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  • il y a 4 semaines
Cette affaire criminelle vraie a bouleversé l’Angleterre. Arthur Labinjo-Hughes n’avait que 6 ans. Derrière les murs de sa maison, il suppliait qu’on lui donne à manger. Affamé, insulté et frappé pendant des mois, son calvaire est resté invisible aux yeux de ceux qui auraient pu le sauver.

Le drame, retracé dans Meurtre sous surveillance et comparé à d’autres affaires criminelles françaises, révèle une mécanique glaçante : un enfant en danger, des signaux ignorés, et une justice trop tardive.

📞 Vous pouvez agir :
Si vous avez un doute sur un enfant en danger, appelez le 119 (France) ou le numéro d’urgence de votre pays.
📌 Plus d’informations ici : https://www.justifit.fr/b/guides/droit-penal/enfants-victimes-maltraitances-france/

🕯️ À la mémoire d'Arthur et de toutes ces (trop) jeunes victimes.


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🔍 Thèmes abordés :
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Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:0016 juin 2020, nous sommes à Birmingham en Angleterre. Emma Tustin compose le numéro
00:12des urgences affolées. Son beau-fils est tombé violemment et sa tête a heurté le sol. Depuis,
00:17il ne respire plus. Les ambulanciers arrivent rapidement et quand ils entrent dans la maison,
00:22l'ambiance est figée. Au sol, Arthur, 6 ans, ne bouge plus. Ils n'ont pas le temps de réfléchir.
00:27Désormais, chaque seconde compte. Les secours le prennent en charge et l'emmènent à l'hôpital
00:32où les médecins se démènent pour lui sauver la vie. Les policiers appelés sur place pensent
00:36immédiatement à un tragique accident domestique. Pourtant, derrière l'apparence de ce tragique
00:42accident se cache une histoire bien plus sombre, une vérité glaçante, insoutenable, que personne
00:46n'aurait pu imaginer. Bienvenue sur Dark Stories. Aujourd'hui, je vous embarque dans une histoire que
00:52j'ai eu vraiment, vraiment beaucoup de mal à écrire et que j'ai quand même failli ne pas publier.
00:57Finalement, j'ai décidé de vous la proposer pour une raison que j'évoque en fin de vidéo.
01:02N'oubliez pas de vous abonner et on est parti.
01:04Arthur est conduit à l'hôpital. Pendant ce temps, une patrouille de police est appelée au domicile et à leur arrivée sur les lieux, la police est appelée au domicile.
01:34La police de West Midlands interroge Emma et Thomas. La belle-mère d'Arthur explique que son beau-fils avait des
01:39comportements difficiles, qu'il était colérique, qu'il se frappait lui-même lorsqu'il était contrarié. Et ce jour-là, Arthur a eu une crise de colère. Il s'est mis à crier, puis foudrage. Il s'est frappé violemment la tête contre le sol à plusieurs reprises.
01:52De son côté, Thomas, le père d'Arthur, confirme. Arthur était parfois difficile à gérer et il pouvait se montrer un peu turbulent.
02:00Sauf qu'aujourd'hui, Thomas n'a rien vu. Il n'était pas là au moment des faits. Quand il est rentré chez Arthur, il était déjà inconscient.
02:08Sur place, la police découvre une caméra de vidéosurveillance installée dans le salon. Et ce détail surprend les enquêteurs parce qu'en général, on possède des caméras de vidéosurveillance à l'extérieur de la maison et non pas à l'intérieur.
02:22Mais bon, c'est probablement peut-être pour plus de sécurité ou parce que certains parents surveillent leurs enfants quand ils sont gardés ou quand ils sont seuls.
02:32Mais dans le doute, il récupère les enregistrements pour les analyser. Ainsi que des centaines de vidéos, de fichiers audio et de photos sont retrouvées sur les téléphones portables d'Emma et de Thomas.
02:44Il passe également en revue des milliers de messages échangés. Pendant ce temps, les médecins font tout leur possible pour sauver la vie du petit garçon.
02:54Malheureusement, vers 1h du matin, le petit Arthur rend son dernier souffle.
02:59Des analyses sont réalisées et montrent qu'Arthur a succombé à un traumatisme crânien sévère, probablement causé par les impacts répétés de sa tête contre le sol.
03:08Avant d'aller plus loin et avant de comprendre ce qui s'est vraiment passé ce jour-là, il faut revenir un petit peu en arrière pour comprendre qui était Arthur, ce petit garçon dont la vie basculera plusieurs fois jusqu'au 16 juin 2020.
03:24Arthur Labinjo-Yux voit le jour le 4 janvier 2014. A peine un an après sa naissance, en novembre 2015, ses parents Olivia et Thomas se séparent.
03:35Arthur est confié à sa mère, tandis que son père obtient une garde partagée pour continuer à élever son fils.
03:41Malgré cette séparation, la famille reste installée à Birmingham, en Angleterre, et Arthur grandit entouré de ses proches.
03:48C'est un garçon décrit comme joyeux, curieux, toujours le sourire aux lèvres. Il adore les super-héros et passe des heures à jouer au football.
03:56Il déborde d'énergie et d'enthousiasme.
03:58Arthur grandit aux côtés de sa mère Olivia, qui a 28 ans, et qui s'est installée dans un appartement à Herbonne.
04:05Rapidement, elle refait sa vie et rencontre un certain Gary Cunningham lors d'un programme de sensibilisation à l'alcool,
04:12puisqu'Olivia a de gros problèmes avec la drogue et avec l'alcool.
04:16Mais leur relation tourne vite au cauchemar, à cause de ses lourds problèmes d'alcool et de drogue,
04:22et le fait que Gary ne fait qu'alimenter cette spirale infernale.
04:25Leur quotidien devient un enchaînement de disputes violents, où les cris et les coups pleuvent, parfois même sous les yeux d'Arthur.
04:33En 2018, la tension explose.
04:35Lors d'une énième dispute, Olivia poignarde Gary au bras, sous le regard terrorisé de son fils.
04:42Mais ce n'est que le début.
04:44Le 23 février 2019, leur relation toxique atteint un point de non-retour.
04:49Et ce soir-là, après avoir consommé une grande quantité d'alcool,
04:53Olivia s'empare d'un couteau de cuisine et s'acharne sur son compagnon.
04:5712 coups de couteau.
04:58Quelques heures plus tard, un chauffeur-livreur découvre son corps gisant dans un couloir du dernier étage de l'immeuble
05:04et alerte immédiatement la police.
05:06Malgré les tentatives de réanimation des secours, Gary est déclaré mort sur place.
05:10Arthur, lui, heureusement, n'était pas là ce soir-là.
05:14Il n'a pas assisté à la scène, mais sa vie va basculer malgré tout.
05:18Olivia est condamnée à 11 ans de prison pour meurtre.
05:21Sa mère en prison, Arthur est alors confié à son père, Thomas.
05:24Et pour lui éviter un chamboulement de plus dans sa vie, on lui raconte que sa mère est partie s'engager dans l'armée.
05:31En allant vivre chez son père, forcément, Arthur déménage et change aussi d'école.
05:35Il intègre la Dickens Heath Community Primary School.
05:39Mais à la maison, l'ambiance est pesante.
05:41Le départ brutal de sa mère le bouleverse énormément.
05:44C'est un petit garçon qui devient anxieux, nerveux et qui commence à quand même se poser beaucoup de questions.
05:49L'été suivant, en août 2019, Thomas, alors âgé de 28 ans, s'inscrit sur Plenty of Fish, un site de rencontre.
05:56C'est là qu'il fait la connaissance d'Emma Tustin, une femme de 31 ans et déjà mère de 4 enfants issus de différentes relations.
06:04Très vite, leur relation devient sérieuse.
06:07Thomas présente Emma à Arthur et tout semble bien se passer.
06:11Et Arthur, en manque de repères maternels, s'attache rapidement à elle.
06:14Pendant tout ce temps, Arthur a gardé un lien quand même avec sa mère.
06:18Trois fois par semaine, il l'appelle en prison, sans savoir évidemment qu'elle est en prison.
06:22Sauf qu'en octobre 2019, Thomas décide de couper tout contact entre Arthur et sa mère.
06:29Et à l'automne 2019, l'école d'Arthur et Thomas commence à s'inquiéter de plus en plus pour lui.
06:35Son comportement change, il semble de plus en plus anxieux et il développe une véritable obsession pour la mort et pour les armes.
06:42Il a régulièrement des crises de colère, c'est plus le Arthur qu'on connaît.
06:47Petit à petit, il se montre de plus en plus agressif aussi avec ses camarades et surtout, il est convaincu que son père va mourir ou bien que son père va le tuer.
06:55Les enseignants alertent les autorités et en janvier 2020, son médecin généraliste le réfère au service de santé mentale pour enfants et adolescents.
07:03Le 4 mars 2020, Arthur est enfin évalué pour un suivi psychologique.
07:08Pourtant, aucune aide ne lui sera proposée après ça.
07:11Le même jour, un agent du service de médiation familiale britannique le rencontre dans le cadre d'un rapport pour l'équivalent de ce qui est le juge des affaires familiales pour nous en France.
07:21Et quelques semaines plus tard, en avril 2020, la décision tombe.
07:25Arthur n'aura plus aucun contact direct avec sa mère, jugé désormais trop déstabilisant pour lui.
07:32Désormais, seules les lettres seront autorisées.
07:35Alors, pendant cette période-là, de fin 2019 à début 2020, Thomas vit encore chez sa mère, la grand-mère d'Arthur.
07:42Et elle aussi, elle remarque que quelque chose ne va pas.
07:45Arthur sombre petit à petit.
07:47Il est de plus en plus replié sur lui-même, parfois violent, parfois mutique.
07:52Alors, c'était un enfant assez espiègle avant, mais qui n'était jamais méchant.
07:57Pourtant, depuis quelque temps, rien ne va plus.
08:00Et ce changement de comportement soudain, même s'il inquiète, il est mis forcément sur le compte de l'absence de sa mère et des changements dans sa vie.
08:09Peut-être que sa souffrance, elle s'est extériorisée et elle entraîne chez lui des troubles du comportement.
08:14Pourtant, les analyses médicales effectuées sur le corps d'Arthur vont immédiatement détruire cette hypothèse.
08:19Les résultats sanguins d'Arthur ont révélé un taux de sodium anormalement élevé.
08:25Et un déséquilibre si extrême ne peut pas être accidentel.
08:29Pour avoir une telle dose comme celle qu'on a retrouvée dans le sang d'Arthur,
08:32il aurait fallu qu'il ingère une quantité massive de sel en une seule fois,
08:37ou qu'il ait été empoisonné à plusieurs reprises, et ce sur plusieurs jours.
08:41Et les résultats des examens externes sont encore plus glaçants.
08:44Arthur porte plus de 130 blessures sur tout le corps.
08:49Certaines sont récentes, et d'autres, elles sont beaucoup plus anciennes.
08:52Et ça, c'est la preuve qu'il a été frappé des semaines durant 100 répits.
08:57Mais par qui ?
08:59Ce ne sont pas des blessures qu'un enfant aurait pu s'infliger tout seul.
09:02Concernant les causes de son décès, les médecins légistes sont sans appel.
09:07Arthur a été violemment secoué, et sa tête a été frappée à plusieurs reprises,
09:13contre une surface dure, en l'occurrence un mur ou un sol.
09:17Et là, l'horreur commence à se dessiner.
09:20Et tout commence un certain mois de mars 2020.
09:23Le 23 mars 2020, Boris Johnson annonce le confinement total de l'Angleterre.
09:35Emma et Thomas sont ensemble depuis maintenant 8 mois, à ce moment-là,
09:39et pour éviter d'être séparés, ils emménagent ensemble.
09:43Arthur quitte alors la maison de sa grand-mère pour s'installer chez sa nouvelle belle-mère, Emma,
09:47aux côtés de ses deux enfants âgés de 4 et 5 ans.
09:51Alors la maison d'Emma, elle est relativement petite.
09:54Elle possède deux chambres seulement, pour une famille de 5 désormais.
09:58Quand Thomas et Arthur emménagent, le confinement vient de commencer,
10:01donc les écoles sont fermées, les contacts sont interdits.
10:05Et du jour au lendemain, tout le monde se retrouve enfermé 24h sur 24,
10:097 jours sur 7, dans un espace réduit.
10:11Arthur a 6 ans.
10:12Alors lui, il ne comprend pas la situation,
10:14il ne sait pas comment gérer ce monde qui change autour de lui.
10:17Il exprime ses angoisses comme un enfant de son âge.
10:20Il pleure, il chouine, il s'agite, il fait des crises,
10:23il n'est pas très très bien dans sa peau.
10:25Le 14 avril 2020, donc soit presque un mois après l'emménagement de Thomas chez Emma,
10:30le couple bat de l'aile.
10:31Après une violente dispute, Thomas décide de quitter la maison avec Arthur.
10:35Donc il prend son fils et part se réfugier chez ses parents.
10:39Le lendemain, Emma envoie un message à Thomas avec un ultimatum.
10:44Thomas ne rentre pas, elle mettra fin à ses jours.
10:46Sauf que ça, ça ne marche pas pour Thomas,
10:48qui excédé l'envoie baladé.
10:50Quelques heures plus tard, il décide quand même de la rappeler,
10:53mais son téléphone sonne dans le vide.
10:56Emma ne répond plus, c'est le silence radio.
10:58Alors Thomas, forcément, il est en panique,
11:00il alerte la police pour signaler la disparition de sa compagne,
11:04et une équipe est envoyée chez les grands-parents d'Arthur,
11:06où Thomas leur explique les derniers échanges qu'il a eus avec Emma.
11:10Quelques heures plus tard, soulagement pour la famille,
11:12puisqu'Emma est retrouvée vivante et en bonne santé par une équipe de secours,
11:17alors qu'elle se promène dans les rues de Birmingham.
11:19Le 16 avril 2020, Thomas prend alors la décision de retourner chez Emma avec Arthur.
11:24Et ce, contre l'avis formel des grands-parents paternels,
11:28qui estiment que ce n'est pas un environnement sain pour Arthur,
11:32et qui en plus doit faire face aux pleurs de leur petit-fils,
11:35qui lui ne veut absolument pas quitter la maison de ses grands-parents.
11:38Mais Thomas insiste malgré tout, père et fils rentrent donc chez Emma.
11:42Mais le soir de leur départ, la grand-mère d'Arthur, Johanne, n'est pas vraiment tranquille.
11:47Elle est prise d'un mauvais pressentiment,
11:49donc elle contacte les services sociaux de Solihull.
11:51En fait, pendant les quelques jours qu'Arthur a passé avec eux,
11:55elle a remarqué des échymoses sur le dos d'Arthur et des égratignures sur son visage.
12:00Alors, elle a bien prévenu Thomas, mais il lui a expliqué que,
12:03oui, bon, Arthur, il a des bleus, mais c'est un garçon de 6 ans
12:06qui chahute beaucoup avec le fils d'Emma, donc pas d'inquiétude, ça arrive, c'est pas bien grave.
12:11Mais Johanne, elle explique aussi qu'Arthur, il lui a confié qu'Emma l'avait plaqué un jour
12:16contre le mur en le traitant de « sale gosse horrible ».
12:20Et ça, ça avait marqué le petit garçon.
12:22Et une révélation qui finalement fait écho à un comportement qu'Emma a eu quelques semaines plus tôt,
12:27lorsqu'elle a réprimandé Johanne pour avoir acheté un sandwich Subway,
12:31en expliquant que c'était des plaisirs inutiles dont Arthur n'avait pas besoin.
12:36Les services sociaux qui ont reçu l'appel de Johanne préviennent la police,
12:40donc pour demander un contrôle de sécurité.
12:43Mais aucune intervention n'est jugée nécessaire,
12:45parce qu'Arthur, il a été vu la veille par les policiers,
12:49et surtout, il a été vu en bonne santé par la brigade,
12:52qui est venue voir Thomas concernant la disparition d'Emma.
12:55Mais le lendemain, donc le 17 avril,
12:57une assistante sociale est quand même envoyée sur place pour une visite de routine,
13:01histoire de lever le doute.
13:02Et sur place, elle voit que oui,
13:04Arthur, il a bien une égratignure sur son visage,
13:07il a bien une échymosse atténuée sur son dos,
13:10mais pour elle, il n'y a pas forcément de préoccupation sérieuse.
13:14Elle explique qu'Arthur, il a l'air très heureux,
13:17et surtout qu'il est en sécurité,
13:19il a l'air d'évoluer dans un cadre familial idéal pour son développement.
13:23Alors, pour la famille d'Arthur, cette conclusion,
13:25elle est incompréhensible.
13:27Son oncle, lui, il est révolté par l'inaction des services sociaux,
13:31il est dévoré par la peur qu'il arrive quelque chose à son neveu.
13:34Donc, il va contacter directement la police,
13:37et il va leur envoyer la photo que Johan, la grand-mère, a prise d'Arthur.
13:40Et 7 jours plus tard, le 24 avril,
13:43les services sociaux vont réexaminer les preuves,
13:46à la demande donc de la famille,
13:48et cette fois, ils vont reconnaître qu'en effet,
13:50les blessures, elles sont un peu plus graves
13:53que celles qu'ils ont observées lors de leur visite.
13:55Finalement, ils estiment qu'après la visite de la semaine précédente,
13:59il n'était pas utile de refaire une autre visite,
14:01puisque les échymoses qu'ils ont vues sont en fait compatibles
14:04avec une chamaillerie entre deux enfants.
14:06Alors, malgré tout, et compte tenu des différents événements
14:09qui entourent la vie d'Arthur depuis un an,
14:11Thomas se voit proposer un accompagnement psychologique pour son fils.
14:15Mais il va décliner la proposition parce que pour lui,
14:19il entretient une excellente relation avec un enseignant référent.
14:22Et finalement, ça suffit pour Arthur qui peut lui parler librement en cas de besoin.
14:27Le dossier est donc définitivement classé.
14:30Mais en mai 2020, un nouveau signalement est adressé aux services sociaux.
14:35Et cette fois, c'est John, le grand-père d'Arthur,
14:37qui tient la sonnette d'alarme.
14:39Depuis le 13 mai, les restrictions liées au confinement sont assouplies,
14:43et les familles peuvent de nouveau se revoir comme avant.
14:47Donc, à l'occasion d'une visite chez eux,
14:49John remarque qu'Arthur a perdu énormément de poids
14:52depuis son emménagement avec Emma et ses enfants.
14:54L'enfant n'a plus rien du petit garçon qu'il était autrefois.
14:57Son visage est creusé, ses joues sont vides.
15:00Mais ce qui choque le plus John, c'est l'attitude d'Arthur.
15:03Arthur, ça a toujours été un enfant actif, a sauté partout.
15:06C'est un garçon curieux qui croque la vie à pleines dents.
15:09Et pourtant, ce jour-là, il est assis devant la table de la cuisine,
15:12immobile, à fixer le mur comme un robot.
15:15Et pendant que les autres enfants mangent normalement,
15:17Arthur, lui, il n'a pas le droit de toucher à la nourriture.
15:20C'est son père qui lui interdit,
15:22parce que selon lui, il a été exécrable toute la journée,
15:25et c'est sa punition.
15:26En discutant un peu avec Thomas,
15:28John remarque que le papa est un petit peu dépassé,
15:31voire complètement dépassé, par la situation.
15:33Thomas lui confie d'ailleurs qu'il a parfois du mal à gérer son fils.
15:37Il avoue que certaines fois, la colère l'emporte,
15:40et il l'avoue aussi, il a déjà frappé Arthur.
15:43Mais cette fois-là, submergé par la culpabilité,
15:46il se serait ensuite réfugié dans sa chambre
15:48pour pleurer toutes les larmes de son corps.
15:50Alors malgré le signalement de John,
15:52les services sociaux classent à nouveau le dossier.
15:55La période du confinement,
15:56c'était une période un peu compliquée pour tout le monde.
15:58Les services sociaux ont constaté par eux-mêmes
16:00qu'Arthur allait bien,
16:01il n'y a aucune raison de s'inquiéter.
16:03On a élevé la voix,
16:05ça peut arriver, c'est pas grave.
16:07Le 8 juin 2020, les écoles rouvrent enfin.
16:10Mais Arthur ne se présente pas à l'école comme les autres élèves.
16:13Et pour expliquer ça,
16:14Thomas envoie un message à la direction
16:16pour expliquer qu'Arthur ne mange plus
16:18et qu'effectivement, il a perdu beaucoup de poids.
16:20Et il est tellement faible,
16:22il pourrait s'évanouir à tout moment.
16:23Alors pour ces raisons,
16:25il préfère le garder à la maison
16:26le temps que sa santé s'améliore
16:28pour qu'il retourne à l'école
16:29dans les meilleures conditions possibles.
16:31Mais la réalité est bien plus sombre
16:34puisque tout le monde imagine.
16:36La détérioration physique d'Arthur
16:38ne fait que s'accélérer.
16:40Au départ, tout le monde pense à un choc post-traumatique
16:43lié à l'absence de sa mère,
16:44peut-être à une mésentente avec les enfants d'Emma.
16:47Le problème, souvenez-vous,
16:48c'est qu'Arthur présente de nombreuses blessures,
16:51mais aussi une grande quantité de sel dans l'organisme.
16:54Alors pendant leur enquête,
16:56et avec toutes les informations
16:57qu'ils ont recueillies,
16:58les enquêteurs vont commencer à s'intéresser
17:00au passé d'Emma
17:01pour comprendre sa vie
17:02et par voie de conséquence,
17:04celle de ses enfants.
17:05L'idée, c'est de vérifier
17:06si possiblement,
17:08il n'y aurait pas une forme de jalousie
17:10ou de vengeance vis-à-vis d'Arthur
17:13et de son arrivée dans le foyer.
17:15On n'a pas énormément d'informations sur elle.
17:18J'ai cherché partout.
17:20Il n'y a vraiment pas beaucoup de choses.
17:21Mais par contre,
17:22on a énormément d'informations
17:24sur son passé psychologique.
17:25Et pour cause.
17:26Elle est la mère de quatre enfants
17:28qu'elle a eus avec différents pères.
17:29Pourtant,
17:30seuls les deux plus jeunes
17:31vivent avec elle.
17:32Et la raison,
17:33elle est simple.
17:34En 2013,
17:35après une dispute avec son petit ami,
17:37il voulait la quitter
17:37et donc pour l'en empêcher,
17:39Emma s'est jetée du haut d'un parking.
17:41Et quelques mois plus tard,
17:43elle récidive.
17:43Cette fois,
17:44elle se jette par la fenêtre de sa chambre
17:46pour empêcher son nouveau compagnon du moment
17:48d'aller boire un verre
17:49avec son meilleur ami.
17:50Les hommes qui l'ont fréquenté
17:52la décrivent comme une femme manipulatrice,
17:54instable,
17:55calculatrice.
17:56L'un de ses ex-petits amis
17:58explique qu'Emma n'a jamais vraiment
18:00eu d'instinct maternel.
18:01Pour elle,
18:01avoir des enfants,
18:02c'était un moyen d'attirer l'attention,
18:04d'être un peu le centre du monde
18:05pendant ce temps-là,
18:06d'exister aux yeux des autres
18:08et surtout,
18:09d'obtenir les aides sociales.
18:10Mais une fois que son enfant était né,
18:12tout changeait.
18:13À cause de ces différents incidents,
18:15les services sociaux
18:16ont régulièrement été amenés
18:18à lui rendre visite
18:19dans le cadre du bien-être
18:20de ses enfants.
18:21Et à chaque visite,
18:22Emma jouait parfaitement la comédie.
18:24En fait,
18:24elle préparait ses enfants
18:26pour donner une image
18:27de famille parfaite,
18:29en les menaçant
18:30que s'ils ne se montraient pas heureux,
18:32ils lui seront retirés
18:33et ils vivront très certainement
18:35un enfer
18:35dans une autre famille.
18:37La vérité,
18:37c'est qu'Emma ne voulait pas
18:39s'occuper de ses enfants.
18:40Ils sont livrés à eux-mêmes
18:41et surtout,
18:42Emma est imprévisible.
18:44La preuve,
18:45elle a déjà menacé Thomas
18:46de se suicider
18:47s'il ne venait pas vivre avec elle.
18:48Emma n'a aucune empathie,
18:49elle n'a aucune compassion.
18:51A tel point qu'un jour,
18:52elle n'a pas hésité
18:54à révéler à Arthur
18:55toute la vérité
18:56sur sa mère.
18:56Et en réalité,
18:57Emma cache des secrets
18:58encore bien plus sombres
19:00et elle ne le fait pas toute seule.
19:02Depuis son emménagement
19:03chez elle,
19:03Arthur est de plus en plus
19:05coupé du monde.
19:06Il ne voit plus ses grands-parents,
19:07il ne va plus à l'école
19:09et dans le foyer,
19:10le petit garçon
19:11vit en réalité
19:12un véritable cauchemar.
19:13Emma,
19:14elle n'a jamais caché
19:15son mépris
19:16vis-à-vis d'Arthur.
19:17D'ailleurs,
19:17dans l'un des textos
19:18envoyés à Thomas,
19:19elle le dit clairement.
19:20Je te veux,
19:21mais je ne le veux pas.
19:22Arthur devient un poids pour elle,
19:24un encombrement
19:25dont elle veut littéralement
19:26se débarrasser.
19:27Et en quelques semaines,
19:29Arthur est finalement isolé
19:30et traité
19:31comme un intrus
19:32au sein de la maison.
19:33Il est expulsé
19:34de la chambre des enfants
19:35et forcé de dormir
19:36à même le sol du salon.
19:38Pendant ce temps,
19:39les autres enfants
19:39dorment tranquillement
19:40dans leur lit.
19:41Dans une vidéo
19:41recueillie grâce
19:42aux images
19:43de vidéosurveillance,
19:44l'horreur se dévoile.
19:46Dans cette vidéo,
20:15on voit Arthur
20:16crier le nom
20:17de sa grand-mère
20:18et de son oncle
20:19Blake
20:19en espérant
20:20que quelqu'un
20:21vienne le chercher.
20:22Le petit garçon
20:23est complètement affaibli.
20:25Il a faim,
20:26il a soif.
20:27En réalité,
20:28chez Emma et Thomas,
20:29Arthur est privé
20:30de nourriture et d'eau
20:32et il maigrit
20:32à vue d'œil.
20:33Quand il a le droit
20:34de manger,
20:35la nourriture est délibérément
20:36saturée de sel
20:38au point de devenir
20:39immangeable.
20:40Et à force,
20:41son petit corps
20:42ne tient plus.
20:42Au quotidien,
20:43Arthur doit rester debout
20:45pendant des heures
20:46sur la première marche
20:47de l'escalier,
20:48sans bouger,
20:48sans parler
20:49et parfois même
20:50jusqu'à 14 heures
20:51d'affilée.
20:51Sur une vidéo,
20:52on entend même Thomas
20:53lui ordonner
20:54de garder les bras
20:54le long du corps
20:55comme une statue.
20:56Alors,
20:57je ne sais pas
20:57si vous le savez,
20:58mais ce type de supplice
21:00apporte un nom.
21:01Ça s'appelle
21:01la torture
21:02par immobilisation forcée.
21:04Dans un rapport
21:05intitulé
21:05« Ne laisser aucune marque »
21:07consacrée
21:08aux techniques
21:08d'interrogatoire avancées,
21:10il est détaillé
21:11comment certaines
21:12positions statiques
21:13sont utilisées
21:14comme méthode
21:15de torture
21:16psychologique
21:16et physique.
21:17En fait,
21:18dans les années 50,
21:19la CIA a commandé
21:21cette étude
21:21sur les pratiques
21:22du KGB
21:23lors des interrogatoires.
21:25Et l'une
21:25des plus courantes
21:26consiste à forcer
21:28les prisonniers
21:29à rester immobiles
21:31pendant des heures
21:32dans une seule
21:33et même position
21:34sans possibilité
21:36de relâcher
21:36la tension musculaire.
21:38Et au bout
21:38de quelques minutes
21:39seulement,
21:39la douleur
21:40devient atroce.
21:41Au bout
21:42de quelques heures,
21:43elle devient insupportable.
21:44Alors,
21:45on compare souvent ça
21:46au métier
21:46qui nécessite
21:47de passer
21:47de longues heures
21:48debout,
21:49mais c'est différent
21:50parce que dans ce genre
21:51de métier,
21:52même si la position
21:53debout est longue,
21:54il y a la possibilité
21:56de se mouvoir,
21:57de bouger
21:57et donc de faire
21:58circuler les sang.
21:59Là,
22:00dans le cas d'Arthur,
22:01il n'y a aucune
22:02possibilité
22:03de bouger.
22:04Aucun moyen
22:05de soulager
22:06la douleur.
22:06Les muscles
22:07restent contractés
22:08jusqu'à l'épuisement,
22:09les articulations
22:10deviennent rigides
22:12et brûlantes.
22:12Même les gardes
22:13royaux britanniques,
22:14pourtant entraînés
22:15à rester figés,
22:16vous l'avez vu
22:17dans les vidéos
22:18sur Internet
22:19ou même si vous y êtes allé,
22:21ils ne bougent pas
22:22d'un pouce.
22:23Pourtant,
22:24ils sont autorisés
22:25à faire quelques pas
22:26toutes les dix minutes
22:27justement pour éviter
22:29ces effets
22:29dévastateurs
22:30sur le corps.
22:31Et le rapport,
22:32il est formel.
22:33Quelle que soit
22:33la posture,
22:35si elle est maintenue
22:35trop longtemps
22:36sans bouger,
22:38elle devient
22:38une torture en soi.
22:39La douleur
22:40devient littéralement
22:41insupportable.
22:42Ce sont des vraies méthodes
22:44de déshumanisation
22:45utilisées contre
22:46des prisonniers adultes.
22:48Des prisonniers adultes.
22:50Arthur, lui,
22:50il n'a que six ans.
22:51Il était affamé,
22:53déshydraté
22:53et pourtant,
22:54il a été soumis
22:55à un tel supplice
22:56jour après jour.
22:58Alors, je ne dis pas
22:59évidemment qu'il vaut mieux
23:00que ça arrive
23:00à des prisonniers adultes
23:01qu'à un enfant.
23:02Ça ne devrait pas arriver
23:02de tout court.
23:03Mais en comparaison,
23:04c'était déjà un supplice
23:05pour des adultes.
23:07Alors, imaginez
23:07pour un enfant
23:08en mauvaise santé
23:09et pour un jeune enfant.
23:11Sur les images
23:12de vidéosurveillance,
23:13on assiste
23:14à une scène insoutenable.
23:16Sur cette scène,
23:16Emma est allongée
23:17sur le canapé,
23:18détendue,
23:19pendant que Thomas
23:19lui apporte une glace.
23:20Ce jour-là,
23:21particulièrement,
23:22la chaleur est écrasante.
23:24On est en pleine canicule.
23:25C'est l'un des jours
23:26les plus chauds de l'année.
23:27Et à quelques mètres d'eux,
23:28Arthur, lui,
23:29est contraint
23:30de rester debout
23:31dans l'escalier,
23:32privé d'eau,
23:34affamé et épuisé.
23:35Thomas, lui,
23:36il est installé
23:37confortablement aussi
23:38dans le canapé,
23:39aux côtés d'Emma.
23:40Et il ne lève
23:40même pas les yeux
23:42sur son fils.
23:42Il ne lui adresse
23:43aucun regard,
23:45aucun geste d'attention,
23:47rien.
23:47Et dans une autre séquence,
23:49Emma est en train
23:50de préparer,
23:51on dirait,
23:51un happy meal.
23:52On ne sait pas vraiment
23:53si ce repas-là,
23:54il est destiné
23:54à elle-même
23:55ou à ses enfants.
23:56Une chose est de toute façon
23:57certaine.
23:58Arthur, lui,
23:59il n'aura rien.
24:00Et le supplice
24:01ne s'arrête pas là.
24:02À plusieurs reprises,
24:04Thomas et Emma
24:05détruisent littéralement
24:07tout ce qui pouvait
24:08encore apporter
24:09un semblant
24:10de réconfort à Arthur.
24:12Son ours en peluche,
24:13sa couverture préférée,
24:15ses deux maillots
24:16de foot préférés,
24:17tous sont déchirés
24:18et jetés
24:19sous ses yeux.
24:21Il ne lui reste
24:22plus rien,
24:22ni objet,
24:24ni liens familiaux,
24:26ni espoir.
24:26Plus inquiétant encore,
24:28quelques semaines
24:28avant la tragédie,
24:29Thomas a fait
24:30quelques recherches
24:31sur Internet,
24:32notamment pour s'intéresser
24:34aux points de pression
24:35les plus douloureux
24:36et à la tolérance
24:37à la douleur.
24:38Il a regardé
24:39des dizaines de vidéos
24:40de torture
24:41appliquées sur des victimes.
24:43Au quotidien,
24:44Emma et Thomas
24:44s'échangent régulièrement
24:46des SMS
24:47qui font vraiment
24:48froid dans le dos.
24:49Thomas traite son fils
24:49de salron,
24:51de merde,
24:51il le surnomme
24:52Satan,
24:53Hitler
24:53et il l'encourage
24:55clairement Emma
24:55à punir
24:56et frapper son fils.
24:58Et les messages
24:58sont d'une telle violence.
25:00Retire sa mâchoire
25:01de ses épaules,
25:02remplis-le,
25:04je vais m'occuper de lui,
25:05ce ne sera pas joli.
25:06Je vais lui enlever le coup,
25:08enlève sa nourriture
25:09de sa tête,
25:11mets-le dehors
25:11avec les ordures,
25:13creuse la tombe d'Arthur.
25:15Les mots suffisent
25:16à eux seuls
25:16pour témoigner
25:17du niveau d'horreur
25:18et de sadisme
25:20qui règne
25:20dans cette maison.
25:21Le 15 juin 2020,
25:23nous sommes la veille
25:24du drame.
25:25Ce jour-là,
25:25Emma a rendez-vous
25:26chez le coiffeur.
25:27Elle décide d'emmener
25:28avec elle ses enfants
25:29et Arthur.
25:30Pendant que ses propres
25:31enfants jouent
25:32avec les jouets
25:33du salon,
25:34Arthur, lui,
25:35il est debout,
25:36statique,
25:37figé devant la porte
25:38avec l'interdiction
25:39formelle de bouger
25:41et ce,
25:42pendant si longues heures.
25:43à chaque fois
25:44qu'il essaie
25:44de s'appuyer
25:45contre la porte
25:46pour se soulager,
25:47Emma intervient
25:48immédiatement
25:49pour le rappeler à l'ordre.
25:50Pendant que les enfants
25:51d'Emma profitent
25:51d'un pique-nique
25:52en extérieur,
25:53Arthur, lui,
25:54reste à l'intérieur
25:55du salon,
25:56face à sa porte,
25:57seule, affamée
25:58et épuisée.
25:59Emma a pris la peine
26:00quand même
26:01de lui donner
26:01un sandwich au jambon
26:02mais il est tellement salé
26:04qu'il est immangeable.
26:06Arthur l'a recraché
26:07et Emma lui a retiré
26:09le sandwich des mains
26:10en prétextant
26:11qu'on gaspille
26:12pas la nourriture.
26:12Quand la coiffeuse,
26:13Catherine,
26:14peinée par le petit garçon,
26:15lui propose un verre d'eau
26:16et Emma refuse.
26:18Alors,
26:18ce qui me choque
26:19dans cette scène
26:19quand même,
26:20c'est que la coiffeuse,
26:21elle voit tout.
26:22Elle voit Arthur
26:23pendant six heures.
26:24Elle voit son état misérable,
26:25sa détresse.
26:26D'ailleurs,
26:27elle a témoigné
26:27plus tard au tribunal
26:29que ses vêtements
26:30étaient sales,
26:31que ses lèvres
26:31étaient craquelées
26:32tellement il était déshydraté,
26:34que ses cheveux,
26:35ses mains,
26:35ses ongles
26:36étaient pleins de saleté
26:37et surtout
26:38qu'il paraissait épuisé,
26:41incapable même
26:42d'articuler correctement.
26:43Et pourtant,
26:45elle n'a rien fait,
26:46elle n'a rien dit.
26:47À la fin du rendez-vous,
26:48Thomas arrive
26:49pour récupérer
26:50Emma et les enfants.
26:51Il attrape Arthur
26:52par le col,
26:53le traîne brutalement
26:54dans le couloir
26:55tout en l'insultant
26:56sous les yeux
26:57de la coiffeuse.
26:59Les seules fois
26:59où Arthur parle,
27:01c'est pour répondre
27:01oui,
27:02mais un oui
27:03ne suffit même plus.
27:05Arthur doit répondre
27:06désormais
27:06oui monsieur
27:07en s'adressant
27:08à son père.
27:09Catherine,
27:09elle voit tout
27:10mais elle ne bouge pas.
27:12Elle regarde Arthur
27:13être traîné
27:14comme un objet,
27:14inerte,
27:15vidé de toute force.
27:16Elle explique même
27:17qu'en le voyant partir,
27:19elle a eu comme l'impression
27:20qu'il allait s'évanouir
27:21dans la voiture.
27:22Le 16 juin,
27:23les dernières images
27:24d'Arthur vivant
27:25sont enregistrées
27:26et ce qu'on voit dessus
27:27est littéralement
27:28insoutenable.
27:29On voit le petit garçon
27:30à bout de force
27:31qui se traîne
27:32difficilement.
27:34Ses gestes
27:34sont lents,
27:35il a l'air d'avoir mal,
27:37il boite,
27:38il lutte
27:39pour rester debout.
27:40Cette nuit-là,
27:41comme toutes les nuits,
27:42Arthur n'a pas dormi
27:43dans un lit.
27:44Il a dormi
27:45à même le sol.
27:46Le matin,
27:46Emma s'est réveillée
27:47avant lui.
27:48En le voyant encore
27:49endormi dans le salon,
27:50elle a attrapé
27:51les coins de la couverture
27:52et les a soulevés
27:54pour renverser Arthur
27:55en le projetant
27:56violemment sur le sol.
27:58Un peu plus tard
27:58dans la journée,
27:59Thomas et Emma
28:00retournent
28:01chez le coiffeur
28:02pour qu'Emma
28:02puisse terminer
28:03son rendez-vous
28:04et son soin.
28:05Mais l'horreur
28:06se répète
28:06comme la veille.
28:08Thomas traîne
28:08Arthur par le col,
28:10le jette dans le couloir
28:11et lui ordonne
28:12de rester debout,
28:13immobile,
28:14devant la porte.
28:14Encore une fois,
28:15Catherine assiste
28:16directement à la scène
28:18en compagnie
28:19cette fois
28:19de son mari.
28:20Elle voit Arthur
28:21être malmené,
28:22humilié,
28:23insulté.
28:24Thomas et Emma
28:25se relaient
28:25pour lui hurler dessus.
28:27Ils le traitent
28:28de petit con.
28:29Là,
28:29on est quand même
28:30à un stade
28:30où finalement,
28:31c'est normal
28:32pour Thomas et Emma
28:33qui n'ont aucune retenue,
28:36même en public.
28:37Ils torturent
28:38Arthur devant tout le monde
28:39sous les yeux
28:40des autres
28:41comme si c'était normal.
28:43Alors,
28:44je ne vais pas revenir
28:45une fois de plus
28:45sur l'attitude du salon
28:47qui, à mon sens,
28:48aurait quand même pu
28:49largement faire quelque chose
28:50parce que c'est difficile,
28:52sans avoir le contexte exact,
28:54des détails plus précis,
28:55c'est difficile de juger
28:57cette femme,
28:58de comprendre pourquoi
28:59elle n'a pas alerté.
29:01Peut-être qu'elle n'a pas voulu
29:02tirer de conclusions
29:03trop hâtives.
29:04Peut-être qu'Emma
29:06et Thomas
29:07lui ont raconté
29:08une histoire
29:08et qu'il l'a convaincue
29:10de ne pas s'en mêler.
29:12Je n'en sais rien.
29:12Mais pendant toute
29:13l'écriture de cette partie,
29:15je n'ai jamais réussi
29:16à comprendre
29:16comment c'était possible
29:18de rester muette
29:18face à l'horreur
29:19qu'elle a décrite
29:20elle-même.
29:21En tout cas,
29:21une chose est certaine,
29:23c'était un énième
29:24acte manqué.
29:25Il est environ 13h
29:26quand le couple
29:26rentre avec les enfants.
29:28Thomas, lui,
29:29repart
29:29pour faire du shopping.
29:31Arthur reste donc seul
29:32avec Emma.
29:33Quelques minutes plus tard,
29:34Emma est à l'étage,
29:35elle est en train
29:35de se maquiller
29:36et elle envoie un SMS
29:38à Thomas
29:38en lui expliquant
29:39qu'Arthur
29:40se comporte mal,
29:41il fait des bêtises,
29:43ça ne va pas du tout.
29:44Et la réponse de Thomas,
29:45elle est sans appel.
29:55Emma s'exécute.
30:03Elle descend
30:03et attrape Arthur
30:05pour l'emmener de force
30:06dans la salle de bain.
30:07Là-bas,
30:08elle remplit un verre,
30:09un mélange de sel
30:10et d'eau
30:11et force Arthur
30:12à tout boire.
30:13Alors ça,
30:14je ne le savais pas,
30:15mais quand j'ai écrit
30:16cette histoire,
30:18j'ai cherché
30:18un petit peu
30:19sur Internet
30:20et en réalité,
30:21bon,
30:21on sait qu'une surconsommation
30:23de sel,
30:23c'est mauvais pour la santé
30:25quand il est surconsommé
30:27et de façon régulière,
30:29mais il peut aussi
30:30devenir mortel
30:31si une quantité excessive
30:33est consommée
30:34en peu de temps.
30:35Chez un adulte,
30:35c'est une dose
30:36d'environ 225 grammes
30:38ingérée d'un coup
30:39qui peut être fatale.
30:40Chez un enfant,
30:415 cuillères à café suffisent.
30:43Donc dans le cas d'Arthur,
30:44on ne connaît pas
30:45la quantité exacte
30:46qu'Emma lui a fait ingérer,
30:48mais le mélange d'eau
30:48et de sel
30:49qu'elle lui a imposé
30:50était si concentré
30:51qui ressemblait
30:52à une sorte de bouillie,
30:53une pâte.
30:54Donc c'est évident
30:55qu'il y avait
30:56une très grosse quantité
30:57de sel dedans.
30:58Et les conséquences,
30:59elles ne se font pas attendre.
31:00Pendant les 45 minutes
31:01qui suivent,
31:03son état se dégrade
31:04brutalement.
31:05L'hypernatrémie,
31:06donc l'augmentation
31:07du sodium dans le sang,
31:08détruit son corps
31:09minute après minute.
31:12Les premiers symptômes
31:13apparaissent progressivement.
31:14Confusion,
31:15excitabilité
31:16neuromusculaire,
31:18hyperréflexie,
31:18donc son corps
31:19se met à trembler
31:20de façon incontrôlable.
31:22Dans ces cas-là,
31:23si on ne fait rien,
31:25Arthur peut tomber
31:25dans le coma.
31:27Des lésions irréversibles
31:28peuvent apparaître
31:29et dans le pire des cas,
31:31la mort est inévitable.
31:33Quelques minutes plus tard,
31:34Emma envoie une photo
31:35à Thomas.
31:35Sur cette photo,
31:36on voit Arthur
31:37recroublier sur le sol
31:38en position fétale.
31:39Et aux alentours
31:40de 14h30,
31:41elle l'attrape
31:42et se met à le secouer
31:43violemment.
31:43Sa tête heurte le sol
31:45à plusieurs reprises.
31:46L'impact est tellement
31:47énorme
31:48que les médecins
31:48compareront
31:49ces impacts
31:50à ceux
31:50d'un accident de voiture
31:52à très grande vitesse.
31:53Quand Emma a terminé,
31:54Arthur est inconscient
31:56sur le sol.
31:56Elle ne tente même pas
31:58de le réanimer.
31:58Elle ne crie pas à l'aide.
32:00Elle ne panique pas.
32:01À la place,
32:02elle reprend son téléphone,
32:03elle prend de nouvelles photos
32:04et les envoie à Thomas.
32:06Deux minutes plus tard,
32:07Thomas rentre à la maison.
32:08C'est seulement à ce moment-là
32:10qu'Emma se décide
32:11enfin à appeler les secours.
32:35Pendant son appel
32:36au 999,
32:37Emma parle vite.
32:38Trop vite.
32:39Comme si elle cherchait
32:39à remplir le silence,
32:41à justifier
32:42ce qui vient de se passer
32:43avant même
32:44que quiconque
32:46ne pose la moindre question.
32:48Elle répète
32:48encore et encore
32:50qu'Arthur était en colère,
32:51qu'il a crié,
32:52qu'il a frappé sa tête
32:53contre le sol
32:54une fois,
32:55deux fois,
32:56peut-être même plus.
32:57Elle insiste
32:57sur le fait
32:58qu'il s'est fait ça tout seul,
32:59qu'il a eu
33:00une crise de colère,
33:02qu'il était incontrôlable
33:03et qu'elle,
33:04malgré tout,
33:04elle essayait
33:05simplement de l'aider.
33:06Elle construit
33:07un récit,
33:08un scénario
33:09où elle joue
33:10le rôle
33:11de la victime dépassée,
33:13sauf qu'elle oublie
33:13qu'en réalité,
33:14c'était elle
33:15le bourreau.
33:17Et cet appel,
33:18c'est à rien
33:19comparé à ce qui suit.
33:20Parce que quand
33:21les secours arrivent
33:22et que la police
33:23arrive aussi sur place,
33:24tout est enregistré.
33:26Et sur cet enregistrement,
33:27on peut y voir Emma
33:28qui répond aux questions
33:29d'un officier.
33:30son attitude est glaçante.
33:32Emma ne montre
33:33aucune émotion,
33:34aucun sentiment
33:35de culpabilité
33:36et de peur
33:36quant à la santé d'Arthur.
33:38Elle continue son récit
33:39avec un détachement
33:41mais sidérant.
33:42Rien n'est de sa faute.
33:43Tout est la conséquence
33:44de la propre violence
33:46du petit garçon.
33:47Le visage de Thomas
33:48apparaît brièvement
33:49à l'image.
33:49Il n'a pas l'air choqué,
33:50il ne semble pas anéanti
33:52par la gravité
33:53de la situation.
33:54Il est là,
33:54simplement là,
33:55complètement impassible.
33:57Et puis,
33:57à un moment donné,
33:57dans cet enregistrement,
33:59Emma commence à parler
34:00d'une voix tremblante.
34:01Elle cherche un peu
34:02à faire pleurer
34:02mais il n'y a aucun sanglot
34:04qui vient.
34:05C'est de la pure comédie.
34:12Emma et Thomas
34:13sont immédiatement arrêtés
34:15dans le cadre de l'enquête
34:16sur la mort d'Arthur.
34:17Les examens médicaux
34:17révèlent l'ampleur
34:18des sévices qu'il a subis
34:19durant les trois mois passés
34:21sous le toit d'Emma
34:21parce qu'en plus
34:22des 130 blessures recensées
34:24sous forme de bleu,
34:25d'échymose,
34:26de mini-fractures
34:27et qui s'étendent
34:27de la tête aux pieds.
34:28Son simus et ses reins
34:29sont gravement atrophiés.
34:31Selon la pédiatre Sarah Dixon,
34:33rien qu'entre le 12
34:34et le 14 juin,
34:35Arthur a passé au total
34:3735 heures debout
34:38sans pouvoir bouger.
34:39Le 3 décembre 2021,
34:41le procès d'Emma
34:42et de Thomas s'ouvre.
34:43Emma est reconnue coupable
34:44du meurtre d'Arthur.
34:45La cour la condamne
34:46à la réclusion criminelle
34:47à perpétuité
34:47avec une peine de sûreté
34:49de 29 ans.
34:50Elle est incarcérée
34:50à la prison de Peterborough.
34:52Thomas, lui,
34:53échappe à une condamnation
34:54pour meurtre
34:54parce qu'il n'était pas présent
34:56lors de l'agression finale
34:57de son fils.
34:58Il est condamné
34:58à 21 ans de prison
34:59pour homicide involontaire
35:01et est incarcéré aujourd'hui
35:02à la prison de Wakefield.
35:04Cependant,
35:04la justice britannique
35:05annonce une révision
35:07des peines
35:07craignant qu'elle ne soit
35:09trop clémente
35:09au regard de la barbarie
35:11des faits.
35:11Le juge Mark Wall,
35:12qui préside le tribunal,
35:14qualifie d'ailleurs
35:15cette affaire
35:16de l'une des plus pénibles
35:17et dérangeantes
35:18qu'il ait eu à juger.
35:19Le 29 juillet 2022,
35:21la sentence de Thomas
35:22est finalement rallongée.
35:24Il écope de 24 ans
35:25de prison.
35:26La mort d'Arthur
35:27soulève un véritable scandale
35:28autour des failles
35:29des services sociaux.
35:31Une enquête locale
35:32a immédiatement été ouverte
35:33pour comprendre
35:34comment un tel drame
35:35a pu se produire
35:36sous les yeux
35:36des autorités.
35:37Peu après la condamnation,
35:38le gouvernement britannique
35:39a annoncé
35:40qu'une enquête nationale
35:41serait menée
35:42sur cette affaire
35:42et les conclusions
35:43sont accablantes.
35:45Les services de protection
35:46de l'enfance
35:46avaient été alertés
35:47à plusieurs reprises
35:49mais à chaque fois,
35:50aucune intervention sérieuse
35:52n'a eu lieu.
35:53Arthur a été abandonné
35:55par un système
35:56censé le protéger.
35:57Concernant la coiffeuse,
35:58elle n'a pas été inquiétée.
36:00Elle s'est présentée au procès
36:01en qualité de témoin.
36:03Le décès d'Arthur
36:03n'est malheureusement
36:04pas un cas isolé.
36:06Son histoire rappelle tristement
36:08celle de Star Hobson,
36:09une fillette d'un an
36:10morte sous les coups
36:11de sa mère
36:12et de sa compagne.
36:13Dans des conditions similaires
36:14à celles qu'a enduré Arthur.
36:16En France,
36:17cette affaire fait également écho
36:18à ce qu'a subi Amandine,
36:19une petite fille de 13 ans,
36:21morte de faim,
36:22dont le procès de la mère
36:23a eu lieu récemment.
36:24Chaque année en France,
36:25plus de 51 000 enfants
36:26et adolescents
36:26sont victimes de maltraitance.
36:28Une étude récente
36:29a révélé qu'en moyenne,
36:30un enfant meurt
36:30tous les 5 jours
36:31tué par un membre
36:32de sa famille.
36:33Dans 49,9% des cas,
36:35la mère est impliquée.
36:36Dans 36,4% des cas,
36:38il s'agit du père.
36:39Et dans 9,1% des cas,
36:41ce sont les beaux-parents
36:41qui sont les bourreaux.
36:42Derrière ces chiffres,
36:43ce sont des tragédies invisibles
36:45qui se jouent
36:45dans le silence des foyers
36:47où des enfants
36:48subissent l'inimaginable
36:49sous les yeux
36:49d'un entourage
36:50souvent impuissant
36:51ou ignorant,
36:52les signes.
36:53Alors,
36:53si vous pensez
36:54qu'un enfant est en danger,
36:55n'hésitez pas
36:56à contacter le 119,
36:58un service national français
36:59gratuit et anonyme
37:00dédié à la protection
37:02de l'enfance.
37:03Un simple appel
37:04peut peut-être sauver une vie.
37:06Dans la description,
37:07vous trouverez
37:07un article détaillant
37:08les différentes formes
37:09de maltraitance
37:11et les recours possibles
37:12si vous êtes confrontés
37:13à une situation inquiétante.
37:14Cette histoire
37:15a été particulièrement difficile
37:16à écrire et à raconter.
37:18Elle est éprouvante,
37:19elle est révoltante,
37:20mais si une chose
37:21doit en ressortir,
37:22c'est l'importance
37:23d'ouvrir les yeux
37:24sur ce qui se passe
37:24autour de nous.
37:26Un signalement,
37:26une alerte,
37:27un simple doute
37:27peut faire la différence.
37:29Dans le cas d'Arthur
37:30comme dans celui d'Amandine,
37:32trop d'actes manqués
37:33ont mené
37:34à l'irréparable.
37:35Ne restons pas silencieux.
37:36On se retrouve la semaine prochaine
37:38pour une nouvelle histoire.
37:39D'ici là,
37:40prenez soin de vous,
37:41chérissez vos proches
37:42et surtout aimez-vous.
37:43Ciao !
37:44!
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