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Transcription
00:00 La guerre dans la bande de Gaza, sujet hautement inflammable dans le monde, on l'a bien compris,
00:05 et notamment sur les campus américains.
00:07 Israël y est souvent accusé de régime d'apartheid et porterait l'entière responsabilité
00:12 du massacre du Hamas.
00:14 On assiste aussi à une résurgence des discours antisémites.
00:18 Bonjour Mathieu Mabin, on vous retrouve en direct de Washington.
00:21 Hier, trois directrices d'universités ont été auditionnées devant une commission
00:24 d'enquête du Congrès américain.
00:25 Nouvelle illustration de la tension que provoque cette guerre chez les jeunes élites américaines.
00:31 Oui, la question qui a littéralement mis le feu aux poudres et dont s'emparent la
00:38 presse et les observateurs américains au moment où nous parlons ici est une question
00:42 de la présidente de cette commission d'enquête qui demandait en substance, je cite, "Appeler
00:49 au génocide des Juifs est-il, en contradiction oui ou non, avec le code de conduite de vos
00:55 universités ?" Les trois présidentes d'universités Harvard, le MIT et l'université de Pennsylvania
01:01 ont répondu de concert, je cite, "Cela dépend du contexte".
01:06 Alors qu'effectivement, les tensions, comme vous l'avez dit, sont de plus en plus fortes
01:10 sur les campus et pas seulement sur les campus des universités que nous venons de citer,
01:15 la réponse, comme vous l'imaginez, de ces trois présidentes a fait l'effet d'une
01:19 bombe ici.
01:20 Plusieurs élèves des universités concernées ont également été appelés à témoigner
01:25 devant la représentation nationale pour dénoncer ces tensions, la recrudescence des propos
01:31 et des actes antisémites dans les universités, mais également, il faut le souligner, un
01:36 sentiment de recrudescence de l'islamophobie sur les campus également.
01:41 Nos équipes se sont rendues à Harvard ces derniers jours.
01:43 Je vous propose d'écouter le témoignage de deux étudiants qui illustrent ces tensions
01:48 au micro de Fanny Allard.
01:50 "Il y aurait dû avoir une condamnation sans équivoque de l'attaque du 7 octobre,
01:59 qui est la pire attaque contre les juifs depuis l'Holocauste.
02:01 Mais dans son premier communiqué, la présidente n'a même pas condamné le terrorisme."
02:06 "En refusant de qualifier ce qu'il s'est passé de génocide, en refusant de condamner
02:13 le harcèlement que nous subissons et le fait que les étudiants pro-palestiniens sont visés,
02:19 Harvard nous a abandonnés."
02:21 Et on imagine Mathieu que ces tensions ne se limitent pas aux universités américaines ?
02:27 Oui, effectivement, vous avez entendu l'impasse dans laquelle se trouvent les universités
02:35 américaines et effectivement, on retrouve cette ambiance générale dans la société
02:37 américaine.
02:38 Effectivement, la guerre entre Israël et le Hamas s'est installée dans le débat
02:42 public ici au point de renforcer des clivages qui clairement n'en avaient pas besoin.
02:47 La Maison-Blanche qui s'est d'ailleurs émue de cette tension dans les campus s'inquiète
02:52 également d'une forme de fédération des minorités arabes-américaines, afro-américaines
02:58 ou encore des tribus indiennes qui formulent désormais clairement leur rejet du soutien
03:02 des Etats-Unis à l'Etat d'Israël.
03:04 Un phénomène de contamination donc en quelque sorte à l'ensemble des minorités qui inquiète
03:10 évidemment le camp démocrate puisque les sondages annoncent une chute importante de
03:14 la popularité de Joe Biden dans ces sociétés, ces sociétés à l'intérieur de la société
03:19 américaine et ce à moins d'un an désormais de la prochaine échéance présidentielle.
03:24 Joe Biden a eu beau tendre la main dans ses déclarations et à plusieurs reprises à
03:29 cette communauté arabe-américaine notamment en lançant un vaste plan contre l'islamophobie,
03:36 rien n'y fait.
03:37 Cet électorat qui lui était jusqu'à présent massivement acquis formule aujourd'hui son
03:41 rejet à hauteur de 70%.
03:43 Merci beaucoup Mathieu Mavin pour ces explications depuis Washington.
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