00:00On va parler un peu d'international, alors qu'il nous reste quelques minutes avec cette rencontre évidemment importante,
00:07et Donald Trump à la fois confiant et pressé.
00:10Le président américain a passé plus de trois heures en Floride, à Mar-a-Lago, en tête-à-tête avec Volodymyr Zelensky.
00:15Alors sur la table, ce plan en 20 points, ça nous rappelle aussi quelque chose, le plan pour Gaza,
00:20un plan qui vise à mettre fin à la guerre en Ukraine, une guerre qui dure depuis bientôt quatre ans.
00:26Je propose d'écouter le président américain, c'était la nuit dernière.
00:30Nous sommes très proches, il reste encore deux points épineux, mais je pense que nous avançons bien.
00:35Nous avons beaucoup progressé aujourd'hui, dans quelques semaines nous saurons si cela peut aboutir.
00:40Si cela se passait mal, plus longtemps, et si cela se passait très mal, cela n'arrivera pas.
00:45Ce serait dommage, mais cette possibilité existe aussi, il est possible que cela n'aboutisse pas.
00:49Mais si rien ne change, ils continueront de se battre, ils continueront de mourir, et nous ne voulons pas cela.
00:54Le président Zelensky ne veut pas que cela continue, et le président Poutine non plus.
00:59Bon, c'est du Trump, évidemment, dans le texte, avec la traduction qui va avec,
01:03mais on a le sentiment que Donald Trump veut accélérer, veut obtenir un accord dans les prochaines semaines.
01:09Peut-être, on en parlera peut-être après, pour se consacrer à l'America First, qui est le fond de son programme.
01:15Est-ce que vous sentez, l'un et l'autre, une sorte d'impatience chez Donald Trump d'obtenir des résultats ?
01:22Oui, bien sûr, il souhaiterait des résultats, il souhaiterait mettre fin à, comme il a dit, le conflit le plus meurtrier depuis la Deuxième Guerre mondiale.
01:29Donc oui, bien sûr, on parle quand même de mille personnes qui sont tuées chaque jour dans ce conflit.
01:34Mais maintenant, les Russes n'ont pas tellement un intérêt de finir, disons, rapidement,
01:41puisque aujourd'hui, au lieu de gagner un kilomètre carré par jour, ils en gagnent 20.
01:46Donc le multiple est devenu vraiment impressionnant, ce qui n'était pas le cas depuis le début de la guerre.
01:52Donc il y a quand même cette chose à prendre en compte.
01:56Et puis il y a également le fait qu'en 2026, d'après la Banque mondiale et le FMI, l'Ukraine sera en situation de faillite.
02:02Donc c'est aussi un point à prendre en compte.
02:03Et il y a aussi le fait que la Russie considère qu'elle ne peut pas s'arrêter alors qu'elle n'a pas pris encore tout le Donbass.
02:14Et puis on ne peut pas, à mon avis, écarter le fait que Poutine rêve aussi de prendre Odessa, qui est au sud.
02:21C'est une des premières fois que j'entends Donald Trump émettre l'hypothèse qu'il ne puisse pas régler ce conflit.
02:26Et ça en dit long, je trouve, sur le fait que cette réunion, à mon avis, était particulièrement décisive.
02:30D'ailleurs, je parle sous le contrôle de Michel Faiz, mais je crois qu'il y avait des responsables, des hauts dignitaires qui ne participaient pas jusque-là aux négociations.
02:36Preuve, peut-être qu'on est en train d'avancer un peu plus rapidement.
02:39Après, c'est vrai, l'état de fait a accepté d'abord, à mon avis, côté ukrainien.
02:42Et aussi, et peut-être, j'allais dire, surtout côté européen.
02:44C'est que la Russie, elle est en train de gagner cette guerre.
02:46Et donc il faut accepter ce postulat-là de départ pour ensuite négocier.
02:50Tant qu'on n'a pas accepté ça, malheureusement, je crois qu'on n'aura pas la possibilité d'avoir un accord durable.
02:54– Volodymyr Zelensky a-t-il raison de demander plus que 15 ans d'assurance, de présence militaire américaine
03:01pour assurer sa sécurité face à une Russie qui semble ne pas vouloir s'arrêter là ?
03:06– Il est dans son rôle. Lui, il réclame même jusqu'à 50 ans s'il peut.
03:11Mais après, vous savez, finalement, ça veut dire quoi cette garantie ?
03:15Est-ce que même si les Américains donnent une garantie, si la Russie recommence,
03:19est-ce que les Américains vont pour autant utiliser l'arme nucléaire face aux Russes ?
03:23J'en doute fortement. Donc en fait, ça reste quand même très théorique.
03:25– Mais il y a d'autres moyens de pression possibles ?
03:27– Lesquels ?
03:28– Peut-être économiques.
03:29– L'économique, ça n'a pas tellement fonctionné.
03:31Vous avez vu que les Russes ont continué à vendre leur pétrole, leur gaz.
03:37Vous savez que par exemple, le pétrole russe qui sort du Kazakhstan
03:40passe par un oléoduc dans lequel Chevron est actionnaire.
03:43Donc les Américains reçoivent un honoraire des droits de passage pour ce pétrole russe.
03:51C'est quand même ridicule.
03:52Et puis le pétrole russe qui est raffiné en Inde et revendu en Europe et en France,
03:57personne ne l'arrête.
03:57Et puis il y a même pire, parce que personne n'en parle,
04:00il y a une partie du gaz russe qui se retrouve dans le gazoduc
04:02qui part depuis l'Azerbaïdjan vers l'Europe.
04:04Une partie du gaz russe sous forme liquéfiée qui part en Chine
04:08et qui est revendue par les Chinois à l'Europe avec la marge bien entendu.
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