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00:00On passe à notre focus de ce samedi soir consacré à un phénomène massif, invisible et destructeur, le cyberharcèlement des femmes et africaines en particulier.
00:10À travers son documentaire Choc harcèlement 2.0, résilience des africaines connectées, la sociologue, réalisatrice et autrice Haché Ahmed Moustapha dénonce les violences sexistes en ligne,
00:22les silences imposés, les tabous culturels qui les étouffent, un cri d'alarme et un appel d'action. Merci Haché Ahmed Moustapha d'être avec nous.
00:31Bienvenue dans votre JTA. Vous êtes sociologue, autrice, réalisatrice tchadienne et le point de départ de ce film, c'est un harcèlement dont vous avez été vous-même la victime.
00:42Racontez-nous. Oui, alors, bonjour. Je me suis retrouvée un beau matin avec des vidéos, une vidéo de moi, soi-disant, au passage, capture d'écran, extraite de cette vidéo qui dit que c'était moi.
01:00Et donc de là est parti un buzz sur plusieurs jours. Puis l'annonce de mon suicide à Paris, ça a été vraiment le buzz autour de cela.
01:10Et j'ai décidé en fait de dire non, mais de la plus belle manière. C'était soit d'écrire un livre, soit de faire un film. Et j'ai décidé d'en faire un documentaire, mais pas seul.
01:21Extrêmement violent, donc, vous le dites avec le sourire, mais c'est très, très violent. On le voit dans le documentaire. Je propose d'ailleurs qu'on regarde la bande-annonce et on en parle juste après.
01:30Ta gueule rentre dans ton pays.
01:40Ils ont besoin de te faire mal. Ils ont besoin de t'atteindre.
01:47Dans le milieu du sport, c'est un gros problème. Et c'est un problème nouveau, donc on ne connaît pas grand-chose là-dessus.
01:55En général, même dans l'espace du monde avec les femmes, on a peur de prendre la parole parce qu'elles vont se retrouver avec des commentaires sur des sujets sérieux où elles veulent prendre la parole,
02:03avec des commentaires du style « va à la cuisine ».
02:05Les individus qui étaient derrière cela ont dit que moi, je me suis suicidée en fait en France parce que cette vidéo m'avait humiliée.
02:13La loi qui réprime le cyberharcèlement doit être une loi suffisamment dissuasive.
02:22Ça, il faut aller demander à Nia Gale Bagayoko.
02:24Pour moi, le continent africain n'est pas spécifiquement...
02:28On voit le film « Harcèlement 2.0 » de Haché Ahmad Moustapha qui est avec nous.
02:34On continue à parler de ce film et aussi du phénomène dont il rencontre, ce cyberharcèlement dont sont victimes les femmes.
02:40Vous parlez d'ailleurs de guerre numérique menée contre les femmes.
02:44Quelles sont les formes les plus courantes qu'on voit sur le continent africain ?
02:48Les formes les plus courantes sont axées sur soit la politique et d'ailleurs j'ai eu l'occasion un peu de parler avec votre invitée Audrey tout à l'heure.
02:55Vous avez vu tout ce qui a été fait, tout ce qu'elle a dit mais elle aussi, elle me confirme qu'elle a aussi été victime de cyberharcèlement.
03:00Quand on prend la parole, quand une femme prend la parole sur des sujets liés à la politique, la religion, le sport, elle est toujours attaquée.
03:09Et c'est vraiment multiforme en fait.
03:13Et très souvent, on se rend compte que les harcèleurs, quand ils vous attaquent sur votre physique et que ça ne passe pas, ils vont essayer de vous attaquer sur la religion.
03:20Et pas plus tard qu'il y a quelques minutes, quand j'étais dans le taxi en venant, ils ont voulu m'attaquer sur un sujet.
03:27Vu que je n'ai pas voulu jouer le jeu, ils ont voulu m'emmener dans un jeu religieux.
03:32Et là, c'est vraiment ce qui se passe mais fréquemment pour les femmes sur le net.
03:37Alors sur le continent africain, vous soulignez aussi la spécificité de certaines formes de harcèlement liées, vous avez parlé de la religion, mais aussi avec des traditions, des tabous et des contextes religieux.
03:49Comment ces facteurs aggravent justement le silence des victimes ?
03:54Ils aggravent le silence des victimes parce que très souvent quand c'est lié au tabou et avec les plaisanteurs socio-culturels, je vais vous donner des cas de quelques pays, dont le Tchad par exemple,
04:03c'est que les sujets autour de la sexualité sont très tabous.
04:05Il y a quelques semaines de cela, le film a été présenté à Abidjan et un jeune homme a pris la parole pour expliquer qu'il avait été témoin, qu'il avait suivi l'exécution d'une jeune fille tchadienne par exemple,
04:20qui avait été victime d'un revenge porn apparemment et qui a été exécutée.
04:27Et ça, ce sont des cas concrets, ce sont des faits en fait.
04:30Et ça s'aggrave parce que ce sont des sujets sensibles dans les sociétés notamment patriarcales, les sociétés où la religion est vraiment et très souvent malheureusement mixée à la tradition
04:42et dont on est très très réfractaires à tout ce qui est autour de la sexualité.
04:47Et quand c'est comme ça, ce sont les facteurs qui sont les plus aggravants en fait.
04:51On voit une forme de résistance qui émerge dans votre film et très beau parce que les femmes parlent et refusent de se laisser abattre finalement.
04:58On a plusieurs exemples dans plusieurs pays. Parlons des mesures concrètes, légales, éducatives, numériques.
05:05Recommandez-vous justement dans ces pays-là une des intervenantes dans le film, Ouminour, qui est cyberharcelée, qui est une journaliste sénégalaise,
05:13qui a été cyberharcelée, qui raconte justement, qui dit mais que peuvent faire les États africains face aux GAFAM,
05:20les multinationales américaines qui sont derrière ces réseaux sociaux.
05:23On parle évidemment de Facebook, de tous les réseaux sociaux d'une manière générale.
05:28Que peuvent faire les États africains ? Que peuvent-ils faire ?
05:32Déjà, les États africains doivent se responsabiliser et s'engager pour pouvoir faire en sorte,
05:36parce que ces GAFAM-là, ils ne sont pas créés sur le continent africain, ils ne sont pas créés par des Africains.
05:41Ils ne viennent pas de chez nous, si je peux dire ça comme ça.
05:44Et donc, c'est vrai que beaucoup vont nous dire, mais dans ce cas, créez vos propres réseaux sociaux, créez vos propres plateformes.
05:49Mais du moment que les utilisateurs sont des Africains et que nous aussi, on contribue plus ou moins à enrichir ces plateformes-là, ces GAFAM-là,
05:57nous avons un droit de parole, nous avons un droit de regard.
06:01Nos États ont un droit de regard.
06:03Et donc, les États doivent imposer, en fait, à ces plateformes-là de pouvoir faire en sorte que les mécanismes de protection
06:09puissent être à la hauteur des espérances, en fait, des victimes, pour ne pas dire des utilisateurs.
06:15Et ça, c'est le rôle de nos États.
06:17Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a eu une campagne, vous m'annonciez tout à l'heure, une campagne à Abidjan.
06:22Oui, déjà, c'est ce qui est magnifique parce que j'étais à Abidjan il n'y a pas longtemps.
06:26Et il y a un travail qui est incroyablement bien fait et bien géré et bien maîtrisé par leur État, déjà.
06:31Et là, moi, autour du film, avec d'autres partenaires, que ce soit Polaris, Polaris Asso, Voix de Femmes et le cinéma numérique ambulant,
06:38le film va être présenté du 26 novembre au 1er décembre 2025 à Korogo, qui est à plus de 600 kilomètres d'Abidjan.
06:48Et il n'y aura pas que le film qui va être présenté.
06:51La beauté de cette campagne, c'est derrière de pouvoir rependre aux attentes des victimes à travers une prise en charge psychosociale, un appui et une orientation juridique.
07:01Merci beaucoup, merci Haché, Ahmad, Moustapha d'être venus. Merci beaucoup. C'est la fin de ce journal.
07:07Merci à tous ceux qui nous ont suivis. Restez avec nous car l'actualité continue sur France 24. Merci.
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