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00:00Bienvenue au Cœur du crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie Nationale ?
00:19Je m'appelle Yann Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls, les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Pour Greg McNeil, il s'agit de choisir entre deux solutions.
01:07Ou plaquer Clarissa, rompre avec elle complètement et définitivement, et Greg est un expert en la matière,
01:14ou bien tuer Harry Melton.
01:17Ainsi, Clarissa sera libre de l'épouser et elle aura tout l'argent d'Harry Melton.
01:23C'est aussi simple que ça.
01:28Greg McNeil boit une gorgée d'alcool et embrasse du regard le bar mal éclairé.
01:34C'est ici même, dans ce bar, qu'a commencé, trois mois plus tôt, son idylle avec Clarissa.
01:42Assise devant un porte-au-flip, la jeune femme le regardait avec insistance.
01:45Greg avait bien remarqué son manège.
01:49D'ailleurs, il avait l'habitude d'attirer l'attention des dames.
01:54Il suffit, pour comprendre pourquoi, de jeter un coup d'œil sur sa personne.
01:58Avec ses cheveux bruns et bouclés, ses grands yeux gris, son nez régulier et ses dents bien plantées d'une blancheur éclatante,
02:07Greg possède une beauté aristocratique qui éveille ordinairement chez les hommes une antipathie instinctive
02:14et chez les femmes une méfiance, mêlée d'espoir.
02:19Oui, c'était il y a trois mois.
02:26Ce jour-là, Greg avait attendu un moment, en homme avisé, l'excès d'empressement et le propre de l'amateur.
02:34Puis, il avait fait signe à Barnell, barman, qui avait accouru aussitôt.
02:41Le contraste entre les deux hommes est frappant.
02:44« Autant Greg est bel homme, autant l'autre est d'une extrême laideur. »
02:52« Je vous sers un autre verre, M. McNeill ? »
02:55« Non, tout à l'heure, Barnet. Dites-moi plutôt, qui est-ce ? »
02:59« Je veux dire, cette fille là-bas, au bout du bar, qui me dévisage. »
03:04« La pépée blonde aux boucles d'oreilles avec la broche en diamant et qui sent le fric à plein nez. »
03:10« Elle-même, oui. »
03:12« Ben, j'en sais rien, M. McNeill. Je n'ai jamais vu de ma vie. Elle est pas mal, d'ailleurs. »
03:20« Pas mal du tout, en effet, Barnet. Qu'est-ce qu'elle boit ? »
03:24« Elle en est à son troisième porte-au-flip, M. McNeill. J'ai l'impression qu'elle a un peu de vent dans les oiles. »
03:32« Barnet, servez-moi un autre bourbon et portez un autre porte-au-flip à cette dame avec mes compliments. »
03:42« Ça, c'est du style, M. McNeill. Aucun de ces petits genots d'aujourd'hui vous arrive à l'achever, non aucun. »
03:49« Polko, vous êtes un monsieur. »
03:54McNeill prend la remarque comme elle lui est faite.
03:58C'est une constatation et non une flatterie.
04:00D'ailleurs, quand on excelle depuis plus de vingt ans dans un art, on n'est plus guère sensible à la flatterie.
04:07Ce qui n'empêche pas d'être lucide.
04:11Greg n'a que trente-neuf ans, mais c'est un réaliste.
04:15Il s'est bien aperçu que son menton commence à s'affaisser, qu'il prend un peu de brioche
04:19et qu'il laisse chaque matin sur sa brosse une quantité alarmante de cheveux.
04:24Quoi qu'il en soit, c'est ainsi qu'il fait la connaissance de Clarissa.
04:29Après lui avoir refaire une série de porto-flip, Greg apprend qu'elle est marguée à un certain Harry Melton,
04:37lequel a le double de son âge, mais se trouve être l'heureux possesseur d'une immense fortune.
04:44« Je ne suis qu'un petit oiseau enfermé dans une cage dorée. »
04:48Lui avoue Clarissa quelques jours plus tard, tandis qu'il danse dans un cabaret de jersey.
04:54« Puisque vous êtes là ce soir, Clarissa, j'imagine que cette cage n'est pas...
04:59pas très bien fermée. »
05:01« Mon mari est à Chicago pour affaire. Il ne s'absente pas souvent, mais quand ça lui arrive,
05:06j'ai le sentiment que si je ne sors pas de cette baraque pour prendre un peu de bon temps,
05:11je vais devenir complètement folle. Vous ne pouvez pas vous rendre compte de ce que c'est. »
05:16Greg sourit toutes ses dents pour remarquer.
05:18« Je suppose qu'on ne vous a pas forcé, revolver en main, à l'épouser, Clarissa. »
05:25« Vous savez, Greg, n'importe qui peut être acheté.
05:29Je l'ai été. »
05:31« Si nous faisions une petite fugue ce soir, Greg, je me sens l'âme de cendrillon et il n'est pas encore minuit. »
05:39« Je ne sais pas si je me contenterais d'une simple fugue, Clarissa, si vous voyez ce que je veux dire. »
05:47Au départ, il ne s'agit que d'un jeu, bien entendu, et l'un et l'autre en sont conscients.
05:53Mais les déplacements d'Harry Melton, devenant plus fréquents, Clarissa prend rapidement l'habitude de retrouver Greg.
06:01Il se fixe rendez-vous dans des lieux peu fréquentés, jamais dans le même.
06:05Clarissa a bien insisté sur ce point en spécifiant « Je n'aime pas Harry, mais j'aime son argent. »
06:13Autre sujet de tracas pour Greg, la jeune femme ne paie jamais l'addition.
06:18Elle lui a pourtant expliqué franchement que ses revenus sont plus que modestes.
06:21Mais elle lui a déclaré une fois pour toutes qu'il lui serait difficile de rendre compte à son époux de dépenses effectuées en son absence.
06:33Environ un mois plus tard, Greg entre un après-midi dans le bar tenu par Barnet.
06:40« Ah, bonjour, M. McNeil ! Il y a longtemps qu'on ne vous avait pas vus. »
06:45« Oui, c'est que j'ai été très occupé, Barnet. »
06:48« Ah, ah, ah, ah, la demoiselle blonde qui porte des boucles d'oreilles et une brosse en diamant, hein, M. McNeil ? »
06:56Greg hoche la tête en signe d'assentiment.
07:00« Ah, compliment, M. McNeil, il n'y a pas à dire.
07:04Les jeunos, ils ne savent pas y faire comme les vieux de la vieille. »
07:08Au mot « vieux », Greg ressent un petit pincement désagréable.
07:14« Vous savez, Barnet, chacun ses problèmes, n'est-ce pas ? »
07:18« Des problèmes, vous, M. McNeil ? »
07:21« Ben, je voudrais bien être aux prises avec des problèmes comme vous en avez, vous, les beaux gars. »
07:26« Blonde, brune ou rouquine, vous avez l'embarras du choix. Levez-là votre problème, M. McNeil. »
07:32Tandis que Barnet s'éloigne pour servir un client, Greg reste assis au bar à contempler le fond de son verre.
07:40Il pense qu'il épouserait volontiers Clarissa, si cela était possible.
07:47En fait, il s'est aperçu qu'il tenait vraiment à elle.
07:53Le barman revient et sert un autre bourbon à Greg.
07:56« Comme je le disais, M. McNeil, j'aimerais bien avoir vos problèmes. »
08:02« Ben, regardez-moi. »
08:04« Avec la gueule que j'ai, 99 fois sur 100, les filles me rient au nez quand je veux leur faire du charme. »
08:11« Allons, allons, Barnet, je suis sûr que vous n'avez plus de succès que bien d'autres. »
08:16« Pas naturellement, M. McNeil. Il y en a quand même bien une de temps en temps qui ne se moquent pas de moi. »
08:22« Vous ne le croirez peut-être pas, mais il y a des femmes qui recherchent les hommes laissent. »
08:26« C'est vrai ce que je vous dis. Ça doit être leur instinct maternel qui parle. »
08:30« Et puis, quand on s'est donné du mal pour obtenir une chose, on l'apprécie davantage. »
08:36« Vous voyez ce que je veux dire ? »
08:37« Ça vous maintient en forme et ça vous oblige à vous servir de vos ménages. »
08:44Greg se remémore les paroles du barman quelques soirs plus tard,
08:49alors qu'il est allé dîner et danser avec Clarissa dans un de ses cabarets populaires
08:53que la jeune femme aime à fréquenter.
08:57« Un type comme Barnet, aussi laid soit-il, saurait probablement résoudre ce problème. »
09:04se dit Greg.
09:05« J'ai peut-être rouillé. Il y a trop longtemps que je perds selon les mêmes méthodes.
09:12Je m'en croûte. »
09:15« Eh bien, ça doit être grave, Greg, si j'en juge par la tête que tu fais. »
09:20« Hein ? Oui, c'est grave, Clarissa. En tous les cas, c'est sérieux.
09:25Je pense à nous. À toi et à moi. »
09:28« Oh, Greg, moi aussi j'ai des problèmes. »
09:33« Vois-tu, Harry parle de déménager, de partir, de partir s'installer dans le sud. »
09:38« Et bien entendu, il m'emmène avec lui. »
09:41« Il a commencé à liquider quelques-unes de ses affaires. Il pense prendre une sorte de pré-retraite,
09:46maintenant qu'il a assuré ses arrières. Nous irons sans doute à Miami. »
09:51« Mais tu ne peux pas le laisser faire ça, Clarissa. Nous nous aimons.
09:55Ça ne signifie donc rien pour toi. »
09:58« Oh si, Greg. Mais qu'est-ce que je peux faire ? »
10:03« À moins que... À moins que tu veuilles que je le quitte. »
10:10« Quoi ? Clarissa a quitté son affreux bonhomme de Marie ? »
10:16« Mais Greg ne demande que ça. »
10:19« Comme vous le verrez dans quelques instants. »
10:28Greg McNeil a rencontré la belle Clarissa dans un bar.
10:32Grâce aux bons offices du barman Barnet, garçon hideux mais sympathique et généralement de bon conseil.
10:40Malheureusement, Clarissa est mariée à un homme riche, très riche.
10:47Elle ne l'aime pas mais refuse de divorcer.
10:51Voici qu'elle apprend à Greg que son mari a décidé de prendre sa retraite et d'aller s'établir avec elle en Californie.
10:59Alors, un soir, Clarissa demande à Greg,
11:04« Greg, tu veux vraiment que je quitte mon mari ? »
11:09« Greg ne répond pas tout de suite. »
11:13« Oui, Clarissa, j'en meurs d'envie. »
11:18« Mais je n'ai pas un sou, tu le sais bien. »
11:21« Oui, je le sais, Greg, chérie. »
11:24« Mais ne t'inquiète pas, nous trouverons bien une solution. »
11:30« Bien sûr, » se dit Greg, « il y a d'autres femmes. »
11:34« Mais où donc en dénicher une qui vaille en puissance quatre ou cinq millions de dollars ? »
11:40« Bien sûr, Clarissa l'épousera, s'il le lui demande, il en est certain. »
11:43« Elle laissera tomber Harry Melton et ses millions pour vivre avec lui à la fortune du pot. »
11:49« En imagination, Greg se voit déjà dans un petit appartement modeste,
11:54donnant sur une cour avec, dans quelques années, une bande de gosses braillards.
11:59Et lui, le beau Greg McNeil, devenu gras et mou à force de boire de la bière en regardant les matchs de foot à la télé.
12:05« Ah non, ça, non, non, non. »
12:09Le lendemain après-midi, Greg retourne au bar, chez Barnet.
12:16Barnet est à son poste.
12:18Après l'avoir servi, il lui montre un journal déplié sur le comptoir.
12:23« Qu'est-ce que vous pensez de cette histoire qui s'est passée en Floride, M. McNeil ? »
12:28« Hein ? Quelle histoire ? »
12:31« C'est une affaire que j'ai suivie dans les journaux, M. McNeil. »
12:33« En un sens, elle a un certain rapport avec ce qu'on disait l'autre jour,
12:37mais moi, à la place du gars, je m'y serais pris autrement, histoire de mentirer.
12:42Lui, le malheureux, tel que les choses se présentent, il y coupe pas de la chaise électrique. »
12:48Greg jette un coup d'œil au journal.
12:52En première page, c'est elle la photo d'un jeune homme triste, à côté d'un agent de police.
12:59« Voyez, M. McNeil, le gosse que vous voyez là, là-dessus, là,
13:02il voulait épouser la fille d'un type très riche de Chicago.
13:06Belvieux, il s'est rendu compte que c'était un coureur de dot.
13:09Il a déclaré à sa fille que, si elle voulait épouser ce voyou, il lui couperait les vivres.
13:13Alors le môme, il l'a descendu, s'imaginant que la fille allait hériter du magot
13:18et qu'ils couleraient ensemble des jours heureux après ça. »
13:23« Et alors, Barnet ? Vous y seriez plus autrement, vous ? »
13:26« Bien sûr, M. McNeil, bien sûr que je m'y serai plus autrement.
13:29Et vous savez pourquoi ? Parce que j'ai jamais rien eu sans peine, moi.
13:33Il a toujours fallu que je me donne du mal pour obtenir ce que je voulais.
13:36Le gamin, il s'est trop pressé.
13:40Moi, j'aurais pris mon temps.
13:43Voyez, le môme, il aurait dû attendre son heure.
13:47Faire semblant de lui, c'est tombé, disparaît un moment,
13:49au cas où le vieux aurait cherché à se renseigner sur lui.
13:53Et puis, plus tard, après s'être déguisé,
13:57il aurait suivi le vieux et il l'aurait descendu,
13:59en faisant croire que quelqu'un l'avait tué pour le voler.
14:02Et puis, quand les choses se seraient tassées,
14:04il aurait passé la bague aux doigts de la fille.
14:07Et puis, bonjour, M. et dame.
14:12Malgré deux ou trois bourbons,
14:15Greg ne parvient pas à chasser l'idée que vient lui donner Barnet.
14:20Une idée effrayante, à laquelle il refuse de s'abandonner.
14:26La peur de la chaise électrique le retient, à vrai dire.
14:30Cependant, Greg ne manque pas d'atouts dans son jeu.
14:35Sa liaison avec Clarissa est certainement demeurée secrète.
14:40La jeune femme a tellement insisté sur ce point.
14:44Greg commence à échafauder un plan.
14:48Il commande un autre bourbon,
14:50tout en observant les allées et venues de Barnet, dans le bar.
14:55Il songe qu'il y a une grande part de sagacité inemployée
15:00dans le cerveau de certains barmen.
15:04De leur bouche, comme de celle des enfants,
15:06sortent parfois de grandes vérités.
15:11Mais Greg a besoin de réfléchir longuement,
15:13car il n'a encore jamais envisagé la possibilité de tuer un homme.
15:18« Tuer un homme ! »
15:22On ne s'en tire pas si facilement si on est pris.
15:26Mais pourquoi serait-il pris ?
15:28Il y a bien des gens qui commettent des meurtres
15:30sans jamais se faire prendre.
15:34Greg se remémore soudain les paroles de Clarissa l'autre soir.
15:38« Nous trouverons bien une solution, Greg. »
15:43Est-ce à cette solution-là qu'elle pensait ?
15:47Il va de soi que si une femme parle ouvertement
15:50du meurtre de son mari à un homme
15:52qu'elle a l'intention d'épouser,
15:55ce dernier risque de s'inquiéter un peu par la suite
15:58lorsqu'ils vivront ensemble.
16:03Au cours du rendez-vous suivant,
16:06Clarissa attaque sans préambule.
16:08« Greg, chéri, Harry rentre demain de Los Angeles,
16:13puis il ira passer à Atlanta le reste de la semaine.
16:17Je crois qu'il ait vraiment décidé à m'emmener en Floride.
16:20Il a déjà liquidé plusieurs de ses affaires. »
16:23« D'ici combien de temps, Clarissa ? »
16:26« Un mois ? Six mois ? »
16:28« Moins d'un mois, Greg. »
16:30Il a loué une maison près de Miami Beach.
16:32Il dit qu'il pourra travailler là-bas
16:34jusqu'à ce qu'il ait définitivement réglé sa situation.
16:38« Mais il doit d'abord aller à Atlanta, n'est-ce pas, Clarissa ? »
16:43« Oui, Greg, c'est moi qui ai retenu sa place dans l'avion
16:46et sa chambre à l'hôtel.
16:49Il descend à l'Impérial Plaza.
16:51Il partira par l'avion de 18h15, vendredi. »
16:57Bien sûr, cette dernière remarque est peut-être parfaitement innocente.
17:01Cependant, pourquoi Clarissa lui donnerait-elle le nom de l'hôtel et l'heure exacte du vol,
17:09sinon pour l'inviter à prendre des mesures destinées à les faire sortir de l'impasse
17:14dans laquelle ils se trouvent tous les deux ?
17:19« Tu dis 18h15, Clarissa ? »
17:23« Oui, Greg, 18h15, vendredi. »
17:30Greg McNeil reconnaît immédiatement Harry Melton,
17:34dont il a souvent vu le portrait dans la presse.
17:38Chose étrange,
17:39cet homme de haute taille à l'aspect bourru
17:42semble à Greg plus jeune qu'il ne l'imaginait.
17:48Greg a retenu une place dans l'avion
17:50sous le nom de Clarence Smith.
17:55Il s'assied quatre sièges derrière Harry Melton.
18:01À l'arrivée,
18:02il court retenir une chambre dans un hôtel de second ordre
18:05proche de l'Impérial Plaza.
18:08Il se sent très nerveux
18:10lorsqu'il sort son revolver de sa valise
18:12pour le dissimuler sous sa ceinture.
18:16C'est la partie dangereuse de l'aventure.
18:20Il doit agir avec la plus extrême prudence.
18:25Il appelle l'Impérial Plaza,
18:27demande le numéro de la chambre retenue par Melton.
18:31Puis,
18:31il se rend aussitôt à l'hôtel,
18:33s'assied dans le hall
18:35et se met à lire son journal
18:36en attendant de voir paraître le marais de Clarissa.
18:40Lorsque Harry Melton sort,
18:43il le suit dans la rue
18:44en se faufilant au milieu des passants,
18:46assez peu nombreux à cette heure de la journée.
18:50Les yeux fixés sur la nuque de Melton,
18:53Greg se sent inondé de sueur.
18:57Il ne s'agit plus maintenant
18:58que d'attendre le moment propice.
19:00Bientôt,
19:04Harry Melton s'engage dans une rue transversale.
19:08Il marche d'un pas décidé
19:09comme un homme qui sait où il va.
19:15Dans le bar,
19:16la sonnerie retentit.
19:19Barnet décroche le récepteur.
19:21Allô ?
19:23Oh, c'est toi !
19:25C'est fait !
19:26Alors ?
19:28Bien, très bien.
19:30Non, non, cesse de t'inquiéter,
19:32t'as rien à craindre.
19:33Il n'a pas été pincé, n'est-ce pas ?
19:35Alors ?
19:37S'il cherche à t'attirer des ennuis,
19:39il fera que se couler lui-même
19:41et il se retrouvera sur la chaise électrique.
19:44Non, non, non, chéri, non.
19:46On ne peut absolument pas faire
19:48de rapprochement avec toi.
19:50Sois tranquille, ma grande.
19:53Barnet écoute encore un moment
19:55la voix qui parle à l'autre bout du fil,
19:58secouant de temps en temps la tête
20:00comme si son interlocutrice
20:02pouvait le voir.
20:05Puis,
20:06il reprend d'un ton
20:07que la tendresse rend plus sourd.
20:11Mais je sais que tu m'aimes, Clarissa,
20:13mais tu sais que je t'aime aussi.
20:17Mais ce n'est pas possible, mon ange.
20:20Sitôt après la mort de ton mari,
20:21ça ferait mauvais effet.
20:23Oui, naturellement, naturellement, ma grande.
20:26D'ici deux ou trois mois,
20:28rien alors ne nous empêchera plus
20:31de nous marier.
20:32Vous venez d'écouter
20:39Au cœur du crime,
20:41un podcast issu des archives d'Europe 1.
20:43Réalisation,
20:44Julien Tarot.
20:46Production,
20:47Estelle Laffont.
20:48Patrimoine sonore,
20:49Sylvaine Denis,
20:50Laetitia Casanova
20:51et Antoine Reclut.
20:55Au cœur du crime
20:56est disponible sur le site
20:57et l'appli Europe 1.
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21:04Sous-titrage Société Radio-Canada
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