- 15/05/2023
Le président des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 - Laurence, vous recevez ce matin Michel-Edouard Leclerc.
00:02 - Bonjour à vous, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:04 - Bonjour, bonjour à tous.
00:05 - Alors Bruno Le Maire va rencontrer mercredi les industriels de l'agroalimentaire
00:09 que vous accusez de ne pas répercuter la baisse du prix des matières premières
00:13 et de ne pas enrayer l'inflation qui se monte à plus de 16% sur un an.
00:17 Ce sont eux les profiteurs de crise et pas vous, les distributeurs ?
00:20 - Non, on ne se peut pas l'aborder comme ça, c'est juste que l'année dernière...
00:23 D'abord on est un pays où on ne négocie qu'une fois par an, je ne sais pas pourquoi.
00:27 En plus en général pendant le salon de l'agriculture, ce qui met beaucoup de pression contre les distributeurs,
00:32 on ne négocie qu'une fois par an contrairement à tout le reste de l'Europe.
00:35 Donc ça veut dire qu'une fois qu'on a négocié c'est compliqué de revenir par derrière.
00:38 Mais l'année dernière justement, les négociations avaient lieu au mois de mars,
00:43 la guerre en Ukraine après, et les industriels avaient obtenu de Bruno Le Maire
00:47 de pouvoir renégocier exceptionnellement et il y a eu beaucoup d'hausses.
00:50 Et d'ailleurs une grande partie des hausses de 17% sur l'alimentaire en France
00:55 viennent de cette période de négociation.
00:58 Donc là s'il les convoque c'est pour leur dire "on rénégocie".
01:00 Aujourd'hui Bruno Le Maire ne les accuse pas de profiter, il dit simplement "les marchés de gros se retournent".
01:05 Même le marché des céréales, c'est moins 40%, beaucoup de marché de l'électricité,
01:10 le marché des containers, on est repassé de 17 000 euros le container
01:14 à quelque chose comme 2000 euros le container.
01:16 Donc il dit "réciprocité, réversibilité".
01:20 Il dit en tant que ministre "j'assume que l'année dernière pour ne pas vous étouffer
01:26 on vous a donné des capacités de négocier, maintenant revenez à la table de négociation pour faire profiter".
01:30 Il a les moyens, il est forcé à ça ?
01:32 Il faut qu'on fasse profiter les consommateurs français le plus rapidement possible
01:37 et en urgence de la baisse des marchés de gros.
01:39 Et là les industriels résistent.
01:41 Et alors bien sûr dans un premier temps je pense que Bruno Le Maire
01:45 comptait sur le volontarisme des industriels.
01:49 Il s'est trompé ?
01:51 En tout cas il doit jouer cette carte-là avant, c'est un politique.
01:54 Donc il joue d'abord "venez à ma table et discutons".
01:58 Là il les reçoit pour leur dire "si vous ne le faites pas,
02:01 c'est vous qui allez porter la responsabilité de cette inflation".
02:04 Donc je pense qu'il va essayer de les y obliger.
02:07 D'accord, avec des taxes, avec des menaces de sanctions ?
02:10 Alors vous voyez c'est important, le truc c'est pas simplement...
02:13 Il y a des profiteurs de la crise, il y a eu des spéculateurs sur les marchés des matières premières.
02:19 Je crois que c'est le spécialiste des matières premières,
02:23 Chalmin, qui disait que la moitié des gens qui achètent sur le marché des cacaos, des cafés,
02:28 ils ne l'utilisent pas ces cafés et ces cacaos.
02:30 C'est juste des gens qui placent de l'argent à l'achat ou à la vente.
02:33 Donc ça spécule, donc ça c'est des profiteurs de guerre.
02:36 Mais aujourd'hui là il s'agit tout simplement de dire
02:39 "vous avez rémunéré vos actionnaires l'année dernière,
02:41 vous avez pu tourner avec les aides de l'État,
02:44 donc maintenant que ça rebaisse,
02:46 gardez pas pour vous, venez à la table de négociation."
02:49 Alors ce qu'ils disent les industriels, ils disent "on a acheté nos stocks il y a 6 mois,
02:52 donc les matières premières étaient plus chères il y a 6 mois."
02:55 C'est un faux argument pour vous ?
02:56 Non, selon les industriels, ils ont des taux de couverture,
03:00 ils ont des stocks, ils ont un temps de fabrication qui est vrai.
03:03 De quoi parle-t-on ?
03:05 C'est de casser l'inflation au deuxième semestre,
03:09 les prix ne vont pas descendre comme ça.
03:10 Ne serait-ce que parce que les industriels qui nous ont vendu leurs biscuits,
03:13 leurs Ajax, leurs trucs, ils sont chez nous ces produits-là,
03:16 et on n'a pas le droit de les revendre à perte.
03:17 Donc c'est pour les prochains réapprovisionnements,
03:19 pour les prochaines commandes.
03:21 Donc comme les usines sont fermées au mois d'août en France,
03:24 c'est aussi une spécificité assez française,
03:26 on parle là de casser l'inflation au deuxième semestre.
03:31 Et j'insiste, les prix alimentaires, les prix de la vie quotidienne
03:35 ne vont pas baisser.
03:37 Il va y avoir des baisses, il va y avoir plus de promotions,
03:40 mais on va arriver à un pic d'inflation cet été,
03:44 et l'idée c'est que le taux d'inflation d'ici la fin de l'année
03:47 soit redivisé par deux.
03:48 Donc d'ici le mois de décembre prochain ?
03:51 Oui, c'est une moindre inflation sur le deuxième semestre.
03:56 Et on va monter jusqu'à quel niveau ?
03:58 Pour l'inflation, à votre avis, on est à 16 ?
04:00 Il y a des distributes...
04:01 Oui, ça peut monter.
04:03 Nous, distributeurs, quels que soient les enseignes que vous recevez,
04:06 on se parle entre nous, là,
04:08 on appréhende de ça, parce que ça se passe dans nos magasins,
04:11 et oui, on pense 18, peut-être 20.
04:13 En tout cas, nous, les centres Leclerc, on a pris le parti
04:16 de ne pas répercuter tout de suite cette inflation,
04:18 et c'est ce qui fait qu'à l'inflation comparée,
04:20 au prix comparé des produits,
04:22 on a creusé l'équerre avec nos concurrents.
04:25 On a 19 millions de clients en France,
04:27 nous, dans les centres Leclerc, de foyers clients,
04:29 et là, il y a plus de 800 000 nouveaux clients
04:32 qui sont venus chez nous
04:34 du fait qu'on est deux à trois mois en retard
04:37 pour répercuter l'inflation.
04:39 - Donc ça vous profite plutôt, cette crise ?
04:41 - Et donc, on marche vachement bien.
04:43 Et donc, les clients qui étaient chez les gens
04:45 qui étaient un peu chers,
04:47 ils viennent chez les gens qui sont moins chers.
04:49 - Et quand vous ne dites pas tout de suite,
04:51 c'est-à-dire que ça ne va pas finir par se répercuter,
04:53 la hausse, vous allez finir par...
04:55 - Il y a beaucoup de produits sur lesquels
04:57 on n'a pas répercuté la hausse,
04:59 et s'il y a un retournement de marché,
05:01 on va le prendre sur nos marges.
05:03 - Il y a pas mal de gens qui vous interpellent,
05:05 qui vous disent "Voilà, c'est bon,
05:07 on va faire un autre produit,
05:09 on va faire un autre produit,
05:11 on va faire un autre produit".
05:13 - Et là, le consommateur vous dit
05:15 "Voilà, elle est beaucoup plus chère,
05:17 3,99€ le litre,
05:19 que la précédente version de l'isocaride".
05:21 Est-ce qu'il n'y a pas une espèce de fraude
05:23 sur le fait qu'on change d'étiquette,
05:25 on met une autre offre saisonnière,
05:27 puis en fait, l'huile, on la vend plus chère, au fond ?
05:29 - Alors, il y a eu de gros problèmes,
05:31 ça doit être de l'huile de tournesol.
05:33 Mais c'est une question que vous pourrez poser
05:35 au président de la FNSEA,
05:37 puisque le président, je le dis avec humour,
05:39 et pas en polémiquant,
05:41 mais comme il est membre
05:43 du grand groupe industriel
05:45 qui fabrique toutes ses huiles,
05:47 et qui ont eu à gérer la crise
05:49 de l'huile de tournesol, vous lui poserez la question.
05:51 Savoir pourquoi son huile est si chère.
05:53 - Alors, justement, le patron de la FNSEA
05:55 demande au gouvernement de donner le nom
05:57 des profiteurs de crise. Il faut désigner,
05:59 dire telle ou telle entreprise,
06:01 pour les bénéfices induits.
06:03 - Non, je crois que ce n'est pas sa philosophie.
06:05 C'est comme qu'il entendait Olivier Grégoire
06:07 ou Bruno Le Maire dire
06:09 "si les industriels ne baissent pas leur prix,
06:11 on fera du name and shame".
06:13 - En anglais, ça veut dire "on donne le nom
06:15 et on les dénonce".
06:17 - Nous, distributeurs,
06:19 ce n'est pas ça qu'on demande. C'est leur expression.
06:21 Nous, distributeurs, et Leclerc,
06:23 nous demandons juste un cadre juridique
06:25 qui nous laisse le droit
06:27 d'aller négocier. Comme je le disais,
06:29 nous n'avons pas le droit d'aller négocier comme ça
06:31 avec les industriels, une fois les premières
06:33 négociations faites. Donc, il faut que Bruno Le Maire,
06:35 Olivier Grégoire ou Elisabeth Borne
06:37 nous donnent par arrêté, par décret,
06:39 ou nous fassent signer une charte,
06:41 comme l'année dernière, qui nous permette
06:43 de renégocier. Et là... - Avec les industriels.
06:45 - Avec les grands industriels.
06:47 Alors là, c'est très important.
06:49 Peut-être que j'ai été ambigu dans des interviews
06:51 précédentes. Nous, on ne va pas aller chercher
06:53 le producteur de lait français. On ne va pas
06:55 aller chercher le producteur de viande.
06:57 Les agriculteurs sont protégés
06:59 par une loi qui s'appelle la loi EGalim,
07:01 qui leur garantit... - Est-ce que
07:03 vous contestez cette loi EGalim ? - Non. - Alors, je vais juste
07:05 vous faire écouter le ministre de l'Agriculture
07:07 qui estime que vous voulez remettre en cause cette
07:09 loi EGalim qui protège les marges des producteurs.
07:11 Là, on parle de nos paysans. Et il dit
07:13 que vous manquez de patriotisme. On va juste
07:15 l'écouter et vous allez lui répondre sur CNews.
07:17 - Il a été opposé
07:19 depuis le début à la loi EGalim,
07:21 considérant que le meilleur prix, c'était le prix qui payait
07:23 le moins cher au producteur. Résultat des courses, on a perdu
07:25 en souveraineté. Alors, si la politique
07:27 de Michel-Edouard Leclerc, c'est de faire en sorte qu'on perd
07:29 en souveraineté et qu'on détruise l'agriculture
07:31 française, il faut qu'il l'assume. Mais moi, je considère
07:33 que quand on est une entreprise française,
07:35 qu'on a des salariés français, qu'on a des consommateurs
07:37 français, qu'on a des agriculteurs français,
07:39 on doit porter une part de patriotisme.
07:41 - Alors, est-ce que vous ne portez pas cette part de patriotisme ? - Je suis d'accord avec ça.
07:43 Je ne sais pas pourquoi il invente cette polémique.
07:45 On sait qu'aujourd'hui, chaque ministre
07:47 essaye de faire un buzz qui nous éloigne
07:49 de la polémique sur les retraites.
07:51 Chacun y va. Plus c'est flou et plus ça marche.
07:53 Non, pour être sérieux,
07:55 il sait ma position.
07:57 Donc, nous ne sommes pas contre la loi
07:59 Egalim. Nous étions dans
08:01 la loi Egalim contre le fait qu'on restreigne
08:03 les promotions, ce qui concerne ma partie,
08:05 par la partie des agriculteurs.
08:07 Il nous a obligés
08:09 à prendre une marge de 10% sur
08:11 les produits agricoles, théoriquement
08:13 pour que ça ruisselle vers les agriculteurs.
08:15 - Oui, ça profite aux agriculteurs. - Non, mais c'est des conneries.
08:17 Enfin, c'est pas parce que... - Pourquoi ?
08:19 - C'est pas parce qu'un magasin à Carrefour
08:21 ou un magasin à Leclerc
08:23 vendrait 10% plus cher en magasin
08:25 des produits agricoles
08:27 ou des produits alimentaires,
08:29 par exemple du Coca-Cola, que ça va profiter
08:31 aux profiteurs, à l'éleveur
08:33 ou à celui qui fait des salades.
08:35 Mais c'est des conneries. Peu importe.
08:37 - Non, mais ça vous énerve. - Non, les conneries
08:39 ont perdu le temps. Oui, c'est ça.
08:41 Il y a plein de lois qu'on débat en France.
08:43 Par exemple, on dit "il faut 20% de VRAC".
08:45 Alors, théoriquement, c'est pour plaire aux écologistes.
08:47 Enfin, le VRAC, c'est aujourd'hui 0,2 ou 0,3%
08:49 dans les magasins.
08:51 Si c'est pour qu'on discute
08:53 pendant trois ans sur le poids des mots
08:55 de la sémantique pour arriver
08:57 à un objectif politique, on perd son temps.
08:59 Non, je suis d'accord
09:01 avec ce qu'il dit. D'abord, je suis breton,
09:03 donc patriotique. Je suis breton en Bretagne,
09:05 donc j'achète produit en Bretagne.
09:07 Je vous fais exprès, hein.
09:09 - Et en France. - Et vous savez, Cotillard,
09:11 le patron d'Intermarché, il est de Saint-Brieuc.
09:13 Et vous savez, les systèmes U,
09:15 ils sont très forts dans l'hétéroir.
09:17 Donc, voilà trois groupes d'indépendants.
09:19 Je peux vous dire qu'il n'y a pas plus patriote
09:21 que nous dans la distribution en Europe.
09:23 - Mais est-ce que vous n'allez pas... - La deuxième chose.
09:25 Ce dont on parle pour aller chercher
09:27 des prix plus bas, c'est
09:29 de la lessive.
09:31 - C'est pas les fruits et légumes, par exemple ? - C'est pas les fruits et légumes.
09:33 - Vous ne voulez pas aller en Espagne et aller chercher des fruits et légumes ?
09:35 - C'est pas l'objectif ni de Bruno Le Maire,
09:37 ni des distributeurs.
09:39 Notre objectif, aujourd'hui, c'est d'aller chercher
09:41 dans les produits industriels qui ne sont pas
09:43 protégés, qui ne sont pas codifiés.
09:45 La loi Egalim codifie les produits agricoles.
09:47 Nous allons chercher des produits de consommation courant.
09:49 Et quand j'évoque l'Europe, c'est pour dire
09:51 on a des centres Leclerc en Pologne,
09:53 on a des centres Leclerc au Portugal.
09:55 Ce serait quand même un comble que les multinationales
09:57 - je parle des multinationales -
09:59 vendent moins cher ou proposent des tarifs moins chers
10:01 en Pologne, en Espagne, à Carrefour,
10:03 à Leclerc, et pas en France.
10:05 Vous voyez, c'est ça le truc. Donc, l'Europe,
10:07 je l'invoque pour dire aux grandes industrielles
10:09 multinationales, ce ne sont pas des marchés
10:11 protégés, ce ne sont pas des marchés segmentés.
10:13 Et j'invoque que je puisse
10:15 faire bénéficier les consommateurs français
10:17 de cette pression européenne.
10:19 Après tout, c'est quand même bizarre
10:21 que le coca, on me dise
10:23 "Ah non, en France, matière première
10:25 et tout, je ne vends pas moins cher",
10:27 mais que l'embouteilleur de coca dans un autre pays
10:29 me le proposerait moins cher. Vous voyez, c'est ça que je voulais dire.
10:31 - Alors, le patron de la FNECA,
10:33 le nouveau patron de la FNECA, Arnaud Rousseau,
10:35 dit "Nous importons déjà 40%
10:37 de nos fruits, 60% de nos légumes.
10:39 Si on continue à détruire nos capacités
10:41 de production agricole, alors on va dépendre de l'étranger
10:43 qui fixera les prix et nous serons coincés".
10:45 - Je suis d'accord avec ça. - Vous ne dites pas le contraire,
10:47 en vérité ? - Non, non, chacun fait sa partition
10:49 parce que quand vous m'interpellez,
10:51 quand quelqu'un m'interpelle moi, c'est comme vous,
10:53 on fait monter les algorithmes, on fait connaître
10:55 des gens qui n'existaient pas ou peu.
10:57 - C'est sympa pour lui ? - Non, mais
10:59 vous voyez bien, c'est une polémique qui n'a pas de sens.
11:01 Moi, je suis souverainiste. Enfin, je ne sais pas
11:03 ce que veut dire le mot "souverainiste", mais je suis patriote.
11:05 En même temps, entre nous, il faut faire attention,
11:07 un patriote, il veut quand même
11:09 que l'agriculture française exporte.
11:11 Donc la moitié de nos exportations,
11:13 c'est quand même l'Europe. Donc dire "on se ferme
11:15 à l'Europe", ça veut dire qu'on perd nos exportations.
11:17 Le souverainisme, c'est la maîtrise.
11:19 C'est ce qu'il dit d'ailleurs
11:21 dans le reste de sa phrase. C'est maîtriser nos prix,
11:23 c'est maîtriser nos apports. L'agriculture bretonne,
11:25 l'agriculture française, vise les marchés
11:27 internationaux et c'est très bien.
11:29 - Alors, l'inflation, vous n'allez pas
11:31 participer à l'opération
11:33 gouvernementale du trimestre anti-inflation.
11:35 - Tout le monde la récupère, ceci dit.
11:37 - Oui, bien sûr, mais ça fonctionne et les clients sont plutôt contents.
11:39 Certains de vos concurrents vont la
11:41 prolonger. Vous, ces 1000 produits
11:43 à prix bloqué, vous allez prolonger cette opération ?
11:45 - Non, moi ce que je veux prolonger, c'est d'être le moins cher.
11:47 C'est-à-dire que, vous voyez,
11:49 quand un distributeur,
11:51 je vais dire ça comme ça, comme
11:53 casino, qui était très cher,
11:55 décide aujourd'hui de faire
11:57 des baisses de prix et des rabais. Il part de très
11:59 loin, il peut faire des rabais, c'est bon pour
12:01 son image de prix. Mais quand vous êtes le moins
12:03 cher comme Leclerc et que vous êtes moins cher
12:05 sur des milliers et des milliers d'articles,
12:07 c'est pas personnel, mais
12:09 j'ai dit à Bruno Le Maire, nos
12:11 adhérents, nos magasins, ne veulent pas être comparés
12:13 sur un panier de 140 articles.
12:15 Nous, notre force, c'est d'être le moins
12:17 cher sur tous les comparateurs de prix
12:19 qui sortent en France. On est le moins cher sur les
12:21 drives. Tous les comparateurs professionnels
12:23 qui viennent de sortir, que ce soit
12:25 dans la revue professionnelle, LSA,
12:27 la revue Grande Conso, que ce soit chez Olivier
12:29 Dauvert que vous invitez de temps en temps,
12:31 au Distripris, on est les moins chers.
12:33 Sur les grands comparateurs,
12:35 on invite les gens à comparer, et à
12:37 la comparaison, que ce soit en marque
12:39 de distributeurs, en marque premier prix
12:41 ou sur les grandes marques nationales, on
12:43 veut être le moins cher. Et donc, on va continuer
12:45 à être le moins cher. Et
12:47 dès qu'on achète moins cher, on répercute la baisse.
12:49 - Et qu'est-ce qui marche le mieux ? Ce sont vos marques, évidemment,
12:51 les marques distributeurs ?
12:53 - Pas que. La grande découverte
12:55 de ces deux dernières années, ce sont
12:57 les premiers prix. Vous vous rappelez ? Les premiers
12:59 prix, on ne les avait pas il y a dix ans. C'est quand
13:01 Aldi et Lidl sont venus en France,
13:03 qu'ils étaient, à l'époque, discounteurs,
13:05 hard discounteurs, hard voulant dire
13:07 dur, et donc,
13:09 nous avions un peu négligé l'entrée de gamme.
13:11 On était dans le combat pour la qualité,
13:13 on avait négligé l'entrée de gamme. Aujourd'hui,
13:15 la marque Eco+, les marques
13:17 premier prix sont très demandées
13:19 par les consommateurs, et donc,
13:21 je crois qu'on est à plus
13:23 50% de vente
13:25 sur les marques de
13:27 premier prix chez Leclerc, sur les marques Eco+.
13:29 Donc, ça c'est un phénomène
13:31 sociologique nouveau. Les gens n'ont plus peur
13:33 d'acheter du premier prix. - Encore
13:35 deux questions. Il y a une épidémie de grippe
13:37 aviaire en ce moment. Ça veut dire que le prix de la volaille va flamber ?
13:39 - Oui, je pense que
13:41 là, c'est une réalité objective. C'est même
13:43 pas de la spéculation. Le cheptel,
13:45 le nombre d'animaux
13:47 va diminuer.
13:49 Il y a aussi des problèmes de sécheresse
13:51 sur les fruits et légumes.
13:53 Arnaud, le président
13:55 de la FNSA, reconnaîtra que j'anticipe
13:57 la légitimité
13:59 de ces hausses de prix. Ce qui est important,
14:01 je pense... - Il y aura moins de fruits et légumes,
14:03 donc ils seront évidemment plus chers. - Oui, je pense qu'ils seront
14:05 un peu plus chers. Après, ça dépend
14:07 des régions de France. Il a
14:09 fait très beau sur la Bretagne. Il n'y a plus sur le nord
14:11 et il faisait très sec sur le sud.
14:13 On verra bien. Moi, ce que je crois,
14:15 surtout, c'est qu'il faut réhabiliter les politiques
14:17 de concurrence dans le pays.
14:19 Faire de la concurrence. Entre
14:21 les gros distributeurs, on se concurrence beaucoup.
14:23 C'est sain, c'est bien, c'est comme dans le sport.
14:25 Teddy Reiner, là, nous emporte des médailles.
14:27 La compétition, c'est sain.
14:29 Leclerc, Sistémio, Intermarché, Carrefour,
14:31 on se bat, Lidl.
14:33 Il faut que ce soit au bénéfice du consommateur.
14:35 Ça veut dire aussi que, de l'autre côté, les consommateurs
14:37 doivent comparer les prix. Et vous savez,
14:39 il y a un institut
14:41 observatoire des comportements de consommation.
14:43 C'est complètement nouveau, ça aussi.
14:45 Plus personne ne sort de sa maison pour aller au magasin
14:47 sans avoir été consulté
14:49 sur Internet, les catalogues
14:51 digitaux, les prix dans les magasins.
14:53 Et ça, c'est une bonne chose. - Toute dernière question sur les carburants.
14:55 En France, dans d'autres pays, le prix des carburants
14:57 à la pompe demeure plus élevé
14:59 comparé à d'autres pays européens. Qu'est-ce qui
15:01 se passe ? Est-ce que vous
15:03 continuez vos opérations carburants après-coutemps ?
15:05 Comment est-ce qu'on peut faire
15:07 en sorte que le prix à la pompe baisse alors que le prix
15:09 du baril baisse ? - Alors, il y a
15:11 ce qui fait le cours du
15:13 carburant et du gasoil, c'est pas le prix
15:15 du baril, c'est le prix du carburant.
15:17 Je sais pas pourquoi les gens disent ça.
15:19 Entre le prix de gros
15:21 et la vente dans une station de service, il y a du raffinage.
15:23 Il y a des moments où les raffineurs
15:25 sortent plus de produits légers, par exemple
15:27 du kérosène pour les avions ou des
15:29 essences super raffinées. Et à ce moment-là,
15:31 ça fait pas baisser le prix du gasoil
15:33 parce qu'on fait
15:35 plus d'essence légère. Et inversement, en France,
15:37 on est sous-capacitaire dans le
15:39 raffinage, donc c'est le prix du raffinage,
15:41 sortie de raffinerie qui compte. Et nos raffineries
15:43 étaient bloquées pendant trois semaines.
15:45 Donc là, tout le monde est en train de reconstituer
15:47 ses stocks. Leclerc est déjà
15:49 le moins cher du marché, on doit être
15:51 à 1,61 en moyenne sur la France
15:53 sur le gasoil.
15:55 Il y a quelques stations
15:57 Total Access qui doivent être à 4-5 centimes,
15:59 mais toutes les anciennes
16:01 de Grande Surface sont entre 1,61
16:03 et 62 ou 63. Et après,
16:05 les grands pétroliers classiques,
16:07 ils sont à 1,73,
16:09 ils sont 10-12 centimes de plus que nous.
16:11 Et donc, oui, on va continuer
16:13 à être moins cher, et ça va baisser
16:15 dans la semaine qui vient.
16:17 - Merci, évidemment,
16:19 on peut aussi avoir du carburant chez
16:21 d'autres de vos concurrents.
16:23 - Oui, oui, oui. Mais on se bagarre
16:25 beaucoup entre les distributeurs sur le prix
16:27 des carburants. Ce que vous observerez
16:29 n'est pas le cas des raffineurs. Les stations
16:31 de raffineurs ne se battent pas beaucoup entre elles.
16:33 - Merci beaucoup Michel-Édouard Leclerc d'être venu ce matin dans la matinale
16:35 d'Essaynews. A vous Romain Nézarme pour la suite.
16:37 (Générique)
16:41 [SILENCE]
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