00:00On va commencer avec vous Patrick, on en parlait il y a quelques instants, une escalade, nouvelle escalade ce soir entre Moscou et Kiev.
00:06Moscou qui accuse Kiev d'avoir attaqué la résidence du président russe, justement Vladimir Poutine.
00:13Tout cela intervient au lendemain d'une rencontre entre le président Trump et le président ukrainien.
00:18Le président Trump qui se montre optimiste quant à la conclusion d'un accord.
00:24Les Américains œuvrent-ils vraiment à la paix ? Est-ce qu'il faut croire les Américains ?
00:27En fait, il faut se poser deux questions. D'abord se poser la question de savoir ce qu'ils veulent et ensuite ce qu'ils peuvent.
00:34Que veulent les Américains ? Passer à autre chose. Ce n'est pas leur conflit, ce n'est pas leur guerre.
00:40Ils oublient peut-être que la Terre est un globe et que finalement ils sont voisins de la Russie par le détroit de Béring.
00:46Mais pour eux, ça paraît très loin et surtout il y a un objectif et ce sera sans doute le grand combat du siècle.
00:52C'est le combat entre les États-Unis et la Chine.
00:56Alors, ils sont prêts du coup à obtenir le plus de concessions possibles.
01:01Si ça doit passer par l'Ukraine, ce sera le plus simple pour eux.
01:06Ça, c'est leur volonté.
01:08Arriver très vite, oublier, Guillaume, les histoires de prix Nobel de la paix.
01:12Quelque part, c'est quelque chose de cosmétique.
01:14Je parle vraiment des Américains et pas seulement de Donald Trump.
01:17Ensuite, que peuvent-ils véritablement ces Américains ?
01:20Eh bien, on l'a vu encore ces dernières heures.
01:22C'est le parfait exemple.
01:24Ils ne peuvent pas grand-chose face à Vladimir Poutine.
01:27Ils n'ont pas du tout ce logiciel.
01:28Il y a encore quelques dizaines d'années, vous aviez des diplomates américains qui connaissaient parfaitement le logiciel soviétique.
01:36Ici, ils sont tout à fait neufs.
01:37On rappelle un petit peu le pédigré d'un Steve Witkoff, d'un Jared Kushner qui navigue entre ce qui est en ce moment même en train de se passer à Mar-a-Lago,
01:46c'est-à-dire la crise à Gaza, l'Iran.
01:49Ils le surfent sur l'Ukraine.
01:50Ils ne connaissent pas les dossiers.
01:52Ils connaissent encore moins les soviétiques devenus russes.
01:55On parle de gens qui ont 70 ans et qui ont bien connu les affres de l'URSS.
02:00Donc, ils ne pourront pas non plus aller beaucoup plus loin.
02:03Enfin, une fois qu'on a dit ça, on peut être extrêmement pessimiste et on peut se demander aussi qu'est-ce qu'on peut faire ?
02:09Est-ce qu'on pourrait faire sans eux ?
02:11Ce sera extrêmement difficile.
02:12Ce sont les seuls à même, pourtant, de tordre le bras de Vladimir Poutine.
02:17C'est la seule façon de faire.
02:19Mais on l'a bien vu, pour tordre le bras de Vladimir Poutine, il faut que le dernier interlocuteur valable de Donald Trump soit Volodymyr Zelensky ou en tout cas l'un de ses alliés.
02:29Et pour l'instant, on est simplement dans des allers-retours qui ne mènent à rien, y compris en 2026.
02:34Mais Victor, est-ce que vous, vous diriez qu'il faut croire les Américains quand ils souhaiteraient la paix ?
02:39Jamais croire les Américains.
02:40Pourquoi ?
02:41Ce serait ma première réponse.
02:42J'ai beaucoup la phrase d'Oscar Wall qui dit...
02:44Qu'il n'était pas Américain.
02:45Non, qu'il n'était pas Américain, qu'il était même plutôt anti-Américain,
02:48qui disait que c'est le premier pays à être passé de la barbarie à la décadence sans avoir jamais connu la civilisation.
02:55Moi, je suis assez d'accord avec Oscar Wall, c'est qu'il ne faut jamais faire confiance aux Américains, encore moins à Donald Trump.
03:00Je crois qu'il faut surtout écouter les Ukrainiens d'Ukraine, qui, eux, vivent ça au quotidien,
03:07vivent surtout les ups and downs, les ascenseurs émotionnels, les espoirs et les déceptions dans leur chair et dans leur quotidien.
03:17Et je ne crois pas qu'eux soient très enclins à croire les Américains.
03:20Eux connaissent le logiciel soviétique.
03:21Absolument.
03:22Et Patrick, quand on voit cette escalade en fin de journée, effectivement, avec Moscou,
03:25qui accuse Kiev d'attaquer la résidence de Vladimir Poutine, ça veut dire quoi ?
03:30Ça veut dire que la guerre est loin d'être terminée.
03:33Elle pourrait s'achever en 2026, mais...
03:36Là-dessus, vous êtes optimiste.
03:38Attendez, on a encore un an.
03:39On est quand même un peu plus près de la fin que d'une poursuite.
03:43Pourquoi ?
03:44Pour des raisons qui sont à la fois cyniques et réalistes.
03:48Cyniques, c'est de voir que Vladimir Poutine continue d'envoyer à l'abattoir des centaines de milliers d'hommes.
03:55Les derniers chiffres qui me sont donnés par des hauts-gradés militaires français parlent de 800 000 pertes du côté russe.
04:02C'est-à-dire des morts, des disparus, des blessés.
04:04Il a chiffré, c'est compliqué.
04:05C'est compliqué.
04:06800 000, ça paraît quand même tout à fait plausible et ça m'est donné par des gens qui sont, peut-on le dire, sérieux.
04:12Il n'en a absolument rien à faire.
04:14On le rappelle, Staline a perdu un quart de sa population pour pouvoir se défendre et repousser les troupes hitlériennes.
04:21Il est là aussi sur le même logiciel.
04:23Il pourrait finir, si ça se poursuit avec les ups and downs, comme tu disais,
04:28à avoir Zaporizhia, à réussir à grignoter un maximum des autres oblastes qui sont pour l'instant tenus par les Ukrainiens
04:35et arriver à un moment en disant, ok, là maintenant, je suis prêt à négocier.
04:40Sachant que, par ailleurs, économiquement parlant, pour la première fois,
04:45on a depuis quelques mois des économistes qui ne sont pas russes expliquer que l'économie de la Russie commence à être problématique
04:54et notamment que l'économie de guerre va finir par avoir un terme.
04:58Aujourd'hui, ce sont désormais des économistes, y compris du côté russe, qui disent,
05:02attention, l'économie de guerre n'est pas infinie.
05:06Et cette économie de guerre, si elle ne fonctionne plus,
05:08de toute façon, Vladimir Poutine ne pourra plus continuer en l'état la guerre qu'il mène aujourd'hui.
05:13Victor, Emmanuel Macron essaie de continuer de participer aussi à ces discussions.
05:17On a vu qu'il a participé, je pars sous le contrôle de Patrick, à une visioconférence qui a eu lieu
05:21après la réunion entre le président ukrainien et le président américain.
05:24Une réunion en visioconférence avec ses deux hommes et d'autres responsables européens.
05:30Quel rôle joue en ce moment le président français ?
05:32Maintenant, il annonce une réunion en janvier.
05:34La question, c'est plutôt quel rôle joue l'Europe ?
05:36Puisque le rôle d'Emmanuel Macron au sein de l'Europe, il est primordial.
05:39C'est lui qui essaie de traîner tous les autres pays européens dans son sillage.
05:45Maintenant, est-ce que l'Europe pèse encore dans les discussions ?
05:47Tout à l'heure, on disait oui, puisque d'ailleurs, vous disiez, si Vladimir Poutine réplique et essaye de diviser l'Europe,
05:52c'est bien que l'Europe a un rôle à jouer.
05:54Sinon, il ne s'évertirait pas à essayer de la diviser.
05:56Maintenant, est-ce qu'Emmanuel Macron va réussir à emmener toute l'Europe dans le même sens
06:00et à faire peser l'Europe dans cette discussion ?
06:02Jusqu'ici, l'Europe n'a pas tant pesé que ça.
06:04Ça, c'est la grande question.
06:05C'est devenu le grand et le premier combat d'Emmanuel Macron.
06:07C'est devenu le grand et le premier combat d'Emmanuel Macron.
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