00:048h13, la grande interview C News Europe 1 avec ce matin Henri Guénaud.
00:08Bonjour Henri Guénaud.
00:09Bonjour.
00:09Vous avez été conseiller de Nicolas Sarkozy, évidemment.
00:13Est-il besoin de le rappeler ?
00:15Nicolas Sarkozy qui vient de publier son dernier livre,
00:18Le journal d'un prisonnier.
00:20Il l'a dédicacé hier dans une librairie parisienne.
00:24Il y a eu un bain de foule.
00:26On voit les images pour les téléspectateurs de C News.
00:30Pour les auditeurs d'Europe 1, vous les avez peut-être vus sur les chaînes d'info et sur C News.
00:34Nicolas Sarkozy qui a été très chaleureusement accueilli.
00:39Il y avait énormément de monde.
00:40Nicolas Henri Guénaud, qu'est-ce que vous vous êtes dit en voyant cette scène ?
00:46Il y avait d'abord une distance très grande entre les réseaux sociaux et la réalité de la société française.
00:51Je crois que sa situation a bouleversé humainement beaucoup de gens.
01:00Et puis d'autre part, malgré tout, on finit par se souvenir que le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
01:07avec les erreurs qui ont pu être commises, tous les désaccords que les uns et les autres peuvent avoir avec lui,
01:12étaient quand même à la fois plus dignes et plus meilleurs pour le pays que les trois quinquennats qui suivent.
01:24Il a été un président, somme toute, à la hauteur.
01:30Vous diriez qu'il a été le dernier grand président ?
01:33J'allais dire qu'il a été le dernier président.
01:35Il a été le dernier président.
01:36Pour l'instant.
01:36François Hollande ne l'a pas été et Emmanuel Macron n'a pas été.
01:38François Hollande, alors qu'il est moins désastreux que la suite.
01:42Mais quand même, il y avait un problème d'appréhension de la fonction.
01:51C'est-à-dire que François Hollande, je trouve qu'il a manqué d'autorité, de hauteur de vue.
01:58Enfin voilà, il n'a pas déchaîné les rancœurs et les haines que Macron finit par déchaîner.
02:06Ni peut-être les passions que Nicolas Sarkozy a déchaînées.
02:09Mais bon, il a été un président, il a dit en moyen ou médiocre, comme on voudra.
02:14Ce qui n'a rien à voir avec ses prédécesseurs.
02:16Quant à Emmanuel Macron, c'est la fin de tout.
02:19Il a abîmé la fonction présidentielle de manière inquiétante.
02:25Dans son livre, Nicolas Sarkozy raconte avoir assuré à Marine Le Pen qu'il ne s'associerait pas à un front républicain contre le Rassemblement national.
02:34Il devrait d'ailleurs faire un acte fort dans un avenir proche, Nicolas Sarkozy, pour préciser sa position.
02:41Il faut faire tomber le mur artificiel qui existe entre la droite classique et le RN ?
02:46Alors moi, je n'ai jamais participé au front républicain.
02:50J'ai toujours considéré que c'était une très mauvaise idée.
02:53C'est-à-dire que cette injonction lancée aux électeurs pour les seconds tours, pour faire barrage, c'est une mauvaise idée.
03:02Je pense que les électeurs choisis sont assez grands.
03:05D'ailleurs, ils n'en tiennent aucun compte.
03:06On me dit que ça marche.
03:07Non, ça n'a pas spécialement marché.
03:08Les électeurs ont fait ce qu'ils avaient envie de faire.
03:10Et quand on regarde la montée du Rassemblement national, on ne peut pas dire que la digue a été très efficace.
03:16Non, je pense que ça, c'était une mauvaise idée.
03:19L'abandonner me paraît une très bonne idée.
03:22C'est beaucoup plus sain.
03:24On laisse les gens décider.
03:26Alors après, on peut passer des alliances, c'est autre chose.
03:28C'est-à-dire que l'abandon du Front républicain, ça n'est pas nécessairement l'union de la droite ou des droites,
03:35ou l'union avec le Rassemblement national.
03:38C'est juste le retour à quelque chose, à un principe, encore une fois très simple,
03:44qui consiste à dire que les électeurs choisissent.
03:46On a un programme ou un projet, ce n'est pas le même que celui du Rassemblement national.
03:51On le défend.
03:52Si on est au second tour, on continue de le défendre contre celui qui est en face.
03:55Et puis si on n'est pas au second tour, ou s'il y a une triangulaire,
04:02on n'est pas obligé de se retirer dans la triangulaire.
04:08Et on n'est pas obligé d'appeler à voter pour l'un ou pour l'autre.
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