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  • il y a 4 heures

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00:00Alors que ce soit en famille ou entre amis, vous serez nombreux ce soir à célébrer le passage à une nouvelle année,
00:05un moment de retrouvailles d'espérance qui, ces dernières années, s'est transformée en mobilisation générale pour les autorités.
00:12Voiture brûlée, tir de mortier d'artifice, dégradation des incivilités qui, chaque année, viennent gâcher la fête
00:18et que les autorités veulent à tout prix éviter.
00:21Et pour ce faire, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, promet une tolérance zéro. Écoutez-le.
00:26La tolérance zéro, ça veut dire qu'il n'y aura aucune forme de violence, de dégradation qui ne sera tolérée.
00:32Donc j'ai passé des instructions très fermes au préfet, mais comme on le fait à chaque 31 décembre dans ce pays,
00:37des instructions très fermes d'intervention immédiate dès qu'il y aura des dégradations, des prises à partie des violences
00:42ou des prises à partie des forces de l'ordre. Il y aura forcément des incidents demain.
00:46Si c'est votre question, ma réponse est oui, il y aura des véléités de violences urbaines, forcément.
00:50Pour les gens qui seront sur l'espace public, il y a un gros dispositif de sécurisation, il n'y aura pas de problème.
00:54Ce sera notamment le cas sur les Champs-Elysées à Paris et dans les grandes villes.
00:57Mais il y aura aussi des tentatives de violences urbaines.
01:00Et la tolérance zéro, ça veut dire qu'on interviendra systématiquement pour y mettre un terme,
01:04comme ça a été encore le cas ces derniers jours.
01:05On l'a vu avec les festivités de la Coupe d'Afrique des Nations,
01:08où systématiquement les forces de l'ordre sont intervenues pour mettre un terme aux exactions et aux violences.
01:12Alors Jean-Michel Salvatore, on attend près d'un million de personnes sur les Champs-Elysées de ce soir,
01:16pour le passage à 2026.
01:19Sécuriser les grands rassemblements, c'est tout à fait normal.
01:22Mais 90 000 policiers et gendarmes mobilisés, 10 000 en région parisienne,
01:25est-ce que ce n'est pas le signe d'une société, en tout cas d'une partie de la société,
01:29qui ne sait plus faire la fête sans tout casser ?
01:31Exactement.
01:32Parce qu'en fait, c'est une spécificité française,
01:35les violences à l'occasion des grands rassemblements festifs.
01:39On a déjà vu beaucoup de violences le jour de la fête de la musique,
01:43lorsqu'il y a des grands matchs de football,
01:44et surtout le 31 décembre.
01:46Or le 31 décembre, c'est le 31 décembre pour le monde entier,
01:49pour toutes les capitales du monde.
01:51Or, on constate que les violences sont vraiment une spécificité française.
01:56On est sans doute le pays où il y a de plus de violences à cette occasion-là.
02:01Et c'est vrai que le spectacle est assez désolant de voir d'abord
02:03une hyper-mobilisation des forces de l'ordre,
02:06alors que ces forces de l'ordre sont déjà à bout.
02:08Ce qui est aussi désolant, c'est de voir que sur les Champs-Elysées,
02:11toutes les boutiques, notamment les boutiques des luxes et notamment les banques,
02:16se barricadent parce qu'elles savent qu'il va y avoir des violences,
02:21qu'il va y avoir des tentatives de pillage,
02:23qu'il va y avoir toutes sortes de déprédations
02:25qui viennent d'une population qui n'est pas là pour fêter l'an neuf,
02:30mais qui est plutôt là pour utiliser cette fête comme un prétexte
02:36pour piller et pour créer du désordre.
02:38Effectivement, on rappelle qu'il y aura des barrages filtrants
02:40pour accéder à cette zone des Champs-Elysées, Sarah Salmane.
02:44Est-ce que c'est une spécificité française ?
02:46Pourquoi, comme le disait Jean-Michel Salvatore,
02:49pourquoi cela n'arrive qu'en France ?
02:51Alors, je ne sais pas si cela n'arrive qu'en France.
02:52Peut-être qu'il y a des débordements dans d'autres pays de l'Union Européenne.
02:55En tous les cas, évidemment, si vous allez en France,
02:57enfin en France, si vous allez sur les Champs-Elysées,
03:00oui, il y a des risques de débordements.
03:02Et peut-être que si jamais il n'y en a pas,
03:04c'est parce qu'il y a énormément de forces de l'ordre qui sont mobilisées.
03:07Mais est-ce qu'on peut mettre un policier derrière chaque personne ?
03:09Ça me paraît quand même assez difficile.
03:11On verra aussi quels sont les résultats des comparutions immédiates,
03:14si comparutions immédiates il y a,
03:15parce qu'il me semble que le ministre de l'Intérieur
03:17a demandé de la fermeté dans un communiqué.
03:20Effectivement, les services également judiciaires sont...
03:24On souhaite qu'il n'y ait pas de comparutions immédiates,
03:25parce que ça voudrait dire qu'il y a eu des débordements.
03:28Ils sont malheureusement inévitables.
03:29Alors, il y a un élément qui inquiète particulièrement les autorités.
03:33C'est ce match.
03:33Il aura lieu dès 17h entre l'Algérie et la Guinée équatoriale
03:37dans le cadre de la Coupe d'Afrique des Nations.
03:39Et chaque victoire des Fénèques, généralement,
03:41en tout cas c'est le cas depuis le début de la compétition,
03:44est suivie de débordements.
03:46Écoutez à ce sujet Jean-Christophe Kouvi.
03:49Kouvi, pardon, il est secrétaire national du syndicat de police Unité.
03:54Il était l'invité de Jacques Serret.
03:55C'était ce matin sur Europe.
03:56Quand j'ai commencé la police en 98, je me rappelle,
04:00quand on faisait, quand il y avait des matchs avec certaines équipes,
04:03notamment du Maghreb, il faut le dire,
04:05et il y avait des débordements, notamment.
04:08Alors, le Maroc, c'est un peu plus encadré,
04:09mais c'est vrai que les équipes, récemment,
04:13quand on l'a vu avec l'Algérie,
04:15personnellement, en tant que policier,
04:16je trouve ça vraiment désagréable,
04:18parce qu'on ne peut pas imaginer qu'on puisse faire,
04:20encore une fois, la fête et représenter son pays
04:22en étant fier et de tout casser.
04:24Donc, il y a vraiment un problème, à mon avis,
04:27où il faut qu'ils fassent un petit peu leur introspection,
04:29ces supporters-là, entre guillemets,
04:31parce que je pense que les vrais supporters font la différence,
04:33et que certaines viennent uniquement pour gâcher la fête
04:36et, encore une fois, pour montrer une mauvaise image
04:38de ce qui pourrait être du football.
04:40Jean-Christophe Couvier, secrétaire national du syndicat de police unité,
04:43qui était ce matin sur Europe 1.
04:45On en a parlé, évidemment, depuis début décembre.
04:48La préfecture avait annulé un concert prévu ce soir.
04:51On a beaucoup dit qu'il y avait un lien entre ce match et cette annulation.
04:55Quand on annule, est-ce que c'est un geste d'autorité
04:57ou est-ce que c'est un aveu de faiblesse ?
04:59Moi, je pense que c'est un peu un aveu de faiblesse,
05:01parce qu'on se dit qu'on a un nombre de policiers et de gendarmes
05:05qui ne sont pas extensibles.
05:06Ils sont déjà énormément mis à contribution.
05:09Il y en a d'ailleurs une partie qui sont parties en Nouvelle-Calédonie.
05:13La plupart des gendarmes ont vu, et des CRS et des policiers,
05:17ont vu leur congé supprimé.
05:18On sent que là, on est en train de vraiment tirer sur la corde
05:23et que la corde menace de céder.
05:26On est un petit peu dans la même situation,
05:27je ne sais pas si vous vous souvenez,
05:28mais la situation du Covid,
05:29lorsqu'on demandait toujours plus aux infirmières dans les hôpitaux, etc.
05:33Là, c'est un petit peu la même chose.
05:34Les fonctionnaires de police sont en première ligne.
05:37On leur en demande de plus en plus,
05:38parce que les risques sont de plus en plus importants.
05:40Les violences sont de plus en plus importantes le 31 décembre.
05:44Et donc, évidemment, le fait d'organiser
05:48ou de maintenir un spectacle sur les Champs-Elysées,
05:51c'était finalement prendre un risque supplémentaire.
05:54Or, la difficulté là, c'est que comme c'est le 31 décembre
05:57dans toute la France,
05:58on ne peut pas concentrer trop de policiers sur Paris.
06:00Il y en a 10 000, c'est déjà beaucoup.
06:02Mais on ne peut pas en faire plus,
06:03parce qu'il faut aussi des forces de l'ordre
06:05à Marseille, à Lyon, à Grenoble, à Lille, etc.
06:07Il y a effectivement une question de moyens qui se pose à un moment.
06:09C'est un immense aveu de faiblesse.
06:11Ça veut dire qu'on préfère renoncer ces principes de précaution.
06:13On renonce parce qu'on sait qu'on n'arrivera pas à gérer.
06:15À la demande de certains policiers, d'ailleurs.
06:17Je les comprends.
06:18Mais ils ont sûrement raison.
06:19Ils ont leurs arguments.
06:19Mais ça veut dire qu'on considère qu'on est tellement faibles
06:21qu'on ne peut même pas tenir un concert
06:24et qu'on préfère annuler.
06:25Donc, on a maintenu le feu d'artifice, pourquoi pas ?
06:28Mais franchement, c'est dommage.
06:29Ça montre un échec, en réalité.
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