Mort de Gérard Collomb, ex-maire de Lyon et ancien ministre de l’Intérieur

Sud Radio

26/11/2023

Avec Michèle Vianes, présidente de Regards de femmes.

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00:00 Et cette lyonnaise, vous la connaissez bien, c'est Michèle Viennes qui préside l'organisation

00:07 non gouvernementale Regards de Femmes. Bonjour à vous ma chère Michèle. Bonjour Jean-Marie.

00:13 Soyez la bienvenue sur Sud Radio, d'habitude on vous retrouve le samedi pour votre éditorial

00:17 sur la condition des femmes mais la lyonnaise que vous êtes tenée à prendre la parole aujourd'hui

00:22 pour rendre hommage à l'ancien maire de votre ville Gérard Collomb qui est disparu hier et

00:27 que vous avez bien connu Michèle. Oui tout à fait, d'abord je voudrais dire que lorsqu'il est devenu

00:34 évident pour lui, c'est le communiqué de sa famille, que sa maladie ne pourrait être améliorée par un

00:39 quelconque traitement anticancéreux, il a donc souhaité bénéficier d'une sédation profonde

00:44 qui lui a permis de s'éteindre parmi les siens hier soir à 21h et ça montre bien la lucidité. Pour

00:52 moi Gérard Collomb c'était un homme lucide, je l'ai connu en 1974 donc l'an prochain ça aurait

01:00 fait 50 ans et en tant que d'abord candidat aux élections locales puisqu'il a été trois fois

01:07 candidat dans l'opposition avant d'être lui-même maire de Lyon en 2001 et président du Grand Lyon

01:19 et toujours sa capacité à appréhender la situation qu'il entourait, la ville qu'il entourait. Alors

01:29 bien sûr il connaissait parfaitement sa ville, il est Lyonnais, il est Lyonnaise et je pense par

01:35 exemple pour cette lucidité, lorsqu'il a été donc élu en 2001 pour la métropole de Lyon,

01:42 donc le Grand Lyon, ce n'était pas évident, sur le papier il n'était pas élu et comment il a su

01:48 rencontrer, discuter avec les maires des différentes communes pour pouvoir justement

01:54 ensemble et c'est ça son côté très ouvert en fin de compte, c'est l'intérêt de sa ville,

02:00 l'intérêt de la communauté urbaine qui a toujours primé sur autre chose et qui a fait

02:08 qu'il a été élu à la métropole et qu'il a eu deux mandats extrêmement importants.

02:14 Dans la ville de Lyon, alors Guillaume Lamy qui est le rédacteur en chef de nos partenaires de

02:19 Lyon Capital disait à Lyon "il faut être centriste, qu'on soit de gauche ou de droite,

02:22 en gros il faut être modéré". Est-ce que c'était son cas pour vous Michel Viannais ?

02:26 Oui et d'ailleurs j'ai remarqué que l'hommage du président de la République l'avait comparé à

02:33 Édouard Herriot, donc toujours ces personnages bon vivant parce qu'il faut le dire, agréable à vivre,

02:40 très sympathique. Je sais que la dernière fois que je l'ai vu c'était il y a un peu plus d'un an et

02:45 c'est toujours des discussions précises sur la situation politique de Lyon et de la France. Je

02:52 crois que vous avez fait suivre sur sa phrase, qui a vraiment beaucoup marqué, côte à côte ou

02:58 face à face. Et puis toujours à l'écoute, moi je sais que chaque fois que je regarde une femme,

03:07 a eu besoin de faire une réunion importante, en particulier lorsque nous avions été au RNG auprès

03:14 du Conseil économique et social de l'ONU, la grande réunion que nous avons faite avec l'ONU.

03:18 Vous aviez son soutien et le soutien de Gérard Collomb et c'est pour ça que vous teniez à en

03:21 parler aujourd'hui. Et peut-être pour moi c'est ce qui a été le plus important, cette lucidité

03:28 toujours et un homme très attachant. Un homme attachant en tout cas pour vous. J'aimerais

03:34 qu'on vienne une dernière fois sur cette phrase, Michel Viennesse. "Nous vivons aujourd'hui côte

03:39 à côte, demain je crains que nous ne vivions face à face". On en parle parfois comme un éclair de

03:44 lucidité, je ne sais pas. En revanche, est-ce que ce n'est pas aussi un aveu d'échec ? Il était

03:48 ministre de l'Intérieur, cette phrase il la prononce en partant sur le perron de la place Beauvau,

03:52 lorsqu'il impose à Edouard Philippe de le remplacer alors qu'il est encore Premier ministre. C'était

03:56 un peu tard pour dire ce genre de choses, à supposer qu'il lui fallut les dire.

04:00 Oui, de toute façon, Gérard Collomb a toujours été élu d'un quartier, je dirais, avec la cité de

04:11 la Duchère. Donc toujours très conscient de la montée des intégrismes dans la ville de Lyon,

04:17 et toujours conscient de la difficulté qu'il y avait à faire vivre la République. Un exemple,

04:26 lorsque Nipute Nisoumise a fait sa première marche en France et à Lyon, donc je pense qu'il

04:31 en était responsable, il nous a reçus avec Fadela Amara tout à fait au début. L'échange que nous

04:37 avons eu montrait bien qu'il était au courant déjà, donc toujours très conscient. Il a essayé,

04:42 je pense, quand il était Premier ministre de l'Intérieur, de faire évoluer. Et puis,

04:50 quand il voyait qu'il n'avait pas les moyens de le faire, pour des raisons diverses, je ne vais pas

04:55 rentrer dans les contacts entre le ministre de l'Intérieur et le Président ou le Premier

05:01 ministre, mais là où il est parti et il l'a dit. Et c'est là où c'est important, parce qu'il dit

05:06 ce qu'il a... Pour lui, c'était faire et faire savoir. Et il est parti, il a expliqué ce qu'il

05:11 pensait important de dire et ce qu'il voyait très fortement. Et ça aura été en tout cas ces derniers

05:17 mots en tant que ministre de l'Intérieur. Merci beaucoup, Michel Vianes, pour cet hommage. On

05:21 vous retrouvera samedi prochain pour un nouveau Regard de Femmes, samedi prochain dans Le Grand

05:25 Matin Week-end. À bientôt, Michel Vianes.

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