Plusieurs centaines d'agriculteurs, notamment de la Coordination rurale mais aussi de la Confédération paysanne, occupent depuis mercredi matin les abords d'une ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize pour empêcher qu'un troupeau ne soit euthanasié comme le prévoit le protocole de lutte contre la DNC. Certains agriculteurs ont commencé à bloquer l’autoroute A64 à côté de Carbonne, en Haute-Garonne, pour protester.
00:00D'abord, je voudrais vous dire que ce qui se passe en agriculture est particulièrement pénible et que les éleveurs, puisque ce qui déclenche la crise est le sujet sanitaire,
00:09mais vous avez compris à travers les propos qui viennent d'être tenus que c'est plus largement l'absence de vision agricole qui est là.
00:15Moi, je voudrais avoir une pensée notamment pour les éleveurs qui ont subi durement, pour quelques-uns d'entre eux, en tous les cas, des abattages.
00:23Et puis, la question de fond, c'est la question de la vision de l'agriculture.
00:26Et donc, des blocages sont appelés. Vous savez que nous, on a appelé à manifester la semaine prochaine à Bruxelles,
00:31parce que beaucoup de nos mots sont d'abord des mots européens, avec une absence totale de vision.
00:37Le Mercosur vient d'être également évoqué. Comment comprendre qu'on est exigeant avec les agriculteurs français et européens dans la production, dans la vision,
00:45alors qu'on est en train de perdre notre outil productif, et que ça n'est pas un problème d'importer de la nourriture du bout du monde qui ne respecte pas nos standards ?
00:52Les agriculteurs ne comprennent plus. On dit depuis des mois, des années, que l'agriculture se paupérise,
00:58qu'il n'y a pas de vision. Il suffit de regarder la balance commerciale, par exemple,
01:02qui, depuis, pour la première fois depuis 1978, va être négative.
01:06Quand vous êtes agriculteur, vous ne délocalisez pas votre entreprise.
01:09Votre ferme, elle est ancrée dans le territoire.
01:11Quand vous êtes en Occitanie, et que vous avez l'absence de vision politique, les difficultés climatiques,
01:17la crise viticole, la crise des céréaliers, le sanitaire qui vient de nous frapper,
01:22franchement, et que vous voyez l'absence de vision politique, franchement, il y a de quoi désespérer.
01:27Et quand tombe au-dessus de tout ça un ordre du gouvernement qui dit
01:31« Il y a une vache de votre chaptel qui est atteinte, vous devez éradiquer tout le troupeau »,
01:35est-ce que ça, c'est vraiment obligatoire ?
01:37Alors, je crois qu'il faut faire attention dans le moment dans lequel on est.
01:42Je crois que le combat agricole, il est légitime, la FNSEA le mène depuis des années
01:46pour faire reconnaître la place centrale de l'agriculture
01:49et le sens qu'a de produire de l'alimentation pour nourrir.
01:53Le sujet de la dermatose, puisque c'est cette maladie dont on parle,
01:57qui est une maladie qui atteint les vaches, qui est extrêmement contagieuse,
02:01c'est un sujet technique.
02:03La question, c'est qu'au moment où on se parle,
02:05il y a des interrogations sur le consensus scientifique.
02:10Les scientifiques aujourd'hui disent
02:11« Ce qui est le plus efficace pour éviter que la maladie se propage,
02:16c'est d'abattre dès le début la totalité d'un lot d'animaux
02:21dans lesquels il y a une vache malade. »
02:23Parce que cette maladie, qui est sournoise,
02:27elle a la possibilité de se déployer dans des animaux,
02:30dans des vaches qui n'ont pas de symptômes,
02:31qui n'ont pas de symptômes et qui, malgré un test,
02:35qu'on appelle un test PCR, un test sanguin qui peut s'avérer négatif,
02:39la bête est chargée en virus et continue à essaimer.
02:42Et vous, vous les suivez, la FNSEA ?
02:43C'est-à-dire que vous cautionnez ces tests scientifiques ?
02:46Vous les encouragez ?
02:47Nous, on appuie nos raisonnements sur la science depuis le début.
02:50Mais on voit bien que ça interroge.
02:51Et je le dis parce que tout le monde parle de cette maladie depuis quelques jours.
02:54Mais elle a démarré dans les Savoies fin juin.
02:58Et nous, dès le début, on a posé ces questions.
03:00Parce que les éleveurs posaient déjà ces questions.
03:02Est-ce que je suis obligé d'abattre mon troupeau ?
03:04Je ne sais pas si vous imaginez pour un éleveur
03:05ce que ça signifie sur le plan émotionnel et la charge mentale d'abattre son troupeau.
03:09C'est terrible.
03:10Mais ne mélangeons pas les sujets politiques nécessaires par ailleurs.
03:15Et nous, on combat.
03:15Et vous avez compris qu'on sera à Bruxelles pour dire cette agriculture.
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