est centrée sur la dimension technique dans le sens où, en tant que Français et Européens,
13:14 on a tous affaire à une communication sur la dynamique de la société et du spectacle.
13:20 C'est-à-dire, voilà, on a du visuel et puis il faut être honnête,
13:25 la communication journalistique à l'américaine, ils sont extrêmement forts,
13:30 sans mal parler, mais véritablement, sur le cadre de la communication,
13:37 chaque lancement, qu'il y ait des échecs ou des réussites, c'est incroyable.
13:43 Et ça fait penser un peu dans notre imaginaire collectif qu'on a affaire plutôt à,
13:51 sur cette longueur d'onde-là, je dis bien sûr cette longueur d'onde-là,
13:54 d'une longueur d'onde hollywoodienne.
13:59 Et puis en même temps, ça prend de l'intérêt pour ce qui se passe dans le spatial à l'américaine.
14:08 Totalement, je rejoins sur ce point-là le fait que depuis quelques années,
14:13 tout ce qui est réseaux sociaux, Instagram, Facebook, Twitch, YouTube, les lives,
14:20 tout ça en fait vulgarise le spatial et fait en sorte que beaucoup de nouvelles personnes,
14:25 de nouvelles générations sont intéressées par le spatial.
14:28 Donc c'est vraiment de la vulgarisation scientifique et de l'attrait pour la future génération en montrant
14:33 que ce n'est pas réservé juste à une élite, c'est possible, regardez,
14:38 on a tel type de professionnels qui ont fait ce genre d'études.
14:41 Donc vraiment SpaceX et la NASA, et aussi je pense l'Agence Spatiale Européenne,
14:45 invitent différents professionnels qui travaillent sur ce projet-là pour justement vulgariser
14:49 de manière à faire comprendre aux gens que ce n'est pas juste l'élite et que ce sont des choses accessibles.
14:56 Et oui, totalement, je trouve que ces moyens de communication-là,
15:00 que ce soit les réseaux sociaux, les lives pour tous les lancements,
15:03 font en sorte que ce n'est pas juste un rêve, c'est atteignable.
15:09 C'est vrai. Alors quels sont vos objectifs professionnels à moyen-long terme ?
15:16 Ça c'est une question difficile aussi.
15:19 Parce que vous êtes surchargé de travail, plein d'investissements.
15:25 Oui, pour le moyen-long terme, j'ai commencé ma carrière il y a quelques années maintenant,
15:32 je suis en début de carrière, mais j'aimerais vraiment pousser dans la voie de la recherche scientifique,
15:40 combiner computer science, tout ce qui est data science, et sciences planétaires,
15:45 pour faire en sorte de pouvoir explorer notre univers, pouvoir explorer notre système solaire,
15:50 parce qu'on est vraiment limité en fait, on ne se rend pas compte avec Mars,
15:53 c'est juste à côté, la Lune c'est juste à côté,
15:56 on peut renvoyer toutes les données qu'on collecte et on peut les traiter.
15:59 Mais pour des missions qui vont aller plus loin, ou des missions plus périlleuses,
16:03 il y a deux missions qui ont été sélectionnées pour Vénus récemment,
16:07 des missions qui vont aller explorer Titan, Europe, très loin dans notre système solaire,
16:12 on sera très limité sur les données qu'on va pouvoir renvoyer sur Terre.
16:16 Et il va falloir faire des choix, il va falloir rendre les instruments à bord de ces missions
16:21 un peu plus autonomes, un peu plus intelligents.
16:25 Donc ça fait partie de mon travail aujourd'hui, rendre possible les missions futures
16:31 qui vont aller explorer notre système solaire.
16:33 Donc un peu de pression, mais j'y tiens énormément
16:37 et je pense qu'on va vraiment faire avancer les choses en combinant ces deux domaines.
16:41 Que conseillez-vous aux jeunes filles intéressées par les sciences en général,
16:46 et en matière de science spatiale en particulier, en ajoutant à cette question
16:52 la présence, la visibilité des femmes, des filles et des femmes dans le domaine scientifique ?
16:59 Alors certes, aux États-Unis, la présence niveau pourcentage,
17:03 30 à 40 % aux postes de cadres est absolument étonnant et très intéressant.
17:11 En France, c'est plutôt dans les alentours de 10, voire quand on rentre encore
17:16 dans les gros domaines de spécialisation, de spécialité, c'est en dessous de 10 en poste.
17:22 Après, il y a une présence de femmes non négligeables en France,
17:27 mais qui ne sont pas visibles et qui, eux, ne sont pas dans les canaux médiatiques
17:33 parce que ça ne les intéresse pas.
17:35 Ils ont un certain charisme et un cheminement qui fait que nous, on est sur le terrain
17:39 et on essaye de produire à notre propre niveau.
17:42 Cette question sur le conseil des filles, il faut considérer aussi cette dimension
17:48 avec les propres combats qu'on a, nous, ici en France et en Europe, d'une certaine manière.
17:54 Oui, en fait, la différence que j'ai beaucoup vue, c'est que dans mon école d'ingénieur,
18:00 on n'était vraiment pas beaucoup de femmes et à la NASA, je me suis retrouvée
18:04 dans une équipe 50 % de femmes, 50 % d'hommes.
18:06 Donc, c'était assez nouveau de travailler avec autant de femmes et c'est très, très intéressant.
18:10 J'apprends énormément aux côtés de femmes.
18:12 C'est des exemples, en fait, maintenant pour moi.
18:14 Donc, pour les jeunes filles et pour aussi les jeunes garçons, mais pour les jeunes filles,
18:18 je vous encourage à être curieuse, à poser des questions, à surtout chercher la voie que vous aimez,
18:24 la voie qui vous intéresse.
18:26 Comme ça, vous ferez un métier et vous n'aurez même pas l'impression de travailler.
18:29 Moi, vraiment, dans mes études et dans mon métier tous les jours, je m'éclate.
18:35 Je m'éclate, quoi. Je kiffe ce que je fais.
18:38 Donc, trouvez quelque chose qui vous passionne et surtout ne pas vous auto-censurer.
18:45 Je fais partie de pas mal de programmes de mentoring, de tutorat comme ça.
18:49 Et quand j'allais dans des établissements scolaires, je voyais beaucoup les jeunes filles
18:53 qui me disaient oui, mais les sciences, ce n'est pas pour moi, c'est les maths, c'est pour les garçons.
18:57 Et c'est vrai que je n'avais jamais entendu ces préjugés-là quand moi j'étais sur les bancs d'école.
19:02 Donc, vraiment, ne mettez pas des idées comme ça, des idées reçues dans votre tête.
19:06 S'il y a quelque chose qui vous passionne, suivez votre voie.
19:09 Et aussi, un autre conseil que je donne aux jeunes filles et aux jeunes garçons,
19:13 c'est sortez de votre zone de confort.
19:16 C'est compliqué, ça fait peur, mais vous allez apprendre énormément.
19:20 Il y a quelque chose qui vous tente, qui paraît inatteignable, c'est petit pas par petit pas,
19:25 contacter une personne qui travaille un peu dans ce milieu-là.
19:28 Et vraiment, tout le monde sera content de vous aider, de vous accueillir et de répondre à vos questions.
19:32 Donc, vraiment, osez.
19:33 Quand on fait ses preuves, quand on bosse, on nous donne des responsabilités.
19:38 On nous donne vraiment des projets, de quoi faire.
19:42 Et c'est très très valorisant.
19:44 Donc, des projets que j'ai maintenant, enfin j'ai 25 ans, je ne sais pas si je les aurais en France à mon âge.
19:50 Et là, la mentalité, la culture américaine de travail, j'ai des responsabilités,
19:56 je gère une équipe, je gère des projets, j'ai des proposals.
20:01 Et tout le monde nous soutient, c'est vraiment très collaboratif dans mon laboratoire.
20:06 C'est un esprit d'équipe, on est là pour faire avancer le spatial.
20:09 Et si tu fais tes preuves, on te donne des responsabilités.
20:12 C'est vraiment extrêmement valorisant.
20:15 Ils t'ont fait confiance dès le début en fait.
20:19 C'est ça.
20:20 C'est la confiance en fait, le terme, le mot important.
20:24 Alors, pour finir, les associations scientifiques et techniques sont-elles pour vous une nécessité au sein de notre société et pourquoi ?
20:33 Oui, j'aime beaucoup cette question parce que je pense parfois on n'en parle pas assez de tout ce qui est associations comme ça,
20:39 ou programmes de mentorat, de tutorat.
20:42 C'est des choses qui sont au cœur, qui devraient être au cœur de notre société en fait.
20:46 Il y a l'éducation, il y a aller à l'école, mais il y a tous les projets annexes,
20:51 il y a tous les projets où on rencontre des professionnels, des gens qui travaillent dans tel et tel secteur,
20:56 où on peut poser nos questions.
20:58 Donc oui, je pense vraiment toutes ces associations de vulgarisation,
21:03 je pense que c'est vraiment le mot important, expliquer les sciences autrement,
21:06 en dehors d'un cahier, d'un livre de classe,
21:09 montrer des expériences un peu fun,
21:12 et expliquer de façon basique, sans entrer trop trop dans les détails,
21:16 quand c'est des primaires ou des collèges, ce qui se passe.
21:18 C'est aussi comme ça qu'on peut intéresser les plus jeunes et montrer que oui,
21:21 le monde des sciences, c'est fun.
21:23 Ce n'est pas juste quelqu'un derrière un ordinateur ou dans un laboratoire qui ne sort pas,
21:28 il y a vraiment des choses très très intéressantes.
21:31 Donc il y a beaucoup, il y a vraiment beaucoup d'améliorations à faire.
21:36 On a tellement de ressources aujourd'hui avec Internet, avec la Zoom,
21:40 on est à des milliers de kilomètres, mais on peut discuter.
21:43 Donc oui, profiter de ce qu'on a actuellement, Internet,
21:48 les voies de communication pour vulgariser les sciences
21:51 et montrer que c'est intéressant, que c'est fun,
21:54 et aussi tous les projets de mentorat et de tutorat que j'aime beaucoup
21:58 et que je soutiens énormément.
22:01 Parfait.
22:02 Merci.
22:03 [SILENCE]

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