Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, était invitée de La Grande Interview ce lundi 15 décembre. «Nous ne pouvons pas avoir des règles de libre-échange qui nous exposent à la concurrence déloyale», a-t-elle rappelé.
00:00On n'est pas seul. Parce que si la France avait été isolée depuis 2 ans, 5 ans, 10 ans, ça fait longtemps que l'accord aurait été...
00:05C'est ça qui devrait nous consoler ce matin ?
00:06Non, c'est que ce que nous disons, ce n'est pas juste les Français qui ont mal compris les choses vis-à-vis la Commission européenne.
00:14Ce que nous disons, c'est que nous ne pouvons pas avoir des règles de libre-échange qui nous exposent à de la concurrence déloyale.
00:20Vous savez que je me suis battue sur les petits colis chinois.
00:22Eh bien, la même règle doit s'appliquer sur les biens agricoles dans le monde entier.
00:26C'est-à-dire qu'au moment où on est en train d'abattre certains de nos vaches, on pourrait recevoir de la viande, de l'urigué, du Brésil ou de l'Argentine avec les antibiotiques et les hormones.
00:37Et ça passe...
00:37Alors, ce n'est pas la même maladie, mais la France est très engagée depuis des années.
00:41Et c'est d'ailleurs pour ça que le Mercosur n'est toujours pas signé, parce qu'on demande une clause de sauvegarde.
00:45Si on est envahi, on doit pouvoir bloquer.
00:48Deuxièmement, on veut des mesures miroirs, c'est-à-dire que les règles qu'on impose à nos agriculteurs doivent être imposées.
00:52Vous êtes une politique trop avertie pour ne pas savoir que, d'abord, ces clauses, elles ne peuvent être...
00:57Et donc, il faut des contrôles.
00:58...mises en place que par la Commission, et elles ne sont mises en place que dans des... J'ai vu les conditions extrêmement particulières et compliquées.
01:02C'est pour ça que, un, la Commission a enfin bougé, enfin bougé, puisque sur la clause de sauvegarde, elle est enfin mise au vote au Parlement européen.
01:11Ça fait dix ans qu'on le demandait.
01:12Mais la France a dit quelque chose de très simple, et je vais conclure là.
01:14Dans les conditions actuelles, puisque nous avions trois demandes, que la première est partiellement actée,
01:19les deux autres, on a eu des annonces, vous t'avez vu par des communiqués hier du gouvernement,
01:25et par la voix du président de la République, la France demande un report du vote.
01:28Nous ne sommes pas en condition de voter.
01:29Et si ce week-end s'est signé ?
01:30Et je dois vous dire que nous ne sommes pas seuls.
01:32D'autres pays ont fait la demande avec nous, et c'est bien pour ça.
01:34Il peut y avoir une minorité là, mais il va y avoir de blocage, mais il va y avoir une majorité pour signer sur le vote.
01:38Donc, nous faisons la politique en Europe, vous savez, nous décidons ensemble, et la voix de la France porte.
01:43Nous sommes la première puissance agricole en Europe, et vous imaginez bien que ce qui se joue,
01:47c'est aussi notre capacité à expliquer que l'Europe sert les Européens.
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