- il y a 2 jours
Avec Me Céline Bekerman (avocate, auteure d’une tribune dans Le Point "Le féminisme à l’épreuve de sa propre faillite") et Céline Piques (porte-parole d'Osez le féminisme)
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:06Sale conne, ces propos volés de l'épouse du Président qui enflamment, et oui, encore et toujours, les réseaux sociaux depuis dimanche.
00:15Madame Brigitte Macron est-elle allée trop loin ? Une première dame peut-elle dire ça par-delà les mots, choquant ou cache, c'est selon ?
00:24Les avis sont tranchés. Où se situe réellement le combat féministe ? Invité, bonjour à vous, Maître Céline Beckerman.
00:32Bonjour M. Aquili.
00:34Avocate, auteure d'une tribune intitulée « Le féminisme à l'épreuve de sa propre faillite ».
00:39C'était en mars dernier dans l'hebdomadaire Le Point et vous intervenez sur les dossiers MeToo.
00:44Oui, il m'arrive d'intervenir en défense, comme il m'arrive de représenter des partis civils dans le cadre de dossiers MeToo.
00:51C'est intéressant, vous êtes des deux côtés en réalité.
00:53Moi, je reçois du côté du client.
00:55Et voilà, une vraie avocate, tiens, c'est bien.
00:58Allez, après cette polémique, la plainte désormais contre Brigitte Macron.
01:03Félix Mathieu, une association féministe, les tricoteuses hystériques, c'est son nom,
01:09a décidé de porter plainte contre l'épouse du chef de l'État.
01:13Oui, plainte après ces propos tenus par Brigitte Macron dimanche soir devant Harry Habitant,
01:17avant de lancer le spectacle, une insulte contre les militantes féministes
01:19qui avaient interrompu le spectacle de la veille.
01:21« S'il y a des salles connes, on va les foutre dehors. »
01:24Tu crois ?
01:24C'est ce que j'ai fait hier, moi.
01:28« S'il y a des salles connes, on va les foutre dehors », avait déclaré Brigitte Macron,
01:32qui était sortie de la salle pour aller au renseignement,
01:34alors que le spectacle prenait de nouveau du retard ce soir-là.
01:37Propos contre les militantes féministes qui interrompent les spectacles de Harry Habitant
01:41suite à une accusation de viol en 2021.
01:45Je cite la présidente de l'association qui va porter plainte.
01:47« La justice a reconnu des lésions anales et vaginales chez la victime,
01:51ainsi qu'un stress post-traumatique.
01:53Est-ce là le signe d'un rapport sexuel normal ? »
01:55Est-ce que c'est ce que Brigitte Macron défend ?
01:57Interroge donc la présidente de cette association, les tricoteuses hystériques.
02:02L'affaire avait conduit à un non-lieu par la justice après trois ans et demi de procédure.
02:06Merci Félix Mathieu pour ce rappel et puis cet extrait qui est extrêmement échangé.
02:12Merci à vous.
02:13Maître Céline Beckerman, il y a eu un non-lieu.
02:18C'était confirmé en appel.
02:20Qu'est-ce qu'on fait ?
02:22Alors, déjà, quelques propos préliminaires.
02:25S'agissant de cette association, je m'interroge sur le point de savoir sur quel fondement elle porte plainte.
02:31Parce que rappelons quand même quelque chose d'important.
02:33Alors les mots sont malheureux.
02:35Évidemment qu'on ne s'attend pas à ce qu'une première dame...
02:37Vous trouvez malheureux ?
02:38Ce sont des mots assez durs.
02:40C'est une première dame.
02:42Mais on oublie quelque chose de fondamental.
02:44C'est qu'elle les tient dans un cadre privé.
02:46Elle n'a pas d'intention de blesser qui que ce soit.
02:50Et la réalité, c'est son droit le plus strict.
02:53On peut trouver ça une nouvelle fois malheureux.
02:55Elle soutient ce qu'elle doit probablement considérer comme un ami.
02:58Mais elle ne s'est jamais exprimée en ce sens.
03:02En s'adressant aux victimes.
03:04Et ce sont des propos tenus dans un cadre privé.
03:06D'ailleurs, vous aurez une parenthèse, j'en ai vu une autre.
03:10Dans la parenthèse, on se demande comment cette vidéo arrive...
03:13Comment elle a fuité ?
03:13Comment elle a fuité ?
03:15Écoutez, tout le monde, il arrive d'avoir des dérapages en privé.
03:18Il faut quand même arrêter.
03:19Il faut dépassionner le débat.
03:21Maintenant, je comprends.
03:23Je comprends évidemment que ces mots puissent heurter les victimes.
03:26Parce qu'il existe des victimes.
03:28Mais le fondement de la plainte de l'association, je ne le vois pas.
03:32L'injure ne tient pas.
03:33Il n'y a pas d'intention d'injurier qui que ce soit.
03:37Ça, ça ne tient pas devant un tribunal.
03:38Je leur souhaite bon courage, après, voilà.
03:41Je ne rends pas les décisions à la place des juges.
03:43Mais je vois difficilement comment leur action pourrait prospérer
03:46sur le plan des principes les plus élémentaires de notre droit.
03:49Ça ne peut pas arriver forcément devant un tribunal, ça.
03:51C'est-à-dire que pour qu'il y ait une infraction, il faut quand même qu'il y ait une intention.
03:54Et cette intention, elle fait défaut en l'espèce.
03:57Ça, c'est le premier point.
04:00Mais j'ai oublié votre question maintenant.
04:01Non, le deuxième point, vous y êtes.
04:03Vous savez, est-ce qu'une première dame, il ne faut pas l'appeler comme ça,
04:07c'est l'épouse du président, peut dire ça, en fait.
04:10Sur un plan comme, il faut reconnaître que c'est assez choquant,
04:16que les victimes puissent mal le percevoir.
04:18Mais une fois de plus, ces propos ne leur étaient pas adressés.
04:22Ils étaient tenus dans un cadre privé,
04:24comme vous pouvez vous-même tenir des propos dans le cadre d'un dîner.
04:28Et parfois, ça dérape.
04:30Ça dérape.
04:31Le mot de conne n'était pas approprié.
04:35Maintenant, de là à venir en faire toute une affaire d'État,
04:38je pense que c'est un petit peu disproportionné.
04:40Alors, vous êtes avocate, vous avez précisé au début de cet entretien
04:43que vous étiez des deux côtés dans les dossiers différents.
04:46Je vois ces difficultés.
04:48C'est intéressant.
04:49C'est-à-dire que je vois les difficultés qui s'opposent lorsqu'on intervient en défense
04:52et lorsqu'on intervient côté d'une partie civile.
04:56Ce sont des procédures très difficiles.
04:58Et il est vrai, il faut le rappeler,
05:00il est très, très rare que ces procédures en viol aboutissent
05:05parce qu'il y a rarement des preuves.
05:08Et qu'en France, pour condamner quelqu'un, il faut des preuves.
05:11Et donc, ce sont des dossiers difficiles.
05:13Et c'est là où je rejoins naturellement le combat féministe.
05:16Alors après, je déplore évidemment les méthodes qui peuvent être...
05:19Parlez bien dans le micro.
05:21Je déplore les méthodes qui peuvent dans certains cas être employées.
05:25Mais je rejoins bien sûr le combat.
05:28Mais est-ce que c'est...
05:30Oui.
05:31Nous entendrons dans un instant, juste après la pause,
05:34Céline Pic, qui porte-parole d'Oser le féminisme,
05:36qui portera un regard sur ce qui s'est passé.
05:38Juste avec vous, Maître Céline Beckerman,
05:40que vous pensez quoi de ces quatre militantes masquées
05:42qui arrivent dans ce spectacle ?
05:45Et plus généralement, du fait de vouloir perturber
05:48les spectacles des M. Réhabitants.
05:51Je ne trouve pas ça normal.
05:52Je ne trouve pas ça normal.
05:54Libre à chacun de boycotter le spectacle.
05:56On peut désapprouver.
05:58On peut ne pas vouloir qu'un réhabitant monte sur scène.
06:01Mais il faut aussi respecter.
06:02Et c'est la liberté.
06:03Et on est dans un pays où on est libre.
06:05Si quelqu'un a envie d'aller voir le spectacle d'un réhabitant,
06:08c'est son droit.
06:09Si quelqu'un a envie de le boycotter, c'est son droit.
06:12Et moi, cette police de la pensée
06:13qui consiste à dicter aux gens ce qu'ils doivent faire
06:16et quand ils doivent le faire,
06:18je trouve ça inacceptable.
06:20Donc pour vous, ces façons, on va dire...
06:24Attention !
06:24Ces méthodes de protestation...
06:26La méthode qui consiste à rentrer dans la salle du spectacle.
06:29Libre à elle, naturellement, de manifester.
06:31C'est un droit qui est reconnu par les textes fondateurs de notre République.
06:36Elles ont, naturellement, le droit de manifester devant.
06:39Mais elles n'ont pas à rentrer dans la salle,
06:41à venir déranger des gens qui, eux, sont en droit.
06:45Alors, petite précision,
06:48je n'ai pas accès au dossier de M. Habitant.
06:50Donc je ne vais pas commencer, en plus en tant qu'avocat,
06:52à m'exprimer sur un dossier dans lequel je ne suis jamais intervenu.
06:55Je félicite ces associations d'avoir eu accès à toutes les pièces du dossier.
06:59Je me demande à quel moment elles y ont accès et dans quel contexte.
07:02Mais moi, je n'ai pas accès à ce dossier.
07:04Et je ne le connais pas.
07:06Il y a eu un non-lieu.
07:08Effectivement, un non-lieu n'est pas nécessairement une déclaration d'innocence.
07:12Ce n'est pas une médaille d'innocence.
07:14Il peut y avoir des non-lieux parce qu'il n'y a pas suffisamment de preuves.
07:18Parce que les faits ne sont pas juridiquement établis.
07:21J'ajoute néanmoins que ce non-lieu, d'après les informations portées à ma connaissance,
07:26a été confirmé par la Chambre de l'instruction.
07:30Bon.
07:31À partir de là, qu'est-ce qu'il faut faire ?
07:33Interdire M. Habitant de travailler à vie ?
07:36Non.
07:37Ce qu'on peut faire, c'est essayer de travailler avec la justice,
07:41militer différemment.
07:43Mais moi, ces opérations comme ces actions coup de poing,
07:47où on déboule comme ça avec un masque au milieu d'un spectacle,
07:50spectacle, je trouve que ça n'apporte absolument rien.
07:53Et ce n'est pas le féminisme dans lequel je me retrouve.
07:58Ce n'est pas le vôtre.
07:59Ah, mais moi, je suis partisane d'un féminisme universel.
08:03Pas d'un féminisme qui exclut des qu'on pense différemment.
08:07Vous savez, moi, ces féministes qui, dans une manifestation,
08:10vont défiler avec des collectifs qui représentent,
08:15mais l'opposé des valeurs du féminisme,
08:18je n'ai pas de leçons à recevoir de leur part.
08:20Comment est-ce que vous qualifieriez le féminisme que vous revendiquez ?
08:26Est-ce qu'on vous dirait, M. Beckerman, vous êtes un peu à l'ancienne ?
08:30Non, je ne supposerais pas qu'on dise ça.
08:32On me range dans la catégorie boomer,
08:34mais c'est vrai que je ne me retrouve pas dans ce néo-féminisme,
08:36cette intersectionnalité des luttes.
08:39On n'y comprend plus rien.
08:40Le féminisme, c'est être du côté des femmes,
08:42militer pour leurs droits.
08:44Ça, c'est le grand féminisme de Simone Veil.
08:46Alors, pardon pour cette référence qui ne date pas d'hier.
08:50Mais c'est celui-là, mon féminisme.
08:52C'est celui de Gisèle Halimi.
08:53C'est se battre pour l'égalité salariale.
08:55Ce n'est pas venir jeter en pâture les gens,
08:57faire quatre posts Instagram
08:58et croire qu'on est en train de changer le monde.
09:00Parce que la réalité, c'est que ce n'est pas comme ça qu'on change les choses.
09:03On milite, on travaille avec la justice,
09:05on essaye de proposer des lois,
09:07on essaye de faire avancer les choses.
09:09Et puis, pardon, mais c'est quand même
09:11un féminisme, une fois de plus,
09:13à l'indignation sélective
09:15et à la géométrie très variable.
09:17C'est très sélectif.
09:17Oui, moi, pardon.
09:18Vous parlez de l'intersectionnalité ?
09:20Vous voulez dire quoi ?
09:20Je veux dire que quand il y a eu des manifestations féministes,
09:24il y a quelques mois, dans un contexte que nous connaissons,
09:27les féministes dont vous faites État...
09:29Vous parlez de quoi ? Après le 7 octobre ?
09:30Mais bien sûr, étaient la première à rejeter d'autres femmes.
09:34Pourquoi ?
09:34Parce qu'elles ne pensaient pas comme elles.
09:36C'est une dictature, une dictature de la pensée.
09:39Chacun est libre de penser comme il veut.
09:42Oui, il y a un problème dans les dossiers de violences sexuelles et sexistes.
09:45Oui, les victimes ne parviennent pas, dans la plupart des cas,
09:49à obtenir la condamnation de leur agresseur.
09:51Et ça, c'est fâcheux, c'est malheureux.
09:53Il faut se mettre tous autour d'une table,
09:55chercher des solutions, les trouver,
09:57réfléchir ensemble et pas en contre,
09:59et systématiquement en contre.
10:00car on est tous dans la même marque.
10:02Vous diriez qu'il y a deux combats désormais
10:04qui sont en parallèle,
10:06je ne sais pas si c'est la bonne expression,
10:08mais qui se font mécaniquement concurrents.
10:11C'est-à-dire qu'il y a une sorte de brouillage du message initial
10:14et puis des combats abonnés qui, du coup,
10:16sont empêchés désormais ?
10:19Oui.
10:19Ou par exemple, de l'égalité salariale ?
10:21Ça, c'est un sujet fondamental, l'égalité salariale.
10:24C'est toujours pas possible.
10:26Mais voilà, mais c'est plutôt...
10:27Ce n'est pas en débarquant avec des masques d'arri-habitants
10:29en plein milieu d'un spectacle
10:31qu'on va faire avancer les choses.
10:33Et puis, bon, alors là,
10:34je n'ai pas commencé à prendre la défense d'arri-habitants.
10:36Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans cette affaire
10:38et je ne suis pas son avocat.
10:40Mais quel est le message ?
10:43Moi, par exemple, dans un de mes dossiers,
10:45j'ai une personne
10:46qui a fait l'objet d'une enquête
10:50qui a été classée sans suite
10:52et il y avait beaucoup de personnes
10:54qui avaient été entendues dans le cadre de cette enquête
10:56et finalement, il apparaissait que l'infraction
10:58n'était pas caractérisée.
11:00Il se trouve que cette personne,
11:02depuis cinq ans,
11:03ne peut pas travailler.
11:05Dès qu'on lui propose de travailler,
11:09il y a 50 lettres
11:12qui arrivent de ces associations,
11:13des associations dont, quand même,
11:15je veux préciser,
11:16des associations qui ne connaissent pas le dossier.
11:19J'entends le « on vous croit ».
11:20J'entends le « on vous croit ».
11:21Mais on est dans un pays de droit
11:23et dans un pays de droit,
11:25on ne peut pas juger
11:27sur la simple parole de la victime.
11:30Ça n'est pas suffisant.
11:32D'ailleurs, ce serait tellement facile,
11:33je pourrais aller dénoncer un concurrent demain
11:35et ça y est, il ne peut plus travailler.
11:36on est dans un état de droit.
11:38Il y a des garde-fous.
11:39État de droit, vous dites-nous.
11:40Vous poserez la question dans un court instant
11:42à Céline Pic,
11:45qui est la porte-parole d'Oser le féminisme,
11:46qui nous dira quel est son regard
11:47sur cette controverse
11:49autour des propos
11:50de Mme Brigitte Macron.
11:52Vous restez avec nous,
11:54Mme Céline Beckerman,
11:55pour la suite de « La vérité en face ».
11:58Le Grand Matin Sud Radio,
11:59la vérité en face,
12:01Jean-François Aquili.
12:03Et nous sommes en ligne
12:04à 9h48 avec vous,
12:06Céline Pic.
12:07Bonjour.
12:08Bonjour.
12:09Et bienvenue sur l'antenne de Sud Radio.
12:12Vous êtes porte-parole d'Oser le féminisme.
12:15Je ne sais pas si vous avez suivi les échanges
12:16avec Mme Céline Beckerman,
12:19ici présente en studio,
12:21Céline Pic.
12:22D'abord, d'un mot,
12:23que dites-vous de cette controverse
12:24autour des propos de Brigitte Macron ?
12:28Les propos sont particulièrement vulgaires
12:30et déplacés,
12:31mais ce qui est important dans cette affaire,
12:34c'est effectivement le fait
12:35qu'aujourd'hui encore,
12:37la justice procède à des classements sans suite
12:40et à des non-lieux de façon systémique
12:42et à réhabitants en est un exemple flagrant.
12:46Et c'est ça que les militantes féministes
12:48voulaient dénoncer.
12:49C'est l'inaction de la justice
12:50par rapport à un nombre de plaintes
12:52qui a explosé
12:53et qui, derrière,
12:54la justice est dans un profond déni de MeToo
12:59et n'arrive pas à suivre le rythme
13:00de l'explosion du nombre de plaintes,
13:02un triplement des plaintes en trois ans.
13:04Pour vous, ce non-lieu qui est ensuite confirmé
13:09quelque part en appel,
13:10il y a eu une enquête précise qui est faite sur le cas,
13:13ça n'a pas de valeur ?
13:15Alors, je pense qu'il ne faut pas regarder
13:16uniquement ce cas individuel-là.
13:18Il y a des éléments qui sont effectivement
13:20sortis dans la presse.
13:22Effectivement, cette plaignante a fait exactement
13:25ce qu'on attend d'une plaignante,
13:26c'est-à-dire que le soir des faits,
13:28elle a porté plainte.
13:29Elle a vu un médecin légiste
13:30qui a constaté des lésions vaginales et anales
13:33et du sang sur des serviettes.
13:35Le juge d'instruction a précisé que,
13:38de façon incontestable,
13:39il y avait des conséquences psychotraumatiques
13:41à cette sodomie qui aurait été imposée
13:45par Harry Habitant.
13:46Donc, il y a quand même des éléments matériels.
13:48Nous, ce qu'on conteste,
13:48c'est qu'il n'y ait pas eu de procès.
13:50C'est qu'à quel titre, en fait,
13:52systématiquement,
13:54et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres,
13:57il y a des non-lieux et des classements sans suite
13:59de façon systémique.
14:00Je vais vous donner juste un chiffre
14:01pour démontrer cela.
14:03Nous avons un triplement du nombre de plaintes.
14:05Les plaintes sont passées de 7 000 à 22 000
14:07entre 2016 et 2024.
14:09Ça, c'est l'effet MeToo.
14:10Les femmes parlent,
14:12les femmes portent plainte.
14:13Et qu'est-ce qui se passe ensuite ?
14:15Il y a moins de 1 000 condamnations
14:16en cours d'assises
14:17et ce chiffre reste stable.
14:19Donc, en fait,
14:20il y a une embolie de la justice
14:21et donc, voilà,
14:23on fait des non-lieux
14:24qui sont abusifs
14:25et qui sont systémiques, en fait.
14:27Et donc, au-delà de ce cas individuel,
14:30nous contestons
14:31que 9 plaintes sur 10
14:33ne donnent pas lieu à un procès
14:34et ça, c'est réellement un déni de justice.
14:36Je suis rapportrice du rapport
14:37qui s'appelle
14:38Déni de justice au Haut Conseil à l'égalité
14:40qui montre vraiment, noir sur blanc,
14:43qu'aujourd'hui,
14:44la justice n'arrive pas à suivre
14:45l'explosion du nombre de plaintes.
14:46Et ça, c'est inadmissible.
14:48J'entends les arguments Céline Pique
14:49et Maître Céline Beckerman,
14:51je rappelle,
14:52qui est une avocate
14:53qui est sur des dossiers MeToo
14:54mais des deux bords,
14:54des deux côtés, on va dire,
14:56du problème,
14:57va peut-être vous répondre là-dessus.
14:58Alors, je ne m'attendais pas à être...
15:00Pour le coup,
15:01tout à fait d'accord avec Céline Pique,
15:03il y a un problème.
15:04Il y a un problème,
15:04il faut le régler.
15:05Moi, ce que je dénonce,
15:06ce sont les méthodes.
15:07C'est se pincer un spectacle
15:08avec des masques,
15:10de venir importuner tout un public
15:12libre aux manifestants
15:15de manifester devant la salle,
15:17libre à elle,
15:18de boycotter le spectacle
15:19si elles sont en désaccord
15:20avec ce point ou un autre point.
15:22C'est les méthodes
15:22que je dénonce.
15:24En revanche,
15:24là où je rejoins,
15:26mais sans la moindre discussion,
15:28Céline Pique,
15:29c'est qu'il y a un problème.
15:30Et le problème,
15:31il est très clair,
15:32c'est que seul,
15:33vous m'avez dit,
15:34moins d'un pour cent des plaintes
15:35aboutissent ou quelque chose comme ça.
15:37C'est une difficulté.
15:38Mais j'ai une interrogation
15:39et c'est pour ça
15:40qu'il faut réfléchir ensemble
15:41et pas en contre.
15:43C'est à supposer
15:43qu'il y ait un procès.
15:48Rien ne dit
15:48qu'il y aurait eu plus d'éléments
15:50permettant d'entrer
15:51en voie de condamnation.
15:52Est-ce que ça n'aurait pas été vécu
15:54comme quelque chose
15:55de traumatisant
15:56pour la plaignante
15:57de se retrouver
15:59dans ce procès
16:01et qui aboutirait probablement,
16:04puisque c'est d'ailleurs
16:04le sens du non-lieu,
16:06à une relax,
16:06à un acquittement en l'occurrence ?
16:08Alors, réponse à l'exemple
16:09de la matière criminelle.
16:10En fait,
16:11la question,
16:12c'est en fait,
16:13c'est à la justice tranche
16:15quand elle fait un procès.
16:17Et en fait,
16:18effectivement,
16:19bien sûr que s'il n'y a pas
16:19suffisamment de preuves,
16:20même si effectivement
16:21ce monsieur était coupable
16:23ou pas,
16:23il y a la présomption d'innocence
16:25qui joue.
16:27Et donc,
16:28effectivement,
16:29un procès n'est jamais gagné.
16:30En réalité,
16:31quand on regarde à nouveau
16:32une fois encore
16:33les statistiques,
16:34le peu de dossiers
16:35qui arrivent jusqu'en cours
16:36d'assises,
16:37aboutit dans la majorité
16:39des cas à découvertes
16:39parce que ce sont des dossiers
16:41qui sont absolument imparables.
16:43Donc,
16:44la question,
16:45c'est la question
16:45de l'accès au procès,
16:47le fait qu'aujourd'hui,
16:48à cause de cet emboli judiciaire,
16:49on bloque
16:50des procédures.
16:52Et pour répondre
16:53par rapport aux méthodes
16:53des militants,
16:54– Alors oui,
16:54je vais vous poser la question.
16:55– Il faut,
16:55il faut.
16:56Alors attendez,
16:57il faut quand même
16:57raison garder quoi.
16:58Donc,
16:59d'un côté,
17:00on est aujourd'hui
17:01dans un pays
17:02où 153 000 personnes,
17:04à 85% des femmes,
17:06sont violées chaque année.
17:07Et je le rappelle,
17:08le viol est un crime,
17:09qu'il y a un déni
17:10de justice généralisé,
17:12que ces crimes
17:13ont des conséquences
17:14extrêmement difficiles
17:16pour toutes les femmes
17:17qui en sont victimes.
17:18et cette dame,
17:19elle a quand même
17:19fait trois ans
17:21de procédures judiciaires,
17:22trois ans et demi
17:23de procédures judiciaires
17:24avec un parcours
17:25qu'on peut dire
17:26un parcours de la combattante,
17:28expertise psychiatrique,
17:30audition devant
17:31un juge d'instruction.
17:32Donc,
17:32c'est trois ans et demi
17:33de procédures
17:33et à la fin,
17:34on lui dit
17:34vous n'aurez pas de procès.
17:36Et ça,
17:36c'est inadmissible
17:37et moi,
17:37j'ai l'empathie
17:38davantage pour cette dame
17:39que pour Harry Habitant
17:41qui a effectivement
17:42vécu 15 secondes
17:44d'esclandre.
17:45Mais attendez,
17:46enfin,
17:46je veux dire,
17:46ne me faites pas dire
17:49ce que je n'ai pas dit.
17:50J'ai évidemment
17:50de l'empathie
17:51pour la plaignante.
17:52D'accord,
17:53mais le fait
17:53de s'indigner
17:54pour 15 secondes
17:56d'esclandre,
17:57il faut raison garder
17:5915 secondes d'esclandre,
18:01elles ont été sorties
18:01de la salle.
18:03Il n'y a pas mort d'homme.
18:05Il n'y a pas mort d'homme.
18:06Et encore une fois,
18:06il va Habitant
18:07à la possibilité
18:07de se produire
18:08dans des salles de spectacle
18:09et ça,
18:10c'est le principal.
18:11Il y a une liberté
18:12pour lui
18:12de continuer
18:13à pratiquer son métier.
18:14C'est compliqué quand même.
18:16colère de la part
18:17des féministes
18:18parce que rien ne bouge
18:19au niveau de la justice
18:20et qu'on est dans ce déni
18:21de justice généralisé.
18:22Il faut réfléchir ensemble alors.
18:24Il faut réfléchir.
18:25Moi, j'ai un rapport.
18:27Lisez le rapport
18:27du Haut Conseil des Cités
18:28sur le déni.
18:29Et on a
18:3080 propositions concrètes
18:32pour améliorer les enquêtes,
18:33améliorer les prises de plaintes
18:35et diminuer
18:35le taux de classement sans suite.
18:37Ça, c'est extrêmement concret.
18:38Travaillons ensemble
18:39et regardons
18:40effectivement
18:40ce qu'on peut faire
18:41pour améliorer la justice en France.
18:42L'invitation est lancée.
18:43Merci à vous, Céline Pic.
18:44Je rappelle, porte-parole
18:45d'Oser le féminisme
18:46en direct
18:47sur l'antenne de Sud Radio
18:48avec cet échange.
18:49Merci à vous
18:49d'être intervenue.
18:51A bientôt.
18:52Et Céline Beckerman,
18:54Maître Beckerman,
18:54bon, voilà,
18:56l'invitation est lancée
18:57pour discuter.
18:58C'est vrai que la méthode
18:59quand même
18:59est peut-être
19:01préjudiciable
19:03pour les mouvements
19:03féministes en général.
19:05C'est-à-dire
19:05qu'on se fixe
19:07sur une méthode
19:07qui peut être
19:08parfois jugée
19:09trop spectaculaire
19:10et peut-être
19:10trop décalée
19:11pour, on va dire,
19:13occulter l'essentiel.
19:14C'est un peu
19:15le problème
19:15qui est posé.
19:16Bien sûr, tout à fait.
19:17Et puis ces militantes
19:18ne peuvent se substituer
19:19à la justice,
19:20tout simplement.
19:21En tout cas,
19:21merci à vous,
19:21Maître Céline Beckerman-Champel,
19:23avocate.
19:25Et vous êtes spécialisée
19:26dans les affaires
19:27MeToo
19:27des deux côtés,
19:28des deux bords.
19:29Vous connaissez bien
19:29les dossiers,
19:30notamment.
19:31Merci.
19:31Allez, à bientôt.
19:32Merci, au revoir.
19:32Allez, il est 9h55
19:34avant de retrouver
19:35Valérie Expert.
19:37Juste le gagnant
19:38de notre jeu.
19:40Alors, est-ce que
19:41nous sommes avec vous ?
19:42Eric.
19:43Bonjour, Eric.
19:44Eric.
19:44Oui, bonjour.
19:45Oui.
19:46Félicitations, Eric.
19:47Bravo, vous avez gagné.
19:48Vous avez gagné, Eric.
19:50Cette station météo
19:51connectée SW404
19:53de la Cross Technology,
19:54très bel objet.
19:55Très utile.
19:56Merci.
19:56Merci, monsieur.
19:57Vous êtes à Monesties.
19:59C'est dans le Tarn.
20:01Un des plus beaux
20:02villages de France.
20:03Oui, oui.
20:04Vous savez quoi ?
20:05Je suis jaloux.
20:07Je suis jaloux de vous.
20:08Vous pouvez, vous pouvez.
20:09Bon, et merci d'écouter
20:10l'antenne de Soudradio.
20:11Vous êtes fidèle à Soudradio, Eric ?
20:13Ah, tout à fait.
20:15Ben voilà.
20:15Patrick Roger
20:16à M. Perico-Legas
20:18avec M. Atchini.
20:19Oui, je ne sais pas.
20:20Je n'ai pas de jugement sur lui,
20:21mais les autres sont formidables.
20:22Merci, Eric.
20:23Merci, un grand bravo
20:24pour avoir gagné
20:25cette magnifique station météo
20:27et puis continuez à jouer
20:27en tapant sapin
20:31par SMS au 728
20:34chaque fois que nous vous y invitons.
20:36Valérie Expert.
20:38Bonjour, Jean-François.
20:39Ce n'est pas pour vous les cadeaux.
20:40Non, mais non, hélas,
20:42parce qu'il y a de très, très beaux cadeaux
20:43au pied du sapin Sud Radio.
20:45Mettez-vous d'accord.
20:46Et nous allons jouer, évidemment,
20:47tout à l'heure.
20:48Eh bien, écoutez,
20:49on va revenir sur ce sujet
20:50lancé par un député RN.
20:52Il faut-il rouvrir les maisons closes.
20:55On va parler de la sortie du livre
20:58de Nicolas Sarkozy.
20:59Alors, est-ce que vous allez
21:00aller l'acheter ?
21:01Figurez-vous qu'il est en tête
21:02des précommandes sur Amazon.
21:04Alors, moi, je vous conseille plutôt
21:05d'aller chez votre libraire.
21:06Il dépasse même Astérix,
21:08figurez-vous,
21:09qui est le carton.
21:11Oui, oui, non,
21:12il y a un vrai intérêt pour ce livre.
21:13Donc, je vous pose la question.
21:15La doper à la potion magique.
21:17Absolument.
21:17Irez-vous acheter le livre.
21:18ce matin, Delphine Ernaud dans le Figaro.
21:21Pourquoi ne pas accepter
21:22qu'il y ait des chaînes d'opinion ?
21:24On va en débattre.
21:25Et puis, beaucoup d'autres sujets
21:27avec vous, bien évidemment.
21:28Allez, c'est riche.
21:29Bonne émission.
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