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  • 6 hours ago
Transcript
00:00– De cet accord de paix justement entre les présidents rwandais et de RDC,
00:06avec Karim Yahyaoui qui est avec moi sur ce plateau.
00:08Bonsoir Karim. – Bonsoir.
00:09– Et à Bruxelles avec notre invitée Colette Breckman.
00:11Bonsoir, vous ĂŞtes journaliste au quotidien belge le soir,
00:14spécialiste de la région des Grands Lacs.
00:15Merci beaucoup d'ĂŞtre avec nous.
00:17D'abord votre réaction, Colette Breckman,
00:20à cette signature avec Donald Trump, cette mise en scène.
00:23Est-ce qu'on peut parler d'un véritable accord de paix ?
00:30– Merde.
00:32– Ah, il me semble qu'on a un petit souci,
00:35un petit problème de son avec un petit problème de connexion avec Colette Breckman.
00:39On a, en attendant, je vous la pose.
00:42– Je crois qu'elle est envenue là. – Elle est envenue.
00:43– Non, moi je vous entends.
00:44– Ah, vous m'avez entendu ?
00:45Donc est-ce que c'est un véritable accord ?
00:47– Oui, oui, je vous entends.
00:48– Est-ce un accord de paix dont on parle ?
00:52– C'est un accord qui satisfait certainement les trois protagonistes à Washington.
00:57Chacun trouve son intérêt.
00:58Je pense que le président Tshisekedi se trouve conforté.
01:02On ne va pas remettre son pouvoir en question.
01:04Il peut espérer peut-être que les Américains le laisseront briquer un troisième mandat.
01:10Pour Donald Trump, c'est très intéressant parce qu'il y a un accord conclu
01:13sur les minerais stratégiques, pas seulement ceux du Kivu,
01:17le Coltan et le Cobalt, mais aussi les minerais du Katanga
01:22qu'il souhaite pouvoir exporter via le corridor de l'Hobito,
01:27la cĂ´te angolaise et donc directement sur l'Atlantique,
01:30ce qui va contrer les ambitions et le commerce de la Chine.
01:34Et quant au président Kagame, il estime qu'il nie toujours que son armée soit présente au Kivu.
01:42Il n'a pas levé ce qu'il appelle des mesures défensives.
01:45Son armée est toujours très près de la frontière.
01:50Il soutient toujours le mouvement rebelle M23 qui, au moment même où l'accord est signé,
01:56poursuit les combats extrĂŞmement violents dans le sud Kivu.
01:59Et donc les trois protagonistes ont des raisons de se réjouir de cet accord.
02:03Les seuls qui sont oubliés, ce sont les Congolais,
02:06les enfants qui travaillent dans les mines,
02:08les femmes qui sont violées et qui sont maintenant privées d'aide humanitaire,
02:13les millions de déplacés qui errent dans la région,
02:18eux, me semble-t-il, n'apparaissent pas dans l'accord.
02:20Vous restez avec nous Ă  Colette Breckman.
02:22Une question justement Ă  Karimi Ayahoui.
02:24Cet accord de paix n'est pas véritablement un accord de paix,
02:28ce que vient de dire Colette Breckman.
02:29Les trois protagonistes ont un intérêt à le signer,
02:32mais sur place il y a encore des combats,
02:35en tout cas c'est ce que disent les sources locales,
02:37et le peuple lui-mĂŞme ne figure pas vraiment dans cet accord.
02:40C'est vrai que sans doute que ces trois hommes y ont intérêt,
02:44mais sur le terrain la situation reste critique.
02:47Et cet accord de paix, en réalité,
02:49ceux qui le signent n'y croient pas vraiment,
02:51en tout cas ils ne croient pas forcément à des répercussions sur le terrain.
02:56D'ailleurs on a vu à quel point le chemin a été long et compliqué
02:59pour arriver Ă  cette signature,
03:00puisqu'il y a déjà d'abord eu une espèce de déclaration de principe
03:04qui avait été signée, c'était déjà il y a un moment, en avril dernier.
03:08Ensuite un accord de paix, soi-disant signé en juin sous l'égide de Donald Trump.
03:14Et puis après on nous explique que finalement cet accord de paix n'est pas suffisant,
03:18puisqu'il faut mettre en place une clause, une deuxième clause,
03:21qui serait liée à l'intégration économique dans la région du Rwanda.
03:26Donc d'accords, de signatures, d'aller-retour en aller-retour,
03:31on a clairement le sentiment qu'aujourd'hui on veut nous donner l'impression
03:35que cet accord de paix signé à Washington vient chapeauter tout ce qui a été mis en place depuis des mois,
03:41sauf que tout ce qui a été mis en place depuis des mois ne fonctionne pas.
03:44En parallèle des efforts de Washington, on a vu aussi le Qatar s'impliquer dans la région
03:49pour tenter de mettre en place un dispositif de surveillance de cessez-le-feu
03:54qui est totalement inefficace. Sur le terrain, les combats continuent dans l'est du pays
04:01et chacun se renvoie à la responsabilité de l'échec, puisque du côté de la République démocratique du Congo,
04:09on demande Ă  ce que les soldats rwandais, qui seraient quelques 4000 sur place, quittent le territoire.
04:15Du côté du Rwanda, on demande à ce que les FDLR, qui combattent côté congolais,
04:20et que les Rwandais accusent d'avoir participé au génocide, soient neutralisés.
04:25Rien de tout ça n'est fait et aujourd'hui on nous explique qu'on signe un accord historique.
04:29Colette Brechtman, vous êtes d'accord ? Finalement, il n'y a rien de très historique cet accord.
04:36Non, à part la mise en scène, à part la mise en scène, l'invitation de quelques chefs d'État africains
04:41pour soi-disant cautionner l'accord, mais sur le terrain qui est celui qui nous importe,
04:47qui est le sort de la population congolaise qui connaît la guerre depuis 30 ans
04:51et qui a des millions de victimes, malheureusement, rien ne sera changé,
04:56sauf qu'on va peut-être, d'une certaine façon, légaliser, légitimer la poursuite du pillage des ressources,
05:03qui cette fois vont partir aussi pour les États-Unis,
05:06et peut-être continuer à être retraité, nettoyé, en passant par le Rwanda,
05:12qui est unanimement désigné comme une puissance agressive,
05:17qui doit se défendre, qui estime qu'il doit se défendre contre un retour éventuel
05:21des génocidaires d'il y a 30 ans, qui ont tout de même pris de l'âge
05:25et qui ne sont probablement plus très nombreux.
05:28Mais le Rwanda estime qu'il a encore un droit de regard et de préemption dans la région.
05:34– Collègue Breckman, est-ce que ça veut dire qu'en fait,
05:36les États-Unis de Trump mettent véritablement un pied dans cette région
05:40qu'ils avaient peut-être ignorée pendant un temps ?
05:43– Mais je crois que c'était ça le contenu du dit,
05:47lorsque le président Tshisekedi a fait appel aux Américains,
05:51il a mis en avant les ressources de son pays,
05:53les ressources du Katanga, qui est riche en uranium, en cuivre,
05:58les ressources de l'Est, et c'est ça qui intéresse les États-Unis.
06:01Et très tôt lors de la négociation, il a promis la réouverture,
06:07l'ouverture de ce qu'on appelle le corridor de l'hobiteau.
06:10Et ça, c'est le point essentiel dont on ne parle pas.
06:13C'est une combinaison de chemins de fer, de rails, de routes
06:18qui mèneraient vers les ports angolais
06:20et qui permettraient de faire sortir les minerais du Katanga
06:24par la cĂ´te atlantique.
06:26Et ça, c'est un point qui intéresse vivement les États-Unis,
06:29parce que ça permet de contrer la Chine,
06:31de contrer les accords qui avaient été conclus par Joseph Kabila
06:35avec la Chine, qui fait que maintenant,
06:37la Chine est le principal pays destinataire des ressources du Congo.
06:42Et l'intérêt des Américains, c'est d'inverser ce mouvement
06:45et d'ĂŞtre eux-mĂŞmes, de devenir eux-mĂŞmes les premiers acheteurs,
06:49les premiers acquéreurs de toutes les ressources du Congo.
06:51Et donc, on retourne au XIXe siècle, finalement,
06:55dans une situation pratiquement coloniale,
06:57oĂą on veut inverser le mouvement
07:00et où les Occidentaux, en tout cas les Américains,
07:03veulent reprendre la main sur l'exploitation des ressources de ce pays.
07:07Karim Yahya, oui, parce que les Chinois étaient bien devant
07:10les Américains dans cette région.
07:12Oui, oui, bien devant.
07:13Ils dominent largement le marché dans cette région du monde.
07:17Voici quelques chiffres.
07:18Ils détiennent des parts dans 15 des 19 projets de cuivre de la région
07:23et de cobalt aussi, et contrĂ´lent 80% de la production de cobalt.
07:28Donc, le retard américain est considérable.
07:31Deux sociétés américaines ont tout de même lancé
07:33des opérations minières dans la région.
07:35C'est tout récent.
07:36Une société qui s'appelle Cobalt Metals,
07:39qui est soutenue par le milliardaire Bill Gates et par Jeff Bezos,
07:42et qui a acquis des participations dans des gisements de lithium,
07:47c'est dans le nord qui vaut.
07:49Mais évidemment, tout ça ne suffira pas pour combler le retard des Américains.
07:53C'est pourquoi Donald Trump veut vraiment mettre le pied dans cette région.
07:57Et en parallèle de cet accord de paix,
08:00qui ne ramènera sans doute pas la paix,
08:02il y a eu un certain nombre de choses qui ont été signées
08:05avec la République démocratique du Congo,
08:08notamment pour acquérir, ou en tout cas pour exploiter,
08:11des minerais particulièrement utiles aux Américains.
08:14Et donc, comme d'habitude avec Donald Trump,
08:17il y a cette volonté de faire la paix,
08:20mais qui est en vérité portée par des intérêts économiques et stratégiques.
08:24Et c'est à chaque fois cette réalité-là avec Donald Trump,
08:27que ce soit en Ukraine ou que ce soit dans d'autres régions du monde.
08:30On attend d'ailleurs cette image de Donald Trump avec Tshisekedi et Kagame,
08:36puisqu'ils devraient signer dans quelques instants cet accord,
08:40cet accord de paix historique, comme ils disent.
08:43Colette Braekman, est-ce que ce projet de Trump, des Américains,
08:47de mettre véritablement un pied, ce que vous expliquez, dans cette région,
08:52est-ce que c'est réalisable véritablement ?
08:54D'après ce que j'ai lu, l'idée, ça serait de transformer les minerais congolais au Rwanda,
09:01ensuite les acheminés par chemin de fer, ça semble très compliqué.
09:06Non, non, ce sont des choses différentes.
09:08Il y a d'abord, le Congo est un pays immense et grand comme l'Europe,
09:12et donc vous avez les minerais qui se trouvent au Kivu,
09:14c'est-Ă -dire le colombo-tentalite, le lithium de Manono,
09:18qui se trouvent vraiment dans l'est du Congo,
09:21et qui sont déjà acheminés aujourd'hui vers le Rwanda.
09:25Et alors là, le Congo se plaint que c'est illégal, que c'est du pillage, etc.
09:29Ici, cet accord permettrait en quelque sorte de légaliser cette exportation.
09:34Le minerais transite par le Rwanda,
09:37il y est transformé, emballé, conditionné correctement,
09:41et puis il part vers une destination probablement qui pourrait ĂŞtre les Etats-Unis,
09:47peut-être aussi Doha pour certains, pour les pierres précieuses,
09:50ou pour l'or, ça pourrait être les Émirats.
09:53Par contre, pour le Katanga, le Katanga aujourd'hui,
09:5680% de la production, pratiquement tout part en Chine.
10:00Et c'est ça qui dérange les Américains,
10:02parce que la Chine a une avance considérable dans les technologies de pointe,
10:07grâce à cet accès au cuivre, mais surtout au cobalt du Katanga.
10:13Et si on inverse ce mouvement,
10:15et si les flux peuvent repartir par la cĂ´te atlantique via l'Angola,
10:21là, ça prive l'accès à la Chine.
10:23Maintenant, la question est,
10:25la Chine a conclu des contraints avec le Congo,
10:27la Chine va-t-elle se laisser rouler,
10:30laisser ses contraints être annulés par la seule initiative de Kitshasa ?
10:36On peut en douter,
10:37je pense que la Chine n'est pas un pays belliqueux,
10:40mais elle a peut-ĂŞtre d'autres moyens de pression.
10:42Les Américains aussi ont des moyens de pression,
10:45notamment pour pacifier l'Est du Congo,
10:47et sécuriser leurs éventuels investissements.
10:52On parle de la présence d'Eric Prince,
10:54qui a autrefois été propriétaire de la société Blackwater,
10:58et du déploiement de mercenaires
11:01qui pourraient prĂŞter main-forte Ă  Kinshasa.
11:04Comment la Chine pourrait-elle réagir, Colette Breckman ?
11:10En passant, on ne sait pas,
11:11la Chine est apparemment très pacifique.
11:14On n'entend pas parler de réaction violente,
11:17je pense que la Chine observe,
11:19mais vu sa présence dans l'économie congolaise,
11:22il me semble qu'elle a des moyens de pression
11:25qui pourraient surprendre.
11:27Mais la Chine, pour l'instant, n'a pas réagi officiellement.
11:30Et les violences continuent, ce qu'on disait...
11:32Les violences continuent, elles n'ont jamais cessé,
11:35et c'est vrai que c'est peut-ĂŞtre lĂ  le principal obstacle
11:38à toutes ces velléités,
11:40cette volonté de faire du business du côté de Donald Trump.
11:44Et on a vu les deux hommes,
11:46les deux hommes clés de cette affaire,
11:48Félix Tshisekedi et Paul Kagame,
11:51tempéraient en quelque sorte les espoirs
11:54que Trump met en avant.
11:58Ils se sont croisés du côté de Bruxelles
12:00sans se parler il y a peu.
12:02On a entendu aussi Paul Kagame expliquer
12:04que rien n'était fait,
12:05et que par le passé,
12:07des accords n'avaient pas été respectés par Kinshasa.
12:10Et chacun reste campé sur ses positions,
12:13avec des exigences claires
12:15en ce qui concerne l'ennemi d'en face
12:19et la nécessité de désarmer certaines milices
12:23ou certains groupes armés,
12:24puisqu'il faut rappeler qu'il y a une centaine de groupes armés
12:26qui sont à l'œuvre,
12:27notamment Ă  l'est du pays.
12:30Et donc, tant que tout ça ne sera pas fait,
12:32tant que tout ça ne sera pas sécurisé,
12:34il sera très difficile pour les Américains
12:36de mettre en œuvre leur ambitieux plan
12:39de contrecarrer la domination de la Chine dans la région.
12:43Un mot de conclusion, collègue Breckman,
12:45donc on est loin d'une pacification de la région.
12:50Absolument, parce que d'abord,
12:51entre les deux hommes,
12:53Tshisekedi et Kagame,
12:54pour des raisons parfois objectives,
12:56la méfiance est profonde,
12:58l'entente est pratiquement impossible.
13:00Chacun a l'impression qu'à un moment donné,
13:02l'autre l'a trahi,
13:04donc c'est le degré zéro de la confiance.
13:07Et la Chine, on ne sait pas ce qu'elle va raconter.
13:10Et puis les populations aussi,
13:12pas les populations rwandaises,
13:13mais surtout les populations du Congo,
13:15ont le sentiment d'être régulièrement attaquées,
13:18envahies par des supplétifs de l'armée rwandaise,
13:21que l'armée rwandaise intervient
13:23quand elle en sent la nécessité.
13:26Et donc, il y a une rancune profonde
13:28au sein de la population congolaise
13:30contre ce voisin qui est pour le moins envahissant,
13:34et a aussi maintenant une des méfiances
13:36à l'égard de Kinshasa,
13:37oĂą cet accord peut-ĂŞtre va inciter
13:39les gens du Kivu Ă  se sentir trahis aussi
13:43par les dirigeants de leur pays.
13:45Donc on est dans l'incertitude,
13:47et tout ça n'est pas très bon pour le commerce
13:49et pour le développement des accords économiques.
13:52C'est tout le paradoxe.
13:53On voit justement en ce moment les images.
13:56Donc Ă  la Maison-Blanche,
13:57on voit que ça s'active.
14:01Ils doivent a priori signer cet accord,
14:05pas justement dans le bureau Oval,
14:06mais dans un institut politique.
14:09Un institut politique qui a été rebaptisé
14:12Institut Donald Trump,
14:14un institut pour la paix, soi-disant.
14:16C'est vrai que Donald Trump,
14:17c'est un petit peu son obsession
14:18d'apparaître comme un faiseur de paix.
14:22Il nous a déjà expliqué que la paix,
14:24il l'avait ramené entre le Hamas et Israël.
14:26Il ambitionne de le faire pour l'Ukraine et la Russie,
14:29entre l'Inde et le Pakistan.
14:30Donc Donald Trump qui accueille ces deux hommes
14:33avec une particularité.
14:35Pardonnez-moi, je vous interromps, Karim.
14:37On a vu Paul Kagame sortir
14:38et Felix Tshisekedi, me semble-t-il,
14:40il s'engouffre l'un et l'autre.
14:42Ah voilĂ , Paul Kagame qui sort en ce moment.
14:44Donc c'était Felix Tshisekedi juste avant.
14:47Et qu'il s'engouffre donc dans ses voitures officielles
14:51pour aller donc vers cet institut rebaptisé par Donald Trump.
14:54Exactement.
14:54Et ce qui est intéressant, c'est que Donald Trump
14:58les reçoit un par un, séparément,
15:01avant que tout ce beau petit monde ne se retrouve
15:04avec d'autres dirigeants africains
15:06qui sont là en quelque sorte pour être témoins
15:09de ce moment présenté comme historique
15:11et en même temps des espèces de garants
15:13de cette paix dont on a du mal Ă  imaginer
15:15qu'elle puisse s'imposer.
15:18En tout cas, Donald Trump y a mis beaucoup d'énergie
15:20pour les raisons qu'on a évoquées depuis tout à l'heure,
15:22les raisons économiques, mais aussi pour soigner
15:25sa stature d'homme de paix.
15:27D'ailleurs, demain, il va participer au tirage
15:30au sort de la Coupe du Monde et il devrait recevoir un prix,
15:32un prix de la paix qui sera décerné encore une fois
15:35par Donald Trump en attendant peut-ĂŞtre
15:37ce prix Nobel de la paix dont il rĂŞve.
15:40Donc ça, ça joue aussi dans la tête de Donald Trump.
15:42Collègue Breckman, encore cinq secondes parce qu'on a vu
15:45ces images, de voir justement ces deux chefs d'État ensemble
15:47et toute cette mise en scène, votre réaction ?
15:51C'est une image, pas de synthèse, mais c'est une image
15:55qui est fabriquée.
15:56Ces deux hommes n'ont aucune confiance l'un dans l'autre.
15:59Chacun d'entre eux a déjà trahi son voisin.
16:03Ils le savent, ils l'ont gardé en mémoire.
16:05Donc l'état de confiance, il est absolument nul entre les deux.
16:08Et donc ils peuvent peut-ĂŞtre monter dans la mĂŞme voiture.
16:11Mais ça ne signifie rien.
16:13Demain, la guerre va, je pense que malheureusement,
16:15la guerre va continuer.
16:17Et alors il y a le troisième protagoniste
16:19qui sont les rebelles du M23
16:21qui occupent maintenant le nord, qui vouent le sud,
16:24qui vouent, qui contrĂ´lent le terrain.
16:25Ils ne sont pas lĂ .
16:27Et ils ont déjà dit qu'ils ne se sentaient pas du tout
16:29concernés par cet accord.
16:31Donc ils affrontent l'armée congolaise
16:32qui est celui des défaites,
16:34qui a beaucoup de complications,
16:36qui travaillent aussi avec des anciens génocidaires rwandais,
16:40avec des miliciens locaux recrutés
16:44qui sont parfois des tueurs aussi.
16:46Et vous avez l'armée rwandaise
16:47qui est pas loin de la frontière.
16:49Kagame dit qu'elle n'est pas lĂ ,
16:50mais elle peut traverser la frontière comme elle veut,
16:53reprendre les hostilités.
16:55Donc sur le terrain,
16:57rien ne ressemble Ă  la paix.
16:59Rien ne ressemble donc Ă  cette image.
17:00Effectivement, on voit ces deux chefs d'État ensemble,
17:02et puis Donald Trump qui vont signer ensemble cet accord de paix.
17:06Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir,
17:08Colette Breckman,
17:09un journaliste au quotidien belge,
17:10le soir spécialiste de la région des Grands Lacs.
17:12Merci, Karim,
17:13voilà ce qu'on pouvait dire sur cette mise en scène
17:16de la signature de cet accord de paix
17:19entre la RDC et le Rwanda
17:21sur le Nord qui vaut,
17:23et le Sud qui vaut d'ailleurs.
17:24Merci Ă  vous tous de nous avoir suivis.
17:26Restez avec nous.
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