Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 jour
Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
https://www.canalplus.com/cinema/
Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/
Twitter : https://twitter.com/Canalplus
Instagram : https://www.instagram.com/canalplus/

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Après la favorite pauvre créature et Kinds of Kindness, Yorgos Lantimos torture Emma Stone pour la quatrième fois dans ce remake d'un film coréen, Save the Green Planet.
00:10Elle y incarne une PDG d'un groupe d'agrochimie kidnappée par deux cousins apiculteurs illuminés, Jessie Plemons et Aiden Delvis,
00:19persuadées que c'est une extraterrestre venue détruire la Terre et les abeilles, Sophie.
00:23Oui, je suis la plus surprise ici de devoir défendre ce film que j'ai aimé, que j'ai profondément aimé.
00:30Je vais y aller.
00:32En fait, l'antimos...
00:33C'est la mauvaise influence de Frédéric, il ne faut pas se laisser déjà des coups de pression.
00:36Mais en fait, ce que je trouve dingue, c'est que l'antimos, c'est ce cinéaste misanthrope, cynique et qui peut complètement me perdre souvent
00:44quand il va créer des univers qui sont à charge contre un personnage qui incarne le bien.
00:48Et en fait, ici, moi, j'ai retrouvé quelque chose que j'aime dans le grand film pour moi de sa carrière, qui est la favorite,
00:54à savoir ce tourbillon sur la naissance du mal.
00:57Fondamentalement, on l'a dit dans le résumé, on peut se dire, c'est la torture d'une femme par deux hommes.
01:01Mais fondamentalement, c'est un peu plus compliqué que ça parce qu'Emma Stone, elle est complètement symbolique dans ce film.
01:06Elle représente le grand capital, l'écrasement des plus faibles par l'envie de dominer une tranche de société.
01:14Et Jesse Plemons et son cousin qui incarnent, pour le coup, des rednecks de cinéma, tout ce qu'on peut de plus classique, finalement.
01:21Et en fait, pour moi, le film, c'est ce tourbillon sur qui est vraiment monstrueux.
01:26Chose qu'on avait déjà dans la favorite, finalement.
01:28Tous ces personnages sont monstrueux.
01:29On peut voir un extrait.
01:31Et on va voir un extrait.
01:32C'est-ce que tu es un alien ?
01:34Alors, les signes sont obvious.
01:39Ils ont un bon travail, mais les tels sont là.
01:42Narrow feet.
01:44Then cuticles.
01:46Slight overbite.
01:52Semi-obtruding earlobes.
01:55See ?
01:56High hair density.
01:58You won't notice unless you know what you're looking for.
02:03Yes, I can see it.
02:05It's like if you don't cook steaks a lot, you won't know when it's cooked medium rare, but if you cook steaks all the time, you just know.
02:16You don't even have to cut into it.
02:18You just know.
02:20Et là, je vais un petit peu torturer Frédéric Mercier, qui est un grand admirateur de l'antimos et qui n'a pas aimé ce film, je crois.
02:28J'ai moins aimé ce film.
02:30J'ai moins aimé ce film.
02:32Il n'arrive pas à dire.
02:33C'est un peu le contraire.
02:36En fait, j'ai même du mal à me l'expliquer.
02:38Je trouve, il faut d'abord que je vous dise, moi je retrouve tous les thèmes de l'antimos.
02:41Tu parlais de la monstruosité, c'est-à-dire ce rapport quand même à la tragédie, qui est toujours là, on va vers de l'inéluctable, avec toujours cette idée qu'à partir du moment où les choses sont inéluctables, comment on essaye de s'en sortir quand même ?
02:52Et on va dépouiller l'âme humaine et l'individu à l'os pour voir jusqu'où il est capable d'aller.
02:57Et ça donne des duels d'intelligence avec le corps qui s'en prend énormément plein, le corps, évidemment.
03:03Et ce qu'on avait dans, moi, ce qui est pour moi son meilleur film, qui était Mise à mort du cerf sacré, c'est-à-dire ce moment où chacun essaye de rivaliser et ça crée une sorte de dialogue de sourds.
03:13Un dialogue de sourds pendant une heure.
03:14Voilà, on est au sommet du dialogue de sourds.
03:16Dialogue de sourds extraordinaire pendant une heure.
03:18Et bizarrement, je trouve que le dialogue de sourds tourne un peu en rond au bout d'un moment.
03:22Mais c'est pas ça le sujet.
03:23C'est-à-dire qu'à un moment donné, il s'étale, il s'étale jusqu'à ce qu'il y ait un retournement final qu'on ne peut pas dire ici.
03:29Et là, soudain, il renvoie quelque chose au spectateur qui me semble assez puissant.
03:32Il y a juste une chose à dire.
03:33Maigre twist, pardon.
03:34Ça fait des années que je ne comprends pas comment M. Philippe Rouillet, qui aime tellement la mise en scène, est toujours passé à côté d'un cinéaste que je trouve d'une grande...
03:44Enfin, j'ai toujours trouvé que c'était un type qui avait des idées de partout.
03:47Des idées... Enfin, toi qui aimes... Enfin, je veux dire, la caméra, elle est toujours inventive.
03:52Il y a toujours des idées. Là, on a vu les gros plans.
03:54Là, il attaque en dessous de la ceinture.
03:55C'est-à-dire, il désavance.
03:57C'est mort au mollet.
03:58C'est pas ça, il est mort.
03:59C'est que ça fait des années que je m'en étonne.
04:01Je m'en étonne.
04:02Alors, Philippe, je te laisserai pour parler.
04:04Un film de l'antimo, c'est la favorite.
04:06Mais j'aimais dans sa mise en scène...
04:08Là, je regrette, mais j'aime les dix premières minutes.
04:10C'est-à-dire que j'aime le kidnapping.
04:12Où là, il y a une invention, effectivement.
04:14Et après, une fois qu'on s'installe dans cette chambre de torture...
04:18Excuse-moi, mais pour moi, c'est du cinéma de toc.
04:21Et je veux dire, même si la caméra est inventive, le problème, c'est que je crois pas une seconde.
04:26Pour moi, ce...
04:27Du cinéma de toc ?
04:28C'est un cinéma artificiel.
04:31En toc, c'est-à-dire qu'on prend une situation et on va l'étirer, l'étirer, l'étirer, l'étirer, l'étirer.
04:36Jusqu'à ce que l'élastique craque.
04:38Voilà.
04:38Et on se dit qu'il y a une fin possible, machin, qui est tellement ridicule que ça peut être que celle-là.
04:46Que ça peut être que celle-là, puisqu'on est jusqu'au bout dans ce cinéma.
04:48Mais est-ce qu'ils ne s'américanisent pas, finalement, un petit peu, aller vers une narration plus transparente ?
04:52Finalement, je ne suis pas étonné quand je vois le film.
04:54Et du coup, je m'ennuie beaucoup.
04:56Moi, j'ai deviné la fin, dans les cinq premières minutes.
04:59Pour moi, il n'y avait qu'une...
04:59De toute manière, il n'y a que trois choix.
05:01Soit c'est une alien, soit ce n'est pas une alien, soit on ne résout pas.
05:03Donc, dans tous les cas, il n'y a que trois possibilités.
05:05Oui, mais c'est quand même assez maigre.
05:08Moi, le problème, c'est que j'entends bien, tu vois, tu parles des sujets du film avec force de conviction.
05:14Donc, on a envie de te suivre.
05:15Cependant, la critique qui fait du capitalisme est quand même ultra binaire.
05:19Bien sûr, elle n'est pas son fondement.
05:21Et oui, il critique à juste titre les dérives de la société américaine.
05:25Alors, ça passe aussi par la lutte des classes.
05:27Ça passe évidemment par la panique écologique, la peur de la fin du monde.
05:32L'impossibilité de se comprendre.
05:34Exactement, sauf que les antagonismes sont hyper binaires.
05:37Et moi, il y a un truc qui me dérange fondamentalement avec ce film
05:39et qui me dérangeait déjà dans son précédent, c'est qu'il a un regard en surplomb.
05:43Et franchement, ça me rend le film très insupportable.
05:48Et ce qui pourrait le rapprocher, tu parlais de cinéma américain,
05:50un peu de Harry Astor, qui pour moi est la fraude du siècle,
05:53mais ça, c'est un autre débat, qui est le coproducteur du film.
05:56Et bon, ben voilà, c'est QFD.
05:58Il y a des grands cinéastes qu'on adore et qui sont en surplomb.
06:00Mais on n'a pas parlé de ce que signifie ce film préféré cette année, Bugonia.
06:04On n'a pas parlé du titre du film, parce que dès le titre, en fait,
06:08l'antimus nous dit que...
06:09Ça veut dire quoi, oui, Bugonia ?
06:10Bugonia, en fait, c'est une notion apicole
06:12qui désigne la naissance d'un naissant d'abeille
06:15à partir de cadavres de bovins putréfiés.
06:17Évidemment, les cadavres de bovins putréfiés, c'est qui ?
06:20C'est nous ! Bisous !
06:21Tu vois, ce n'est pas un problème esthétique, la misanthropie.
06:23Ah ben si, c'est un problème qui peut devenir esthétique.
06:25Il y a des cinéastes misanthropes que j'adore.
06:26Là, non seulement la mise en scène est clinique.
06:28Est-ce que tu peux laisser parler Sophie, Frédéric, s'il te plaît ?
06:31Elle est castratrice.
06:32Bugonia, c'est la première vraie théorie conspirationniste de l'histoire.
06:36C'est-à-dire que, littéralement, c'est comment tout un peuple va penser
06:40que, oui, on peut faire naître des abeilles de bovins putréfiés.
06:43C'est une théorie du complot.
06:44Et ça, c'est hyper intéressant par rapport à...
06:45Mais le film y croit !
06:46Non, mais par rapport à Save the Green Planète,
06:48je n'ai pas si conspirationniste.
06:50Il renvoie aux complotistes exactement leur délire.
06:52C'est la première fois qu'on voit...
06:54Moi, je ne trouve pas qu'il les renvoie dans les cordes, il est valide.
06:56C'est la première fois qu'on voit sur un écran
06:59le délire complotiste renvoyé à ceux qui l'ont imaginé.
07:03Vous allez voir comme c'est débile, en fait, à quoi vous pensez.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

CANAL+
il y a 2 jours