- 18/05/2023
Le maire de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 – Laurence, vous recevez Robert Ménard ce matin.
00:02 – Bonjour Robert Ménard, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:04 On va parler des violences contre les élus.
00:06 Le maire de Saint-Bréves-Ade,
00:08 dès que de ne pas revenir sur sa démission,
00:10 il a été reçu hier par Elisabeth Borne,
00:12 il maintient, l'État l'a abandonné.
00:14 Est-ce que les élus sont seuls face parfois à la violence de leurs concitoyens ?
00:18 – Dans son cas, ça ne fait pas longtemps d'un doute,
00:20 mais même vous êtes sidérés,
00:21 vous avez vu ce qu'il a raconté du préfet, du sous-préfet,
00:24 qu'il n'écoute pas, qu'il s'en fout et tout.
00:26 Je pense qu'il y a un désarroi des élus, il y a une montée de la violence,
00:30 mais moi je la constate, les gens…
00:31 Attends, ça ne va pas jusqu'à brûler les maisons,
00:34 mais les incivilités, comme on dit, c'est quoi ?
00:36 C'est un type qui te répond mal.
00:37 C'est un maire, qu'est-ce qu'il fait un maire ?
00:39 Moi, je peux engueuler un gamin qui jette sa canette
00:43 à côté de la poubelle qui est à 1m50,
00:46 je rappelle à un type qu'on ne boit pas de l'alcool dans la rue,
00:50 je dis à telle personne…
00:52 Ce qui est le boulot de maire, c'est ça, être un maire.
00:55 Et c'est vrai que souvent, maintenant, le ton monte tout de suite,
00:59 c'est comme si vous parliez, comme si vous étiez…
01:02 Rien du tout, moi souvent…
01:04 Vous avez été déjà vous menacé, agressé ?
01:07 C'était il y a des années, parce que ça, c'est le deuxième volet.
01:10 Dans le cas de Saint-Brévin, il y a quand même en gros une unanimité,
01:15 même s'il y a quatre élus du Rassemblement national
01:18 qui ne se lèvent pas à l'Assemblée.
01:21 Est-ce que vous regrettez ?
01:22 C'est une bêtise absolue.
01:24 Enfin, quoi que tu penses, quelqu'un qui agresse…
01:27 Enfin, quand même, on a brûlé sa maison et ses voitures.
01:29 Vous vous levez, enfin, vous ne seriez pas levé, vous.
01:31 Enfin, je veux dire, quoi que tu penses de la personne.
01:33 En plus, c'est un maire qui fait son job et tout.
01:37 Mais pour revenir, bien sûr, l'autre volet,
01:40 c'est que si vous n'êtes pas en gros du bon côté de la barrière,
01:45 bien pensante et tout.
01:47 C'était à un moment, c'était en 2018,
01:49 moi, on m'a cassé la figure.
01:51 J'étais invité par des maires à côté, dans un village,
01:53 à côté de Bordeaux, on m'a cassé la figure.
01:55 J'ai eu quatre interdictions totales de travail,
01:58 quatre journées, dix journées temporaires
02:02 d'interdiction de travail par des types.
02:04 Je venais à l'invitation d'autres élus
02:06 qui voulaient que je leur raconte ce que je faisais à Bézier.
02:09 Les types, ils m'ont attendu, ils m'ont cassé la figure.
02:11 Je suis tombé par terre à coups de pied.
02:13 En plus, enfin, vous savez comme c'est humiliant.
02:16 Je ne sais pas si vous vivez des types qui vous jettent par terre
02:18 et qui vous tapent.
02:20 Il n'y a pas eu, à part mes amis politiques,
02:24 pour aller vite en besogne, le reste, pas un mot.
02:27 Donc il y a des indignations sélectives.
02:29 Bien sûr qu'il y a des indignations sélectives.
02:31 Quand, attendez, je ne justifie pas ce qui a été fait à Samraïa.
02:34 C'est des gens de la droite la plus extrême qui font ça.
02:37 C'est insupportable, inadmissible, il faut les condamner.
02:40 Mais si ça avait été un élu du Rassemblement national
02:45 à qui on avait cassé la figure et ça avait été des gens de gauche,
02:48 je ne sais pas s'il y aurait eu la même indignation, honnêtement.
02:51 La conséquence de ces violences, c'est qu'il y a de moins en moins de maires
02:53 qui veulent se présenter pour les prochaines municipales.
02:57 Il y en a 900 qui démissionnent,
03:00 qui ont démissionné lors des derniers mois.
03:02 On va arriver à des endroits où il n'y aura plus de maires.
03:04 Des communes, il n'y aura pas de candidats.
03:06 Il y a 35 000 maires en France.
03:09 Un des problèmes, c'est que dans tout un tas de communes,
03:12 c'est 24 heures sur 24, il y a des maires.
03:16 Pourquoi les maires sont populaires ?
03:18 Parce qu'ils sont toujours à portée des gens.
03:20 Et vous pouvez apporter des solutions.
03:22 Si je tombe sur quelqu'un qui a vraiment un problème de travail,
03:27 je peux lui trouver.
03:28 Si quelqu'un a un problème de logement, je peux répondre.
03:31 Ce n'est pas une grande loi, mais ce sont des réponses comme ça.
03:34 Le problème, c'est que ça vous dépêche.
03:35 Moi, je sors essoré.
03:37 Moi, j'ai toujours dit que je ne ferais pas plus de deux mandats
03:39 et je n'en ferais pas plus de deux.
03:40 Parce que je suis essoré.
03:41 Je suis passionné par ce que je fais,
03:43 parce que vous changez l'aspect physique, la vie des gens,
03:46 et puis votre vie.
03:47 Moi, ma vie, la baiser, ce n'est pas pareil qu'il y a 10 ans.
03:49 Même si vous ne m'aimez pas, ça saute aux yeux.
03:51 Donc ça, ça vous fait plaisir.
03:53 Vous êtes content.
03:53 Vous dites, tiens, quand tu passes quelque part,
03:55 tu te dis, si je n'avais pas été là, ça n'existerait pas.
03:57 Donc ça te fait plaisir.
03:58 Mais tu es épuisé.
03:59 Et puis les gens, tu ne peux pas être désolé.
04:01 Moi, je vais de chez moi à la mairie,
04:04 il y a 10 personnes qui me demandent quelque chose.
04:07 Au 10e, des fois, tu es un peu fatigué de répondre.
04:09 Mais pour lui, c'est essentiel que tu sois aimable, attentif et tout.
04:12 Et je pense qu'aujourd'hui, cette disponibilité-là,
04:16 il y en a de moins en moins.
04:17 Mais c'est comme les bénévoles dans les associations.
04:19 Il y en a de moins en moins.
04:20 Ou les parents qui en ont assez d'amener leurs enfants à jouer au football.
04:24 Parce que c'est tout ça.
04:26 C'est cette bonté-là qui n'est plus de mode.
04:29 – L'autre volet de cet aspect de l'affaire de Saint-Brévin,
04:32 c'est le manque de soutien de l'État.
04:34 Vous avez dit, le maire a dénoncé le préfet.
04:36 Il a dit que le préfet a menti sur son soutien.
04:38 Parce que la réalité, c'est que l'État a demandé à ce maire
04:40 d'accueillir un centre d'accueil pour demandeurs d'asile.
04:42 Et qu'après, il l'a lâché en reste-campagne.
04:44 Ça aussi, c'est un véritable sujet.
04:45 Le soutien de l'État sur les décisions qu'on vous impose.
04:48 – Alors écoutez, moi je fais attention pour pas dire n'importe quoi.
04:52 J'ai été sidéré de ce qu'il a raconté.
04:54 Puisque je le crois.
04:55 Moi, ça ne m'arrive pas chez moi.
04:57 Mais ça dépend des gens.
04:58 Moi, j'ai un préfet qui est un type formidable.
05:00 Je veux dire, je l'appelle, il vient, il vient chez moi.
05:03 Attendez, je me suis payé de tels préfets et sous-préfets
05:06 qui étaient des calamités avant.
05:08 Des gens qui pensaient que c'était le fascisme dans ma ville, t'imagines.
05:12 Je me dis, tu es 25 ans pour les droits de l'homme,
05:14 le mec, il vient me faire une leçon sur la démocratie.
05:16 Tu tombes à l'inverse.
05:17 Aujourd'hui, j'ai un sous-préfet et un préfet qui font juste leur boulot.
05:20 Qui font pas de politique.
05:22 Il y a des préfets et des sous-préfets qui font de la politique.
05:25 Et c'est ça, et qui ont des comportements inamnicis.
05:27 Dans son cas, je comprends qu'il n'ait plus envie de recommencer, honnêtement.
05:30 – D'accord, mais là, sur le fait qu'on lui demande
05:33 d'implanter un centre d'accueil pour demandeurs d'asile,
05:36 ça suscite beaucoup d'interrogations,
05:38 beaucoup parfois de rejets de la part de sa population locale,
05:42 et on le laisse après tout seul en première ligne.
05:43 Vous comprenez, il faut consulter les concitoyens sur ce type de décision.
05:48 – Si on demande, je vais vous dire, si on demande aux gens,
05:51 est-ce qu'on va installer un centre d'accueil pour les demandeurs d'asile,
05:54 les gens, ils vous disent non.
05:56 Vous savez, là, à Béziers, je mets un…
05:59 Vous savez, les CRAS, les…
06:01 – Les centres de rétention administrative.
06:03 – Moi, je suis pour qu'on expulse les gens réellement
06:06 quand ils doivent être expulsés, qu'ils sont en situation irrégulière.
06:09 Donc, vous faites…
06:10 Pour ça, il faut mettre des centres de ce type-là.
06:13 Quand il y a un centre comme ça, 40% des gens sont finalement expulsés,
06:18 alors qu'en France, ça doit être à peu près 7 ou 8% de gens.
06:20 Mais si vous demandez aux gens, est-ce que vous êtes pour ça ?
06:24 Mais ils vont vous dire non, y compris les gens
06:26 qui pensent la même chose que moi sur l'immigration illégale.
06:30 Les prisons, c'est un tout un tas de merde.
06:32 Moi, je suis pour qu'il y ait plus de prisons en France.
06:34 Le problème en France, c'est qu'il n'y a pas de prison.
06:36 Vous vous rappelez, Macron, il a promis 15 000 places,
06:39 il ne les a jamais faites au premier mandat
06:41 et vous verrez qu'il ne les fera même pas à son deuxième mandat.
06:44 Mais en même temps, si tu demandes à la population,
06:46 y compris moi, je connais plein de maires qui disent
06:48 "Ah non, je ne veux pas de prison".
06:49 Tu ne peux pas à la fois dire "il faut lutter contre la délinquance"
06:52 et ne pas donner ton accord pour construire des prisons.
06:55 C'est ça la démagogie.
06:56 La démagogie, c'est ça, c'est ne pas accepter de faire des choix impopulaires.
07:01 Le problème du maire, c'est qu'il est tellement près des gens,
07:04 c'est que, vous savez, si tu es ministre,
07:07 à part oui en ce moment, c'est un problème avec les casseroles,
07:10 mais je veux dire, tu viens un peu loin des gens.
07:12 Si tu es maire, quand ta population n'est pas d'accord sur un certain nombre de choses,
07:15 elle te le fait savoir, et toute la journée, donc c'est compliqué.
07:18 Et en même temps, la politique sérieuse, c'est de te dire non,
07:23 même aux gens qui t'aiment, les gens qui t'ont élu, leur dire "non, vous vous trompez".
07:27 Moi, je me rappelle sur la Covid,
07:29 quand j'ai dit que j'étais d'accord avec monsieur Macron sur la vaccination,
07:35 mais tout un tas de gens qui votent pour moi ont été scandalisés.
07:38 Et en même temps, c'est ton boulot, c'est ton boulot.
07:41 Un maire, c'est vraiment pas facile, honnête.
07:42 – Continuons à parler de la violence.
07:44 Le petit neveu de Brigitte Macron a été agressé à Amiens devant sa chocolaterie.
07:48 Trois des prévenus ont été interpellés et placés en détention provisoire,
07:53 en attendant le 5 juin prochain.
07:56 Là, la justice a fait preuve de célérité.
07:58 C'est l'aspect judiciaire, on va en parler dans un instant.
08:00 Mais il y a cette violence qui touche les familles cette fois, éloignées des élus.
08:05 – Vous vous rendez compte ?
08:06 Parce qu'à la limite, les mecs me reprocheraient quelque chose,
08:10 je reproche quelque chose à un maire, il reproche quelque chose qu'il a fait.
08:13 Là, tu lui reproches ce qu'il est, c'est-à-dire un lien de parenté.
08:16 C'est une folie.
08:17 Mais pour rebondir sur ce qu'on disait tout à l'heure, ce qu'aussi…
08:20 Alors, on vous dit qu'il y a une unanimité pour dénoncer ça,
08:23 mais c'est pas vrai qu'il y a une unanimité.
08:25 – Elle n'a pas.
08:26 – Attendez, vous avez vu ? Ah oui, alors, a priori, bien sûr,
08:29 personne ne va dire "ouais, ils ont bien fait de faire ça".
08:32 Alors, chacun commence, la France Insoumise en l'occurrence,
08:35 et un certain nombre de ses députés, qu'est-ce qu'ils disent ?
08:37 Ils disent "oui, c'est effroyable, c'est inadmissible, mais…"
08:41 Et voilà commence.
08:42 Mais au fond, M. Macron, c'est lui qui est responsable de ce climat de violence.
08:47 Alors, si ça arrive, au fond, ils seraient un petit peu responsables.
08:50 C'est-à-dire, les espèces de salopards qui s'en sont pris à ce monsieur,
08:55 ils auraient une espèce d'excuse, au fond, on peut comprendre.
08:58 Mais vous savez, quand vous dites à l'Assemblée
09:01 que c'est un assassin, un monstre, un bourreau,
09:04 attendez, si vous êtes, madame, un assassin, un monstre, un bourreau,
09:07 si au fond, je vous fous une claque, on dira "ah, face à cette dame…"
09:12 – C'est une façon de légitimer la violence.
09:14 – Mais bien sûr, attendez, bien sûr qu'il légitime, bien sûr,
09:17 dans un cas, quand c'est un cas comme ça,
09:20 c'est-à-dire qu'ils peuvent quand même taper sur Macron,
09:23 ils ne se privent pas du plaisir.
09:24 Et le pire dans cette histoire-là, c'est monsieur Mélenchon.
09:28 Monsieur Mélenchon qui dit "j'ai été sommé",
09:31 je dis "sommé", ce n'est pas moi qui choisis le mot,
09:34 c'est son mot, madame, il dit "j'ai été sommé".
09:37 – De me prononcer sur l'agression à Amiens contre le chocolatier Tronio.
09:41 La formulation vous choque.
09:43 – Mais enfin, attendez, vous le connaissez, vous avez dû l'interviewer et tout.
09:47 C'est un… attends, Jean-Luc Mélenchon, il sait ce que ça veut dire, un mot.
09:50 Le chocolatier de ça, ça respire le mépris de classe, pardon, c'est exactement ça.
09:58 Et quand ça "sommé", "sommé", ça veut dire quoi ?
10:00 Ça veut dire que si on ne lui avait pas posé la question, il n'aurait rien dit.
10:03 Je vous rappelle que sur Salman Rouhdi, vous savez, qui avait été agressé,
10:06 il n'a pas dû être sommé ce jour-là parce qu'il n'a jamais rien dit.
10:09 Honnêtement, je suis sidéré, au fond, qu'est-ce que c'est ?
10:13 C'est une espèce de… c'est une folie à la Trump à gauche, c'est le Trump de gauche.
10:18 C'est-à-dire, il pense que plus il provoque, plus il dit des énormités,
10:22 plus il se met dans un camp en dehors, en gros, du… bientôt du jeu démocratique,
10:28 pour quelqu'un qui a fait toute sa carrière dans ce domaine-là
10:30 et qui a profité de la République toute sa vie, soyons clairs.
10:34 Il se met en dehors de ça, il pense que quoi, que ça va lui attirer des sympathies ?
10:38 Or, et puis, vous savez, il y a du… pour tout un tas de cette gauche-là,
10:42 il y a du calcul électoral, on se dit que dans les quartiers, dans les cités,
10:47 ce discours comme ça, il est payant électoralement.
10:50 Honnêtement, c'est un peu minable.
10:51 C'est un discours contre la République ?
10:53 Un peu, un peu, beaucoup minable.
10:54 Enfin, attendez, vous…
10:55 Anti-républicain ?
10:56 C'est anti-républicain.
10:57 Pour quelqu'un, enfin, qui ne cesse de parler de la République,
11:01 le mot "républicain", c'est un qualificatif qu'il emploie à tour de bras,
11:04 il devrait s'interroger.
11:06 Moi, je pense que ça le disqualifie, ça le disqualifie.
11:09 Emmanuel Macron n'en a pas fini encore avec la séquence de la réforme des retraites.
11:12 On le voit, sa famille est agressée.
11:15 Il y a une journée de manifestation le 6 juin, le dialogue a beaucoup de mal
11:17 à reprendre avec les syndicats.
11:18 Elisabeth Borne les a reçus hier.
11:20 Il y a une proposition de loi du groupe Lyot qui devrait peut-être être discutée
11:27 le 8 juin prochain pour abroger cette réforme des retraites.
11:30 Visiblement, le pouvoir y est opposé, pour des termes d'irrecevabilité financière.
11:35 Qu'est-ce que vous en pensez ?
11:36 Il faut que les députés puissent voter sur cette proposition de loi
11:40 qui abrogerait, enfin, qui viserait à abroger la réforme des retraites ou pas ?
11:43 Ou est-ce que maintenant, il faut arrêter ?
11:44 Non, moi je...
11:46 Première question.
11:47 Oui, il faut voter, bien sûr.
11:49 Et je pense que c'était une erreur, le 49.3, qu'il fallait utiliser.
11:52 Même, attendez, moi je suis pour la réforme, pas cette réforme-là.
11:55 Mais les gens qui vous disent "c'est inutile et tout", c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
11:59 des démagogues, des démagogues, parce qu'au pouvoir, ils feront le contraire de ce qu'ils disent.
12:03 Bien sûr qu'il faut laisser voter.
12:05 Ça, c'est la première question.
12:06 Est-ce qu'il faut éternellement, maintenant, revenir sur la réforme ?
12:10 Non, non, il faut arrêter.
12:12 Parce que les mêmes qui vous disent "pardon, madame",
12:14 les mêmes qui vous disent "on n'a pas pu s'exprimer, on n'a pas pu voter",
12:18 c'est quand même les mêmes qui ont fait une telle obstruction à l'Assemblée nationale
12:23 quand la réforme était en discussion, qu'on n'a jamais pu voter,
12:27 plus quoi de deux ou trois articles, ils sont même jamais arrivés,
12:30 deux articles, ils sont jamais arrivés à l'article 7 qui était sur les 64 ans.
12:34 C'est-à-dire les mêmes qui osent se dire aujourd'hui
12:36 "mais attendez, on ne peut pas voter, on n'a pas pu avoir un débat et tout",
12:40 ils ont tout fait pour saccager, saboter le débat,
12:44 et ils ont tout fait pour qu'on ne puisse pas voter.
12:46 Mais enfin, regardez, vous prenez les gens pour des abrutis,
12:48 parce que c'est ça, c'est ça.
12:50 Et sur ce point-là, il a raison.
12:52 Moi, je ne suis pas d'accord avec un certain nombre de choses de M. Macron,
12:55 on pourrait les lister, mais sur ça, quand il dit "la démagogie",
12:59 le mépris, le mépris, c'est de dire à des gens des choses qu'on sait fausses.
13:05 De mentir.
13:06 La démagogie, c'est le pire de mépris.
13:08 Les gens, s'il y a un tel doute sur les politiques,
13:11 s'il y a autant de gens qui se font agresser,
13:13 s'il y a une telle agressivité générale par rapport aux politiques,
13:16 si on les somme de donner des réponses tout de suite,
13:18 c'est parce qu'il y a un certain nombre de gens qui, pendant des années, ont fait des promesses,
13:22 et que quand ils arrivaient au pouvoir, ils faisaient le contraire.
13:24 Et même, attendez, même aujourd'hui, la droite qui n'est pas au pouvoir,
13:28 elle a tellement fait de promesses avant, et quand elle était arrivée,
13:30 M. Sarkozy, enfin attendez, il a fait le quart de ce qu'il a dit, M. Sarkozy,
13:34 bien sûr que non, bien sûr que non.
13:36 Et les gens, ils ont un peu de mémoire, ils ont un peu de mémoire.
13:38 – Mais quand les partis politiques ne sont pas au pouvoir,
13:39 ils promettent beaucoup de choses, c'est le cas aujourd'hui,
13:42 on en a parlé de la France insoumise, c'est le cas aussi au Rassemblement national.
13:45 – Absolument.
13:45 – Pourront-ils tenir toutes ces promesses, les uns et les autres ?
13:48 – Mais le problème de cette France, c'est ses partis politiques.
13:52 Alors tout de suite, ça fait, on menace la démocratie ?
13:55 Non, je pense qu'aujourd'hui, les partis politiques, pour un certain nombre,
13:58 ils sont à bout de souffle, et pour les autres, ils sont dans des logiques partisanes,
14:02 où au fond, les prises de position des uns et des autres
14:06 sur toutes les questions qu'on abordait,
14:07 elles ne sont jamais guidées par l'intérêt de ce pays,
14:10 elles sont guidées par leur propre intérêt.
14:12 C'est-à-dire, aujourd'hui, tu te dis, est-ce que mon électorat, il va comprendre ça ?
14:16 Est-ce que pour le prochain sondage, ce sera positif ?
14:20 Est-ce que aujourd'hui, pour les européennes, combien on va avoir de gens élus ?
14:23 Enfin, ça, ce n'est pas un calcul qu'on peut faire comme ça.
14:26 Ça discrédite toute la parole politique, toute la parole politique.
14:29 – Et ça nourrit l'abstention, et donc le rejet des politiques.
14:32 Pourquoi vous voulez aller voter si vous vous dites,
14:34 les gens pour qui je vote, demain, ils ne feront pas ce qu'ils ont dit ?
14:38 Vous croyez sérieusement que quelqu'un va revenir à la retraite à 60 ans,
14:42 une fois au pouvoir ?
14:43 Mais les mêmes, les mêmes vous diront,
14:45 "Ah, tu le sais, d'abord, ils le font dans les villes et tout,
14:47 quand ils gagnent les élections, ils vont vous dire…
14:49 – Pour les deux rassemblées nationales.
14:50 – Voilà, "Ah, écoutez, on a vu les comptes, c'est vrai que là, ça va être difficile,
14:54 c'est à faute des autres, ils n'avaient pas géré comme ça, mais non, on va pas… "
14:58 Et ça, c'est insupportable, c'est juste insupportable.
15:01 – Robert Ménard, le maire de Béziers, était notre invité.
15:03 Merci beaucoup d'être revenu ce matin dans la matinale de CNews.
15:05 À vous Romain Désart pour la suite de l'actualité.
15:09 [Musique]
15:13 [SILENCE]
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