La réforme des retraites s’est invitée au menu des questions au gouvernement de ce mercredi 8 mars. Le socialiste Patrick Kanner accuse la Première ministre, Elisabeth Borne, de ne pas entendre la contestation et dénonce une réforme “indigne”.
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01:08 La France est au bord de l'implosion sociale et vous regardez ailleurs.
01:12 Vous mettez en place une réforme des retraites qui pèse sur le dos des salariés, sans appeler
01:17 à la solidarité des plus riches.
01:18 Mais là-haut, à l'Elysée, on n'écoute pas.
01:21 On n'entend pas les Français et je me fais l'écho de l'intersyndicale.
01:24 Et je répète ces mots, le silence du président de la République constitue un grave problème
01:29 démocratique qui conduit à une situation qui pourrait devenir explosive.
01:33 Alors, madame la première ministre, pouvez-vous demander au président d'entendre les Français?
01:37 Pouvez-vous lui demander de recevoir l'intersyndicale comme elle le demande?
01:40 Pouvez-vous lui demander de retirer cette réforme?
01:44 Pour vous répondre, la parole est à madame la première ministre.
01:51 Merci monsieur le président, mesdames et messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Patrick Cannaire.
01:56 Comme toutes les précédentes, la réforme que nous portons pour les retraites suscite
02:02 certaines oppositions qui s'expriment, notamment dans la rue.
02:06 C'est le droit des syndicats et de nos concitoyens.
02:09 Ce droit, bien évidemment, je le respecte et je respecte les Français et les syndicats
02:16 qui font entendre leur opposition dans le respect de nos lois.
02:20 Hier, une journée de mobilisation s'est tenue avec sensiblement le même nombre de
02:25 manifestants que fin janvier et dans la plupart des cas, sans débordement.
02:31 Je veux saluer les forces de l'ordre mobilisées pour veiller à la sécurité de cette journée d'action.
02:44 Je veux aussi saluer la responsabilité des manifestants.
02:48 Je regrette bien sûr que des incidents aient émeillé certains cortèges, par exemple à Paris ou à Marseille.
02:55 Je condamne les coupures d'électricité dans certains tribunaux, dans certaines universités,
03:02 dans certains quartiers et dans certaines permanences parlementaires.
03:05 Le droit de grève, ce n'est pas le droit au blocage ou la volonté de mettre notre économie à genoux.
03:12 Hier soir, l'intersyndical a demandé à être reçu.
03:16 Le gouvernement est toujours prêt et ouvert au dialogue, comme il l'a montré ces derniers mois.
03:21 Si les organisations syndicales souhaitent évoquer certains points particuliers,
03:25 la porte du ministre du Travail Olivier Dussopt reste toujours ouverte.
03:29 Car je le rappelle, c'est bien dans la concertation et le dialogue que ce texte a été construit.
03:36 C'est après trois mois de concertation avec les organisations syndicales et patronales et les groupes parlementaires
03:43 que nous avons décidé de décaler progressivement l'âge légal de départ à la retraite
03:48 à 64 ans et non pas 65 ans, comme prévu initialement.
03:53 Je rappelle aussi que c'est grâce au dialogue que nous avons décidé de revaloriser les plus petites pensions des retraités actuels.
04:02 Et je vous rappelle encore que c'est grâce au dialogue que nous avons amélioré le texte sur la pénibilité,
04:08 mais ces sujets ne vous semblent peut-être pas importants, monsieur le sénateur,
04:11 mais je crois que c'est important.
04:13 La pénibilité, les transitions emploi-retraite, la prise en compte des trimestres de travaux d'utilité collective,
04:19 les fameux tubes des années 80, ce sont des changements significatifs.
04:23 Nous sommes prêts à d'autres.
04:25 J'ai par exemple eu l'occasion de dire que j'étais ouverte à une surcote pour toutes celles qui auront la durée de cotisation à 63 ans.
04:33 Toutes ces questions sont au coeur du débat au Parlement.
04:36 Vous en discutez actuellement au sein même de cet hémicycle.
04:40 Et je le répète, nous sommes prêts à faire évoluer, à améliorer et à enrichir ce texte dans le respect de ses équilibres.
04:47 Mais pour y parvenir, nous devons pouvoir débattre loyalement, ouvertement et franchement.
04:52 Et je peine à comprendre, monsieur le président Cannaire, votre ton, vos insinuations et vos attaques.
04:57 Comme vous le savez, le gouvernement n'intervient pas dans l'organisation des débats au Sénat.
05:02 Mesdames et messieurs les sénateurs, le temps de la concertation a eu lieu.
05:08 Le débat au Parlement doit se tenir dans le respect des uns et des autres, sans blocage, avec une volonté de discussion sincère.
05:17 C'est le fondement de notre démocratie.
05:19 Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas opposer la légitimité de la rue à celle de nos institutions.
05:26 Depuis quelques jours et jusqu'à la fin de la semaine, la discussion va se poursuivre au Sénat.
05:30 Plus de 100 heures de débats sont prévues au total.
05:33 Vous avez les cartes en main pour agir, les cartes en main pour enrichir le texte, les cartes en main pour donner à tous les Français le débat démocratique qu'ils réclament.
05:42 Je vous remercie.
05:43 Merci.
05:44 Monsieur le président Cannaire.
05:48 Madame la Première ministre, vous n'étiez pas dans l'hémicycle cette nuit.
05:56 Vous auriez peut-être eu un discours différent.
05:59 Mais finalement, quand j'ai employé le mot d'entêtement, je me suis trompé.
06:04 C'est de l'aveuglement vis-à-vis de notre pays.
06:08 Et finalement, je ne vais pas vous répliquer, Madame la Première ministre, je vais parler aux Français.
06:12 Les Français pourront compter sur nous, sur notre détermination, pour faire face à cette mauvaise réforme indigne par rapport à leurs intérêts.
06:21 Et je vous le dis très simplement, ils peuvent compter sur nous au Sénat pour être leur porte-voix.
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