- il y a 11 heures
Guerre de succession chez les Rothschild. En conflit avec la veuve de son fils, Ariane, et ses quatre petites-filles, la baronne Nadine de Rothschild veut récupérer la collection d'art que lui avait léguée son mari, le baron Edmond de Rothschild. Une affaire loin d'être simple. Elle livre sa vérité dans RTL Matin.
Regardez Face à Fogiel du 09 décembre 2025.
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00:00... à consommer avec modération.
00:02RTL Matin, Thomas Soto.
00:06Il est 8h20, face à Fogiel, l'interview de Marc-Olivier Fogiel.
00:09Ce matin, Marc-Olivier, vous recevez Nadine de Rothschild, la baronne en pleine guerre de succession.
00:14Visiblement, même dans les familles, bien comme il faut, les questions d'argent et d'héritage sèment parfois à la zizanie.
00:18Bonjour Nadine de Rothschild.
00:20Bonjour cher ami, comment allez-vous ?
00:22Plutôt pas mal et vous, vous êtes en ligne depuis la Suisse, d'où vous avez décidé de prendre la parole sur RTL
00:26pour répondre à la longue enquête de Paris Match, dans laquelle on apprend, Madame la baronne,
00:30que votre famille se déchire à propos de l'héritage de votre mari Edmond.
00:34Pour commencer, et avant de bien comprendre, on est loin des bonnes manières et plus dans tous les coups sont permis, non ?
00:40Ah oui, là on met les pieds dans le plat, si je peux m'exprimer ainsi.
00:44Donc même dans votre milieu, à vous, finalement, c'est pas très ouaté tout ça ?
00:48Non, rien n'est ouaté, mais écoutez, vous le savez bien, vous fréquentez tous les milieux
00:52et l'inter vous diront que pour une petite cuillère en argent, tout le monde se barre.
00:57Alors là, c'est pas une petite cuillère en argent, c'est beaucoup d'argent pour bien comprendre.
01:00À la mort de votre mari Edmond, décédé en 1997,
01:03vous héritez d'une partie de la collection des œuvres d'art du château de Prény, en Suisse,
01:08où votre fils Benjamin, sa femme Ariane et leurs quatre filles s'étaient installés.
01:11En 2021, Benjamin décède.
01:14Vous souhaitez depuis récupérer la collection, ce que votre belle-fille et vos petites-filles refusent.
01:19Pour commencer, pourquoi vous refuse-t-elle ce droit ?
01:22Elle me les refuse parce que ma mésentente avec ma belle-fille a été tellement importante
01:28que je n'ai pas du tout l'intention de laisser à cette personne,
01:31malheureusement, je peux dire cette personne, l'héritage que mon mari m'a laissé.
01:35Et j'ai l'intention de faire un musée avec, si vous voulez,
01:38ce que je considère comme une collection unique au monde.
01:42Mes petites-filles, j'aurais aimé pouvoir les adorer, mais je ne les ai jamais vues.
01:46Ça a été un grand problème dans la famille.
01:48Mon fils décédé, je n'avais pas l'intention de faire quoi que ce soit
01:51pour, d'une part, me dire que je pouvais arranger les choses,
01:55parce que ce n'est pas à mon âge où je vais faire l'effort, c'est à elles de le faire.
01:59Elles ne veulent pas le faire, tant pis.
02:01Vous êtes sans langue de bois en l'entend ce matin, donc pour bien comprendre,
02:04vous, vous voulez faire une fondation avec cette collection dont vous avez hérité,
02:09ce qui les priverait d'une future succession, et elles s'opposent à ça, c'est ça en fait ?
02:13Exactement, exactement.
02:15Donc c'est une très belle collection de tableaux qui sont plutôt destinés à un endroit comme le Louvre,
02:20si vous voulez, mais que je veux laisser à la ville de Genève et faire amuser au nom de mon mari.
02:25Je peux vous demander, Madame la Baronne, ça s'élève à combien,
02:27puisque vous parliez tout à l'heure d'une petite cuillère, c'est plus que le prix d'une petite cuillère,
02:31cette collection, elle s'élève à combien ?
02:32Ce serait dix petites cuillères, si vous voulez.
02:35C'est-à-dire ?
02:36Non, je ne peux pas vous donner un prix, parce que ça n'a pas de valeur,
02:40ça n'a de la valeur que par les acheteurs.
02:42Si un jour, je pense qu'il y avait des acheteurs, ce serait effectivement pour beaucoup, beaucoup d'argent.
02:47On parle de centaines de millions d'euros ?
02:49Là, je crois que vous voyez un peu grand.
02:51Aujourd'hui, cette collection, elle est donc dans ce château, et vous n'y avez pas accès.
02:54Il y a des actions en justice qui, une fois, vous donnent raison, et une fois, vous déboutent.
02:58Et vous avez dû attaquer vos petites filles, d'ailleurs, pour pouvoir avoir accès à la collection.
03:03Ce n'est pas dur pour une grand-mère comme vous d'attaquer ces petites filles,
03:06même si vous les connaissez à peine, finalement ?
03:08Mais bien sûr, j'ai quitté mes petites filles.
03:10L'aînée avait dix ans.
03:11Les autres, je ne les connais pas.
03:13Alors, j'ai fait, effectivement, jusqu'à l'âge de dix ans, la connaissance de ces enfants.
03:17Je me suis beaucoup intéressée à elles.
03:20Malheureusement, quand il y a deux grand-mères dans une vie, il y en a toujours une qui perd la bataille, voyez-vous.
03:25Et c'est moi qui l'ai perdue.
03:26Mais vous avez entendu ce que dit l'avocat de la famille.
03:29Nadine de Rothschild a brisé l'esprit d'unité, de continuité,
03:32qui caractérise la famille depuis trois siècles et sept générations, en attaquant ces petites filles.
03:35Vous avez brisé cet esprit de famille, Nadine de Rothschild ?
03:38Si vous voulez, oui, j'accepte le mot.
03:40Vous acceptez le fait d'avoir brisé l'esprit de famille ?
03:42Oui, l'esprit de famille.
03:43Il n'y avait plus d'esprit de famille, donc je n'ai pas brisé grand-chose, vous voyez.
03:47Qu'est-ce qui vous oppose à votre belle-fille Ariane de Rothschild, donc la veuve de votre fils ?
03:52C'est quoi le problème entre Nadine de Rothschild et cette banquière ?
03:56C'est une grande banquière ?
03:57C'est-à-dire que peut-être que ma personnalité dérangeait beaucoup ma belle-fille, je n'en sais rien.
04:02Mais toujours est-il qu'il y a très longtemps que malheureusement, nous ne nous entendions pas.
04:07J'ai pensé faire la possibilité d'un accord, ça ne s'est jamais fait.
04:12Vous savez, quand on se marie, on épouse une famille.
04:15On épouse effectivement tout ce qui va autour.
04:18Le jour du mariage, c'est une chose.
04:21Et les jours qui suivent, ça c'est différent.
04:23Problème avec elle, mais problème manifestement aussi avec votre fils qui est décédé il y a quelques années.
04:28Il disait à Paris Match, avant sa disparition, que vous l'avez souvent considéré comme un héritier, plus que comme un fils.
04:34Il regrettait de ne pas avoir de relation avec vous.
04:36Est-ce que ça a été aussi difficile d'être une mère, Madame la Baronne ?
04:40Mais bien entendu. Vous savez, toutes les femmes de ma génération, les femmes qui ont épousé des hommes de pouvoir, peuvent dire qu'elles n'ont pas eu, si vous voulez, de relation avec leurs enfants.
04:48En plus, dans la famille Rothschild, les enfants ont toujours eu des nounous.
04:52Malheureusement, j'ai été comme beaucoup de femmes.
04:54Madame Agnelli, Madame Chirac, elles peuvent dire aussi qu'elles n'ont pas été les mères nécessaires aux besoins de leur enfant.
05:00Ça, c'est certain.
05:00Mais au point, par exemple, ce que raconte Pat, je ne sais pas si c'est vrai, que quand vos petites filles vous ont appelé pour vous apprendre la mort de votre fils, vous l'auriez raccroché au nez, vous ne seriez pas allé aux obsèques.
05:08J'habite de l'autre côté maintenant de Genève.
05:11C'est-à-dire qu'il faut, pour partir sur Prenier où mon fils est décédé, il fallait que je mette au moins deux heures pour y aller.
05:18Cela étant dit, on m'a prévenu pratiquement une heure avant qu'on enlève le corps.
05:23Mon fils est mort dans la matinée et on m'a prévenu en fin d'après-midi.
05:27Je suis une femme de 94 ans, je venais d'être opérée de la colonne vertébrale, donc mon déplacement était extrêmement difficile.
05:34Pourquoi je ne suis pas allée à l'enterrement de mon fils ?
05:37Parce qu'on m'a prévenu très peu de temps avant.
05:40Le corps était là depuis trois jours, personne ne m'a demandé de venir le voir.
05:44Je suis allée à l'enterrement, le lendemain, toute seule, voir mon fils sur sa tombe, voilà.
05:48Mais vous venez de le dire, Madame la Baronne, vous avez 94 ans.
05:51À 94 ans, vous n'avez pas envie que les choses s'arrangent finalement, faire la paix avec votre belle-fille ?
05:56Avec ces petites-filles que vous connaissez à peine ?
05:58Alors, avec mes petites-filles, j'étais en train de faire la paix, comme vous dites, puisqu'elles sont venues me voir.
06:03Nous avons entamé vraiment des conversations très, très, très sympathiques.
06:07Elles sont venues deux fois.
06:09Et je dois dire qu'à la première visite, elles m'ont envoyé des fleurs après leur visite,
06:13en me disant qu'elles étaient ravies de notre première rencontre importante.
06:16Je leur ai demandé de venir après une seconde fois.
06:19Elles sont venues.
06:20Et le lendemain, j'avais directement la possibilité ou de les revoir,
06:25ou de, je dois dire, presque de signer tous les papiers, comme quoi j'abandonnais tout.
06:30En gros, ce que vous êtes en train de nous dire, c'était un chantage.
06:32Si vous vouliez avoir finalement vos petites-filles, il fallait que vous abandonniez la collection.
06:36Eh bien, oui, c'est ce que j'ai compris.
06:38Je pense qu'un musée, avec mes petites-filles, si elles avaient accepté de le faire avec moi,
06:42est-ce que je pense qu'elles auraient accepté ?
06:44La mère, je ne lui reparlerai jamais.
06:46La mère, vous ne lui reparlerai jamais ?
06:48Ariane de Rothschild, donc la veuve de votre fils, ça, pour vous, c'est irrémédiable ?
06:54Irrémédiable.
06:55Je ne sais pas si de votre vivant, Madame la Baronne, vous pourrez récupérer cette collection,
06:59mais à votre disparition, dans la mesure où vous en avez hérité, ça vous reviendra ?
07:03Votre testament, il prévoit quoi à ce moment-là, quand cette collection vous reviendra, a priori ?
07:08Si elle me revient, je fais un musée, comment dirais-je, à Genève, avec l'état de Genève.
07:12J'avais d'ailleurs demandé à mes petites-filles de le faire ensemble,
07:16et j'avais pratiquement compris qu'elles n'étaient pas contre, mais tout a changé en 24 heures.
07:21À vous entendre, en tout cas, on voit bien que les positions sont très, très éloignées,
07:26c'est le moins que l'on puisse dire.
07:28À votre avis, pourquoi ?
07:29Pourquoi votre belle-fille refuse que vous ayez accès à cette collection,
07:34et que vous en fassiez un musée, selon donc vos volontés ?
07:38Ah bah ça, allez lui demander, c'est à elle qu'il faut demander ça, et à son avocat.
07:42Vous avez bien une idée, vous, à votre avis, pourquoi ?
07:43Parce que...
07:44J'imagine qu'elle, elle se fonde sur le droit pour pouvoir vous l'opposer.
07:47Non, elle n'a aucun droit sur ma collection.
07:49Mon mari m'a laissé ça dans son héritage, légalement, je ne vois pas du tout, du tout pourquoi,
07:54parce qu'elle estimait, effectivement, si mon fils avait été toujours en vie,
07:58la collection lui revenait, je n'aurais jamais rien pris,
08:00je lui laissais absolument tout, comme j'ai laissé toutes les maisons,
08:04lorsque mon mari est décédé.
08:06Et là, j'étais décidée à lui laisser la collection.
08:08Mais, m'entendant tellement mal avec ma belle-fille,
08:12j'ai jugé que je faisais de cette collection ce que j'avais envie.
08:15Et vous, par ailleurs, au-delà de cette collection,
08:17votre train de vie, vous l'assurez comment ?
08:19Très bien, mon mari a été d'une grande générosité avec moi,
08:22et je vis maintenant dans la campagne,
08:24où j'ai beaucoup moins besoin d'avoir, comment dirais-je,
08:26un train de vie comme je l'avais lorsque j'étais mariée.
08:29On vous entend toujours avec cette voix si jeune, d'ailleurs, et assez gai.
08:33Tout ça vous atteint, Mme la Baronne, derrière la façade,
08:37ou alors, finalement, vous en avez fait votre deuil ?
08:39Écoutez, dans votre phrase, il y a les deux réponses.
08:42C'est-à-dire ?
08:43Il y a les deux réponses, c'est-à-dire que je suis extrêmement triste
08:45de ne pas pouvoir communiquer avec ces quatre jeunes femmes,
08:48qui maintenant, les nées à 30 ans, ce ne sont plus des enfants.
08:51Donc, la conversation avec ces femmes ne sont plus du tout les mêmes
08:55que si j'avais encore ces gosses devant moi.
08:58Aujourd'hui, j'en ai pris mon parti, mon fils n'est plus là.
09:01Je me retrouve seule devant un problème que je n'ai pas cherché du tout,
09:07et puis voilà.
09:08La leçon de tout ça, pour conclure, Mme la Baronne,
09:10c'est que finalement, l'argent ne fait pas le bonheur ?
09:12Si, il fait le bonheur quand on a avec soi un homme,
09:16qui est l'homme que j'ai épousé, qui était un homme extraordinaire,
09:19avec bien sûr toutes les qualités,
09:21et vous avez dû connaître ça dans votre génération, de tous les playboys.
09:24Donc, il y avait des vies à côté, on va dire.
09:26Oui, oui, il y avait des vies à côté,
09:27mais des vies à côté qui ne prêtaient pas, si vous voulez.
09:30C'était une autre époque.
09:32Mais donc, vous me disiez, l'argent faisait le bonheur tant que votre mari était là,
09:35mais depuis, finalement, cette guerre de succession aussi violente,
09:38l'argent est aussi source de problème, en fait.
09:40Non, ce n'est pas une source de problème,
09:42parce que moi, j'ai fondé des fondations.
09:44Je suis la plus, paraît-il, la femme la plus généreuse pour l'hôpital de Genève.
09:48J'ai fait beaucoup, beaucoup de choses, je fais beaucoup de choses.
09:52Donc, l'argent, pour moi, est plutôt un moyen de rendre les gens heureux.
09:55Pour conclure, vous avez espoir que tout ça s'arrange, ou alors plus vraiment ?
09:58Je ne crois pas, non.
10:00Je le souhaite, mais je ne le crois pas.
10:01Merci d'avoir mis les points sur les iers avec la franchise qui vous caractérise, Madame la Baronne.
10:06Oui, et puis vous voyez quand même,
10:07quand on dit qu'on ne sait pas très bien dans quel état moral je suis,
10:11vous pouvez quand même constater que je peux mettre les mots derrière les uns, derrière les autres.
10:15Oui, parce que le décryptage de ça, c'est que la partie adverse vous reproche d'être manipulée par vos conseils,
10:19et vous êtes en train de nous dire qu'aujourd'hui, vous avez évidemment toute votre tête à 94 ans bientôt.
10:24Absolument, c'est-à-dire que je ne vous le dis pas, vous le constatez.
10:27On le constate, merci d'avoir été en ligne depuis la Suisse,
10:30aux côtés de notre correspondant Serge Payot.
10:32Merci, Madame la Baronne.
10:33Merci beaucoup, au revoir.
10:34Au revoir.
10:34Merci.
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