- il y a 2 jours
DB - 09-12-2025
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TVTranscription
00:00:00Musique
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00:01:30Ça fait au moins deux heures, non ?
00:01:43Une heure, trois minutes.
00:01:47C'est insensé.
00:01:49En cage, comme des bêtes, sans un mot d'explication.
00:01:54Secret scientifique, comme stipulé sur le contrat.
00:02:00Ralph Gobiot-Cassin, industrielle.
00:02:03Les ustensiles Gobiot-Cassin en matière plastique ?
00:02:06Connaissé.
00:02:07J'utilise.
00:02:08Merci.
00:02:13Bon, si on en parlait d'autre chose.
00:02:16Léon-Pincelle, taxi, un métier pourri.
00:02:18À partir de 6h du soir, les clients refusent de plus en plus d'aller à la villette.
00:02:23La petite chronique, il va voir si le temps est mis.
00:02:25La petite chronique, il va voir si le temps est mis.
00:02:30Excusez-moi, Muriel Framinet, artiste de court-métrage.
00:02:35Mon dernier film est sorti la semaine dernière.
00:02:37Un documentaire sur les esquimaux.
00:02:40Pistaches et noisettes, un entracte glacé qui vous fond sur la langue.
00:02:45Manifeste anonyme, sans doute.
00:02:50Ça me ferait souffrir.
00:02:52Gabrielle Lafayette.
00:02:53Pastellis sur trottoir spécialisé dans les vierges à l'enfant.
00:02:57Aucun complexe.
00:02:59Jean Gourche.
00:03:01Chef comptable au bureau de perception du 7e arrondissement.
00:03:04Loué soit Dieu.
00:03:05Ainsi soit-il, chère madame.
00:03:07Caroline Bellefontain.
00:03:08Je suis antiquaire.
00:03:10Un pass de la Saint-Aubol.
00:03:12Auxerais-je croire que j'ai eu l'honneur de comptabiliser vos impositions.
00:03:16Loué soit Dieu, cher monsieur.
00:03:17Je me sens soudain tellement moins seule.
00:03:20Pardon, plaît-il.
00:03:21J'ai chez moi un buffet Henri IV.
00:03:23On meuble sa solitude, hélas, comme on peut.
00:03:26Oh, mais madame, je ne vis pas seule.
00:03:28Nathalie Boucher, mère de famille.
00:03:30Deux garçons, 10 et 12 ans.
00:03:32Mon marié dans les postes.
00:03:33Nous hébergeons sa mère, retraité des postes.
00:03:35Mon aîné fait collection de timbres postes.
00:03:37Et le dimanche, la maison est pleine de facteurs.
00:03:41Pour en revenir à mon buffet Henri IV...
00:03:42Et vous ne vous en débarrasserez jamais.
00:03:44Vous n'avez pas le droit de dire ça.
00:03:46Bon, si on parlait d'autre chose.
00:03:49Essayons d'y voir clair.
00:03:5214 heures.
00:03:54Comme stipulé sur la convocation, nous entrons au 43 de la rue Mouffetard.
00:03:58Un entrepôt de primeurs qui sent le verlan.
00:04:04Un entrepôt de primeurs.
00:04:06Scientifiquement, ça n'a pas de sens.
00:04:09Mais apparemment, il fallait que ça n'en eut point.
00:04:12Ben voyons.
00:04:13Camouflage.
00:04:14Oui, tout ce qui se fait d'un peu sérieux de nos jours
00:04:16porte le sceau top secret.
00:04:19L'année dernière, j'ai tourné dans un film qui s'appelait comme ça.
00:04:22Chut, top secret.
00:04:24Rasmus, monsieur.
00:04:25Le top secret est d'une peau douce.
00:04:3014 heures 15.
00:04:32Derrière un régime de banane, je ne sais qui nous fait passer une visite médicale.
00:04:3614 heures 32.
00:04:37Quelqu'un nous fait signer un contrat sur un cageot de tomate.
00:04:40Et 14 heures 45.
00:04:41La paroi du fond de l'entrepôt pivote sur un axe.
00:04:44Cinq pas en avant, un, deux, trois, quatre, cinq.
00:04:46Tac.
00:04:47Souquet.
00:04:49Me voilà enfermé dans une cabine hermétiquement close.
00:04:53Avec six étrangers dont je me sens spontanément solidaire.
00:04:57Veuillez me lâcher.
00:04:58Je regrette.
00:04:59Mais vous y êtes.
00:05:00Tout seul.
00:05:01Avec nous.
00:05:01Je sais bien ce que je dis.
00:05:02Tout seul.
00:05:04Avec l'esprit de la révolution permanente.
00:05:0615 heures 52.
00:05:15Mais c'est peut-être maintenant que tout va commencer.
00:05:17Écoutez.
00:05:19Vous entendez ?
00:05:22Je voudrais vous être agréable, chère madame, mais...
00:05:27Vous entendez quelque chose, vous ?
00:05:30Ah, la rigueur, la voix lointaine de ma conscience.
00:05:32Ah, écoutez.
00:05:33Ça me flanquait avec ces trucs.
00:05:35Yeah !
00:05:36Ah, taisez-vous, bavard.
00:05:38Écoutez.
00:05:39Cette fois-ci, ça se précise.
00:05:43On monte.
00:05:46On monte.
00:05:48Mon linceint ne me trompe jamais.
00:05:51Je vous dis qu'on monte.
00:06:05Sous-titrage Société Radio-Canada, c'est parti.
00:06:06Sous-titrage Société Radio-Canada, c'est parti.
00:06:06Sous-titrage Société Radio-Canada, c'est parti.
00:06:08Sous-titrage Société Radio-Canada, c'est parti.
00:06:36Au nom de la direction, permettez-moi, mesdames et messieurs,
00:06:53de vous souhaiter la bienvenue à l'additum 12000.
00:06:56Mais, mais...
00:06:57Retour le 24 avril, à 16h32.
00:07:00Oui, exact, comme stipulé dans le contrat.
00:07:02La direction espère qu'aucun regret par trop pesant
00:07:05ne viendra troubler vos 30 jours de volontariat.
00:07:08Quelqu'un aurait-il une pastille de menthe ?
00:07:11L'ascenseur ne supporte pas.
00:07:28C'est en ventre libre ?
00:07:31Simple formalité réglementaire.
00:07:32L'équilibre physiologique étant ici, la condition sine qua non,
00:07:38au moindre malaise, sérum schloump.
00:07:41Sérum schloump.
00:07:43Le régulateur de votre métabolisme est à votre disposition 24 heures sur 24.
00:07:51Merci.
00:07:52Oh, ça va tout à fait bien.
00:07:55Maintenant, mesdames et messieurs, si vous voulez bien me suivre, je...
00:07:57Ah non, je ne ferai pas un pas de pluie avant d'avoir compris.
00:08:00Parce que vous comprenez, vous, naturellement.
00:08:04Comprendre, c'est pourrir.
00:08:07Je veux comprendre.
00:08:08Où sommes-nous au juste ?
00:08:10Mais comme stipulé dans le contrat,
00:08:12à l'aditome 12 000.
00:08:14Aditome, chambre secrète des temples grecs
00:08:17où les prêtres préparaient leurs prodiges.
00:08:19Exact.
00:08:20Grosse tête, hein ?
00:08:22Jeune homme, je vais vous mettre une cravate.
00:08:23Des menaces, miam miam.
00:08:25Je ne crasse.
00:08:27La direction se permet de suggérer à ses aimables hôtes
00:08:31qu'en cas d'antipathie spontanée entre pensionnaires,
00:08:35les intéressés se rendent dans le musicorium de l'aditome
00:08:38afin d'y écouter ensemble
00:08:40Ensemble, le premier mouvement de la messe en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.
00:08:47Merci.
00:08:50La petite annonce demandait des volontaires pour participer à une expérience d'ordre scientifique.
00:08:55Je suis autorisé à vous affirmer que vous ne serez pas déçus.
00:08:59Quand doit-elle avoir lieu ?
00:09:01Elle est déjà commencée, mademoiselle.
00:09:03Madame ?
00:09:03Pardon.
00:09:05Allez-vous nous dire où nous sommes à la fin ?
00:09:07À 12 000 mètres sous terre, mademoiselle.
00:09:10Quoi ?
00:09:11Non, non, on monte, on monte. Je vous dis qu'on monte.
00:09:1412 000 mètres sous terre.
00:09:20Exactement l'endroit où j'ai toujours rêvé de voir mon buffet Henri IV.
00:09:23Optimiste, les buffets Henri IV montent toujours à la surface.
00:09:27Soucieuse d'éviter toute inquiétude métaphysique à ses pensionnaires,
00:09:32la direction se fait un devoir de leur préciser officiellement
00:09:37qu'ils se trouvent en ce moment à 12 000 mètres sous terre.
00:09:42Merci.
00:09:46Je me demande si je ne vais pas m'offrir une petite giclée de sérum chaud.
00:09:53Et moi j'affirme que je respire ici l'odeur des pimparasols,
00:09:57que j'entends le ressac de la mer
00:10:00sur le sable fin ruisselant de soleil.
00:10:02Ces fleurs sont des fuchis à paradis
00:10:22qui ne s'épanouissent que sur les méridiens des Palm Beach et des Rocamadour.
00:10:26Mais ce ciel est pur et profond comme la première volupté d'une vierge.
00:10:31Refilez-moi ça que je vais le mettre en musique.
00:10:33Hé, hé, hé, hé, moi j'affirme que je respire l'odeur des vierges en volupté.
00:10:38Y'a pas de char, un tube extra.
00:10:41On l'appellera, je descends à Saint-Trope en ascenseur.
00:10:45Mais bien sûr, l'ascenseur, indéniable, n'est-ce pas ?
00:10:50En fait, il s'agit ici de la première structure synthétique
00:10:54réalisée à partir de KZO prime égale delta.
00:10:58Nous rappelons au personnel que l'énoncé de toute formule est strictement confidentiel.
00:11:03Tout ceci ne serait en somme qu'un décor.
00:11:06Définition risquée, monsieur.
00:11:08Fort risquée.
00:11:09Taillée dans une sorte de matière plastique.
00:11:14Matière plastique améliorée.
00:11:16Résine phénolique et polystyrène.
00:11:19Aucun rapport, monsieur.
00:11:21Aucun.
00:11:22Tout ici vit, monsieur.
00:11:24Tout ici respire.
00:11:26L'odeur des pavarassoles est une odeur biologiquement vivante.
00:11:31Comme la brise qui la porte.
00:11:33Comme son vivant, le bruit du ressac de la mer.
00:11:36Et la lumière.
00:11:37Et la chaleur du soleil.
00:11:38Et vivante, ses fleurs.
00:11:40Et fraîche, l'eau de ce jet d'eau.
00:11:44C'est une recréation totale de la nature.
00:11:46Dans ce qu'elle a de plus subtil.
00:11:49Avec même, oserais-je dire, correction des insuffisances de la nature.
00:11:56Songez donc, le ciel bleu et le soleil à douze mille mètres sous terre.
00:12:03Force, mais de constater que le créateur lui-même n'avait pas prévu cela.
00:12:07Ou du moins, qu'il ne l'avait pas cru possible.
00:12:14Veuillez féliciter les savants de l'addit homme.
00:12:16C'est un travail remarquable.
00:12:19Une question.
00:12:20Je vous en prie.
00:12:21Où est-ce qu'on pisse ?
00:12:22À main droite.
00:12:24Mouh !
00:12:25En vérité, l'expérience qui est en cours est une expérience d'observation.
00:12:33La direction souhaite à proprement parler que vous serviez de partenaire à un être mâle ou femelle d'apparence,
00:12:41agencée dans nos laboratoires cellule par cellule en un ensemble harmonieux,
00:12:45ayant ainsi acquis, synthétiquement, toutes les qualités des créatures vivantes.
00:12:50Industriellement, nous appelons ça un robot.
00:12:53Scientifiquement, nous l'appelons un cyborg.
00:12:55Oui, enfin, c'est un truc qui marche tout seul.
00:12:58Apparemment, mademoiselle.
00:12:59Oh, chouette. Ce genre de gadget, j'adore.
00:13:01Mais au salon des arménagers, j'en ai vu un.
00:13:03Il passait l'aspirateur, recirait les chaussures, épluchait les pommes de terre, lavait la vaisselle.
00:13:06C'était adorable.
00:13:07Et ce cyborg, quand aurons-nous l'honneur de lui être présenté ?
00:13:11C'est déjà fait, monsieur.
00:13:12Pardon ?
00:13:13Vous êtes arrivé à l'addit homme avec lui.
00:13:18Que voulez-vous dire exactement ?
00:13:24Je veux dire qu'il est parmi vous.
00:13:27C'est l'un de vous.
00:13:31En admettant. Je dis bien en admettant.
00:13:33Ne prenez donc pas le risque d'être stupide.
00:13:36Ne craignez rien. Je ne suis pas suffisamment naïf pour tomber dans le panneau.
00:13:39C'est bien ce que je vous reproche.
00:13:40Comment ? Vous, industriel, matérialiste, avec vos deux pieds sur terre...
00:13:48Mais moi, industriel, matérialiste, avec mes deux pieds sur terre, je crois à la science.
00:13:56Et je dis que le cyborg existe.
00:13:58Alors, lequel d'entre nous ?
00:14:01Lequel ?
00:14:02Strictement confidentiel. Merci.
00:14:05De quoi elle se mêle, cette tatoche ?
00:14:07Afin d'éviter tout malentendu, permettez-moi de préciser ma situation personnelle à l'addit homme.
00:14:14Elle est modeste.
00:14:16Je ne suis qu'un simple factotum fort éloigné des secrets de l'Olympe,
00:14:20et en particulier du premier de tous.
00:14:23J'ignore lequel d'entre vous est le cyborg.
00:14:27Hé, il y a une vraie chasse d'eau, là !
00:14:29Bah quoi ?
00:14:35C'est plutôt réconfortant, non ?
00:14:39Non.
00:14:40Et maintenant, mesdames et messieurs, si vous voulez bien me suivre,
00:14:43je me ferai un plaisir de vous montrer vos appartements.
00:14:57L'irrésistible appel de la ville,
00:15:01je vous invite à vous montrer vos appartements.
00:15:03Je vous invite à vous montrer vos appartements.
00:15:05C'est plutôt réconfortant, non ?
00:15:05C'est très bien.
00:15:07Je vous invite à vous montrer vos appartements.
00:15:09Je vous invite à vous montrer vos appartements.
00:15:11L'irrésistible appel du clair de lune.
00:15:28Vous aimez ?
00:15:29Ça m'arrive, mais je ne m'attache que rarement.
00:15:31Je parle du clair de lune.
00:15:31Ah, le clair de lune.
00:15:32Vous aimez ?
00:15:33Non.
00:15:34Avez-vous entendu parler de Bertolt van Ewelden ?
00:15:37Je ne pense pas avoir eu cet honneur.
00:15:38Vous lui ressemblez ?
00:15:39Qui est-ce ?
00:15:40Un portrait que je possède et qui doit dater du 16e,
00:15:43d'un peintre anonyme, sans aucun doute flamand.
00:15:45Au bas de la toile, à gauche,
00:15:47il est précisé qu'il s'agit d'un certain Bertolt van Ewelden.
00:15:50À qui je ressemble ?
00:15:51Étonnamment.
00:15:52Je suppose que je dois en être flatté.
00:15:53Tout ce que je peux dire, c'est que le portrait est dans ma chambre,
00:15:56accouché.
00:15:57Et puis j'être indiscrète ?
00:15:58Ça ne m'étonnerait pas.
00:15:59Que faites-vous dehors, à cette heure-ci ?
00:16:00Dehors.
00:16:01Enfin, dans le clair de lune.
00:16:02Je rêve.
00:16:03En smoking.
00:16:04Le rêve, madame, est une cérémonie.
00:16:06Je trouve particulièrement indécent de l'accomplir en pyjama.
00:16:13Oh, c'est très simple.
00:16:14Pardon.
00:16:15Excusez-moi, j'avais cru que vous me demandiez pourquoi j'étais ici.
00:16:18Non, je ne me permettrai pas.
00:16:19Je vous en prie, j'ai cette formule en horreur.
00:16:21Je n'ai jamais entendu prononcer que par des gens
00:16:23qui précisément se permettent tout avec les autres.
00:16:25Les autres ?
00:16:26Oui, les autres.
00:16:27Ceux de qui on m'écart systématiquement en ne se permettant pas.
00:16:29Pardonnez-moi, ce sont les nerfs.
00:16:31Ah, ça !
00:16:32Que diable manque-t-il donc à ces clairs de lune ?
00:16:34Ma meilleure amie, antiquaire comme moi,
00:16:37vient de battre le record de survie
00:16:39enfermée durant quarante jours dans une cage de verre
00:16:42avec pour toute nourriture un magnum de plancton.
00:16:45Admirable.
00:16:46Admirable, oui.
00:16:47Cette prouesse imbécile n'a comme prévu échappé à personne.
00:16:50Toute la presse d'entraille en a parlé.
00:16:53Portrait en slip sur peau de tigre et manchette à la une.
00:16:58Le problème de la faim dans le monde,
00:17:01résolu par une antiquaire aux lèvres sensuelles.
00:17:04Je vois, elle s'est affirmée en quelque sorte.
00:17:07Il y a des exemples à suivre, n'est-ce pas ?
00:17:10Et vous ?
00:17:11Nécessité thérapeutique.
00:17:12J'ai dix-huit téléphones sur mon bureau.
00:17:14Ah !
00:17:15Mais vous pouviez choisir les Bermudes, l'Amazonie, la terre de feu.
00:17:20Là-haut, les téléphones me suivent à la trace.
00:17:23Je comprends.
00:17:24Ordre formel de mon psychanalyste.
00:17:27Rêvez.
00:17:29Vous permettez.
00:17:33À quoi rêvez-vous ?
00:17:35À dix-huit mille téléphones.
00:17:37Cyborg ?
00:17:39Oui.
00:17:40Avouez que vous n'y croyez pas.
00:17:46Mais avouez donc !
00:17:48Je parle d'un système.
00:17:50Dans ma puole, ils ont dû brancher l'arrivée d'un marin sur un banc de morue.
00:17:53Ça renifle la brandade que c'en est un bonheur.
00:17:56Intenable.
00:17:57Si je comprends bien, Orphée l'a dit Tom by Night, avec un jeton sur le Sacré-Coeur.
00:18:12Et comme ça, je dois dire que j'en ai jamais vu que dans mon rétroviseur.
00:18:14Je vous en prie, ne vous gênez pas.
00:18:16Merci.
00:18:17Non, mais dites donc !
00:18:18Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai l'œil qui griffe, mais je plaisante, madame.
00:18:21Pensez bien que je ne me permettrais pas.
00:18:23Vous dites !
00:18:24J'ai dit que je ne me permettrais pas.
00:18:28Bon, si on parlait d'autre chose.
00:18:31Si les collègues pouvaient me voir.
00:18:33Moi, les paris, ça me tuera un vrai vice.
00:18:35Je paris sur tout.
00:18:36Sur un cheval, sur un catcher, sur un vélo, sur quelle lampadaire le chapissera, sur n'importe quoi.
00:18:41Je gagne toujours.
00:18:43Pas de l'oseille.
00:18:44L'oseille, c'est pour la soupe.
00:18:46Rien que des tournées chez Fredo.
00:18:47Mais jamais d'alcool.
00:18:48Attention, jamais d'alcool.
00:18:49L'alcool, ça tue les cochons.
00:18:51Des vichy-fraises ? Rien que des vichy-fraises.
00:18:53Et alors, l'autre jour, la petite annonce dans le journal, paris que t'y vas, paris que t'y va pas.
00:18:59Suis.
00:19:00Tel que tu me vois, je suis en train de gagner un vichy-fraises.
00:19:02Ça t'épate, hein ?
00:19:03Une pièce unique que je suis.
00:19:04Des cons comme moi, on n'en fait plus.
00:19:05Germaine a dû épouser le dernier.
00:19:08Des dents.
00:19:09Le cyborg.
00:19:10Ce serait pas vous, par hasard ?
00:19:14Vous ne craignez rien.
00:19:15Je suis pas raciste.
00:19:17Je pose la question parce que tout à l'heure, avec le chef comptable, j'ai parié que c'était vous.
00:19:23Mais sur qui le chef comptable a-t-il parié ?
00:19:25Tenez-vous bien, cette andouille croit que c'est moi.
00:19:28Dans ma chambre !
00:19:31Ses yeux, comme ça, dans l'ombre, qui tournent comme ça.
00:19:36Rouge phosphorescent, deux braises dans l'ombre.
00:19:39La porte, c'est pas...
00:19:47Moi, un sursaut.
00:19:49Ah ! Qu'est-ce que c'est ?
00:19:51Mais seulement ses yeux dans l'ombre.
00:19:58Jusqu'au bord du lit.
00:19:59Son corps, sur moi.
00:20:01À l'intérieur, j'entendais...
00:20:06Comme ça, métallique.
00:20:08Son souffle, sur moi.
00:20:11Oh !
00:20:12C'est rugineux.
00:20:13Avec des...
00:20:16Ses mains, sur moi.
00:20:17Là, là, là.
00:20:19Ses mains élastiques.
00:20:20Ses mains élastiques.
00:20:21Et puis...
00:20:22Et puis...
00:20:23Hiiii !
00:20:24Hiiii !
00:20:25Tout grasse dans l'huile.
00:20:26Hiiii !
00:20:28Hiiii !
00:20:30Hiiii !
00:20:32Elle doit parler de s'embuffer un ricard.
00:20:34Non ! Non !
00:20:35C'est le cibre.
00:20:36C'est le cibre.
00:20:37C'est le cibre.
00:20:38C'est le cibre.
00:20:39C'est le cibre.
00:20:40C'est le cibre.
00:20:41C'est le cibre.
00:20:42C'est le cibre.
00:20:43Choum !
00:20:45Choum !
00:20:46Oui, encore un truc.
00:20:48Je te cours après.
00:20:49Choum !
00:20:50C'est clair de lune.
00:20:51Il y a décidément quelque chose de particulier.
00:20:53C'est bien le moment de...
00:20:54Je n'ai pas l'âme d'une secouriste.
00:20:58Décevant.
00:21:00Ce rêveur en smoking avec de l'aménagère évanouie plein les bras.
00:21:04Vous devriez faire contrôler vos réflexes.
00:21:08Je l'ai trouvé au puce.
00:21:11Pardon?
00:21:12Bertold.
00:21:12Plait-il?
00:21:14Bertold von Evolden.
00:21:16Le portrait.
00:21:18Je l'ai trouvé au puce.
00:21:19Écoute, aidez-moi donc au lieu de...
00:21:21Mais ne vous affolez donc pas à laisser le temps à sa vertu de rabattre ses plumes.
00:21:31Elle respire à peine.
00:21:33Elle retient son souffle.
00:21:39Vous disiez.
00:21:42Que disais-je?
00:21:44Ah oui, Bertold!
00:21:46Cela fait une dizaine d'années que je flânais du côté de Saint-Ouen
00:21:49quand soudain, sur le bord du trottoir,
00:21:52entre un pavillon de phonographe et un rouet déglingué,
00:21:55Bertold!
00:21:57Il me sauta littéralement aux yeux.
00:22:00Ce fut d'une folle audace.
00:22:02Aussi l'ai-je mis dans ma chambre.
00:22:04On peut également considérer que c'est une récompense.
00:22:09Mais n'hésitez donc pas.
00:22:11Vous voyez bien qu'elle a besoin d'aide.
00:22:12Introuvable chose.
00:22:14Rangez les affaires.
00:22:15Monsieur Pincel m'apprend que Mme Buchet a été victime.
00:22:18Une victime de quoi, au juste?
00:22:19Le cyborg lui a sauté dessus.
00:22:20C'est donc de dire des aneries, mon vieux.
00:22:22Brigue toi-même tout ça pour pas reconnaître que t'as perdu la Vichy Fraise.
00:22:24Vous permettez.
00:22:25Un de mes aïeux a été brûlé comme sorcier sous l'Inquisition.
00:22:28Oh, félicitations.
00:22:31Rose, vert, bleu, jaune.
00:22:34C'est bien, petite madame.
00:22:35On reprend des couleurs.
00:22:38Ah, c'est lui!
00:22:40Qu'expliquez-vous, petite madame.
00:22:42Petite madame, ignoble mort.
00:22:45Petite madame, une mère de famille honorable épouse, femme de devoir,
00:22:48qui n'a jamais pêché plus au classe d'ouрет.
00:22:50Mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais.
00:22:53Ça ne rappelle rien, papa.
00:22:54Mais je vous jure que je, je vous jure que je...
00:22:55Le liquido, c'est l'avant contentieux.
00:22:57Avez-vous, oui ou non, tenté de violer madame?
00:22:59Oh, moi j'ai...
00:23:03Comment pouvez-vous?
00:23:04Mais je, je n'aurais jamais cru.
00:23:07Jamais.
00:23:07Vous l'entendez, oui !
00:23:10Vous l'entendez !
00:23:12Ça va bien, Videlko !
00:23:15Cyborg, Cyborg !
00:23:17Non, non !
00:23:19Ce n'est pas vrai !
00:23:21C'est une épouvantable méprise !
00:23:24Où l'avez-vous rencontré ?
00:23:25Dans sa chambre.
00:23:27Je suis allé chercher pour qu'il mêle à trouver le schloump.
00:23:29Et qu'est-ce qu'il faisait dans sa chambre ?
00:23:31Il dormait.
00:23:32Vous voyez ?
00:23:32Qu'est-ce qui vous prouve qu'il dormait ?
00:23:34Il ronflait, il ronflait comme ça.
00:23:36Crac-munti !
00:23:39Crac-munti !
00:23:40Ah, ouais ?
00:23:45Je dormais.
00:23:48Honorablement connu.
00:23:50Chef comptable, chef !
00:23:52J'ai cinq employés sous ma direction.
00:23:55Et j'ai des responsabilités de chef.
00:23:57Et je ne fréquente que des gens de mon rang,
00:23:58car j'ai un rang et je suis quelqu'un.
00:24:00Monsieur Bourche, pourquoi êtes-vous ici ?
00:24:02Curiosité scientifique.
00:24:03J'ai profité de mon congé annuel.
00:24:05De quel genre de science êtes-vous curieux ?
00:24:08Les chiffres.
00:24:09La science des chiffres.
00:24:10Ah, vous pensiez trouver des chiffres en venant ici ?
00:24:11Non, au contraire.
00:24:12C'est-à-dire ?
00:24:13Je voulais m'évader des chiffres.
00:24:14Mais vous venez de dire que vous les aimez.
00:24:16Je les aime, mais il me fatigue.
00:24:18Mais alors pourquoi soutenez-vous
00:24:19que vous êtes venu ici par curiosité scientifique ?
00:24:22Monsieur Bourche, vous vous rendez bien compte
00:24:25que vous ne pouvez pas être ici sans motif.
00:24:26Mais parfaitement que je me rends compte.
00:24:28Peut-être que vous y êtes au contraint.
00:24:29Oh, certainement pas.
00:24:30Je ne supporte aucune contrainte.
00:24:31Êtes-vous marié ?
00:24:32Non.
00:24:32Pourquoi ?
00:24:33Parce que je ne supporte aucune contrainte.
00:24:34Monsieur Bourche, à quelle heure devez-vous être
00:24:36à votre bureau chaque matin ?
00:24:388h30.
00:24:38Depuis combien d'années ?
00:24:3910 ans.
00:24:39Et ceci n'est pas une contrainte ?
00:24:40Non, monsieur.
00:24:41Cela représente simplement la vocation d'un chef.
00:24:44Jamais de retard ?
00:24:45Jamais.
00:24:45Jamais d'absence ?
00:24:46Jamais.
00:24:46Jamais malade ?
00:24:47Jamais d'absence.
00:24:47Voulez-vous dire qu'il vous est arrivé d'être malade
00:24:49et de vous rendre malgré tout à votre bureau ?
00:24:51Je cherche, en effet, à éviter les remontrances
00:24:53de mes supérieurs, si c'est cela que vous voulez savoir.
00:24:54Par peur ?
00:24:55Par dignité.
00:24:56Monsieur Bourche, pourquoi n'êtes-vous pas marié ?
00:24:58Je ne sais pas.
00:24:59On sait toujours ?
00:25:00Eh bien, pas moi.
00:25:01Cherchez bien.
00:25:02Peut-être n'ai-je pas rencontré la femme.
00:25:03Quel est votre type de femme ?
00:25:05Oh, je n'y ai pas tellement réfléchi.
00:25:07Voyons.
00:25:091m68, cheveux blonds cuivrés, yeux vert tirants sur le gris,
00:25:1260 cm de tour de taille, 90 pour la poitrine et les hanches,
00:25:15la jambe longue, la cheville un peu ronde,
00:25:18intelligente, sensible et douce
00:25:20et la voix légèrement cristalline.
00:25:23Ignable porc !
00:25:25Correspondez-vous à ce signalement ?
00:25:26Non !
00:25:27Avez-vous une maîtresse, monsieur Bourche ?
00:25:32Oh, oui.
00:25:33Pourquoi hésitez-vous ?
00:25:34Parce que je l'ai quittée.
00:25:35Quand ?
00:25:36Il y a six mois.
00:25:37Donc, vous n'avez pas la maîtresse ?
00:25:38Eh bien, non.
00:25:39C'est pour ça que cette nuit...
00:25:40Mais cette nuit, je dormais.
00:25:42Votre maîtresse était-elle physiquement agréable ?
00:25:44Elle était très belle.
00:25:45Selon votre type idéal ?
00:25:46Strictement.
00:25:47En ce cas, pourquoi n'avez-vous pas épousé ?
00:25:50À cause des enfants que nous aurions pu avoir.
00:25:53Il paraît que la claudication et les goîtres peuvent être héréditaires.
00:25:58Où habitez-vous, monsieur Bourche ?
00:26:0025 rues de la monnaie.
00:26:01Quartier résidentiel, les murs crépillés au caviar, quel étage ?
00:26:04Troisième.
00:26:04Le loyer ?
00:26:05300 francs par mois.
00:26:06Il embauche une part pour une fille, 300 balles par mois, les appartements de la rue de la monnaie ?
00:26:09Il y a aussi des studios.
00:26:10Au troisième ?
00:26:11Non, au sixième.
00:26:11Un studio sur les toits ?
00:26:13Oui.
00:26:14Monsardé ?
00:26:15Oui.
00:26:15Avec une tabatière, les vécis sur le palier, le liquage, l'ampoule au milieu du plafond, la table bancale, le réchaud alcool et le lavabo qui se vide en globloutant, c'est bien sûr ?
00:26:24Non ! Non !
00:26:25Non !
00:26:26Si !
00:26:28Mais j'ai l'intention de déménager incessamment.
00:26:30Monsieur Bourche, quand vous vous rendez à votre bureau chaque matin, que faites-vous ?
00:26:34Mais je m'assieds à ma table.
00:26:35Réfléchissez bien, monsieur Bourche, vous dites d'abord bonjour aux employés ?
00:26:38Jamais.
00:26:39Pourquoi ?
00:26:39Parce qu'ils ne sont pas de mon rang.
00:26:41De quel rang sont-ils ?
00:26:43Du rang le plus bas, celui où l'on l'enrisse au cap, où l'on se moque.
00:26:46De quoi se moque-t-il ?
00:26:47De moi.
00:26:49De vous ? De vous, monsieur Bourche ? Un chef comptable ? Leur chef ?
00:26:53Auxiliaire. Chef auxiliaire.
00:26:56Ah, parfait. Parfait. Donc, pour l'instant, vous n'êtes qu'un employé parmi les autres.
00:27:00Administrativement, oui, mais...
00:27:01La tête à massacre de vos collègues ?
00:27:03Des charognards, monsieur. Des serpents.
00:27:05Et vous les laissez faire.
00:27:07Je ne tiens pas à passer pour un trebillion aux yeux de mes supérieurs.
00:27:09Mais il ne saurait donc être question de la considération de vos supérieurs.
00:27:13N'est-ce pas, monsieur Bourche ?
00:27:14En un sens, oui.
00:27:15Ah, ah, et votre dignité, monsieur Bourche ? Votre dignité.
00:27:20Ah !
00:27:21Ah, voyons, récapitulons.
00:27:24Vous seriez donc un lâche, sans dignité,
00:27:26médiocre, avalant quotidiennement les sarcasmes de ses collègues
00:27:30et le dédain de vos supérieurs.
00:27:31Est-ce exact, monsieur Bourche ?
00:27:32Oui.
00:27:33Corlère, vous êtes venu ici pour essayer de fuir tout cela.
00:27:36Oui.
00:27:37Hélas, tout cela, c'est vous.
00:27:39Et l'on ne peut se fuir soi-même, n'est-ce pas, monsieur Bourche ?
00:27:41Ah, non, non, non, bien sûr.
00:27:44Dans un mois, vous retrouverez votre chambre de bonne
00:27:46et vous la retrouverez chaque soir de votre vie,
00:27:48chaque soir, les chines un peu plus courbes,
00:27:50chaque soir, un peu plus seul, monsieur Bourche, n'est-ce pas ?
00:27:53Non, non, pas seul, pas seul, qui ?
00:27:57Les chiffres.
00:28:00Les chiffres, bien sûr, les chiffres.
00:28:02C'était que ça, où avais-je la tête ?
00:28:04Pardonnez-moi, monsieur Bourche.
00:28:0625 fois 2423.
00:28:1060 275.
00:28:12Multiplié par 37.
00:28:132 241 575.
00:28:16Divisé par 47.
00:28:1747 686.
00:28:20Plus 993 822.
00:28:221 million 41 187.
00:28:27Multiplié par 15 millions.
00:28:29Pitié.
00:28:30732 000.
00:28:31Pitié.
00:28:32412.
00:28:33Pitié.
00:28:34Pitié.
00:28:35Pitié.
00:28:36Pitié.
00:28:37Pitié.
00:28:38Pitié.
00:28:40Pitié.
00:28:41Pitié.
00:28:49Justice est faite.
00:28:51Admirable, n'est-ce pas ?
00:28:54Il y a des limites à tout, monsieur.
00:28:56De moins en moins, madame.
00:28:59Il suffit pour vous en convaincre de regarder ce chef-d'oeuvre de la bionique.
00:29:02Cette citadelle protéine moulée à notre image.
00:29:05Admirable, jusque dans ses moindres détails.
00:29:07La couleur de la peau, peut-être un peu trop blanche.
00:29:10La chaleur constante du corps, jusqu'à cette apparence de sudation.
00:29:15Et puis, à l'intérieur de cette boîte, probablement des millions de connexions, véhiculant des milliards d'informations, tout un potentiel de présent et d'avenir.
00:29:25Non ! Non ! J'interdis !
00:29:29Vous n'avez pas le droit !
00:29:30Cette parfaite spontanéité du moteur réflexe.
00:29:32Vous n'avez pas le droit ! Je proteste !
00:29:34J'en appelle à mon droit administratif et résistance.
00:29:36Un enclenchement immédiat du système d'autodéfense.
00:29:39Né à Saint-Loup-en-Bré, le 25 juin 1933, à 3h du matin.
00:29:44Déclaré sur le registre de la mairie, sexe masculin, Jean-René-François, fils de Bourges, Ernest, Marie-Joseph, de Castagnat, Louise-Madeleine-Horriette.
00:29:56L'admirable stimulation du réseau des souvenirs artificiels.
00:30:00Pardon, Trump, voulez-vous ?
00:30:04Enclenchement du processus rhétorique.
00:30:06Le matin, j'arrive et...
00:30:078h30, 18h, chaque jour, une épave, ballotée !
00:30:14Une abjection de chiffres, de chiffres, de chiffres !
00:30:18Oui, exact, exact !
00:30:20Mais je suis un homme vivant !
00:30:23Un homme ! Je suis un homme !
00:30:26Un homme !
00:30:27Processus d'accélération.
00:30:29Sexe masculin !
00:30:30Vers le point de rupture.
00:30:37Si maintenant on parlait d'autre chose !
00:30:39Il avait ses mains sur moi !
00:30:41Mais casez-vous donc !
00:30:42Vous n'avez jamais été forcée que par votre buffet Henri IV.
00:30:45Oh, madame !
00:30:46Oh, vous êtes !
00:30:48Vous êtes !
00:30:49Vous êtes !
00:30:50Vous êtes !
00:30:51Oh !
00:30:52Oh !
00:30:52Oh !
00:30:53Et puis quoi ?
00:30:54S'il est tellement pareil à nous, c'est qu'on est pareil à lui.
00:30:57Allez, Cyborg, viens chez Fredo, je t'offre une tournée.
00:30:59Et si on met ça, c'est qui sait vivre, alors qu'est-ce que ça change ?
00:31:03Moi, je tiens à cet orgueil de me croire inimitable, de croire que l'inconnu que je croise, qui me bouscule, que je bouscule dans la cohue et qui me ressemble, est inimitable.
00:31:15La contrefaçon est un délit, monsieur Gobiot-Cassin. Vous le savez mieux que personne, vous, industriel.
00:31:22Pouvez-vous imaginer ce que serait le procès que Dieu intenterait à ses contrefacteurs ?
00:31:28Je l'imagine d'autant mieux qu'il l'intentera sans doute.
00:31:32Et vous ne tremblez pas ?
00:31:34Rien ne permet d'affirmer que Dieu gagnera ce procès-là.
00:31:37Dieu gagne toujours ?
00:31:39Avec un cyborg à la défense, ça reste à prouver.
00:31:44C'est idiot, mais complètement idiot.
00:31:47Fabriquer de ces créatures-là, ce serait idiot, ne serait-ce que sur le plan du prix de revient.
00:31:52Il ne s'agit pas du prix de revient, mais de rentabilité sociale.
00:31:58Il faut changer le cours monotone de la nature, briser les vieux rythmes.
00:32:04Des vieilles esthétiques.
00:32:06Nous avons besoin demain d'êtres exceptionnels, avec dix yeux, douze bras, dix-huit jambes, cinquante de sexe.
00:32:13Pour quoi faire ?
00:32:15Pour faire nouveau.
00:32:19À propos, vous disiez tout à l'heure que ce clair de lune était maroculier. Vous avez voulu en connaître la raison.
00:32:24Dites !
00:32:26La fonction sent l'organe, ma chère. Il s'agit d'un clair de lune strictement fonctionnel.
00:32:31C'est-à-dire ?
00:32:32C'est-à-dire qu'il n'y manque rien, sauf la lune.
00:32:39Je l'ai entendu entrer dans sa chambre en hurlant, alors je me suis levée, je suis allée voir.
00:32:43La porte de sa chambre était ouverte, alors je suis entrée, alors je l'ai vue.
00:32:45C'est la première fois que je vois un mort.
00:32:47De qui parlez-vous ?
00:32:48De M. Bourges, il s'est ouvert les veines.
00:32:58M. Bourges, tu t'es ouvert les veines.
00:33:01À quoi bon garder l'espoir dérisoire d'avoir de la veine ?
00:33:05Tente active veine, quand on met sa veine au fil du rasoir.
00:33:08Oh, ferme le siphon, tu noies le pastis.
00:33:13C'est la première fois que je vois.
00:33:15C'est la première fois que je vois.
00:33:19Déception, il n'est pas complètement mort.
00:33:21C'est pas une déception ?
00:33:21Alors pourquoi tu inondes ?
00:33:22Parce que j'ai cru qu'il était mort.
00:33:24Parce que j'ai cru qu'il était mort.
00:33:26Les larmes ne sont qu'une manifestation physiologique de la décrépitude bourgeoise.
00:33:32Ah oui ?
00:33:32Oui.
00:33:34Est-ce que ça peut être complexe, la vie ?
00:33:36Heureusement, toi, t'es simple.
00:33:37C'est drôle, tout le monde me le dit.
00:33:39La reposante, qu'on m'appelle.
00:33:41Les vierges ?
00:33:41Ah ben, vous alors.
00:33:42Eh ben, quoi ? On fait connaissance, oui ou non ?
00:33:44Il y a des questions qu'on pose pas tout de suite.
00:33:45Eh ben, cette-là, je pourrais vraiment plus t'imposer après.
00:33:48Après quoi ?
00:33:48Eh ben, dis donc !
00:33:49Une chance que j'ai des projets pour deux.
00:33:51Qu'est-ce que vous croyez ?
00:33:52Moi aussi, j'ai des projets.
00:33:53Même que la semaine dernière, on m'a proposé un rôle dans une super prod.
00:33:57Même qu'après le bout d'essai, le metteur en scène a trouvé que le rôle était trop court pour moi.
00:34:01Même qu'il m'a dit, t'as trop de talent.
00:34:04Ça m'a fait un de ses plaisirs.
00:34:06Je suis comme ça, j'ai besoin d'être encouragée.
00:34:10Qu'est-ce que j'ai ?
00:34:11Trop de talent.
00:34:12Je suis pas encore complètement idiote, vous savez.
00:34:13Ça fait rien, on attendra.
00:34:15T'as trop de talent, qu'il m'a dit.
00:34:17Je te mets à gauche pour le rôle principal de mon prochain film, un film de Sciences Po.
00:34:20De sciences quoi ?
00:34:21De sciences pornographiques.
00:34:22Je te mets à gauche, qu'il m'a dit.
00:34:24Même que c'est à cause de ça que je suis ici.
00:34:26Quand j'ai lu sur le journal qu'on demandait des volontaires pour une expérience scientifique,
00:34:30je me suis dit, chouette, vas-y voir, ça te mettra dans le bain.
00:34:32Alors vous voyez, côté projet, je suis servie.
00:34:35Oh yeah !
00:34:36Give me your mouth, my shooting star.
00:34:39Give me your eye, give me your nose.
00:34:41Give me your body, so mean my heart.
00:34:44Don't let me milk away.
00:34:47Vous seriez pas aussi un peu chanteur par hasard ?
00:34:49Pour moi, si tu veux, j'ai jamais pu décrocher un engagement.
00:34:51Pourquoi ?
00:34:52Mais parce que je suis chanteur engagé.
00:34:55Qu'est-ce qui te fait rire ?
00:34:56Les bulles !
00:34:57Ne rie pas, tu me vexes.
00:35:00Les bulles au Pipermonte, c'est ma spécialité.
00:35:02Couronnement d'un stage à l'Académie des Rockstores.
00:35:04Du grand art, nénette, du grand art.
00:35:07Regarde, le souffle indomptable de la création.
00:35:09Moi, Gabriel Lafayette, pape du bullisme,
00:35:17je déclare solennellement ouverte l'air de l'écœurant
00:35:19et magistral bouillonnement du liquide Pipermonte et du liquide vitriol.
00:35:23L'art bullisme va péter sur le monde comme une bombe,
00:35:26bactériologique, contaminant toutes les vieilles bourriques
00:35:29jusque dans la moelle de leur fœtus.
00:35:30La direction croit devoir avertir M. Gabriel Lafayette
00:35:38que son rythme gardien vient de frangir la cote d'alerte.
00:35:41Merci !
00:35:424, 3, 2, 1, 0 !
00:35:50Oh ben non, oh ben non, faut pas !
00:35:53Eh ! Respire, respire !
00:35:57Une, deux, one, two, one, five, tic-tac !
00:35:59Oh ben non, faut pas ! Eh ! Faut pas !
00:36:03Je embrasse comment ?
00:36:13Oh, trop bien !
00:36:14Tilt, je m'en doutais !
00:36:16Je suis trahi par une perfection tout à fait anti-naturelle
00:36:19et qui transparaîtra, j'en suis sûr, à travers tous mes actes !
00:36:23Qu'est-ce que vous dites ?
00:36:24Les traces de net !
00:36:26Réserve ça pour les savants !
00:36:27Ça leur fera tellement plaisir de croire que tu n'as pas reconnu le cyborg !
00:36:32C'est pas vrai !
00:36:34C'est pas vrai !
00:36:36Avec moi, ma vie, c'est inutile de faire la gourde pour paraître intelligente !
00:36:38Je suis pas tellement intelligente !
00:36:40Ton 31, on connaît ça !
00:36:42Gourde et pomponné !
00:36:43Seulement quand tu rentres chez toi, tu te démaquilles
00:36:45et tu dégraves ta gourderie en même temps que ton corsage, non ?
00:36:47Au fond, ça se pourrait bien !
00:36:49Quand j'entre dans ma chambre, c'est comme si j'entrais en moi-même !
00:36:51Alors je réfléchis !
00:36:51À quoi ?
00:36:52Je sais pas, j'ai des tas de problèmes !
00:36:54La bouffe ?
00:36:54Oh ça ! La biscotte et la feuille de salade !
00:36:56De toute façon, ça fait standing !
00:36:57Léni ?
00:36:58Pas tellement !
00:36:59À droite comme je suis et la mode comme elle est, je raccourcis sans couper
00:37:03pour pouvoir allonger sans recoudre !
00:37:05Mais alors quoi ?
00:37:07Tout le reste !
00:37:08Le cœur ?
00:37:09Souvent, oui ! Je m'enflamme facilement !
00:37:11Et tu t'éteins aussi vite ?
00:37:12Seulement quand on me souffle !
00:37:13Et puis quoi ?
00:37:14Je sais pas, parfois j'ai peur !
00:37:17Peur de quoi ?
00:37:18Je sais pas !
00:37:19De mourir !
00:37:20Oh non ! Plutôt de vivre !
00:37:22C'est pas, je souhaite ! La vie !
00:37:24Attends, si !
00:37:25Ben alors de quoi tu peurs, Nenette ?
00:37:27Je sais pas !
00:37:28De l'avenir !
00:37:29Oh non ! Peut-être de vieillir !
00:37:31Mais c'est pareil ! Vieillir, c'est l'avenir, Nenette !
00:37:35Ah ben ça, c'est vrai !
00:37:36Oh ben je pense bien que c'est vrai !
00:37:37Vous êtes vachement sympa !
00:37:39T'emballes pas !
00:37:40Si tu savais à quel point ça peut garder la tête froide, les transistors !
00:37:44Oh non, laissez tomber !
00:37:46Chut !
00:37:47Pute-pute !
00:37:48Pute-pute-pute !
00:37:49Qu'est-ce que ?
00:37:50Chut !
00:37:50Pute-pute !
00:37:52Pute-pute !
00:37:53Pute-pute !
00:37:54Pute-pute !
00:37:55Pute-pute !
00:37:56Ça jette !
00:37:58Qu'est-ce qu'il y a ?
00:37:59Ordre 315 TZ !
00:38:01Ils m'ont téléguidé vers toi, vous !
00:38:04Mais non, surtout n'aie pas peur !
00:38:06Écoute !
00:38:07Ordre 315 TZ !
00:38:08Transmutation par CB1 d'une de cujus en CB2, ça t'éclaire ?
00:38:12Ah non ?
00:38:12Mais fais un effort, nénette ! Suppose, tu places un lingot d'or contre un lingot de plomb !
00:38:18Ordre 315 TZ !
00:38:20Le lingot de plomb devient à son tour lingot d'or !
00:38:26Qu'est-ce que t'en dis ?
00:38:27Ah, je dis, ah ben ça alors !
00:38:29Pute-pute !
00:38:30En plein dans le mot juste !
00:38:32Moi, CB1, cyborg premier, le lingot d'or, tout contre toi !
00:38:38Petit lingot de plomb !
00:38:40Tu piches CB2 ?
00:38:42Non !
00:38:42Le gros morceau de l'expérience !
00:38:50Tu vas devenir cyborg, idiote !
00:38:53Moi ?
00:38:54T'as décroché l'Oscar, nénette !
00:38:56Comment ça ?
00:38:57Ils m'ont programmé les influences nécessaires à ta transmutation !
00:39:00Ah, mais je veux pas !
00:39:01N'aucune importance !
00:39:02Je suis programmé pour te faire vouloir !
00:39:05Lâchez-moi !
00:39:05Lâchez-moi !
00:39:07Muriel Framinet, petite artiste d'entracte, petite nature lentement dévorée par les secondes,
00:39:13par les heures, par les jours, regarde-moi, je suis l'éternelle jeunesse !
00:39:19Hé, nénette, tu te rends compte ?
00:39:20Éternelle jeunesse, jeune pour toujours !
00:39:23Ha, ha, ha, ça n'aime pas être mordu, les cyborgs, hein ?
00:39:28Simulation de tous les réflexes naturels, ma biche, mais aucune souffrance, il y a un mort.
00:39:32Je peux ?
00:39:33One, two.
00:39:34J'y vais !
00:39:34Go, go, go, go, go, go, go.
00:39:37Vous disiez ?
00:39:38Un sale matin, tu te réveilleras bien, voilà ce que je disais !
00:39:41Là, baissez vos yeux, n'approchez pas !
00:39:44Jeune pour toujours, voilà ce que tu disais, allez, viens, nénette, je t'embarque !
00:39:46Des neffles ! J'ai peut-être l'air comme ça, mais faut pas croire, j'aime les manières !
00:39:49Une veine ! Ils ont tout prévu !
00:39:51Tiens, appuie-la !
00:39:52Pour quoi faire ?
00:39:53Des manières ! Appuie !
00:39:56Tes yeux sont comme deux lacs bleutés, et ta bouche à la fraîcheur d'une cerise anglaise !
00:40:03Encore ?
00:40:05Tu es ma lumière et ma clarté, tu es mon étoile du berger, tu es ma fleur, je suis ton pollen, donne-moi tes lèvres !
00:40:10Encore ?
00:40:11L'amour que je t'offre est une pièce unique, dans le musée des sentiments humains, je voudrais inventer des mots neufs pour te dire que je t'aime !
00:40:20Bah, invente !
00:40:21Je construirai ton nid à madriade dans les nectaginacées, et la nacre de ton épiderme sur un de palanquin sur lequel s'étendra la rémunissance extra-galactique de nos fascinations !
00:40:31Tu me le gires ?
00:40:32Avec bonne garantie !
00:40:34Un amour comme ça !
00:40:35Unique !
00:40:36J'ai pas fini de souffrir !
00:40:38Souffrir ? Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:40:40Oh, mais c'est vrai, toi on te mort et tu ne sens rien !
00:40:43Mais toi non plus, CB2 !
00:40:44Que tu dis ? Tiens, cesse un peu de m'aimer pour voir !
00:40:46De t'aimer ?
00:40:47Stam, pit, pit, pit, pit, pit, ordre à CB1 de souffler CB2 ! Et qu'est-ce que je deviens, moi, hein ?
00:40:51Mais tu n'as rien pigé, ma biche !
00:40:53Qu'est-ce que tu veux dire ?
00:40:54Mais qui parle d'aimer ou de ne pas aimer ?
00:40:56Comment ça ?
00:40:57Mais je ne t'aime pas, honnête !
00:40:58Quoi ?
00:40:59Non, je ne t'aime pas ! Je fais beaucoup mieux que ça ! Je fais semblant !
00:41:03Toi alors ? Tu trimballes sûrement trois tonnes de gouffaterie, mais au moins t'es franc !
00:41:06Mais c'est que comprends, honnête !
00:41:07Merci, j'ai compris !
00:41:08Mais des clous, c'est down !
00:41:10Je t'explique !
00:41:12T'es bas !
00:41:14C'est de la soie ?
00:41:15Non, du nylon !
00:41:16On dirait de la soie !
00:41:17Ça y ressemble !
00:41:18Ah, il fait semblant !
00:41:19C'est plus solide, indémaillable et moins cher !
00:41:21Tous les avantages !
00:41:21À peu près !
00:41:22Eh ben voilà !
00:41:23Voilà quoi ?
00:41:24Mais notre amour, il est comme ça !
00:41:26En nylon, indémaillable !
00:41:28Tous les avantages, exactement comme l'autre, mais en plus solide !
00:41:31Un amour synthétique, inusable à l'oleur, livré franco de port, clé en main !
00:41:35Et avec un porte-clé qui dit mieux, honnête !
00:41:37Il y en a encore là-dedans !
00:41:39Quoi donc ?
00:41:40Des mots !
00:41:41Un million de trente-trois tours repiqués sur bande magnétique en circuit fermé !
00:41:44Dis-moi que tu m'aimes !
00:41:45Je t'aime !
00:41:46Tu sais même pas qui je suis !
00:41:47Un CB2 !
00:41:48Bon passé ?
00:41:49T'en es plus !
00:41:50Et si tu me trompes ?
00:41:51Je suis branché sur haute fidélité !
00:41:52Blâque pas, si tu me trompes !
00:41:53Avec qui ?
00:41:54Nous sommes les Adam et Ève !
00:41:55De l'Éden !
00:41:56Bionique !
00:41:57Tout seul, ma biche !
00:41:58Tout seul !
00:41:59Toi et moi, tout seul !
00:42:00Pour toujours ?
00:42:01Pour toujours !
00:42:02Jusqu'à demain, mais qu'est-ce que ça peut foutre !
00:42:04Les cyborgs sont libérés de l'avenir !
00:42:06Pour eux, demain devient jamais !
00:42:08Attends !
00:42:10Mort !
00:42:12Mort, hein ?
00:42:13Oui !
00:42:14Oui !
00:42:15Ah !
00:42:16Ah !
00:42:17Ah !
00:42:18Oh !
00:42:20Ah !
00:42:21Ah !
00:42:22Stop !
00:42:23Stop !
00:42:24Allez, viens !
00:42:26Allez, viens !
00:42:41Les visiteurs ne sont admis dans l'enceinte de l'Hospitorium que revêtus d'un uniforme antibactérique.
00:42:49Eau comme oxygène !
00:42:50Groupe sanguin, eau !
00:42:51Eau comme ostrogot !
00:42:53Alors, pourquoi pute-on Gobio qu'à cinq mois ?
00:42:55Je parie qu'il n'a même pas permetté, qu'il n'a même pas sa carte de douleur de sang, le Gobio !
00:42:58Un Vichy Fraisse qui ne l'a pas sa carte !
00:43:00Tandis que moi, tiens, eau !
00:43:01Groupe sanguin, eau !
00:43:02Eau comme...
00:43:03Comme obsèque !
00:43:04La direction prie, Monsieur Léo Pincelle !
00:43:07La ferme, Totoche !
00:43:08J'offre mon sang, on me le refuse ! Pourquoi ?
00:43:10Prie, Monsieur Léo Pincelle, de bien vouloir...
00:43:12Groupe sanguin, eau de la masse salariale !
00:43:14C'est du diabète, peut-être dit que c'est du diabète !
00:43:16De bien vouloir évacuer immédiatement la salle clinique !
00:43:20Pas avant de savoir pourquoi on me cherche des poules dans les veines !
00:43:25Donneur universel !
00:43:27Médaillé volontaire du sang, vingt-quatre ponctions à mon actif,
00:43:31trois fois félicité par le ministre de la Santé publique !
00:43:34J'exige, je dis bien, j'exige des explications !
00:43:36Merci !
00:43:42Globule super-extra !
00:43:44Un plasma de derrière les fagots total viré comme un syphilo par le dernier des chloumbres !
00:43:48Il y a là-dedans quelque chose qui sent la ségrégation !
00:43:51En attendant, si le bourse se laisse glisser,
00:43:53ça sera la faute du facteur Régis de Grubio !
00:43:56Il est scientifiquement prouvé que les capitalistes ont le sens pauvre !
00:44:02Madame, j'ai un aveu à vous faire !
00:44:05Moi ?
00:44:06De femme à femme, c'est plus facile !
00:44:08Je vous écoute !
00:44:11Je suis sujette aux cauchemars !
00:44:13Si bien que l'autre nuit...
00:44:14Mais sur le moment, j'ai cru que...
00:44:15Mes cauchemars sont comme ça sur le moment, j'y crois !
00:44:18Et si Mourche meurt ?
00:44:20Monsieur Grubio Cassin a tout de suite offert son sang à sa victime !
00:44:24Ce serait bien le diable !
00:44:25Sa victime !
00:44:26T'es horrible manière de l'interroger comme il l'a fait !
00:44:28Vous aussi, du reste !
00:44:30Et le chauffeur de taxi ne s'en est pas privé non plus !
00:44:32Quoi, quoi, quoi !
00:44:33En somme, il n'y a que vous qui ne...
00:44:34Une honnête femme est toujours en état de légitime défense !
00:44:42Parlez-moi donc un peu de votre buffet Henri IV !
00:44:46Il est très grand !
00:44:52Je le froide tous les matins pendant 10 minutes !
00:44:54Oh, c'est très peu !
00:44:55Vous savez, en 15 ans, ça ne fait jamais que 38 jours !
00:44:57J'ai compté !
00:44:58Et qu'est-ce que c'est que 38 jours de vie en 15 ans ?
00:45:00Pour un aussi grand buffet !
00:45:02Il est vraiment très grand, on le voit de partout !
00:45:04Il suffit d'ouvrir une porte et toutes les portes de l'appartement donnent sur le buffet !
00:45:08La semaine dernière, sur une revue de mode, j'ai vu une double page publicitaire en couleur !
00:45:13Un énorme bateau blanc sur une énorme mer bleue !
00:45:16Offrez-vous un conte de fées !
00:45:17Toutes les plus grandes merveilles du monde !
00:45:19En une seule croisière de 38 jours !
00:45:26Je suis une femme très heureuse !
00:45:28Gaston m'appelle sa petite mouche !
00:45:30Et croyez-moi, il ne ferait pas de mal à une mouche !
00:45:32Je le cèderai à bas prix !
00:45:33Vous savez, je ne cherche pas à en faire une affaire !
00:45:35Où l'avez-vous connu ?
00:45:36Chez mon beau-père !
00:45:37Qui le tenait de son père !
00:45:38Qui le tenait d'un arrière-grand-oncle !
00:45:40Je le vends du reste avec tout son pédigré !
00:45:42Je parle de Gaston !
00:45:44Gaston ?
00:45:46Lui, c'est autre chose !
00:45:48Où l'avez-vous connu ?
00:45:51A la foire du trône, sur le Grand VIII !
00:45:54Je ne suis jamais montée sur le Grand VIII !
00:45:56Il faut t'aimer les sensations, quoi !
00:45:58Je ne supporte pas les fêtes foraines, cette promiscuité qui sent la gouffre !
00:46:02Il y a eu le train fantôme, les baraques, le cornet de frites !
00:46:07Quand vous a-t-il parlé ?
00:46:09Aux frites !
00:46:10Que vous a-t-il dit ?
00:46:11Ah ça, je n'oublierai jamais, il m'a dit !
00:46:13Ma petite mouche tête beaux yeux !
00:46:15Et qu'avez-vous répondu ?
00:46:17J'ai répondu, tu trouves !
00:46:20Comment cela s'est-il passé ?
00:46:22Quoi donc ?
00:46:23Avec Gaston, la première fois !
00:46:25Oh !
00:46:26Nous papotons, n'est-ce pas ?
00:46:28Ah oui, mais tout de même !
00:46:29Est-ce lui qui s'est permis ou vous qui lui avez permis ?
00:46:31Mais est-ce que je sais, ça s'est fait comme ça !
00:46:33Il vous l'a demandé ?
00:46:34Non !
00:46:35Non !
00:46:36Alors il s'est permis !
00:46:37Oui, mais si j'avais dit non !
00:46:38Ah, voilà !
00:46:41Vous n'avez pas dit non !
00:46:42Ben non !
00:46:43Comment fait-on pour ne pas dire non ?
00:46:47Répondez !
00:46:48Comment fait-on pour ne jamais dire oui ?
00:46:50Nous papotons, n'est-ce pas ?
00:46:51Disposer de soi !
00:46:53S'appartenir !
00:46:55Être libre !
00:46:57Sans avoir à s'évader, sans avoir à revenir !
00:47:00Disposer d'autant de fois 38 jours qu'il y en a dans une vie !
00:47:03N'avoir de comptes à rendre à personne !
00:47:06À personne, ma chère !
00:47:08Pas même à son buffet !
00:47:09Méditez cela, Nathalie Boucher,
00:47:11et vos cauchemars se transformeront en rêves étoilés !
00:47:14En somme, personne dans votre vie !
00:47:17Bien sûr que si !
00:47:19Ah bon !
00:47:20Mais faites peur !
00:47:22Comment s'appelle-t-il ?
00:47:24Berthold !
00:47:25Berthold van Evelden !
00:47:26C'est un étranger !
00:47:27C'est un flamand !
00:47:28On dit que les flamands sont grands et blonds ?
00:47:31C'est exact !
00:47:32Gaston est petit et brun, n'est-ce pas ?
00:47:34Comment avez-vous deviné ?
00:47:35J'ai remarqué que les employés des postes étaient souvent petits et bruns !
00:47:40Où l'avez-vous connu ?
00:47:41Dans les Flandres !
00:47:42Qu'exerce-t-il comme profession ?
00:47:44Il est cadre !
00:47:45Belle situation !
00:47:46Et il vous laisse libre ?
00:47:47Je me rends libre !
00:47:48Comment faites-vous ?
00:47:49Je l'enferme !
00:47:50Où ça ?
00:47:51Dans ma chambre, naturellement !
00:47:52Et il accepte ça sans rien dire ?
00:47:54Ou serait-il mieux que dans ma chambre puisque je l'aime ?
00:47:56Et il vous attend comme ça ?
00:47:58Enfermé dans votre chambre ?
00:47:59Couché toute la journée ?
00:48:01Pourquoi couché ?
00:48:02Il n'y a pas que le lit dans une chambre !
00:48:04Alors, assis ?
00:48:07Non, pendu !
00:48:09Ah, oui, je crois comprendre !
00:48:14Non, ma chère, vous ne comprenez pas, mais cela n'a vraiment aucune importance !
00:48:20C'est-il où vous êtes ?
00:48:22Qui ça ?
00:48:23Gaston !
00:48:24Non, ma chère, j'ai disposé de moi-même !
00:48:27Une fugue !
00:48:29Mais oui, c'est vrai ! C'est une fugue !
00:48:35Pauvre Gaston !
00:48:37Il a tellement confiance en moi, comment ça se soupe ! Il me consomme les yeux fermés !
00:48:41J'espère qu'il croira que je l'ai trompé !
00:48:43J'espère qu'il croira que je l'ai trompé !
00:48:44Nous y voilà ! Une apparence d'adultère strictement fonctionnelle !
00:48:49Il faut bien se débrouiller !
00:48:51Je la resquie !
00:48:53Et vous croyez vraiment pouvoir vous offrir pareil luxe sans toucher à votre capital ?
00:48:57Mais il faut savoir mériter les reproches, ma chère !
00:49:01Il faut payer content ou rien !
00:49:03Payer ?
00:49:04Il n'y a pas de putain vertueuse !
00:49:07Ce serait vraiment trop de bonheur pour une seule et même honnête femme !
00:49:10Lorsque vous étiez évanouie l'autre soir, la gorge à la belle étoile !
00:49:16Quoi ? La gorge à la belle étoile ?
00:49:17Presque, ma chère, presque !
00:49:19J'étais évanouie, je me souviens très bien !
00:49:20C'est ce que je dis, la tête sur les genoux de Gobio Cassin !
00:49:23Ah mais je ne savais pas !
00:49:24Vous étiez évanouie !
00:49:26Si vous aviez pu voir son trouble !
00:49:29Le trouble de qui ?
00:49:31Mais de Gobio Cassin, ma chère !
00:49:33Ah oui ?
00:49:34Oui !
00:49:35Ça, il valut la peine de n'être pas évanouie !
00:49:39Pourquoi me dites-vous tout ça ?
00:49:41Pour vous être agréable !
00:49:43C'est un genre de service qu'on se rend entre femmes !
00:49:46Pour qui me prenez-vous ?
00:49:48Pour qui vous êtes ?
00:49:51C'est raté, n'est-ce pas ?
00:49:57Il faudra vous plaindre en haut lieu ?
00:49:59Exiger qu'on relâche votre cran de sûreté ?
00:50:01Qu'on mette un silencieux à votre vertu ?
00:50:04Tenez, à cette distance, penchez sur vous comme je le suis, j'entends le crépitement de son système électronique !
00:50:10Et que voulez-vous dire ?
00:50:13Vous le savez bien ?
00:50:15Cyborg !
00:50:17C'est insensé, c'est phénoménal !
00:50:21Vous, qui ne savez même pas dire oui !
00:50:24Oui, la tête bloquée vers les galaxies comme un radar !
00:50:28Mais qui croyez-vous donner le change ?
00:50:30Avec vos rouages glacés !
00:50:32Mais si je n'avais plus croire un seul instant que vous étiez une femme !
00:50:35Mais j'aurais crié au secours !
00:50:37Pour tout le sexe femelle !
00:50:45Monsieur Bourges, s'il vous plaît, cessez de me suivre comme une ombre !
00:50:50Pas avant que j'ai pu...
00:50:51Affaire réglée, Monsieur Bourges ! Affaire réglée !
00:50:53Vous exprimez...
00:50:54Je vous répète...
00:50:55Toute ma gratitude...
00:50:56Que nous sommes quittes !
00:50:57Mais ce serait trop facile, Ralph !
00:50:58Vous permettez au moins que je vous appelle Ralph ?
00:51:00Non, Monsieur Bourges, non !
00:51:01Oh, vous n'échapperez pas à ma reconnaissance !
00:51:03Oh, c'est bon, Monsieur Bourges, finissons-en !
00:51:05Je vous accorde le temps d'une cigarette !
00:51:08Celle du condamné à vivre !
00:51:10Je vous dois tout, Ralph !
00:51:12Je parle de l'interrogatoire, l'escargot Bourges que vous avez mis à dégorger l'autre jour !
00:51:16Disons que j'ai l'habitude, à mes moments perdus, de...
00:51:18De bricoler !
00:51:19De bricoler ! Voilà, Monsieur Bourges, je croyais pouvoir vous bricoler !
00:51:21Votre pitoyable faiblesse, spécifiquement humaine, pouvait devenir...
00:51:25Bricoler par vous ?
00:51:26Bricoler par moi !
00:51:27La subtile faiblesse artificielle du cyborg !
00:51:31D'une créature d'exception, Monsieur Bourges !
00:51:34Je suis profondément désolé de vous avoir déçu !
00:51:37Moi ? Mais je m'en moque, Monsieur Bourges !
00:51:39Le seul perdant, c'est vous !
00:51:41Mais réfléchissez, Ralph !
00:51:42Grâce à vous, je suis le seul ici dont la condition d'homme ne puisse être contestée !
00:51:46Je suis devenu, grâce à vous, un homme incontestable !
00:51:50Et comme au royaume du cyborg, les hommes sont rois,
00:51:53je suis, pour l'instant du moins, le seul héritier légitime de la couronne !
00:51:58Voilà ce que vous avez fait de moi, Ralph !
00:52:01L'homme roi !
00:52:03Ralph, où allez-vous ?
00:52:07J'ai terminé ma cigarette !
00:52:09Faites-moi le plaisir d'en fumer une autre !
00:52:11Bien volontiers, mais ailleurs !
00:52:13Où vous voudrez, Ralph ? Je vous suis !
00:52:15Monsieur Bourges, en contribuant à vous remettre sur vos pieds d'homme,
00:52:18je n'ai fait qu'obéir à ce même instinct d'ordre
00:52:20qui me pousse à remettre un dossier dans un classeur après l'en avoir pris !
00:52:23Mais d'homme à homme, nous n'avons plus rien à nous dire !
00:52:26Mais vous anticipez, Ralph !
00:52:28Pardon ?
00:52:29De nous deux, vous oubliez qu'il n'y en a qu'un seul de ma loguée !
00:52:31Ah, ah, ah !
00:52:33Je vois qu'il va falloir nous accorder sur le choix du morceau !
00:52:38J'avoue qu'aujourd'hui, le genre allegro, molto vivace, aurait ma préférence,
00:52:43mais comme vous êtes arrivés les premiers...
00:52:45Je vous demande pardon, mais de quoi parlez-vous ?
00:52:47Mais de ce dont on parle généralement dans une musicothèque !
00:52:50Musicorium, s'il vous plaît !
00:52:53Merci !
00:52:55Toujours cette espionne au-dessus de nos têtes !
00:52:59Complètement rétabli, monsieur Bourges !
00:53:02Rétabli dans ma souveraineté, chère madame !
00:53:05À propos Ralph !
00:53:07Vous permettez au moins que je vous appelle Ralph !
00:53:09Il permet, il permet !
00:53:11En quoi puis-je vous être utile, chère madame ?
00:53:13C'est précisément la question que je voulais vous poser !
00:53:19Réfléchir, c'est comprendre, et comprendre, c'est la fin de tout la preuve !
00:53:23J'ai compris, total, il n'y a plus d'hommes !
00:53:25Alors, inutile de chercher davantage le fin mot du toutime !
00:53:28Vous l'avez devant vous !
00:53:30Le cyborg a bien l'honneur !
00:53:33Vous ne me croyez pas !
00:53:35C'est ce qu'ils veulent que le cyborg dise !
00:53:37Je suis le cyborg !
00:53:39Et qu'on ne le croit pas !
00:53:41Vis-lars les bonzes !
00:53:43Seulement voilà, tout à l'heure j'ai coincé le schloump entre quatre cieux et deux portes !
00:53:48Alors, schloump, qu'est-ce que tu reproches à mes globules ?
00:53:53Oh, ce silence !
00:53:55La vérité toute nue sortant d'un silence de schloump !
00:53:59On a beau s'y attendre, ça flanque un coup !
00:54:02Bon, parlons d'autre chose !
00:54:05Une supposition !
00:54:07Qu'il rectifie mon recyclage !
00:54:09Un petit coup de pouce à la carburation et hop !
00:54:12Je me retrouve à l'Elysée !
00:54:15Avec dans le cerveau moteur les souvenirs préfabriqués d'un tuyur à gage !
00:54:23Qui ferait de la nostalgie !
00:54:28Bon, si on parlait d'autre chose !
00:54:35Mégalomane qui l'eût cru !
00:54:38Avou !
00:54:43V libre !
00:54:47Avou !
00:54:48Sous-titrage Société Radio-Canada
00:55:18Sous-titrage Société Radio-Canada
00:55:48Êtes-vous déjà monté sur le Grand VIII ?
00:55:51Oui.
00:55:51Quand cela ?
00:55:52Tout enfant.
00:55:52Vous avez aimé ?
00:55:53J'ai vomi.
00:55:54Ah.
00:55:55Et croyez-vous que si vous y remontiez maintenant...
00:55:57Bon, ça m'étonnerait beaucoup, j'ai un planning très chargé.
00:55:59En admettant qu'un bon cours des circonstances...
00:56:03Nous nous rencontrons par hasard à la foire du trône et vous me proposez un tour sur le Grand VIII.
00:56:09Vous acceptez ?
00:56:10Peut-on toujours dire non ?
00:56:12Vous me paraissez avoir une vue de l'esprit très précise.
00:56:15Comme si nous y étions, Ralph.
00:56:21Nous sommes assis l'un près de l'autre.
00:56:24Nous attendons notre arrivée au sommet le plus haut.
00:56:27Je prépare mon angoisse pour la grande descente.
00:56:29Nous voilà portés vers l'abîme.
00:56:31Alors je crie.
00:56:33Je crie.
00:56:34Je crie.
00:56:35Je crie.
00:56:35Alors vous ?
00:56:39Je vomis.
00:56:41Nous avons reçu ma descente.
00:56:42Nous voilà partis vers l'abîme.
00:56:44Vous criez, vous criez, vous criez.
00:56:47Et vous criez de plus en plus fort.
00:56:49Pour mieux vous sortir serré par mon bras d'homme.
00:56:52Mon bras d'homme incontestable.
00:56:54Ensuite...
00:56:55Tout le reste.
00:56:56C'est-à-dire ?
00:56:57La fête qui continue.
00:56:59Le train fantôme.
00:56:59Les barraques.
00:57:00Le cornet de frites.
00:57:01Le cornet de frites.
00:57:02J'adore les frites.
00:57:04Un cornet.
00:57:04Un gras.
00:57:06Quatre frites pour deux.
00:57:10T'as de beaux yeux.
00:57:11Tout roux.
00:57:12En quel état vous voilà, ma chère ?
00:57:15Une honnête femme est toujours en état de légitime défense.
00:57:19Jean, entrez-moi donc encore un tour sur le grand vide.
00:57:21Il est mûr.
00:57:23Il va bientôt tomber.
00:57:24Pardon ?
00:57:25Le masque du cyborg.
00:57:26Je dis qu'il est mûr et qu'il va bientôt tomber.
00:57:29Ralph, vous permettez que je vous appelle Ralph ?
00:57:31Je vous prie de m'excuser, mais je faut...
00:57:33Ralph.
00:57:34Madame.
00:57:34Ben, il convient tout de même que nous en parlions.
00:57:37Mais précisez, madame.
00:57:39Oh, Ralph, vous savez bien.
00:57:41Non, excusez-moi.
00:57:42Mais ne n'y est pas, Ralph.
00:57:43Je vous ai vu.
00:57:45Il avait beau faire nuit, j'avais beau être évanouie.
00:57:47La tête sur vos genoux.
00:57:49L'œil du subconscient reste toujours ouvert.
00:57:52Mais, madame.
00:57:53Je ne vous reproche rien, Ralph.
00:57:55Je m'appartiens.
00:57:56Je suis libre.
00:57:56Quand je m'offre un luxe, je peux me permettre d'entamer mon capital.
00:58:01Et je sais mériter les reproches.
00:58:03Oh, ah, ah, ah, ah, ah, ah.
00:58:06Ah, ah, ah, ah, ah.
00:58:06Assez.
00:58:07Ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah.
00:58:08J'avoue que le sens de cette démonstration m'échappe.
00:58:10Que cherchent-ils à prouver, ces deux-là ?
00:58:12Tout le monde peut en faire autant.
00:58:14Pauvre petite madame.
00:58:16Elle dormait à poing fermé.
00:58:19Elle ne s'est réveillée que...
00:58:23Dormez-vous toujours aussi profondément, chère petite madame ?
00:58:25Que voulez-vous dire, monsieur Bourges ?
00:58:27Oh, est-ce que je fais semblant d'avoir oublié, moi ?
00:58:29Mais non ! Mais non !
00:58:30C'est une méprise, c'est une erreur.
00:58:32Je suis sujette au cauchemar.
00:58:34Heureux de pouvoir vous rassurer, chère petite madame.
00:58:36Ce n'était pas un cauchemar.
00:58:37Vous ne le croyez pas ? Dites, vous ne le croyez pas.
00:58:40Vous savez bien qu'il ment, c'est son habitude.
00:58:42Vous le savez bien.
00:58:42Mais de quoi vous plaignez-vous ?
00:58:44Ce qui est fait n'est plus à le faire.
00:58:46Ralph, veuillez intervenir, je vous prie.
00:58:48Encore faudrait-il que son ordinateur soit programmé pour.
00:58:51Monsieur Bourges, vous avez bénéficié jusqu'alors,
00:58:55de ma part, d'une patience exceptionnelle.
00:58:57Merci, Ralph.
00:58:58Vous venez cependant d'en franchir les limites.
00:59:00Pardonnez-moi, mais vous ayez entendu qualifier le cyborg
00:59:03de créature d'exception.
00:59:05J'ai voulu vous honorer en...
00:59:06Cela dit, si j'ai commis une erreur,
00:59:08je suis prêt à la réparer.
00:59:10Je pourrais peut-être essayer de vous bricoler.
00:59:12Oh !
00:59:13Ralph !
00:59:14Ralph !
00:59:16Aucune maîtrise de vous-même.
00:59:28Tout bien considéré, je n'aimerais pas vous rencontrer seule au tournant d'un grand huit.
00:59:33Caroline, puis-je vous offrir encore un cornet de frites ?
00:59:36Nathalie, je suis à votre disposition, Nathalie.
00:59:41Répondez, ma chère !
00:59:43Dites quelque chose, je ne sais pas, moi.
00:59:45Dites-lui que ça m'attire pas...
00:59:46Car les bouches qui piquent, elles crèvent !
00:59:49À votre disposition, Nathalie !
00:59:51Excusez-moi, Ralph, pardonnez-moi, comprenez-moi, mais je tiens à donner à cet événement
00:59:57une valeur strictement humaine.
01:00:01Vous avez raison, petite madame.
01:00:03Pas de sentiments dans les aventures sentimentales.
01:00:06Dites-moi la vérité, Ralph.
01:00:07Êtes-vous un homme ?
01:00:10Je suis prêt à témoigner qu'il m'a donné son sang.
01:00:13Vous voyez, Ralph, je fais ce que je peux.
01:00:14Serait-il incongru de penser que le cyborg puisse être également un donneur de sang ?
01:00:18Caroline, Caroline !
01:00:19Stupide, n'est-ce pas ? Stupide.
01:00:21Commencez-vous, Ralph.
01:00:23Je sais faire l'amour.
01:00:24Ah, très bon pour vous, ça, Ralph.
01:00:26Encore deux ou trois faiblesses de ce genre, et je vous prends à ma droite.
01:00:30Ai-je des faiblesses ?
01:00:31C'est ça, Ralph, posez-vous la question.
01:00:34Aimer vivre est-ce une faiblesse ?
01:00:36Vous aimez vivre ?
01:00:37Je ne fais qu'est-ce que j'aime.
01:00:39Excellent, ça, excellent.
01:00:40Est-ce une faiblesse ?
01:00:41Sans aucun doute.
01:00:43Et dans la vie, qu'aimez-vous particulièrement ?
01:00:45Gagnez.
01:00:46Donc vous misez ?
01:00:46Je mise.
01:00:47Donc vous risquez ?
01:00:47Jamais.
01:00:48Mais pour gagner, Ralph.
01:00:49Je gagne toujours.
01:00:50Que faites-vous du hasard ?
01:00:53Le coup de pouce ?
01:00:55Vous trichez.
01:00:56Je m'arrange.
01:00:58Toujours quitte envers vous-même.
01:01:00Envers les autres aussi.
01:01:01Mais si vous trichez, Ralph, vous n'êtes pas quitte envers les autres.
01:01:03Ceux qui perdent méritent de perdre.
01:01:04Qui sont-ils ?
01:01:05Des vaincus d'avance.
01:01:06Qui vous ont fait confiance ?
01:01:07Est-ce que je fais confiance, moi ?
01:01:08Même pas à vos amis ?
01:01:09Ah, l'amitié.
01:01:10Pas d'amis, Ralph ?
01:01:11Non, mais de l'argent.
01:01:13Ça compte ?
01:01:13Pour les autres, oui.
01:01:15Et pour vous ?
01:01:16Non, non, non.
01:01:17Non, c'est ce qu'on ne possède pas qui compte.
01:01:18Alors qu'est-ce qui compte pour vous ?
01:01:21Gagner ?
01:01:21Gagner quoi ?
01:01:23Je ne sais pas.
01:01:28Savez-vous au moins ce que vous ne voulez pas perdre ?
01:01:31Oui, oui, oui.
01:01:32Quoi ?
01:01:33Qu'est-ce qu'on peut perdre ?
01:01:35La vie ?
01:01:37La vie, la vie, besoin de la vie, besoin de la vie.
01:01:39Pourquoi ?
01:01:39Gagner.
01:01:40Gagner quoi ?
01:01:42Je ne sais pas.
01:01:45Mais la vie, Ralph, un jour, vous la perdrez.
01:01:50Peut-être.
01:01:52Sûrement, sûrement, Ralph.
01:01:54Et ce jour-là, que reste-t-il de tout ce que vous aurez gagné ?
01:01:56Rien.
01:01:57Il ne restera rien.
01:01:59Vous n'aurez rien gagné, jamais.
01:02:01Que des batailles perdues, que des défaites, Ralph.
01:02:04Un perdant, voilà ce que vous aurez été.
01:02:06Un pauvre perdant.
01:02:08Un mauvais tricheur qui n'ayant jamais rien gagné n'aura même rien à perdre.
01:02:12Et qui s'en ira comme il est venu.
01:02:15Sans même avoir gagné sa mort.
01:02:17Et dire que j'aurais pu lui répondre oui.
01:02:21Madame, j'ai trop le respect des valeurs picturales
01:02:24pour oser rentrer en concurrence avec un tableau flamand.
01:02:30Faites valoir votre infaillible incendome, Jean-Bouche.
01:02:33Racontez-lui la forme de mes épaules,
01:02:36l'odeur de mes cheveux, le poids de mes hanches, ma chaleur.
01:02:40Racontez-lui que rien ne se refuse en moi,
01:02:42ni mes yeux, ni ma bouche,
01:02:44ni le moindre frémissement du moindre creux de mon corps.
01:02:46Silence !
01:02:47Qu'est-ce que c'est que cette mécanique
01:02:48avec laquelle on ne peut pas jouer au grand huile
01:02:50sans déclencher tout un système d'alerte ?
01:02:51Je ne l'ai jamais été plus !
01:02:56Plus !
01:02:58Qu'attendez-vous pour me défendre ?
01:03:02D'être homologué, ma chère !
01:03:04Vous avez raison, monsieur Bourche.
01:03:08Moi aussi, j'aime le silence.
01:03:13Je suis moi-même silencieuse.
01:03:16Au point que l'on peut croire parfois que je dors,
01:03:18n'est-ce pas, monsieur Bourche ?
01:03:20Appelez-moi Jean, petite madame.
01:03:21Oh, un naufrage, un naufrage !
01:03:24Mais qu'aurais-je fait dans ce naufrage ?
01:03:27Sans cette planche de salut !
01:03:29Oh, Jean, Jean !
01:03:31Les femmes, d'abord !
01:03:33Prenez garde, chère madame, votre épave prend l'eau.
01:03:36Je vous interdis d'insulter un homme qui a failli mourir.
01:03:39Il n'est pas mort !
01:03:40Oh, Dieu soit loué !
01:03:42La chance a voulu qu'on s'empressera.
01:03:43Voilà, justement, on s'est empressé.
01:03:46De telle sorte que personne ne saura jamais
01:03:47ce qui serait arrivé à monsieur Bourche
01:03:49si on l'avait attendu.
01:03:50Tenez bon, Nathalie, tenez bon.
01:03:51La terre n'est pas loin.
01:03:52Ce soir, nous coucherons dans mon lit.
01:03:54Que serait-il arrivé si l'on avait attendu ?
01:03:56Mais je serais mort.
01:04:00Enveillez-moi !
01:04:01Ménagère par le haut, vampire par le bas,
01:04:04le cyborg veut du sang, de la vaisselle et du sang,
01:04:08deux fois le même sang !
01:04:09Ralph, si vous avez besoin d'une âme de rasoir,
01:04:11de bonne qualité...
01:04:11Les gants d'être frites imaginaires
01:04:13ne donnent que des grossesses nerveuses.
01:04:15Dire qu'il faut choisir d'être homme
01:04:16au risque de vous ressembler.
01:04:18Il vous demande de choisir.
01:04:20Vous êtes choisi, emballé dans votre pont.
01:04:22Je vous assure, chère madame...
01:04:23Cachetez, salise ou contre le vicieux !
01:04:25Vous faites un petit bruit tout à fait anormal.
01:04:27Je ne le demande qu'à l'homme.
01:04:28Vous demandez la lune.
01:04:30Vous venez d'avoir une idée prodigieuse.
01:04:31Capable de rester pendu par amour.
01:04:34Je veux sortir d'ici.
01:04:3524 avril à 16h32.
01:04:37Que chacun de nous se fasse une petite lucarne.
01:04:39Comme stipulé dans le contrat.
01:04:41Au sommet du preuve.
01:04:42Libre de disposer de moi-même.
01:04:43De quel droit nous enferme-t-on ?
01:04:45Pour que la spécificité de l'homme...
01:04:47Libre de mériter de reprendre.
01:04:49Si bien de coller son oeil.
01:04:53Oh, rousse-toi !
01:04:55Que as-tu !
01:04:57Que as-tu !
01:04:58Que as-tu !
01:05:00Que as-tu !
01:05:02Que as-tu !
01:05:03Que as-tu !
01:05:04Que as-tu !
01:05:05Que as-tu !
01:05:06Que as-tu !
01:05:07Que as-tu !
01:05:08Que as-tu !
01:05:10Que as-tu ?
01:05:11Que as-tu !
01:05:12Que as-tu !
01:05:14Sous-titrage Société Radio-Canada
01:05:44Vous, dans une heure...
01:05:47Tandis que moi...
01:05:56Les cyborgs, ils les mettent dans un coffre-fort. Question de brevet.
01:06:00J'aurais l'impression d'être au volant de ma trottinette.
01:06:02Tous cinq que des plateaux, cinquième gauche avec Germaine.
01:06:05En réalité, je serai dans un coffre-fort.
01:06:08Chiffre secret, double tour, souquet.
01:06:10Tandis que vous, dans une heure...
01:06:12M. Pincelle, faites-nous grâce du processus accéléré de votre imagination.
01:06:17Dites tout de suite que je suis trop d'erge pour figurer dans le synthétique.
01:06:20Je propose...
01:06:21Proposition rejetée.
01:06:22Laissez-la donc parler.
01:06:23Que proposez-vous ?
01:06:24Puisque dans une heure, nous nous séparons pour ne plus jamais nous revoir...
01:06:27L'intérêt petit.
01:06:28Mais les fossés sont larges. Peut-être pourrions-nous dès à présent ne plus parler.
01:06:31Ne plus parler, n'est-ce pas ? Ça vous arrangerait ?
01:06:33De toute manière, maintenant, je ne vois pas...
01:06:35Il ne nous reste plus qu'une heure pour savoir.
01:06:37Une heure ? Quand pendant des semaines, nous avons...
01:06:39J'exige que nous cherchions jusqu'à la dernière seconde.
01:06:41Mais je rêve !
01:06:43Et puisque je vous dis que c'est moi...
01:06:47Lennette, Tilt, le premier qui dit que t'es un monstre,
01:06:50je lui visse le nez entre les homoplates pour y apprendre à être normal.
01:06:53On s'aime, nous, l'amour. C'est pas clair, ça ?
01:06:57Les petits oiseaux, cuit-cuit, cuit-cuit !
01:06:59Ce ne sont pas vos raisonnements de staphylococque qui pourront changer quoi que ce soit.
01:07:03C'est pas de leur faute, Bibi.
01:07:04Pas de leur faute, mais regarde-les.
01:07:06Ils acceptent. Ils acceptent tout. Ils ont toujours tout accepté.
01:07:10Jamais d'être cyborg.
01:07:12Tilt, papa, Tilt. Des millions de fois, vous l'avez été.
01:07:14Téléguidé, remonté, conditionné, démonté.
01:07:17Au trop, au galop !
01:07:19Avec toujours le même tranquillisant.
01:07:20Le seul qu'on trouve en vente libre, c'est pas moi, c'est l'autre.
01:07:23Moi, je te le dis, papa.
01:07:24Il faut être un drôle de cyborg pour avoir un dans l'œil de son voisin.
01:07:28Il n'empêche que le cyborg existe.
01:07:31Possible ! Mais je lui dis, merde-moi !
01:07:33Vas-y, jeûneau, ça me portera bonheur.
01:07:36Écoute, mon petit, tu permets que je t'appelle mon petit ?
01:07:39Si tu veux, mon grand.
01:07:41Que le cyborg soit parmi nous, c'est pas très important.
01:07:44Bravo, mon grand, tu deviens adulte !
01:07:46Ce qui importe, c'est de savoir qui il est.
01:07:48Pour quoi faire ?
01:07:49Pour savoir qui nous sommes.
01:07:50Ha ! Perdre son temps à démasquer des mécaniques.
01:07:54Oui, s'y retrouver, mon petit.
01:07:56Remettre les dossiers dans un classeur, n'est-ce pas, Ralph ?
01:07:59Gobio Cassin, s'il vous plaît.
01:08:02Une supposition.
01:08:05On ne peut pas s'y retrouver.
01:08:08En ce cas, il faudrait attendre que les cyborgs réinventent les hommes.
01:08:14Tout de même !
01:08:16Tout de même !
01:08:18Un être humain, tout de même !
01:08:21Ça doit tout de même pouvoir se reconnaître.
01:08:23Une marque ?
01:08:25Un signe ?
01:08:27Une raison de vivre, entre-têtres.
01:08:31Je m'aventure encore au-dessus de mon niveau.
01:08:33Ça fait rien, ma biche, ça fait rien.
01:08:35Je crois qu'en fermant les yeux, comme ça, t'as tapé en plein dans le mille.
01:08:39Vous avez entendu ?
01:08:41Une raison de vivre.
01:08:42Voilà le signe.
01:08:43Qui dit le contraire ? Personne a jugé.
01:08:45Chloump !
01:08:47Il est pas beau, mon Chloump !
01:08:49Mon chien de garde, mon radar et ses bons gros yeux pleins de franchise.
01:08:53La vérité toute nue sortant d'un cul de bourrique.
01:08:55Allez, tu peux y aller, Chloump.
01:08:57J'aurais déjà dit que c'était moi.
01:08:59Qui est-ce ?
01:09:01Je ne partirai pas d'ici sans le savoir.
01:09:03Vous parlerez.
01:09:04Du sèche, vous crevez les yeux comme on fait aux sereins pour les faire chanter.
01:09:07Vous parlerez.
01:09:08Disons-le clairement.
01:09:09À 12 000 mètres sous terre, il ne peut y avoir que des crimes parfaits.
01:09:12Oh non, le crime ne paie pas.
01:09:13Ce qui me plaît chez toi, ma biche, ce sont tes formules à l'emporte-pièce.
01:09:16Ton passage à la maternelle t'a vachement profité, ma toutoune.
01:09:19Alors, tu embrayes ?
01:09:21Il a toujours été clair dans l'esprit de la direction.
01:09:23Tu commences à nous l'épaler avec ta direction.
01:09:25Monsieur, s'il vous plaît.
01:09:26Bibi et moi, on est un cas.
01:09:28Les amours du siècle, vous comprenez ?
01:09:29Oui.
01:09:30Alors, il faut qu'on sache.
01:09:31Dites-vous seulement que c'est ni lui ni moi.
01:09:33Il a toujours été clair dans l'esprit de la direction
01:09:35que vous ayant associé à l'exercice de cette expérience,
01:09:38elle en ferait connaître le résultat.
01:09:40La présence avouée d'un cyborg au sein d'une communauté spécifiquement humaine
01:09:45s'est heureusement avérée totalement impossible.
01:09:49Qu'entendez-vous par impossible ?
01:09:51Non, mais dites tout de suite que le cyborg n'existe pas.
01:09:55Le cyborg n'existe pas.
01:09:58Le cyborg n'existe pas ?
01:10:00Non, madame, il n'existe pas.
01:10:03Répétez cela, je vous prie.
01:10:05Le cyborg n'existe pas.
01:10:08Et vous venez nous dire cela en face ?
01:10:10Un jure grave au profil de ces dames.
01:10:13Mais voyons, enfin, ce n'est pas, comment dirais-je, raisonnable.
01:10:19Enfin, je veux dire, on n'annonce pas comme ça des choses pareilles.
01:10:23Et comment doit-on les annoncer, madame ?
01:10:26Ainsi, l'autre jour, lors de notre arrivée, quand vous nous avez déclaré…
01:10:30Je laisse à la direction l'entière responsabilité de tout ce que je vous ai déclaré.
01:10:35J'ose croire que vous mesurez l'étendue de cette ignominie.
01:10:38L'outrage à un chauffeur de taxi, hors de l'exercice de ses fonctions, ça va chercher dans les douze douzaines de coups de puits au cul.
01:10:43Service moraux et séquestration ?
01:10:45Réol de la personnalité !
01:10:47Aggravé l'abus de confiance !
01:10:48Je crois, mon ami, que nous allons vous bricoler.
01:10:51Mais qu'est-ce qui nous prouve qu'il n'y a pas de cyborg ?
01:10:55Il semble que vous manquiez singulièrement de confiance en vous.
01:10:59Que voulez-vous dire ?
01:11:01Étant donné la manière méthodique, implacable, clinique, voire même farouche,
01:11:07avec laquelle les uns et les autres vous avez mené vos investigations,
01:11:11le cyborg eût été démasqué depuis longtemps, s'il avait existé.
01:11:16À quoi l'aurions-nous reconnu ?
01:11:18C'est un des pouvoirs viscéraux de l'homme que de toujours, en fin de compte, déceler le bien du mal, le vrai du faux,
01:11:24comme il reconnaît le chaud du froid et le blanc du noir.
01:11:29Vous voulez donc nous faire croire que cette expérience était par avance vouée à l'échec ?
01:11:35Remettre en question la chose établie cent fois prouvée,
01:11:38trouver la faille de l'absolu,
01:11:40être celui qui renversera l'évidence, fort tentant, monsieur, pour notre boulimique orgueil,
01:11:46trop sans doute, puisqu'au bout de l'aventure, il y a l'échec.
01:11:50La direction le reconnaît avec sagesse et en tire les conséquences.
01:11:55Il n'y aura jamais de cyborg au royaume de l'homme.
01:11:59La direction prit ses aimables hôtes de gagner l'air d'envol le plus rapidement possible,
01:12:03l'ascenseur étant conditionné pour quitter l'additum 12 000 dans 25 secondes.
01:12:09Vingt-deux secondes.
01:12:11Dix-neuf secondes.
01:12:13Dix-neuf secondes.
01:12:21L'ascenseur, je vais encore avoir validé...
01:12:23Ne t'en fais pas, nénètre, avec moi...
01:12:24Sept secondes !
01:12:25Si t'avais du chloum toute ta vie !
01:12:27Amour, tambour, petit fou, troubadour, je t'en doux !
01:12:31Merci !
01:12:33Alors, tu comprends, Toto, le Vichy Fraisse, c'est pas pour la teneur en alcool.
01:12:49C'est pour le cérémonial.
01:12:50T'arrives aux angles, tu trouves cinq ou six copains qui viennent de finir leur journée.
01:12:53Premier geste, tu tends la main. Hop !
01:12:55Cinq ou six pommes te serrent les cinq doigts comme si t'en avais deux douzaines.
01:12:58À propos, il faudra que je vous présente à Gaston, c'est un être exceptionnel, d'une intelligence.
01:13:04À propos, chère madame, si mes talents de comptable peuvent vous être de quelque utilité...
01:13:09Je me permettrais d'en user, cher monsieur.
01:13:11Le Vichy Fraisse, c'est pas fait pour être bu, c'est de la saloperie.
01:13:14Ce qui compte, c'est que d'un seul coup, tu le sens monter à la température d'un homme.
01:13:18À propos, chère madame, si vous avez chez vous un buffet Henri IV, en effet, chère madame...
01:13:23Mais je tiens à le garder, vous pensez, un buffet de cette importance.
01:13:28Le Vichy Fraisse, le Vichy Fraisse, tu comprends, tu peux plus t'en passer, ça devient ta drogue quotidienne.
01:13:33À propos, chère madame, vous ai-je dit que j'adorais les frites.
01:13:36À propos.
01:13:38Venez donc en croquer quelques-unes chez moi.
01:13:40J'en profiterai pour vous montrer un curieux portrait flamand, nous sommes toutes assez laid, dont j'hésite à me débarrasser.
01:13:48À propos, si tu veux y aller en taxi, tiens, voilà ma carte, je te ferai passer par les Batignolles.
01:13:52Allo, observateur TL 68 à Delta 32.
01:14:09Opération Muscade.
01:14:13Terminé.
01:14:15Expérience réussie à 100%.
01:14:18Ciborgues.
01:14:21Totalement assimilés.
01:14:24Pouvons commencer fabrication en série dès demain.
01:14:35Merci.
01:14:37Ciborgues.
01:14:43...
01:14:48...
01:15:25...
01:15:55...
01:15:57...
01:15:59...
01:16:01...
01:16:03...
01:16:07...
01:16:09...
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