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Plusieurs centaines d'agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, occupent depuis mercredi matin les abords d'une ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize pour empêcher qu'un troupeau ne soit euthanasié comme le prévoit le protocole de lutte contre la DNC. Certains agriculteurs ont commencé à bloquer l’autoroute A64 à côté de Carbonne, en Haute-Garonne, pour protester. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, était l'invité de BFMTV vendredi 12 décembre.
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00:00Et notre invité ce soir est Arnaud Rousseau. Merci d'être l'invité du club ce soir, président de la FNSEA, je le rappelle, le premier syndicat agricole français.
00:09Alors très clairement, il y a eu deux appels clairs aujourd'hui et même ce soir sur le plateau, puisque le président de la coordination rurale, Bertrand Venteau, était à votre place il y a une petite heure.
00:19La coordination rurale et la confédération paysanne appellent tous les deux à des blocages. Quelle est la position de la FNSEA ?
00:27D'abord, je voudrais vous dire que ce qui se passe en agriculture est particulièrement pénible et que les éleveurs, puisque ce qui déclenche la crise est le sujet sanitaire,
00:36mais vous avez compris à travers les propos qui viennent d'être tenus, que c'est plus largement l'absence de vision agricole qui est là.
00:42Moi, je voudrais avoir une pensée notamment pour les éleveurs qui ont subi durement, pour quelques-uns d'entre eux en tous les cas, des abattages.
00:50Et puis la question de fond, c'est la question de la vision de l'agriculture.
00:53Et donc, des blocages sont appelés. Vous savez que nous, on a appelé à manifester la semaine prochaine à Bruxelles,
00:58parce que beaucoup de nos mots sont d'abord des mots européens, avec une absence totale de vision.
01:04Le Mercosur vient d'être également évoqué.
01:06Comment comprendre qu'on est exigeant avec les agriculteurs français et européens dans la production, dans la vision,
01:12alors qu'on est en train de perdre notre outil productif,
01:14et que ça n'est pas un problème d'importer de la nourriture du bout du monde qui ne respecte pas nos standards ?
01:19Les agriculteurs ne comprennent plus. On dit depuis des mois, des années, que l'agriculture se paupérise,
01:25qu'il n'y a pas de vision. Il suffit de regarder la balance commerciale, par exemple,
01:29qui depuis, pour la première fois depuis 1978, va être négative.
01:33Quand vous êtes agriculteur, vous ne délocalisez pas votre entreprise.
01:36Votre ferme, elle est ancrée dans le territoire.
01:38Quand vous êtes en Occitanie et que vous avez l'absence de vision politique,
01:42les difficultés climatiques, la crise viticole, la crise des céréaliers,
01:47et le sanitaire qui vient de nous frapper, franchement,
01:50et que vous voyez l'absence de vision politique, franchement, il y a de quoi désespérer.
01:54Et quand tombe au-dessus de tout ça un ordre du gouvernement qui dit
01:58« il y a une vache de votre chaptel qui est atteinte, vous devez éradiquer tout le troupeau »,
02:02est-ce que ça, c'est vraiment obligatoire ?
02:04Alors, je crois qu'il faut faire attention dans le moment dans lequel on est.
02:08Je crois que le combat agricole, il est légitime.
02:11La FNSEA le mène depuis des années pour faire reconnaître la place centrale de l'agriculture
02:16et le sens qu'a de produire de l'alimentation pour nourrir.
02:20Le sujet de la dermatose, puisque c'est cette maladie dont on parle,
02:24qui est une maladie qui atteint les vaches, qui est extrêmement contagieuse,
02:28c'est un sujet technique.
02:30La question, c'est qu'au moment où on se parle,
02:33il y a des interrogations sur le consensus scientifique.
02:37Les scientifiques, aujourd'hui, disent
02:38ce qui est le plus efficace pour éviter que la maladie se propage,
02:43c'est d'abattre, dès le début, la totalité d'un lot d'animaux
02:48dans lequel il y a une vache malade.
02:49Parce que cette maladie, qui est sournoise,
02:54elle a la possibilité de se déployer dans des animaux,
02:57dans des vaches qui n'ont pas de symptômes,
02:58qui n'ont pas de symptômes et qui, malgré un test,
03:02qu'on appelle un test PCR, qui peut s'avérer,
03:04un test sanguin qui peut s'avérer négatif,
03:06la bête est chargée en virus et continue à essaimer.
03:09Et vous, vous les suivez, la FNSEA ?
03:10C'est-à-dire que vous cautionnez ces tests scientifiques,
03:13vous les encouragez, vous trouvez que c'est normal ?
03:14Nous, on appuie nos raisonnements sur la science, depuis le début.
03:17Mais on voit bien que ça interroge.
03:18Et je le dis parce que tout le monde parle de cette maladie
03:20depuis quelques jours, mais elle a démarré dans les Savoies,
03:23fin juin.
03:25Et nous, dès le début, on a posé ces questions.
03:27Parce que les éleveurs posaient déjà ces questions.
03:29Est-ce que je suis obligé d'abattre mon troupeau ?
03:31Je ne sais pas si vous imaginez pour un éleveur
03:32ce que ça signifie sur le plan émotionnel
03:34et la charge mentale d'abattre son troupeau.
03:36C'est terrible.
03:37Mais ne mélangeons pas les sujets politiques
03:40nécessaires par ailleurs.
03:41Et nous, on combat, et vous avez compris
03:43qu'on sera à Bruxelles pour dire cette agriculture.
03:44Qu'est-ce que vous répondez aux éleveurs
03:46qui proposent d'abattre seulement les animaux
03:48qui sont contaminés par la maladie
03:50et de vacciner plus massivement ?
03:53Non, mais moi, je ne réponds pas aux éleveurs.
03:54Moi, je vous explique que quand j'ai ces questions
03:56qu'on a déjà eues depuis des mois,
03:58ce n'est pas une question nouvelle...
03:58Oui, mais ils n'ont pas entendu le message.
04:00Le message, c'est de dire
04:01« Pardon, mais je ne suis pas épidémiologiste.
04:04Moi, je ne suis pas compétent.
04:05Je suis agriculteur.
04:07Quand j'ai ce problème,
04:08je vais voir des gens dont c'est la compétence
04:10qui sont les meilleurs sachants.
04:12Pardon, mais ça ne peut pas être les réseaux sociaux
04:14qui font la vision scientifique.
04:17Qu'il y ait du débat scientifique, c'est normal.
04:19Mais à un moment, il y a un consensus.
04:20Et ce qui se passe en France,
04:21qui est extrêmement douloureux,
04:22se passe aussi...
04:23C'est une forme de panique
04:23qui est en train de s'emparer du monde agricole,
04:26ce que vous me dites.
04:26Parce que s'il y a des arguments scientifiques
04:28qui ne sont pas entendus,
04:29si la ministre parle de rationalité
04:31qui peine aujourd'hui à être entendue
04:34sur le protocole à suivre,
04:36c'est qu'il y a un mouvement de panique.
04:39En tous les cas,
04:40il y a quelque chose qui est partagé
04:41au-delà des syndicats,
04:42c'est que les gens veulent sauver leurs animaux.
04:44Ça, c'est partagé.
04:45Il y a une deuxième chose qui est partagée,
04:47c'est que si on n'agit pas vite,
04:49parce que c'est une course contre la montre,
04:50on va avoir une maladie qui n'est plus sous contrôle
04:54avec un risque majeur
04:55que l'Europe, finalement,
04:56mette la France sous cloche.
04:58Bon, personne ne veut perdre des animaux
05:01et nous, on ne veut pas non plus...
05:03La France sous cloche, très concrètement,
05:04c'est-à-dire ?
05:04Ça veut dire que l'Europe dit...
05:06Viande impropre à la consommation,
05:08on jette le lait et on n'exporte plus.
05:09Non, attention, pas de psychose.
05:10Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:11Pas de psychose.
05:11D'abord, cette maladie n'est pas transmissible à l'homme,
05:13donc il n'y a pas de psychose à avoir.
05:15La deuxième chose,
05:16c'est que cette maladie ne rend pas
05:17les aliments impropres à la consommation.
05:19Cette maladie, c'est une maladie
05:20qui se déploie de manière sournoise,
05:22qui est extrêmement contagieuse.
05:24Et donc, l'objectif,
05:25et moi, je crois que ça s'est partagé,
05:26c'est qu'il y ait le moins d'animaux possibles
05:28qui soient infectés
05:29et qu'on continue à pouvoir soutenir
05:32le prix des produits.
05:33Alors, ce n'est pas partagé par tous les...
05:34C'est ça et c'est les deux qui comptent.
05:35Bien sûr, mais ce n'est pas partagé
05:36par tous les syndicats.
05:37On va quand même écouter
05:37celui qui était à votre place
05:39il y a quelques instants,
05:39à savoir Bertrand Randeau,
05:40le président de la coordination rurale.
05:42La co-gestion historique de la France,
05:46c'est-à-dire FNSEA,
05:48ministère de l'Agriculture,
05:49a créé des choses
05:49qui ne fonctionnent plus.
05:50D'ailleurs, regardez la balance commerciale
05:52de la France,
05:53c'est le bilan d'Arnaud Rousseau
05:54et de ceux qui étaient avant.
05:56Voilà, votre bilan ne fonctionne plus.
05:58Finalement, c'est de votre faute
05:59si la balance commerciale est déficitaire.
06:01Oui, écoutez, moi, je pense
06:02que la période est beaucoup trop tendue
06:04pour que ces arguments de simplicité
06:07soient utilisés.
06:07Écoutez, si ça s'agissait juste
06:09qu'Arnaud Rousseau disparaisse du paysage
06:10pour que la balance commerciale remonte
06:12au niveau auquel elle était
06:13et que la totalité des problèmes
06:14soit réglée,
06:15je vous prie de croire
06:16qu'on pourrait le régler
06:17séance tenante.
06:17Mais quel est l'intérêt
06:19de la coordination rurale, finalement,
06:20de vous attaquer,
06:22d'attaquer le gouvernement ?
06:23Est-ce que vous y voyez
06:24une stratégie politique ?
06:25On sait que cette question
06:26est très politique, inflammable.
06:28Absolument,
06:28mais il y a des débats politiques.
06:30D'ailleurs, le débat a été tranché
06:31puisqu'on a eu des élections professionnelles.
06:34Je dis simplement
06:34que dans le moment dans lequel on est,
06:36on a des sujets politiques
06:37sur lesquels, par exemple,
06:38on s'oppose.
06:39Moi, je suis désolé,
06:40je ne suis pas pour l'utilisation
06:41de la force et de la violence.
06:43On ne cesse de le répéter.
06:45Ce qui ne veut pas dire
06:45que par ailleurs,
06:46on est d'accord avec le gouvernement.
06:47Je pense que dans les propos publics
06:48que nous tenons depuis des mois,
06:50on a alerté sur l'absence
06:51de vision politique,
06:52sur ce qui se passe à Bruxelles,
06:53sur les non-réponses.
06:54Enfin, on le fait partout.
06:56Mais je fais bien le distinguo
06:58entre ce qui relève
06:59de sujets sanitaires
07:00parce que, pardon,
07:01mais la dermatose,
07:02elle n'est ni de droite
07:03ni de gauche
07:04et indépendamment
07:05de nos désaccords sur le fond,
07:06elle va continuer à progresser.
07:08Moi, je dis,
07:09on a des débats politiques
07:10et on va le faire.
07:11Et vous avez compris
07:12qu'on sera à Bruxelles
07:12la semaine prochaine.
07:14Mais sur la maladie,
07:15la maladie,
07:15il faut qu'on aille vite
07:16pour l'éradiquer.
07:17Il faut qu'on fasse en sorte
07:18qu'elle n'explose pas.
07:19Et moi, encore une fois,
07:21on a des désaccords sur le fond,
07:23mais moi, sur cette maladie,
07:24je m'en réfère aux scientifiques,
07:26aux gens qui savent.
07:26Et je veux dire ici,
07:27parce que j'ai lu beaucoup
07:28de choses fausses,
07:30c'est la même chose en Espagne.
07:31Il y a aussi cette maladie en Espagne
07:33et c'est le même protocole.
07:34C'est la même chose en Italie
07:35et même en Suisse,
07:36qui est un pays
07:37qui n'appartient pas
07:37à l'Union européenne,
07:39dans lequel c'est le même protocole.
07:40En Suisse, il n'y a pas eu de cas
07:41et ils ont vacciné
07:42l'ensemble du cheptel.
07:43Vous avez raison,
07:44il n'y a pas eu de cas,
07:45mais c'est malgré tout
07:45le même protocole
07:46qui était appliqué.
07:47Ils ont vacciné
07:48tous les cheptels,
07:48alors qu'il n'y a pas eu de cas.
07:49Alors pourquoi est-ce qu'on ne vaccine
07:50pas l'ensemble du cheptel en France ?
07:51C'est une très bonne question
07:53qu'on a aussi posée depuis des mois.
07:54C'est que si on vaccine
07:55la totalité du cheptel,
07:56d'abord la différence
07:57entre la Suisse et la France,
07:58c'est qu'on n'a pas
07:59le même nombre d'animaux.
08:00On a un peu plus
08:01de 15 millions de bovins.
08:03Et donc mécaniquement,
08:05pour vacciner 15 millions d'animaux,
08:07il faut des mois.
08:08Des mois.
08:10Pour autant qu'on ait les vaccins.
08:11Et de l'argent.
08:12Alors de l'argent,
08:13des vaccins,
08:14la mobilisation de tout le monde
08:15pour le faire.
08:16Mais à la limite,
08:17admettons que ce soit possible,
08:18plusieurs mois.
08:19Mais ça a une conséquence mécanique,
08:22c'est que la France
08:23se ferme les frontières
08:24et plus rien ne bouge.
08:26Les éleveurs ne veulent pas
08:27vacciner leurs bêtes par ailleurs.
08:28Mais non, mais attendez,
08:29là on est en Occitanie,
08:30on est en plein milieu de la crise.
08:32Mais vous interrogez
08:32des éleveurs en Bretagne,
08:34ils n'ont pas ce problème.
08:35Mais je veux dire que partout,
08:36les éleveurs s'interrogent,
08:37bovins,
08:38parce qu'ils n'ont qu'une crainte,
08:38c'est que la maladie se déplace.
08:40Voilà.
08:41Donc tout le monde est inquiet.
08:43Tout le monde est inquiet.
08:44Mais vous voyez bien,
08:45contre dire,
08:45on veut réguler cette maladie
08:47au plus vite,
08:47la faire disparaître,
08:48l'éradiquer,
08:49parce que c'est une maladie
08:50à éradication.
08:51Et en même temps,
08:52ne pas dégrader le prix,
08:53parce qu'encore une fois,
08:54sauver les animaux,
08:55mais ne plus pouvoir commercer
08:56et avoir des prix de viande
08:57ou des prix...
08:58Ça aurait quelles conséquences économiques,
08:59par exemple,
09:00si l'ensemble du cheptel français bovin
09:02était finalement vacciné,
09:04ça veut dire qu'on ne pourrait plus
09:05exporter d'animaux
09:06pendant combien de temps ?
09:07Non mais attendez,
09:07moi je ne suis pas
09:08dans le scénario catastrophe,
09:09je vous donne juste un exemple.
09:10Ça serait un scénario catastrophe ?
09:11Oui, mais vous voyez bien
09:12que je suis sûr
09:13que tout le monde
09:13va être assez intelligent
09:14pour l'éviter.
09:15Mais prenons un exemple
09:16pour ne pas me dérober
09:16à la question.
09:18On exporte un million
09:19de ce qu'on appelle
09:20des broutards,
09:21des animaux qui font
09:22400-450 kilos
09:23et qui partent essentiellement
09:24vers l'Italie
09:25ou vers l'Espagne.
09:26Un million d'animaux.
09:28Aujourd'hui,
09:29ça vaut de l'ordre
09:30de 6 euros le kilo.
09:33Si jamais on perd
09:34un ou deux euros,
09:35on parle donc
09:36deux euros sur un animal
09:37qui fait 450 kilos,
09:38ça fait 900 euros
09:40par animal
09:41fois un million d'animaux
09:42si on devait fermer
09:43les frontières,
09:45ça fait quasiment
09:45un milliard d'euros.
09:46Alors évidemment,
09:47ces animaux,
09:47on arriverait peut-être
09:48à les repositionner
09:49sur le marché intérieur,
09:49mais la valorisation
09:51du produit serait perdue.
09:52Ce serait dramatique.
09:53Juste pour qu'on comprenne bien,
09:55ça veut dire qu'un animal
09:55finalement qui est vacciné
09:57vaut beaucoup moins cher
09:58et presque invendable
10:00sur le marché
10:00parce que considéré comme...
10:02Alors, il ne devrait pas.
10:03Il ne devrait pas
10:04parce que le marché
10:04reste ouvert au moment
10:05où on se parle
10:06et il ne devrait pas.
10:07Mais vous savez
10:08que la ministre
10:08a fermé le marché
10:09pendant 15 jours,
10:10il y a à peu près un mois
10:11et que alors qu'il n'y avait
10:13aucune raison
10:13que les prix baissent,
10:14les prix ont baissé,
10:15parfois jusqu'à 1 euro.
10:17Pour avoir interrogé
10:17le président de la Chambre
10:18d'Agriculture de la Loire
10:19qui était concerné,
10:20il parle d'une perte
10:21d'un euro par animal,
10:23par kilo,
10:24un euro du kilo,
10:25c'est dramatique.
10:27Et donc nous,
10:27notre objectif,
10:28c'est de sauver le troupeau
10:30et évidemment de sauver
10:31le prix des produits
10:32des éleveurs
10:33parce qu'on n'a pas
10:34en plus non plus
10:34besoin d'avoir
10:35une réaction en chaîne.
10:36Et pour ça,
10:37il faut qu'on ait
10:38la meilleure solution
10:39pour préserver le troupeau
10:40et ça, ça passe
10:41par les scientifiques.
10:42Pardon,
10:42mais encore une fois,
10:43ne mélangeons pas
10:44les sujets politiques
10:45et ça a été dit
10:46par la personne de la 64
10:48et le sujet sanitaire.
10:49Le sujet sanitaire,
10:50quel que soit le gouvernement
10:51et quelle que soit la tendance,
10:53il devra être adressé.
10:54Et plus on attend
10:55et plus c'est grave.
10:55Arnaud,
10:56vous évoquez la crainte
10:57des agriculteurs
10:57et vous avez pris
10:58cet exemple
10:59d'un éleveur en Bretagne
11:00qui aujourd'hui
11:00n'est pas touché
11:01mais qui aurait peur
11:01de voir ses bêtes contaminées.
11:03Est-ce que ça veut dire
11:04que potentiellement,
11:05il y a une menace
11:07ou en tout cas le risque
11:07que des éleveurs
11:08ne veuillent pas
11:09amener leurs bêtes
11:09au Salon de l'Agriculture,
11:10c'est dans à peine
11:11deux mois
11:12et quelques jours
11:13par crainte précisément
11:15de ces brassages,
11:16par crainte d'un manque
11:18de, comment dire,
11:21d'étanchéité sanitaire,
11:23on va dire ça comme ça.
11:25Alors,
11:25bon,
11:26c'est encore un peu tôt
11:27pour le dire.
11:27Ce qui est sûr,
11:28c'est que de toute façon,
11:28il y a toujours une rigueur
11:29extrêmement forte
11:30sur les animaux
11:31qui viennent au salon.
11:32C'est-à-dire qu'il faut
11:33qu'il y ait une biosécurité,
11:34il faut qu'il y ait
11:35un certain nombre
11:35de garanties
11:36qui soient données.
11:37Mais vous voyez bien
11:38que la situation évoluant
11:39heure par heure,
11:40je suis absolument incapable
11:41de vous dire
11:42ce que seront les choses
11:43fin février.
11:44Mais vous ne pouvez pas
11:45l'exclure,
11:45c'est ça qui est intéressant,
11:46c'est que vous dites,
11:46il faut voir comment ça évolue.
11:47Non mais on ne peut rien
11:48exclure à ce stade,
11:49évidemment.
11:50Et je redis aussi
11:51que les cas qui apparaissent
11:52en Occitanie
11:53sont des cas
11:54qui sont géographiquement
11:56éloignés les uns des autres
11:57et qui témoignent
11:58que les règles sanitaires
12:00ne sont pas respectées.
12:01Je ne sais pas par qui,
12:03je n'incrimine personne.
12:04Et c'est aussi
12:05une des raisons
12:05pour lesquelles
12:05les éleveurs.
12:07Mais nous tous,
12:08on veut savoir
12:08ce qui se passe.
12:09On voudrait avoir
12:10le résultat
12:10des enquêtes administratives,
12:12voire des enquêtes judiciaires.
12:13Pourquoi cette maladie
12:14qu'on avait réussi
12:15à bloquer en Savoie
12:16est en train d'exploser
12:17dans un certain nombre d'endroits ?
12:18Est-ce qu'il y a des gens
12:19qui ne font pas leur job ?
12:20Est-ce qu'on ne nous dit pas tout ?
12:22Donc moi,
12:22je ne suis pas dans la paranoïa.
12:23J'ai deux objectifs,
12:25je vous les dis.
12:25Quand vous dites
12:25des gens qui ne font pas leur job,
12:27ça veut dire quoi ?
12:27Ça veut dire qu'il y a des gens
12:28qui partent.
12:30Mais je ne sais pas
12:30si c'est des éleveurs.
12:31Des éleveurs,
12:32des marchands
12:32ou des tiers
12:33qui à un moment se disent
12:34cet animal,
12:35je le bouge.
12:36Et comme il n'a pas forcément
12:37de signe au clinique,
12:38je le bouge.
12:39Je le fais sortir de la zone
12:40où il ne devrait pas sortir.
12:41Et puis finalement,
12:42une fois qu'il est sorti,
12:43il déclare des symptômes.
12:44Enfin voilà,
12:45je ne sais pas.
12:45Encore une fois,
12:46je n'ai pas d'élément tangible.
12:47Mais enfin,
12:48un temps ou un stomax,
12:49ça ne fait pas 100 kilomètres.
12:50Ça, c'est une certitude.
12:52Donc après,
12:52il faut regarder
12:53les conditions
12:54pour lesquelles le faire.
12:54Et c'est pour ça
12:55qu'on a besoin
12:55des spécialistes.
12:56Moi, je suis désolé,
12:57mais il faut se méfier
12:59de la théorie du complot.
13:00Il y a des certitudes scientifiques.
13:02Enfin, en tous les cas,
13:03il y a des consensus scientifiques.
13:04Ensuite,
13:04il y a des réalités.
13:05Le cas de la Haute-Garonne,
13:07c'est une réalité.
13:08Voilà.
13:08Ensuite,
13:09aujourd'hui,
13:09on nous dit,
13:10il faut abattre.
13:10Les éleveurs disent,
13:11mais ce n'est pas possible.
13:12Mais le consensus scientifique
13:14dit, il faut abattre.
13:14Nous, à l'FNSOA,
13:15on continue à apporter
13:17notre concours
13:18au consensus scientifique,
13:19même si c'est d'une douleur
13:20effroyable pour les éleveurs.
13:21Parce qu'on a des expériences
13:23réussies.
13:24Allez voir les éleveurs
13:25en Savoie.
13:25Ils vous disent,
13:26c'était un drame absolu.
13:28En six mois,
13:29on a dépeuplé,
13:30repeuplé
13:30et on fait autant de lait
13:31aujourd'hui.
13:32C'est ça, la réalité.
13:33Et puis ensuite,
13:33il faudra que l'État
13:34indemnise.
13:35Ça a commencé,
13:36nous ne sommes pas au bout.
13:37C'est la question
13:38que j'allais vous poser.
13:38Est-ce que le protocole
13:39de suivi par l'État
13:40sur l'indemnisation
13:41des cheptels décimés,
13:43sur la désinfection
13:44des bâtiments,
13:44etc.,
13:45est-ce que cet accompagnement
13:46est satisfaisant ?
13:47En tous les cas,
13:48il n'est pas arrivé à son terme,
13:49notamment sur la perte
13:50d'exploitation.
13:52La perte d'exploitation,
13:53c'est le chiffre d'affaires
13:53qui aurait dû être réalisé
13:54et qui n'a pas été...
13:54Absolument.
13:55C'est ce que vous n'avez pas eu
13:56entre le moment
13:57où on veut dépeupler
13:58les animaux
13:58et le moment où vous avez
13:59retrouvé votre niveau
13:59de production.
14:00Donc, on n'y est pas encore.
14:01Mais il y avait
14:02un premier raconte
14:03mécanique.
14:05Il y avait un deuxième raconte
14:06en fonction de la qualité
14:07des animaux.
14:08Parce que si c'est un veau,
14:09ce n'est pas la même chose
14:15qui est le troisième niveau
14:15qui est la perte d'exploitation.
14:17Pour le moment,
14:17ça se déroule.
14:18Je peux vous dire
14:18qu'on est d'une vigilance totale
14:20et qu'on aura
14:21une exigence maximum.
14:24Mais à ce stade,
14:25ça n'est pas terminé.
14:26Et encore une fois,
14:27ce qui compte,
14:28c'est aussi de préparer l'avenir.
14:29Est-ce qu'il faut revacciner ?
14:31À quelle date ?
14:31Comment ?
14:32Ça aussi,
14:32c'est aux scientifiques
14:33de nous le dire.
14:34Alors, le président
14:34de la coordination rurale
14:36appelait le Premier ministre
14:37à se saisir directement
14:39du dossier.
14:40Il ne comprenait pas
14:41pourquoi Sébastien Lecornu
14:42n'était pas venu
14:43encore au chevet
14:45des agriculteurs.
14:45Est-ce que vous appelez aussi
14:46Sébastien Lecornu
14:47finalement à venir
14:48au chevet des agriculteurs ?
14:49Écoutez,
14:50de toute façon,
14:50vu la situation politique ce soir,
14:52je ne doute pas
14:52un seul instant
14:53qu'il va être obligé de le faire.
14:55Vous l'avez eu au téléphone ?
14:56J'ai eu un contact avec lui
14:57et je lui ai évidemment dit
14:59qu'il avait besoin
15:00qu'il prenne la parole.
15:02Mais vous voyez bien...
15:03C'est-à-dire que c'est une crise
15:04suffisamment grave
15:05et un dossier suffisamment inflammable
15:06pour qu'effectivement
15:07Matignon s'en saisisse directement ?
15:08Mais ça fait des mois, pardon.
15:10Mais ça fait des mois
15:10que c'est inflammable.
15:12Personne ne se posait la question
15:12de savoir si ça allait arriver ou pas.
15:14La question c'était
15:14quand et où ?
15:16Mais tout le monde le savait.
15:17La situation est dramatique.
15:20Pardon,
15:20mais en Occitanie,
15:22vous avez la crise viticole.
15:23C'était encore
15:24une manifestation d'ampleur
15:25à Béziers,
15:26d'une dignité totale
15:27il y a quelques semaines.
15:29C'est la crise
15:29des grandes cultures.
15:30Quand vous êtes en Occitanie
15:31dans le Loraguet,
15:32c'est trois,
15:33voire quatre années
15:34dans lesquelles
15:34vous n'avez pas de résultat.
15:35Du coup,
15:35vous soutenez les agriculteurs
15:36qui sont en train
15:37de bloquer la 64 aujourd'hui
15:38et vous appelez
15:38à les rejoindre ?
15:39Depuis le début,
15:40je soutiens le fait
15:41qu'on a besoin
15:42d'une vision
15:42pour l'agriculture.
15:44Pour ce qui concerne
15:44nos instances,
15:45on est mobilisés
15:46à Bruxelles
15:46pour notre manifestation
15:48du 18
15:48et puis ensuite
15:49on va faire le point.
15:51Mais je ne mélange pas.
15:51Juste, on peut expliquer
15:52le 18
15:53parce que le Conseil européen
15:54à Bruxelles
15:54est vraisemblablement
15:55avancé le majeur
15:56sur le Mercosur.
15:57Le 18 décembre
15:58aura lieu à Bruxelles
15:58un Conseil des chefs
15:59d'État et de gouvernement
16:00dont on dit
16:02qu'il devrait faire avancer
16:03le dossier du Mercosur
16:04et vous avez compris
16:05que depuis des mois
16:06et c'est en lien
16:07avec ce qui se passe,
16:09on est évidemment
16:10très opposé
16:11à ce qu'on nous mette
16:11des contraintes
16:12et que par ailleurs
16:12on amène de l'alimentation
16:14qui ne correspond pas.
16:14Il s'agirait notamment
16:15de viande bovine
16:16dans ce cadre de la situation.
16:17De viande bovine
16:18mais aussi de volaille
16:19mais aussi de sucre
16:20mais aussi de tout un tas
16:21de produits
16:21qui sont importés
16:23dans des conditions
16:23qui ne respectent pas
16:24nos standards de production.
16:25Merci Arnaud Rousseau
16:27d'avoir été
16:27l'invité du club BFM
16:30et d'avoir précisé
16:30donc les positions
16:32de la FNSEA
16:33qui suit les avis sanitaires
16:35et donc qui se déclare
16:36pour l'abattage
16:37du troupeau
16:38en cas de dermatose.
16:40Merci infiniment
16:41d'avoir été avec nous
16:42ce soir.
16:43Sous-titrage Société Radio-Canada
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