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  • il y a 9 heures
Une recherche sur Chat GPT consomme dix fois plus d’énergie que sur un moteur de recherche classique. Rendre l’intelligence artificielle plus frugale est un défi important. L’enjeu est aussi de lui permettre de devenir un levier de sobriété pour les entreprises.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Laurence Suprano, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes la présidente d'Axis, cabinet de conseil pour la transformation durable.
00:13Je veux bien que vous présentiez Axis en quelques mots.
00:17Merci Thomas de m'accueillir sur ce plateau.
00:19Axis est une société de conseil indépendante qui accompagne les transformations plutôt des grandes entreprises
00:26pour relever les défis environnementaux, sociétaux et technologiques.
00:32Qui existent depuis une quarantaine d'années, vous me disiez ça avant que l'interview démarre.
00:38Les enjeux, on va beaucoup parler évidemment d'environnement, pas seulement, mais de sobriété et d'intelligence artificielle.
00:45Mais l'impératif environnemental finalement, depuis quand il prend beaucoup de place dans les conseils et dans ce que vous demandent vos clients ?
00:54Alors, je dirais depuis une dizaine d'années et de manière beaucoup plus accrue post-Covid, depuis le début des années 2020,
01:03avec une prise de conscience plus importante finalement de l'impact des limites planétaires sur leur modèle économique.
01:10Et donc c'est vraiment ce sujet-là qui aujourd'hui est une vraie préoccupation pour les grandes entreprises que nous accompagnons.
01:19Et donc ça veut dire qu'il n'y a pas forcément de retour en arrière, de coup de frein,
01:23parce que c'est vrai qu'il y a un contexte géopolitique, international, américain, européen,
01:30qui fait que, puis tout simplement l'omnibus au niveau européen, les impératifs de la CSRD qui sont en train de se réduire.
01:40Si on est chef d'entreprise, qu'on se dit il faut que je pense mon avenir en fonction des limites planétaires,
01:44c'est pas parce que la réglementation change que je change, ou quand même on se dit je suis moins pressé.
01:48Alors, certes, je pense que le contexte économique crée des turbulences,
01:57finalement oblige les entreprises à se concentrer sur le court terme, c'est une certitude.
02:03La baisse de la pression réglementaire avec la loi Onibus a aussi finalement mis un coup d'arrêt à certains projets réglementaires, justement.
02:11Pour autant, la plupart des grandes entreprises, et essentiellement aussi dans le secteur industriel,
02:18lorsque les tensions sur les ressources sont importantes, continuent de penser RSE et écologie
02:27dans une logique où finalement ils vont rechercher au travers de la RSE de la performance
02:32et de concilier la RSE comme un levier aussi de la performance de leur entreprise.
02:39Alors, on va beaucoup parler de sobriété. Vous dites, la sobriété ne doit pas être vécue comme une contrainte, mais comme une stratégie.
02:44Ça rejoint ce qu'on vient de se dire. Et en quoi ça peut changer cette approche, la façon d'envisager la transformation d'une entreprise ?
02:53La sobriété.
02:54Tout à fait. Alors, la sobriété, c'est finalement un levier pour anticiper, finalement, les tensions auxquelles les entreprises sont confrontées,
03:05sur leurs ressources, sur les consommations électriques, sur la transition énergétique et son tenue d'opérer.
03:12Donc, c'est vraiment un moyen de rechercher de l'efficience et, je dirais, de faire mieux avec moins.
03:20Vous avez créé un néologisme. Vous parliez de sobriété. J'aime bien les néologismes.
03:24Donc, c'est quoi ? Alors, je comprends bien ce que vous voulez dire, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ce mot ?
03:29Alors, il y a le fait de, à la fois, mêler sobriété, frugalité et aussi responsabilité.
03:36C'est-à-dire, lorsqu'on va utiliser une technologie ou un levier pour se transformer, de concilier ces deux sujets.
03:44La capacité à rechercher une forme de frugalité tout en étant éthiquement responsable.
03:52C'est notamment le cas avec l'utilisation de l'intelligence artificielle.
03:55C'est un vrai sujet aujourd'hui, finalement, d'être conscient des impacts d'une technologie pour mener cette transformation.
04:02Alors, oui, mais si on parle d'intelligence artificielle, il faut quand même, peut-être d'abord, parler de son bilan carbone.
04:08C'est-à-dire que c'est une industrie énergivore, déjà aujourd'hui.
04:14Et sa vitesse de développement est telle qu'elle le sera...
04:19J'ai même du mal à imaginer à quel point elle sera énergivore, l'intelligence artificielle.
04:25C'est quand même un peu l'éléphant dans la pièce, quoi.
04:28Tout à fait.
04:30C'est un des éléments dont il faut que les entreprises prennent conscience,
04:33à la fois dans l'utilisation et la croissance exponentielle d'usage de l'IA.
04:41Aujourd'hui, Tchad GPT, c'est plus de 800 millions d'utilisations hebdomadaires,
04:48ce qui est quand même énorme pour une technologie qui est née il y a moins de trois ans.
04:52C'est aussi des consommations énergétiques très fortes.
04:57On sait qu'une requête dans Tchad GPT, c'est dix fois celle de la consommation électrique d'une requête faite dans Google.
05:03Sur un moteur de recherche classique.
05:04Tout à fait.
05:05Ce qui veut dire qu'on peut peut-être, nous, se poser la question de qu'est-ce qu'on...
05:09Enfin, on devrait être éduqués à l'utilisation de l'intelligence artificielle et générative.
05:14C'est-à-dire, où est-ce qu'on en a vraiment besoin ?
05:16Tout à fait.
05:16Bon, bref.
05:17Tout à fait.
05:17Je dis ça, je fais passer le message, tiens.
05:19Mais c'est tout à fait ça.
05:21Et c'est vraiment, pour nous, un levier de progrès important.
05:27Donc, il faut s'approprier les opportunités, mais aussi être en mesure d'en comprendre les impacts.
05:34Oui, effectivement.
05:35Donc, j'ai commencé par ça parce que vous pensez aussi que c'est un levier de sobriété.
05:40Et alors, je trouve...
05:41Ça m'intéresse vraiment de savoir comment vous le justifiez.
05:44Parce qu'on vient de se dire que ça va consommer de plus en plus d'électricité et d'énergie.
05:50Mais c'est un levier de sobriété.
05:52Comment ?
05:52Alors, je vais vous donner un exemple.
05:54L'exemple de l'entreprise Veolia, par exemple.
05:56Sur le traitement des eaux usées, qui est une de ses activités majeures.
06:01Pour retraiter les eaux usées, il faut pouvoir aérer les eaux usées.
06:07L'aération, ce processus d'aération est extrêmement énergivore.
06:11Et donc, Veolia a mis en œuvre une intelligence artificielle qui permet de lancer ce processus d'aération des eaux
06:19au moment précis où les eaux arrivent en grande quantité et où l'énergie est la moins consommatrice.
06:29Et de ce fait, ils ont démontré qu'ils pouvaient gagner jusqu'à 10% de consommation de gains
06:36et jusqu'à 6% d'émissions de CO2.
06:40Donc ça, c'est grâce à l'IA ?
06:42Grâce à l'IA.
06:42Et l'IA, dans tout ça, consomme, elle, moins de 1% des gains obtenus.
06:47Donc, l'impact positif net est là, est bien réel.
06:53Et donc, c'est à chaque fois cette question de l'usage.
06:55Est-ce que l'IA va m'apporter, dans un rapport coût-bénéfice, plus de bénéfices que de coûts ?
07:02Et quand on parle de bénéfices, je ne parle pas uniquement, bien sûr, de bénéfices économiques.
07:05C'est le bénéfice écologique, humain et éthique aussi.
07:10Et donc, c'est cette appréciation globale qui permet de dire, finalement,
07:14j'arrive à générer plus de sobriété en utilisant cette technologie plutôt qu'une autre.
07:19Ça veut dire qu'avant d'utiliser l'IA de manière massive,
07:24il faudrait à chaque fois, au cas par cas, se dire, voilà comment on va utiliser
07:27et s'assurer qu'elle crée plus de bénéfices qu'elle ne génère de consommation d'énergie,
07:35si je comprends bien, ou d'effets négatifs, quoi.
07:37Sauf qu'on ne le fait pas, pour l'instant.
07:39Alors, on le fait, ça dépend finalement des stratégies.
07:41Je caricature volontairement.
07:42Des stratégies.
07:43Je fais l'anti-IA primaire dans cette interview.
07:45C'est ça, tout à fait.
07:46Toutes les questions aussi d'équilibre et de test.
07:49Souvent, les entreprises testent et éprouvent le concept,
07:54ce qu'on appelle un proof of concept,
07:55avant de se lancer et de passer à l'échelle.
07:58Et c'est via cette façon de faire que souvent, on évalue,
08:02on peut évaluer concrètement les gains et les coûts.
08:04Il y a beaucoup d'ailleurs de projets d'IA qui ne passent pas à l'échelle.
08:08Comment vous l'expliquez ?
08:10Eh bien, justement, c'est que finalement,
08:12la capacité à mesurer les bénéfices que vont apporter les IA
08:18et surtout les IA génératives dans l'entreprise
08:21sont aujourd'hui encore très méconnues.
08:23On est plutôt dans une phase d'expérimentation,
08:27d'apprentissage de l'IA que sur une technologie mature.
08:32Je vois qu'on sort de l'IA pour parler un peu de la stratégie RSE.
08:38À quel point, et là aussi, je fais appel à un peu d'expérience,
08:41à quel point vous voyez la RSE s'intégrer à la stratégie de vos clients,
08:45de plus en plus ?
08:46Alors, on le voit au travers de leur politique environnementale dans l'organisation.
08:57Par le passé, la RSE était un peu à côté.
08:59C'était des directions qui avaient en charge beaucoup de réglementaires, de reporting.
09:06Aujourd'hui, les entreprises intègrent finalement les processus RSE au cœur de leur processus métier.
09:13Typiquement, aujourd'hui, on accompagne une entreprise qui a décidé d'avoir un système de pilotage de sa performance
09:22totalement intégré, c'est-à-dire qui mêle le pilotage financier et le pilotage extra-financier.
09:28C'est plus quelque chose qui est à côté, c'est finalement une évaluation et un pilotage de la performance qui est fait de manière globale.
09:36Et des clients qui vous parlent d'économies régénératives, c'est-à-dire qui vont encore un peu plus loin, vous en avez de plus en plus ?
09:44Alors, aujourd'hui, on en a quelques-uns.
09:48Je dirais que c'est plus un cap et une ambition qu'une réalité généralisée sur le terrain.
09:55Les entreprises, on va dire les plus matures, sont plutôt à un stade contributif, c'est-à-dire qu'elles ont mis en place un système de pilotage de la performance globale.
10:05Des systèmes de minimisation de leurs impacts au strict minimum.
10:11Aller vers le régénératif, c'est vouloir prendre soin du vivant.
10:16C'est encore une ambition plus importante et plus difficile à atteindre.
10:21Dernier mot sur la loi Omnibus, le retour en arrière européen, notamment sur la réglementation CSRD, le bilan extra-financier,
10:29qui a quand même un effet domino pour les cabinets de conseil, qui sont dans une période où ils souffrent.
10:34Peut-être les plus gros, d'ailleurs. Est-ce que c'est votre cas ?
10:37Alors, on a quelques clients qui ont levé le pied sur la mise en place de la CSRD.
10:44Pour autant, ceux qui avaient engagé leur projet le mènent à terme.
10:50L'idée étant de pouvoir capitaliser sur le réglementaire pour justement grandir sur la partie écologique.
10:58Merci beaucoup Laurent Suprano et à bientôt sur Be Smart for Change.
11:02On passe tout de suite à notre débat.
11:04Les aides à la rénovation des bâtiments en question.
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