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00:00Zobel Behalal, bonjour.
00:01Bonjour.
00:02Qu'est-ce que vous avez pensé de cette cérémonie hier soir à Washington ?
00:06Écoutez, le président Trump a réussi un grand coup diplomatique.
00:10Il a réussi à mener à Washington deux chefs d'État qui ne se sont pas rencontrés depuis longtemps.
00:15Mais on se rend aussi compte qu'il était le seul à être content dans cette salle,
00:20parce que les présidents congolais et rwandais, à travers leur langage corporel,
00:24ont montré qu'ils étaient venus pas très engager pour cette signature.
00:29Apparemment, en tout cas, il n'y a pas eu de poignet de main entre les deux chefs d'État du Congo et du Rwanda.
00:34Ça illustre le très peu d'engagement de ces deux chefs d'État,
00:37le très peu d'entrains à venir signer ces accords.
00:41On sait, à partir des sources dans les différents pays,
00:44que le président Tisekedi et le président rwandais n'ont pas pu résister à la pression
00:49exercée depuis plusieurs mois par l'administration de Trump.
00:52Et voilà le résultat que ça a donné, ce sentiment de défiance dans la salle,
00:57l'absence de poignet de main, qui fait douter de la portée de cet événement aujourd'hui.
01:02Et visiblement, les deux chefs d'État s'évitaient du regard pendant toute la cérémonie.
01:06Alors, pendant son discours, le Rwandais Paul Kagame a dit
01:09« Il y aura des hauts et des bas ».
01:11Est-ce à dire qu'il ne suffit pas de signer un accord pour que la paix revienne ?
01:14Absolument. J'ai envie de dire qu'il y aura un peu plus de bas que de haut, d'ailleurs.
01:18Lorsqu'on regarde le terrain aujourd'hui, avec la poursuite des affrontements entre l'1-23 et l'armée congolaise,
01:25on a de grosses inquiétudes.
01:27Et malheureusement, les populations à l'est de la RDC ne vont pas se réveiller demain,
01:31la semaine prochaine, avec un horizon un peu plus apaisé.
01:34Félix Tisekedi, dans son discours, a eu ce mot
01:37« Nous espérons que le Rwanda fera preuve du même sérieux que nous ».
01:41C'est la raison pour laquelle, même si on peut se réjouir du fait que,
01:44et ça, ça amène au crédit de l'administration Trump, que l'économie soit revenue au centre du jeu.
01:50On est aussi forcés à la prudence sur l'avenir de cet accord qui a été signé aujourd'hui.
01:56Oui, parce que ce que sous-entendait le président congolais,
01:59c'était l'espoir que les Rwandais retirent leurs troupes du Congo.
02:02Le président congolais ne cesse de le dire.
02:04Il a encore répété devant la diaspora congolaise lors d'une visite à Belgrade.
02:10« Rien ne se fera tant que le Rwanda ne sera pas parti du Congo ».
02:14Et les Rwandais disent à leur tour que rien ne se fera tant que les Congolais n'ont pas combattu les FDRR.
02:21Et un des documents de cet accord dit clairement que le cadre régional d'intégration économique
02:27ne sera pas mis en œuvre tant que ces mesures-là ne seront pas achevées.
02:30Donc, on est ici dans la satisfaction d'avoir eu les deux chefs d'État qui viennent à Washington
02:35pour le bonheur du président Trump, mais on est forcé aussi à l'inquiétude pour le quotidien des populations congolaises.
02:41Et quand le président burundais, Evariste Ndahi Chimier, a déclaré
02:45« S'engager, c'est une chose. Mettre en œuvre est une autre chose »,
02:49est-ce qu'il n'a pas résumé l'opinion générale ?
02:51Absolument. On parle ici d'un président qui connaît bien la région,
02:55qui connaît bien les différents protagonistes, qui est d'ailleurs en froid.
02:58Le burundais est d'ailleurs en froid avec le Rwanda.
03:00Donc, ils sont tous conscients des difficultés énormes de l'Himalaya vers lequel on s'engage aujourd'hui en signant cet accord.
03:08Mais prenons l'exemple de la mine de Roubaïa qui produirait 15% du coltan mondial
03:13et qui se trouve actuellement sous le contrôle du M23.
03:16Est-ce qu'avec les accords signés hier, on va pouvoir tracer le coltan
03:21qui part de cette mine de l'est du Congo vers le Rwanda et ensuite vers le marché occidental ?
03:26La mine de Roubaïa, depuis plusieurs années, est une source du financement du conflit.
03:32Les minéraux qui sont exploités à Roubaïa, déjà avant la présence du M23,
03:36qui l'occupe aujourd'hui, étaient blanchis et continuent à être blanchis au Rwanda.
03:41Les processus de traçabilité existaient déjà,
03:44mais les acteurs sur le terrain avaient réussi à les contourner.
03:47C'est vrai que dans les accords qui ont été signés à Washington,
03:50il y a une dimension de traçabilité de ces minéraux.
03:52Mais je pense que si cette traçabilité n'a pas été efficace à 100% avant,
03:58il n'y a pas de raison qu'elle soit demain sans un changement radical.
04:01Et le point sur lequel on veut insister, c'est la présence des réseaux du crime transnational organisé
04:07qui ont intérêt à ce que ce désordre continue,
04:11parce que grâce à ce désordre, ils peuvent s'enrichir.
04:13Donc lorsqu'on n'aura pas adopté des mesures tangibles
04:16pour lutter contre ces réseaux du crime transnational organisé,
04:19toutes les autres mesures seront, j'enviens dit, inefficaces.
04:22Et quand je regarde les accords qui ont été signés,
04:25je n'ai pas l'impression qu'on se soit engagé vers cette logique-là.
04:29Zobel Béalal, je vous remercie.
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