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  • il y a 2 jours
L’intensification des aléas climatiques pousse le secteur du tourisme à repenser ses modèles. Pour l’accompagner, l’ADEME a mené une expérimentation auprès de sites emblématiques français afin de les aider à construire des stratégies résilientes face aux défis à venir.

Depuis 30 ans, la France est la première destination touristique mondiale. Si cette vitrine tricolore génère environ 8 % du PIB et 2 millions d’emplois, elle est aujourd’hui considérée comme extrêmement vulnérable face au changement climatique.

Dans ce cadre, l’ADEME accompagne les sites touristiques dans leur adaptation face aux aléas à venir. Forte d’une première édition réussie en 2020, l’initiative a été étendue en 2024-2025 à 25 sites touristiques répartis entre les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. Zoom sur les exemples néo-aquitains.

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Transcription
00:00Musique
00:00Le secteur touristique va devoir s'adapter pour faire en sorte que l'expérience touristique,
00:22le confort des touristes soit toujours optimal.
00:25Vous ne pouvez pas laisser attendre des gens pendant des heures en pleine canicule dans une file d'attente.
00:30Vous ne pouvez pas les mettre dans des bâtiments surchauffés ou fissurés qui menacent de s'effondrer par les retraits ou gonflements d'argile.
00:36Donc le secteur du tourisme doit s'adapter, trouver des solutions, quelles qu'elles soient,
00:42pour faire en sorte que le touriste puisse profiter de la meilleure des manières de l'expérience que lui offre le territoire.
00:49Les acteurs du tourisme et les membres de l'ARGAT dénombrent déjà des aléas climatiques accrus,
00:55à savoir sécheresse, incendie, vagues de chaleur, qui ont des incidences sur la fréquentation,
01:03avec un véritable changement de la saisonnalité touristique,
01:06ce qui inclut des enjeux de gestion des ressources sur l'eau et la biodiversité notamment,
01:11et également une réelle nécessité d'adapter et de retravailler les infrastructures,
01:16qui sont parfois anciennes pour correspondre aux nouvelles conditions climatiques.
01:20L'ADEME, l'agence de l'État en charge de la transition écologique,
01:23s'est mobilisée auprès de sites touristiques, que ce soit des parcs d'attractions,
01:27que ce soit des musées, que ce soit des sites naturels,
01:30pour travailler avec eux sur l'adaptation.
01:33Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est d'abord connaître ces vulnérabilités,
01:35connaître les aléas auxquelles il peut être soumis et les vulnérabilités qui en découlent,
01:40et ensuite, en fonction des spécificités de chacun de ces sites,
01:45trouver les solutions pour pouvoir y répondre.
02:00Le territoire des Dunes de Flandre est un territoire de projet
02:04qui vise la labellisation Grand Sites de France,
02:06et on a un site de 3300 hectares avec 1000 hectares d'espace naturel.
02:11On est sur un territoire qui se situe sur un ancien pôle d'air,
02:14sur un territoire de pôle d'air, sur l'ancien delta de l'Aha,
02:17et bien qu'il y ait eu des aménagements qui ont permis à ce territoire de se développer,
02:22il n'empêche qu'aujourd'hui, il est encore soumis à des risques,
02:24notamment de submersion marine et d'inondation continentale,
02:29et également d'érosion du trait de côte.
02:31On a déjà mis en œuvre des aménagements en dur,
02:35avec notamment des aménagements au niveau de la digue de Malo,
02:38avec des systèmes d'endiguement.
02:39Pour l'érosion du trait de côte, on se base plutôt sur des solutions fondées sur la nature,
02:44avec la pose de ganivelles qui nous permet justement de maintenir le pied de dune
02:49et de limiter ou en tout cas de freiner les problèmes d'érosion du trait de côte.
03:00Sur le site de Montalivé, les questions d'adaptation au changement climatique,
03:03vont plutôt être centrées autour des questions d'augmentation de température et de tous les effets indirects.
03:09Ça nous a amené à envisager de repenser l'aménagement du site de Montalivé,
03:15en déplaçant par exemple le skatepark dans une zone plus propice à sa couverture,
03:21et du coup en réaménageant pour rendre le centre aussi plus résilient,
03:25et d'avoir plus d'espace, de concentrer certaines zones d'ombre vers certaines activités, etc.
03:30Nous ça fait déjà plusieurs années effectivement qu'on sait qu'on va devoir s'adapter,
03:35et là on a eu cette opportunité de pouvoir être accompagnés dans un collectif
03:39avec neuf autres destinations touristiques,
03:42donc c'était un peu un accélérateur pour nous,
03:45bien comprendre effectivement à quel point ça peut être hyper local une problématique
03:49d'adaptation au changement climatique,
03:50comment les équipes de terrain elles ont des connaissances clés en fait
03:54pour identifier et les problèmes et les solutions,
03:57et comment sur le territoire aussi, avec la mairie, le parc national régional ici,
04:05et d'autres acteurs du territoire,
04:06comment on peut aussi identifier des problèmes qui sont liés à l'organisation collective ici à Montalivé,
04:13voilà, donc ça c'était quelque chose de très très important.
04:16On a travaillé avec l'ADEME sur le principe suivant,
04:18c'était de définir les risques auxquels nous étions exposés,
04:22et notre degré de vulnérabilité,
04:25ce qui derrière allait induire un plan d'action qu'on a petit à petit mis en place.
04:29Ça nous a amené à nous re-questionner sur comment on entretient et comment on valorise notre forêt.
04:35Ça nous a amené à changer de typologie de plantation,
04:40et puis aussi d'avoir un mode de gestion peut-être aussi un peu différent de ce qu'on aurait fait
04:44s'il n'y avait pas eu cette perspective de changement.
04:46Alors les problématiques que l'on va rencontrer nous sur une forêt,
04:50ce ne sont pas les mêmes que sur les problèmes de littoral,
04:52ce ne sont pas les mêmes que dans d'autres endroits,
04:54mais néanmoins, je dirais qu'au niveau national aujourd'hui,
04:56il commence à y avoir une identification d'un ensemble de structures
04:58sur lesquelles on peut en effet partager des expériences.
05:01Justement, ce qui nous intéressait dans l'exercice qu'on a pu faire avec l'ADEME,
05:14ça a été de pointer justement des problématiques qui vont vraiment s'aggraver
05:18sur les différentes solutions qui ont pu être envisagées avec Actiera et l'ADEME.
05:23On est par exemple parti sur la possibilité d'installer des toiles tendues amovibles
05:29sur le parcours de visite pour créer des zones ombragées en cas de forte chaleur
05:33ou de couverture en cas de gel justement pour éviter de geler le chemin,
05:38pour éviter d'utiliser du sel de déneigeage par exemple.
05:40On a envisagé la possibilité d'installation de cuves de récupération d'eau pluviale.
05:44C'était aussi la possibilité d'avoir des regards extérieurs et des propositions extérieures.
05:49Et on a pu mettre en place des exercices sur place avec des personnes de la Sémitour,
05:54donc même de ma direction, du département, même des prestataires
05:57qui s'occupent par exemple de l'entretien du bâtiment
06:00pour réfléchir ensemble justement aux solutions qu'on pourrait envisager
06:04et même appliquer sur le site.
06:09Depuis quelques années, on constate qu'effectivement, sur les périodes de canicule
06:13ou sur les périodes de pluie intense ou de grandes tempêtes, vent, etc.,
06:20notre clientèle diminue.
06:23C'est difficile pour les clients effectivement de venir visiter un zoo
06:25quand la météo est soit excessivement chaude, soit très mauvaise.
06:29On avait déjà réfléchi à certaines solutions,
06:31mais en fait vraiment ce travail avec l'ADEME nous a permis d'approfondir.
06:35Et nous l'idée dans les pistes qui sont ressorties,
06:38c'était vraiment de questionner nos clients et nos employés,
06:41les gens qui nous entourent pour savoir s'ils étaient prêts à aller dans ce sens-là.
06:46Une des pistes qu'on avait était effectivement de pouvoir ouvrir
06:49soit plus tôt le matin à la fraîche, soit plus tard le soir.
06:52Mais du coup, il était intéressant aussi de savoir si commercialement,
06:55il y aurait un intérêt, si nos clients suivraient.
06:57Et de même pour nos équipes, savoir si nos équipes, nos salariés,
07:01viendraient, nous accompagneraient et seraient présents au quotidien
07:04ou si ça leur posait énormément de problèmes.
07:06On a réussi grâce à ce diagnostic et à l'accompagnement de l'ADEME
07:09à mettre en place un plan de gestion de la ressource en eau.
07:13Donc ça va par la multiplication déjà des installations
07:15qui permettent de compter les volumes d'eau qu'on consomme.
07:20Ça nous permet aussi de mettre en place des éléments d'appréciation
07:24de la qualité de l'eau naturelle qui traverse le zoo.
07:28Et puis d'autres choses peut-être plus simples,
07:29même on va directement dans le concret.
07:32On a déjà commencé à installer des récupérateurs d'eau de pluie.
07:34On n'en était pas équipés jusqu'à présent.
07:36La combinaison eau plus végétale permet de créer vraiment des îlots de fraîcheur
07:41au sein du parc zoologique.
07:43Les allées du zoo sont bordées d'arbres ou de buissons
07:45et ça c'est très très important pour rabaisser de quelques degrés
07:48déjà la température ressentie par le visiteur.
07:52Mais aussi dans les enclos, on fait de plus en plus d'efforts.
07:55Tous les nouveaux enclos aujourd'hui qui sont créés sont très fortement végétalisés.
07:59Et on renforce ces végétalisations sur les anciens enclos
08:03quand on a l'opportunité de pouvoir reprendre les installations dédiées à nos animaux.
08:16Cette mission de l'ADEME et d'Actira nous a permis de constituer
08:21un premier groupe de travail vraiment sur cette thématique.
08:24Il nous a aussi permis d'avoir des éléments prospectifs
08:27justement sur ce secteur touristique qui nous manquait peut-être jusqu'alors.
08:32C'est vrai qu'on est entre 280 et 300 000 visiteurs à l'année
08:37et nous, Lascaux 4, par exemple, on a des amplitudes l'été
08:39où on peut arriver jusqu'à 4 400 visiteurs au jour.
08:42Donc c'est pouvoir assurer, mine de rien, une qualité de visite
08:46pour tout le monde dans des périodes comme ça qui sont très intenses.
08:50Quand on a fait l'atelier l'an passé avec les équipes de l'ADEME,
08:53d'Auxilia et même de la municipalité, on a aussi abordé d'autres idées,
08:58d'autres axes qu'on pourrait mener sur des choses auxquelles on n'avait pas forcément pensé.
09:04Par exemple, on nous avait posé la question,
09:06est-ce que si demain il y a une grosse inondation,
09:09est-ce que vous êtes autonome en électricité ou en eau ?
09:11Et c'est vrai que ce n'est pas le cas.
09:12Donc il y aurait certainement plus à faire, par exemple,
09:14sur s'équiper de générateurs, sur s'équiper de grosses citernes à eau
09:18pour pouvoir être autonome en cas de grosses imprévues climatiques.
09:21Ce n'est pas forcément ce sur quoi on a axé notre travail,
09:24mais ça a été d'autres axes, d'autres perspectives
09:28qui nous ont été présentées et qui étaient aussi pertinentes.
09:30Les différentes réunions qu'on a eues en visio
09:34avec les différents sites touristiques de France
09:37qui ont déjà mené ce projet avec l'ADEME,
09:39ça nous a permis de voir que tout le monde n'apporte pas le sujet de la même façon.
09:43Peut-être aussi d'aller piquer quelques idées chez eux.
09:45Certains ont eu des bonnes idées que nous, on n'a pas forcément.
09:47L'accompagnement de l'ADEME nous a permis vraiment de sensibiliser nos équipes
09:51à ces sujets du réchauffement climatique
09:53et à renforcer justement l'appréhension du quotidien
09:58pour la préservation de la ressource
10:01et puis le respect de l'environnement
10:04qu'on a la chance de pouvoir côtoyer tous les jours.
10:08Je crois que le gros avantage de cette étude qui a été faite par l'ADEME,
10:11c'est de nous sensibiliser, mais de façon opérationnelle, au sujet.
10:15Le fait d'y avoir été sensibilisé, ça nous a permis d'intégrer dès le début
10:19cette notion.
10:21Je crois qu'aujourd'hui, on ne peut plus se voiler la face.
10:23Le changement climatique, il existe, il est là.
10:26Donc si, à partir du moment où ça des impacts sur notre économie,
10:30il faut bien évidemment le prendre en compte.
10:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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