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  • il y a 2 ans

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Technologie
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00:00 [Musique]
00:08 Ali Kajayou, 25 ans, élève ingénieur en ingénierie mécanique à l'IPSA,
00:15 en spécialité motorisation énergétique et propulsion.
00:18 Quel a été votre parcours d'étudiant ?
00:21 En tant qu'étudiant, moi j'ai commencé en 3ème avec un BIA, en brevet d'initiation aéronautique,
00:26 puis deux années de médecine, qui ne m'ont pas plu.
00:28 Je suis parti sur ma passion principale, l'aérospatiale.
00:31 Deux années de prépa, trois années d'école d'ingénieur, ingénierie mécanique et beaucoup de propulsion.
00:36 Quels ont été les stages effectués durant votre parcours d'étudiant ?
00:42 J'ai eu l'opportunité de faire trois stages, le premier chez Thalès à Gennevilliers, en Ile-de-France.
00:47 C'était un stage qui était binaire, le premier en ingénierie mécanique en bureau d'études,
00:52 où là je travaillais sur conception paramétrique, PTC-CREO, CATIA par exemple.
00:56 Je faisais des imprimantes, des éprouvettes de flexion et de traction en impression 3D.
01:01 La deuxième partie de mon stage, c'était en qualité, où là je travaillais sur un document codé en VBA,
01:06 où on arrivait à déceler tous les éléments mutagènes, Chrome 6 par exemple, Cadmium,
01:11 qui sont aujourd'hui interdits, sur nos articles, où on vendait.
01:15 Le second stage, c'était un stage plutôt en start-up cette fois-ci, dans la ville d'Humans,
01:19 la ville d'automobiles, en France, dans la Sarthe, où là c'était plutôt un stage en conception
01:24 et en prototypage d'un bande-essai Mécatronique et connecté, pour un véhicule qu'on développait, le vélo.
01:30 Et enfin, c'était un stage de fin d'études, un stage qui a eu lieu chez RienGroup, au Muro.
01:35 Un stage plutôt Lean Management, où j'ai développé des outils qui permettaient de connaître
01:41 des indicateurs de performance et des tableaux de bord automatisés.
01:45 On connaissait avec ça des valeurs ajoutées, le nombre de Lean Managers dans l'équipe,
01:50 le nombre de Green Belt, White Belt, Black Belt, Master Black Belt chez RienGroup.
01:54 C'était un stage super pertinent et super intéressant, parce que j'ai eu différentes visions,
01:58 côté finances, côté production, côté supply chain. C'est ce que je cherchais.
02:02 Avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiant
02:07 qui vous a influencé pour vous orienter sur une carrière liée au spatial ?
02:13 J'ai eu de la chance. J'ai rencontré M. Ndiaye en classe de 3ème quand j'avais 15 ans.
02:17 Là, c'était plutôt axé aéronautique. Il m'a motivé en me parlant de la théorologie
02:21 et de l'histoire de l'aéronautique, en parlant de Roland Garros et de toutes ces belles histoires.
02:25 Il m'a motivé, j'ai passé mon BIA et au bout de 6-7 mois de travail avec M. Ndiaye,
02:31 j'ai pu avoir ce brevet. Ensuite, la deuxième belle rencontre, c'était en arrivant à l'IPSA.
02:37 Trois jeunes, trois étudiants, qui avaient le projet fou de créer un satellite, un CubeSat,
02:42 à l'époque de trois unités. On est partis sur ce challenge et j'y suis encore.
02:47 Aujourd'hui, nos sociétés vivent incontestablement un bouleversement au niveau de toutes les connaissances
02:53 scientifiques qui impliquent aussi de nombreuses inquiétudes sur la place des nouveaux leaders
02:58 du spatial sur le concert international. Dans ce contexte très complexe, comment vous placez-vous
03:04 en tant que jeune ingénieur qui va débuter très prochainement, nous le souhaitons tous,
03:09 sa carrière dans le spatial ?
03:12 C'est une belle opportunité. Le challenge, c'est quelque chose qui résonne en tout ingénieur,
03:17 en général. Un ingénieur, c'est quelqu'un de vachement curieux. Le fait d'avoir cette concurrence
03:22 internationale, que ce soit en termes d'agences européennes, japonaises, américaines, etc.,
03:27 et les nouvelles entreprises, les belles start-ups qui démarrent, c'est une opportunité pour nous
03:31 qui est non négligeable. Travailler sur du micro-lanceur ou sur du lanceur des familles
03:36 type Ariane, c'est quand même une expertise qu'on arrive à avoir dans les agences européennes
03:41 et qu'on arrive à développer plus ou moins dans ces nouvelles start-ups. En tout cas, c'est une bonne.
03:47 L'apparition des nouveaux lanceurs sur la scène internationale, liée notamment aux start-ups,
03:52 nous insère incontestablement dans ce que nous appelons un nouveau marché et qui peut,
03:58 soit dit en passant, fragiliser la venue des nouveaux lanceurs des agences spatiales traditionnelles.
04:04 Comment vous placez-vous dans ce contexte, tout en sachant qu'au sein des écoles d'ingénieurs,
04:09 notamment de l'IPSA, les professeurs qui donnent leurs cours sont des mines d'or du point de vue
04:14 des connaissances techniques sur les lanceurs européens, sur la lignée notamment de la famille
04:20 des lanceurs Ariane ?
04:23 Tout à fait, Franck et vous, les derniers cours que j'ai pu suivre en propulsion aérospatiale,
04:29 c'était des cours réalisés par des Français, des Allemands, des Franco-Allemands, des chariots de groupe.
04:34 Là, on travaille sur de la propulsion liquide, la propulsion solide avec des développements moteurs
04:39 aussi à Vernon par exemple. Cette opportunité-là, c'est vrai qu'on l'a eu à l'IPSA et c'est vrai que
04:46 ce challenge des start-ups du New Space ou pratiquement aujourd'hui du Courant Space, c'est quelque chose
04:52 qui est très stimulant, très pratiquement excitant à ce niveau-là. On a vraiment cette vision des choses
04:58 que le monde du spatial est en train d'être bouleversé par ces nouveaux venus. Ces nouveaux venus existent
05:04 en fait depuis un petit moment. Les allants spatiales européennes de toute nationalité développent
05:11 depuis toujours leurs fusées, fusées Ariane, la belle famille Ariane qui fonctionne par sa qualité,
05:16 par sa durabilité et par son expertise technique. Aujourd'hui, peut-être un peu remis en question
05:21 avec des nouveaux marchés, des nouveaux business, que ce soit les CubeSats ou autres. On a aujourd'hui
05:27 des business plans, des business models qui sont revus à la hausse, souvent, grâce à ces nouveaux challenges.
05:34 Les start-ups, aujourd'hui, on en voit beaucoup apparaître, que ce soit côté allemand, que ce soit côté français.
05:39 On a cette chance d'avoir cette expertise technique qui est issue des agences. Prenons des exemples,
05:45 les ISAR, Aerospace, les Stratospace Systems qui se développent de plus en plus et qui ont déjà
05:50 leurs carnets de commandes qui sont pleins. Aujourd'hui, nos agences, surtout l'agence européenne,
05:54 doivent faire face à cette nouvelle confiance.
05:57 Seriez-vous capable aujourd'hui de démontrer aux jeunes l'utilité de faire des études dans le domaine du spatial
06:04 dans le contexte européen, plutôt que d'aller aux États-Unis, en Russie ou en Chine, en tenant compte
06:11 des réalités suivantes, hélas très présentes au sein de notre société, la pauvreté, le racisme
06:18 et le manque de réseau véritable ?
06:21 Premièrement, faites des études, que ce soit dans le spatial ou pas, c'est super important.
06:26 Le spatial, c'est un monde génial, c'est un monde de passionnés, c'est un monde dans lequel vous allez évoluer,
06:30 vous allez être très très bien accompagnés dans ce monde-là. On ne vous demande pas d'être
06:34 exceptionnellement doués, par contre, on vous demande d'être passionnément curieux.
06:38 Dans ce domaine-là, c'est vraiment une passion de tout à chacun. Que vous soyez issus d'une famille aisée,
06:44 d'une famille plutôt modeste ou d'une école, la meilleure école de France ou la meilleure école des États-Unis,
06:50 vous avez votre chance, il y a des opportunités qui existent, qui se créent tous les jours.
06:54 Aujourd'hui, la plupart des étudiants trouvent une opportunité dans l'aérospatial.
06:59 A vous de faire votre place, à vous de créer votre réseau, on va vous aider, tout le monde peut vous aider,
07:03 par contre, que vous soyez volontaires et motivés derrière cette ambition.
07:07 Que conseillez-vous aux jeunes filles et aux jeunes garçons intéressés par les sciences en général
07:13 et le spatial et l'aéronautique en particulier ?
07:18 Restez très curieux, concentrez-vous, apprenez tout ce que vous pouvez,
07:22 essayez de tirer tout ce que vous pouvez de vos cours de mathématiques, de français, d'anglais, d'SVT.
07:26 Soyez très ouverts d'esprit, ce sont des domaines qui sont très complémentaires les uns les autres.
07:30 Vous ne le voyez pas aujourd'hui parce que vous êtes dans votre moule en tant qu'étudiant au collège, au lycée,
07:35 peut-être déjà à la fac, vous ne le voyez peut-être pas, mais ce sont des matières dont vous allez avoir besoin.
07:40 Vous fassiez de la physique ou des mathématiques, soyez très très ambitieux, ne vous limitez pas à ce qu'on vous dit,
07:47 vous ne pourrez pas être juste ça ou juste ça dans vos études, dans votre parcours académique.
07:51 Vous pouvez être ce que vous voulez, soyez vous-même, en tout cas, soyez passionné et restez ouverts d'esprit.
07:56 Pour finir, les associations scientifiques et techniques sont-elles pour vous une nécessité au sein de notre société ? Et pourquoi ?
08:05 Comme on l'avait dit, il y a bien longtemps, nécessités et mères d'inventions,
08:11 ces associations-là sont le cœur de toutes les nations. On a besoin de ces associations, que ce soit techniques ou autres,
08:18 en tout cas dans le spatial, ce sont des associations qui font un travail remarquable,
08:22 qui vulgarisent toutes les notions qui sont peut considérer complexes de prime abord.
08:26 Que vous ayez 3 ans, 6 ans, 8 ans ou 25 ans, vous êtes aptes à entrer dans le monde du spatial à travers ces associations.
08:34 Profitez-en avant d'entrer dans le monde de l'ingénieur, par exemple.
08:38 Vous pouvez être médecin et travailler dans le monde du spatial, vous pouvez être vraiment tout type de métier et rentrer dans le monde du spatial.
08:44 C'est un monde qui est très ouvert, il y a de la place pour vous. L'associatif, faites-en un maximum, faites du bénévolat,
08:50 travaillez avec ces associations, on a besoin de vous, ils ont besoin de vous et vous avez besoin d'eux.
08:55 Franchement, ce travail symbiotique, vous allez l'apprécier.
08:57 Merci.
08:59 Merci.
09:00 [SILENCE]

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