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00:00On va plus loin, présent dans L'Essentiel, avec Ziad Limam, directeur du Montsuel Afrique Magazine.
00:04Bonjour Ziad, dont on rappelle à nouveau la une pour ce mois de novembre.
00:08Il reste encore quelques jours pour vous le procurer, l'équation jeune en Afrique.
00:11Exactement.
00:12600 000.
00:13600 millions.
00:14Millions ?
00:15600 000, c'est gérable.
00:17C'est la France.
00:18C'est Luxembourg.
00:19600 millions, pardon.
00:21Et face à vous, Karim Yahyaoui, chroniquant international ici à France 24.
00:24Bonjour Karim.
00:24Bonjour.
00:25Au sommaire, Christophe Gleiz, condamné à 7 ans de prison en Algérie,
00:29peine confirmée en appel pour le journaliste français accusé par Alger d'apologie du terrorisme.
00:33En cause, un reportage effectué à Tizi Ouzou sur la jeunesse sportive de Kabylie,
00:37club de football pourtant le plus titré d'Algérie.
00:41Le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde de football, c'est vendredi au Kennedy Center de Washington.
00:46Le choix du lieu et la présence de Donald Trump à la cérémonie font beaucoup réagir.
00:50Et pas quand bien, vous le verrez.
00:51C'est tout de suite, on va plus loin.
00:59Reverra-t-on Christophe Gleiz prochainement en France ?
01:08L'espoir soulevé par la libération le mois dernier de l'écrivain Boilem Sansal vient d'être un peu douché,
01:14il faut bien le dire, par la décision ce mardi de la cour d'appel de Tizi Ouzou.
01:18Elle confirme la condamnation à 7 ans d'emprisonnement du journaliste
01:21qui s'était rendue en mai de l'année dernière auprès du club de football,
01:25la jeunesse sportive de Kabylie, dans le cadre d'un reportage.
01:28La justice algérienne l'avait reconnue coupable en juin dernier d'apologie du terrorisme
01:32et possession de publications dans un but de propagande nuisante à l'intérêt national.
01:36Khalid Oussi nous rappelle l'effet en image.
01:41Réunis dans les locaux de Reporters sans frontières,
01:43les proches de Christophe Gleiz espéraient la clémence de la justice algérienne.
01:48L'annonce du jugement fait l'effet d'une douche froide.
01:507 ans de prison pour apologie du terrorisme
01:53et possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national.
01:57Très ému et surtout extrêmement sous le choc.
02:03C'est la définition un peu de l'abattement parce qu'on ne s'attendait pas du tout à ça.
02:09Donc là maintenant, l'espoir est vraiment retombé.
02:14Je pense à mon frère, à ma mère, à mon beau-père et à sa copine.
02:20Passionné de football, Christophe Gleiz a été arrêté en Algérie il y a un an et demi
02:24alors qu'il effectuait un reportage sur le club de foot de Tizi Ouzou.
02:28La justice le reproche d'avoir été en contact avec un dirigeant du club,
02:32également l'un des responsables du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie,
02:37classé terroriste par les autorités algériennes.
02:39Aux côtés de la famille depuis son arrestation en mai 2024,
02:42Reporters sans frontières fustige la décision de la justice algérienne.
02:48Je tiens à vous dire le choc qui est le nôtre.
02:51Je rappelle que Christophe Gleiz est le seul journaliste français détenu à l'étranger.
02:54Il a écopé de la peine de prison pour la deuxième fois la plus lourde jamais prononcée
02:58quant à un journaliste français depuis dix ans.
02:59Et moi je vous le dis, sur quel ton il va falloir expliquer que le journalisme n'est pas un crime ?
03:05Pourquoi la justice algérienne n'arrive pas à le comprendre ?
03:08Sa famille espérait que Christophe Gleiz profiterait de la décrispation
03:11observée ces dernières semaines entre la France et l'Algérie,
03:14avec notamment la libération de l'écrivain Boalem Sansal le 12 novembre.
03:18Mais il n'en est rien, ses avocats ont huit jours pour se pourvoir en cassation.
03:24Et Christophe Gleiz avait exhorté la cour d'appel de Tizi Ouzou
03:28ce mercredi à Clémence.
03:30Il avait demandé pardon, reconnu, avoir fait beaucoup d'erreurs journalistiques,
03:35malgré ses bonnes intentions, comme le fait d'être entré dans le pays
03:38avec un visa touristique au lieu d'un visa de journaliste,
03:41et puis avoir rencontré un certain nombre de personnes liées à cette organisation
03:45classée comme terroriste en Algérie, en ignorant, semble-t-il,
03:50à quel point le sujet était sensible.
03:52Ziyad Limam, ces paroles aujourd'hui à la barre n'ont pas suffi à Christophe Gleiz
03:57pour obtenir la clémence.
03:58Vous êtes surpris de la confirmation en appel de cette condamnation ?
04:01– Enfin, je ne suis pas surpris, ni…
04:05Enfin, il était peu probable que la justice algérienne se renie elle-même.
04:11Et quel que soit le scénario qu'on envisage,
04:14d'une discussion avec la France, pas d'une discussion avec la France,
04:17de l'autonomie des juges, pas de l'autonomie des juges,
04:20on ne voit pas comment une cour d'appel aurait dit
04:22« Ah ben non, toute cette histoire, ça ne marche pas, effectivement ».
04:27Ça ne pouvait pas avoir lieu comme ça.
04:29Donc, ce qu'on s'était dit dans la perspective d'un scénario
04:33où il y avait une possible discussion,
04:35c'est qu'il fallait aller au bout de la procédure judiciaire,
04:39qu'il y ait une condamnation parce qu'il y allait en avoir une.
04:42On va voir ce que décident les avocats de notre ami journaliste,
04:46est-ce qu'il va en cassation ou pas, parce que là, ça ouvre encore une fenêtre.
04:51Mais s'il est condamné définitivement,
04:53on rentrera alors dans la phase très politique du dossier,
04:57c'est-à-dire une action française peut-être plus déterminée.
04:59Enfin, je pense qu'elle est déterminée depuis le début,
05:01mais que dans un registre beaucoup plus discret
05:04que dans l'affaire Boalem-Sensal,
05:06qui était devenue une affaire politique française,
05:08ce qui est moins le cas de cette histoire.
05:12Donc, on va voir.
05:13Mais franchement, je ne m'attendais vraiment pas
05:15à ce qu'un juge dise que son confrère juge s'était trompé
05:19et allait annoncer une mesure de clémence.
05:21Je pense qu'on était dans une dynamique,
05:23d'autant plus que, comme vous l'avez dit dans l'introduction,
05:27il et on a mis les pieds dans un dossier assez explosif en Algérie,
05:31qui est celui de la Kabylie, de l'autonomie Kabylie,
05:33du MAC, de toute cette sphère.
05:36Les autorités reprochent donc à Christophe Gleize
05:38des contacts avec des dirigeants,
05:41à la fois du club ou d'anciens dirigeants du club,
05:43mais qui ont également été ou sont liés
05:45au mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie.
05:49Notamment, un ancien dirigeant du club,
05:51un shérif Melal, qui a été condamné en 2024
05:54à quatre ans de prison ferme
05:56pour différentes accusations financières,
05:58mais aussi des liens avec cette organisation.
06:01C'est vrai que c'est un sujet extrêmement sensible en Algérie,
06:04le mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie,
06:06qui est emmené par un homme qui s'appelle Ferhat Meheni,
06:09qui a été d'abord connu comme chanteur,
06:12qui est aussi le fils d'un héros de la Révolution
06:14et qui a participé à un certain nombre de mouvements
06:17pour la reconnaissance de l'identité Kabylie.
06:19Mais petit à petit, cette volonté de voir l'identité Kabylie reconnue
06:23s'est transformée en des revendications toujours plus poussées.
06:27C'est-à-dire, il a d'abord été question d'autodétermination,
06:30puis d'indépendance.
06:32Ils sont même allés du côté du MAC
06:34à imaginer un gouvernement en exil du MAC,
06:37qu'on peut retrouver d'ailleurs...
06:38MAC pour Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie,
06:40c'est l'acronyme.
06:41Exactement, qu'on peut retrouver d'ailleurs sur Internet.
06:44Ce mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie
06:46est classé comme organisation terroriste depuis mai 2021.
06:51Et Christophe Gleize a entretenu des discussions,
06:54notamment à travers des mails,
06:56avec des responsables de ce mouvement
06:58avant qu'il ne soit classé comme organisation terroriste,
07:02mais aussi après.
07:04Et ce sujet est éminemment épineux,
07:07éminemment sensible en Algérie,
07:09puisqu'il renvoie finalement, comme l'affaire Sansal,
07:12aux limites, aux frontières de l'Algérie,
07:15à son intégrité territoriale,
07:17puisqu'on considère que le MAC aspire
07:20à finalement créer une Kabylie indépendante.
07:23Et d'ailleurs, les autorités algériennes évoquent aussi
07:25le fait que Christophe Gleize
07:27ait aussi cherché à travailler
07:29sur une équipe nationale Kabylie
07:31dont le projet a été évoqué en 2014
07:34et pas seulement sur la JSK,
07:36le célèbre club de foot de Kabylie,
07:39en ajoutant que le MAC est pointé du doigt régulièrement
07:42par les autorités algériennes
07:43pour ses liens avec le voisin ennemi marocain,
07:46mais aussi avec Israël.
07:48Oui, d'ailleurs, la jeunesse sportive de Kabylie
07:49est elle-même dans le collimateur des autorités.
07:52En 2023, un match avait été reporté à Tiziouzou,
07:56officiellement pour des raisons de sécurité,
07:57mais beaucoup de voix critiques.
07:59Ils voyaient effectivement une possibilité
08:01que ce rassemblement serve de tremplin
08:02à des manifestations en faveur
08:04de l'autodétermination de la Kabylie.
08:06Donc on le voit, c'est un dossier explosif.
08:08Mais Boalem Sansal, lui, s'était prononcé aussi
08:10sur la marocanité du Sahara occidental
08:13ou de régions algériennes.
08:15C'est ce que tu disais, c'est-à-dire qu'on touche
08:19à des nerfs à vif politiques en Algérie.
08:24Il y a une forte volonté centralisatrice,
08:26il y a une forte volonté de contenir le pays,
08:29il y a une forte volonté de le tenir
08:31à tous les sens du terme.
08:33Il ne faut pas oublier aussi qu'il y a eu
08:35la période du Hirak dans les années 2018-2019
08:39avec une vraie revendication.
08:40Donc ça me fait penser un peu,
08:43je m'excuse de cette comparation un peu audacieuse,
08:45mais un peu à la Chine, un peu à ces pays
08:47qui cherchent absolument à créer un modèle de stabilité
08:51au prix d'une...
08:54Voilà, d'une...
08:56Un cas de massage ?
08:57Oui, enfin, l'unité nationale devient
09:01un litmus test, une ligne rouge
09:04qui n'est pas contestable.
09:06Cela étant dit, les Algériens ont aussi besoin
09:12en ce moment de desserrer un peu l'étau
09:15dans lequel ils sont géostratégiquement.
09:16Donc c'est pour ça que je pense
09:17qu'on va vite revenir à la question politique.
09:21Bon, la situation...
09:22Le Maroc a fait des ouvertures,
09:23mais la situation avec le Maroc est quand même très bloquée.
09:25La situation dans le Sahel est très difficile avec le Mali.
09:27aidée par la Russie,
09:30ce qui n'aide pas, d'ailleurs,
09:31la vie traditionnelle de l'Algérie.
09:32L'encerclement imaginaire ou imaginé ou réel
09:35des Émirats, des gens du club d'Abraham,
09:41comme on le dit un peu négligeamment,
09:43qui seraient portés par les États-Unis
09:44pour forcer l'Algérie à signer quelque chose avec le Maroc.
09:47Donc il y a une grosse tension aussi interne et externe.
09:51Et donc les Algériens sont aussi à la recherche
09:53de recréer un dialogue avec quelques alliés fidèles
10:00ou quelques anciens amis.
10:02Et là, la France et l'Europe jouent un rôle
10:04parce que nous, on est peut-être un peu plus pragmatiques.
10:07Et puis je crois qu'il y a aussi des histoires
10:09d'enjeux commerciaux qui se présentent
10:10dans les semaines à venir.
10:12Donc voilà, on est un peu dans cette situation de tension
10:15avec un journaliste.
10:19Je rappelle aussi que le monsieur de Reporteur son français a raison.
10:22C'est un journaliste.
10:23Alors si on doit faire attention à chaque fois
10:26qu'on met les pieds quelque part
10:27et on se prend ses temps de prison,
10:28il y a aussi des limites à la rationalisation de ça.
10:32Il est journaliste.
10:33Il a reconnu qu'il était rentré sans visa.
10:35Mais je ne vois pas comment on peut rentrer en Algérie
10:38avec un passeport français tranquillement comme ça
10:42sans qu'on vous laisse rentrer.
10:43Donc là, je pense quand même qu'on l'attendait un petit peu.
10:46Il avait probablement une fiche au renseignement algérien.
10:49On savait qu'il avait rencontré un certain nombre de gens.
10:51Donc on voit qu'il y a aussi quelque chose d'un petit peu particulier
10:54quand même dans le fait d'arriver en Algérie,
10:56d'aller se balader jusqu'à Tiziouzou,
10:58de rencontrer du monde.
10:59Bon, bref.
11:00Donc ça me semble un peu bizarre.
11:01On sait qu'on doit faciliter les choses.
11:02Le pouvoir algérien n'a pas fait obstacle.
11:04Je pense qu'il y a des...
11:05Malheureusement, dans notre métier,
11:08il y a des terrains archi minés.
11:10Et ceux qui font de la guerre le savent.
11:11Ceux qui font du reportage dans des pays difficiles le savent.
11:16Les terrains sont minés.
11:18Et on peut dire que la liberté en porte sur tout.
11:21Mais la réalité, c'est qu'il y a les mines.
11:22Et qu'il faut faire extrêmement attention et être prudent.
11:25Et voilà.
11:27Ça ne change pas les principes.
11:28Mais la prudence est importante.
11:29Ce besoin aujourd'hui de l'Algérie,
11:31peut-être de se désenclaver,
11:32de renouer le dialogue,
11:33peut-être avec la France.
11:34Est-ce cela qui est nature malgré tout
11:37à nourrir l'espoir pour Christophe Glees ?
11:38Parce que tout de même,
11:39la réaction de ses parents,
11:40ils se sont dit atterrés.
11:42Alors, c'est terrible dans les situations actuelles.
11:45Peut-être une figure imposée
11:46pour que la diplomatie,
11:48elle puisse faire son travail en sous-main.
11:49Ou est-ce qu'il y a vraiment une inquiétude
11:50qu'on ne parvienne pas tout simplement
11:51à faire revenir Christophe Glees en France ?
11:53Alors, cette inquiétude, évidemment,
11:54elle plane quoi qu'il arrive.
11:55Mais c'est vrai qu'il y a eu cet espoir,
11:58sans doute légitime,
12:00de la part de la famille de Christophe Glees.
12:02Parce qu'ils ont vu que ces derniers temps,
12:04la situation semblait s'apaiser.
12:05Il y a un irritant absolu pour les Algériens,
12:08Bruno Retailleau, qui a quitté son poste.
12:11Et on a vu que son successeur
12:12était plus dans une logique de tendre la main.
12:15Mais tout ça n'est pas suffisant
12:16pour faire que Christophe Glees
12:18sorte aujourd'hui de prison.
12:20Parce que, comme Ziyad l'a souligné,
12:21les Algériens n'allaient pas se dédire
12:23sur une décision de justice.
12:25Et puis, il y a aussi le fait
12:27que la famille est sans doute sous le choc aussi
12:29parce qu'elle a adopté une stratégie
12:32beaucoup plus...
12:33Enfin, très différente
12:34de celle de Boalem-Sansal.
12:35Très discrète.
12:37RSF, le Quai d'Orsay, la famille
12:38se sont fait discrets.
12:39Et d'ailleurs, c'est ce qui explique aussi
12:40un peu la colère du directeur de RSF
12:43qui a souligné
12:43qu'ils avaient eu beaucoup de prudence,
12:46qu'ils avaient utilisé des mots
12:47extrêmement respectueux.
12:48Et c'est ça qui rend cette décision
12:50de justice extrêmement difficile
12:52aujourd'hui à admettre.
12:53Mais c'est vrai qu'elle ouvre la possibilité,
12:56peut-être, d'une grâce présidentielle.
12:58Mais là aussi, il faut rester extrêmement prudent.
13:00Il y en a eu une tout récemment.
13:02Est-ce que les Algériens sont prêts
13:03à accorder une autre grâce,
13:06sachant qu'il y a une frange
13:07du pouvoir et de l'espace politique algérien
13:11qui est très hostile à la France,
13:13sachant aussi qu'un certain nombre d'Algériens
13:16sont, eux, en prison
13:18pour avoir milité
13:19et qui sont des prisonniers d'opinion
13:23qui, eux, n'ont pas profité
13:24d'une quelconque grâce.
13:25Et qui ne comprendraient pas l'indulgence.
13:27D'ailleurs, quand Boilem Sansal
13:28a été libéré,
13:29il y a eu une partie de l'opinion algérienne
13:32qui a dit « Eh, mais nos prisonniers d'opinion ! »
13:34C'est-à-dire ceux qui...
13:36Voilà, donc ça compte.
13:38Pour le pouvoir, c'est des arbitrages...
13:41Il faut faire attention au timing,
13:44à la date, au moment, et voilà.
13:45Quatre mois s'étaient passés
13:47entre la condamnation en appel
13:49de Boilem Sansal
13:50et la grâce présidentielle.
13:51On peut trouver ça...
13:52Et qui a été accordé
13:53à la demande de l'Allemagne.
13:55Exactement.
13:56Alors là, il faudrait...
13:56Par l'inter...
13:57Oui.
13:57Y aura-t-il un médiateur ?
13:59C'est aussi la question.
14:00Laurent Nouniez doit se rendre
14:01à Alger dans le courant
14:02du mois de décembre.
14:03Pensez-vous, Zia L'Imam,
14:04que ça permette
14:05de faire avancer le dossier ?
14:07En tout cas, c'est un signe, peut-être,
14:08que le dialogue n'est pas rompu.
14:09Non, mais déjà, ça veut dire
14:10que s'il y a la visite...
14:11Excusez-moi, le ministre de l'Intérieur,
14:13ce n'est pas le ministre du Touriste,
14:14ce n'est pas le ministre des Agrumes,
14:15c'est le ministre de l'Intérieur.
14:16Donc, il pèse lourd
14:18en termes de poids politique,
14:20d'engagement.
14:22C'est le renseignement,
14:23c'est la sécurité,
14:24c'est les visas,
14:25c'est les flux entre les deux pays,
14:27c'est le Sahel,
14:29enfin, tout est là.
14:31Et donc, le fait que, déjà,
14:33au niveau des deux États,
14:35ce dialogue-là reprenne
14:36est un signe que, moi,
14:37je trouverais encourageant.
14:39Et il est évident que,
14:40ça ne sera peut-être pas public,
14:42mais ça sera en tous les cas
14:43dans les discussions
14:44et dans les réunions,
14:44il est évident qu'on évoquera
14:46le cas de notre ami journaliste.
14:48Donc, franchement,
14:49je pense que là,
14:50il y a quand même
14:50quelque chose qui a bougé.
14:52Encore une fois, je vous dis,
14:53je pense que les deux côtés
14:55avaient intérêt
14:55à renouer une forme de dialogue,
14:58parce que, côté français,
15:01même si on a des très bons services,
15:03on a besoin de l'Algérie.
15:05En dehors de la partie économique,
15:07le blé, les investissements, etc.,
15:09mais de le pétrole,
15:10on a besoin de l'Algérie
15:11dans un partenariat de sécurité
15:13parce qu'ils sont très bien informés,
15:15en général.
15:15Et oui, et qu'aujourd'hui,
15:16il y a à la frontière de l'Algérie
15:18un pays, le Mali,
15:19qui fait face à une situation
15:20particulièrement complexe
15:22face à des groupes djihadistes
15:24auxquels, dans le passé,
15:26et Alger et Paris ont affiché
15:28leur hostilité de manière commune.
15:30Clairement, et d'ailleurs,
15:31tout ça est figé en ce moment
15:33puisqu'il n'y a quasiment plus
15:35de collaboration
15:36entre la France et l'Algérie
15:37sur ces questions de sécurité
15:39et de lutte contre le terrorisme
15:41et aussi contre le narcotrafic.
15:44Et donc, il y a urgence
15:45à ce que les deux pays
15:46retravaillent main dans la main.
15:48Et c'est en cela que le mouvement,
15:52la main tendue de Laurent Dunez
15:54est plutôt un signe favorable
15:56quant à une reprise
15:58de la collaboration
15:59entre les deux pays
16:00qu'on a trop souvent résumée
16:02à des questions d'immigration,
16:04à des questions d'OQTF,
16:06en écartant finalement
16:07des aspects stratégiques
16:08qui sont primordials
16:10pour les deux pays.
16:11Et c'est sans doute
16:12avec ce travail qui sera repris
16:15qu'on pourra relancer la machine.
16:17Et clairement, on a le sentiment
16:18que pour les Algériens,
16:20on est aussi en train d'attendre
16:21de voir comment ça évolue
16:22pour voir si véritablement
16:24on va marcher
16:25sur un apaisement durable
16:27et pas seulement
16:29sur une séquence
16:30lorsqu'on sait aussi
16:31qu'il y a cette instabilité
16:32politique en France
16:33qui pourrait faire
16:34que Laurent Dunez
16:35ne serait peut-être pas
16:37le Premier ministre
16:37dans quelques mois.
16:38Enfin, le ministre de l'Intérieur.
16:39Le ministre de l'Intérieur, pardon.
16:40Peut-être Premier ministre,
16:41on ne sait jamais.
16:44On continue à parler football
16:45à un peu plus près
16:47cette fois des terrains.
16:48La Coupe du monde de football
16:492026 organisée par le Mexique,
16:51le Canada et les Etats-Unis
16:52où le tirage au sort
16:54aura d'ailleurs lieu.
16:55Ce sera vendredi
16:56à Washington,
16:57au Kennedy Center
16:58et en présence
16:58de Donald Trump.
17:00Un personnage et un lieu
17:01qui font grincer des dents.
17:03Ziaïn Imam,
17:04d'ordinaire,
17:04le Kennedy Center
17:05est plutôt réservé
17:06aux manifestations festives
17:07et culturelles.
17:07Alors, le tirage au sort
17:08se déroule d'ordinaire
17:10dans une ambiance
17:10plus feutrée.
17:12Alors, un,
17:13le Kennedy Center
17:14a été normalisé.
17:16Donc ça,
17:16c'était un des lieux
17:17de la culture américaine
17:19et puis un petit peu aussi,
17:21bon,
17:21Trump dirait
17:23woke.
17:23Moi, je pense,
17:24c'était surtout
17:25un haut lieu
17:25de la culture américaine
17:26contemporaine.
17:27Ça a été neutralisé.
17:29Bon, moi,
17:29je trouve que cette histoire
17:30de Coupe du monde,
17:31c'est magnifique
17:32parce qu'il y a tout dedans.
17:33il y a un aspect
17:36géostratégique majeur
17:37parce que je suis vraiment
17:39curieux de savoir
17:39comment l'Amérique trumpienne
17:41va gérer un événement
17:42de cette ampleur
17:42et sur des questions
17:45absolument triviales.
17:46Il y aura du foot,
17:48c'est sûr,
17:48ça sera relativement organisé
17:50puisqu'il s'affaire,
17:51même si l'Amérique
17:52est très décentralisée,
17:53donc c'est toujours complexe.
17:54Mais sur la question
17:55des visiteurs
17:56et des visas,
17:57c'est surréaliste
17:58de lire ce qu'on lit,
18:00c'est-à-dire qu'ils vont être
18:01pris au piège
18:01de leur propre méthodologie.
18:05On va vous mettre
18:06en haut de la pile,
18:07mais même si vous avez le billet,
18:09ça ne veut pas dire
18:09que vous allez venir,
18:10mais on va vous mettre
18:11en haut de la pile,
18:11mais ça ne veut rien dire,
18:12mais ça veut dire quelque chose.
18:13Il y a des pays
18:14où le haut de la pile,
18:15ça ne veut rien dire du tout
18:16parce que les délais
18:17sont déjà...
18:18J'ai vu des chiffres
18:19absolument surréalistes
18:20en Colombie,
18:21c'est neuf mois
18:22pour avoir un visa,
18:23mais même nos amis marocains
18:24qui sont particulièrement accueillants
18:26et particulièrement alliés
18:28aux États-Unis,
18:29même aussi,
18:30leurs délais sont énormes.
18:31Si jamais la République démocratique
18:33du Congo
18:33arrivait à sortir des barrages,
18:35je ne vois pas comment
18:36un supporter
18:37de la République démocratique
18:38du Congo
18:38arriverait aux États-Unis.
18:39Donc il y a ce sujet
18:40qui, au-delà du trivial,
18:43une Coupe du Monde,
18:43l'idée de la Coupe du Monde,
18:45même si on sait
18:46qu'il y a une part de,
18:46excusez-moi du terme,
18:47de bullshit,
18:48c'est que c'est quand même
18:49un rassemblement
18:50et tout le monde y va
18:51et on y va
18:51et on se croise
18:52et là,
18:53on sent que ça va être compliqué.
18:54Donc il y a des gens
18:54qui sont en train
18:56de regarder le planning
18:57et qui se disent
18:58mais nous,
18:58il faut qu'on aille au Canada,
19:01ça va être l'enfer.
19:02Plus, alors je ne vous raconte pas,
19:04les bavures,
19:05les bavures ICE
19:06parce que
19:07la police de l'immigration
19:09qui se balade dans les rues,
19:10je vois comment ça va être géré
19:11avec une foule comme ça.
19:13Bref,
19:13donc tout ça est très compliqué.
19:14La deuxième chose,
19:15c'est que tout ça,
19:16c'est du business.
19:17C'est pour ça que Trump est là.
19:18C'est pour ça que le monsieur
19:19que vous voyez,
19:19M. Infantino,
19:21dès le début,
19:22dès l'élection de Trump,
19:24il s'est précipité à Washington
19:25et faire des bisous
19:26et des câlins
19:27et vous êtes le plus grand
19:28et on va faire
19:28la plus belle Coupe du Monde
19:29du monde
19:30et on va faire
19:31et on va faire
19:31et on va faire
19:31et Trump,
19:33au-delà du personnage
19:34un petit peu caricatural,
19:35il sait ce que ça représente
19:36en termes de business,
19:38de soft power,
19:39d'exposition américaine,
19:40etc.
19:41Donc tout le monde est là
19:42en se disant
19:42c'est génial
19:43mais on va voir vraiment
19:44la réalité du terrain,
19:46ça va être complexe.
19:47En dehors du foot,
19:48je parle.
19:48Beaucoup accusent
19:49Donald Trump
19:50aux côtés
19:50de Gianni Infantino,
19:52le président de la FIFA,
19:53de viser une récupération politique
19:54de l'événement
19:55Karim Yahyaoui.
19:56Ça risque de polluer
19:57effectivement.
19:58Ça risque de polluer
19:58et apparemment
19:59Trump pourrait recevoir
20:00un prix,
20:01le prix de la paix
20:01de la FIFA
20:02qui lui serait décerné
20:04par Gianni Infantino
20:05qui est indéboulonnable
20:06à la tête de la FIFA
20:07depuis 2015.
20:09Gianni Infantino
20:10qui est pointé du doigt
20:11aussi pour sortir
20:12de sa neutralité théorique
20:14puisqu'il n'arrête pas
20:16de tresser des lauriers
20:17à Donald Trump
20:18sur des questions diplomatiques
20:19ou sur des questions
20:20de sécurité.
20:21Alors il y a tous ceux
20:22qui vont avoir
20:23les plus grandes difficultés
20:24à aller notamment
20:25aux Etats-Unis
20:26puisqu'il va y avoir
20:27un certain nombre
20:27de matchs là-bas.
20:29Mais il y a tous ceux
20:30qui ne pourront même pas y aller
20:32notamment iraniens
20:33et haïtiens.
20:34Qui ne peuvent pas aller
20:34au tirage au sort.
20:36Non, qui ne pourront pas
20:37aller à la Coupe du Monde.
20:37Non, déjà au tirage au sort,
20:38une partie de la délégation iranienne
20:40ne pourra pas y aller
20:41parce qu'elle n'a pas eu les visas.
20:42Et pas n'importe qui
20:43au sein de la délégation
20:44puisque c'est le président
20:45de la fédération
20:46et un haut responsable
20:48de la zone Asie
20:50pour l'Iran
20:50qui ne pourra pas y aller.
20:51Et puis Haïti
20:52qui pour la deuxième fois
20:54seulement de son histoire
20:54est qualifiée
20:56et dont les supporters
20:57ne pourront pas se rendre
20:57à la Coupe du Monde.
20:59Tout ça est assez hallucinant
21:01puisque finalement
21:02c'est le Trumpisme
21:03qui se transforme
21:04en mur
21:05où vient éclater,
21:07exploser
21:07l'universalisme théorique
21:09du football.
21:11Janine Fantino
21:12qui lui est partout
21:14où est Donald Trump
21:16ces derniers temps.
21:17Et là aussi
21:18on a l'impression
21:18que
21:19la FIFA
21:20est totalement
21:21poreuse
21:22à la politique
21:23de Donald Trump
21:25et de ce qu'il incarne.
21:26C'est quoi le risque
21:27des stades vides
21:28aux Etats-Unis
21:29dissuadant
21:30une partie des supporters
21:32rebutant d'autres
21:33décidant de boycotter ?
21:34Déjà il y a une problématique
21:35foot aux Etats-Unis
21:36puisque malgré
21:37les efforts dingues
21:38de la FIFA
21:38depuis 25 ans
21:40la dernière Coupe du Monde
21:42aux Etats-Unis
21:42c'était en...
21:4394.
21:44Celle qu'on n'avait pas pu aller
21:46après un drame national
21:48à la France
21:48battu par la Bulgarie
21:51au Parc des Princes
21:52à la dernière seconde
21:53tout le monde s'en rappelle.
21:55En fait le foot
21:56n'a jamais vraiment décollé.
21:58C'est-à-dire qu'il y a des clubs
21:59qui sont remplis
22:00de vieilles stars européennes
22:01qu'on paye cher
22:02mais il n'y a pas...
22:03ça n'a pas généré
22:04un vrai championnat
22:06si mais bon
22:07c'est d'un niveau
22:07assez médiocre
22:08l'équipe nationale
22:09est courageuse
22:10elle fait des petits exploits
22:12de temps en temps
22:12mais elle ne passe pas la barre
22:14donc on n'arrive pas
22:15à convertir
22:16on n'arrive pas
22:17à convertir
22:18l'Amérique
22:18au football
22:19mais on peut le...
22:20Mais on veut quand même
22:22essayer
22:22et pour la FIFA
22:23c'est quand même
22:24très important
22:25ce marché là
22:26et que ça
22:27c'est pour ça que je vous dis
22:28un des aspects
22:28je pense quand même étonnant
22:30ça va être aussi
22:31Mexique, Canada, Etats-Unis
22:33les flux entre 13 et 3 pays
22:35parce que tout ça
22:35a été imaginé
22:36hors Trump
22:37Oui du temps
22:38où ça se passait mieux
22:38du temps où c'était cool
22:39donc voilà
22:40et puis dernière chose
22:42et après j'arrête de parler
22:44parce que c'est un sujet
22:44qui me passionne
22:45il y a une Coupe d'Afrique
22:46au Maroc
22:47dans 15 jours
22:483 semaines
22:49qui va mériter d'être suivie
22:50parce qu'elle est aussi
22:52la répétition
22:52de la Coupe du Monde 2030
22:54où on va revenir
22:55en territoire
22:56un petit peu plus pacifié
22:57un peu plus zen
22:58ouvert au monde
22:59avec l'Espagne
23:00le Portugal et le Maroc
23:00donc on voit quand même
23:01que le foot
23:02malgré tout
23:03c'est toujours politique
23:04c'est toujours géostratégique
23:05et c'est toujours du business
23:06en dehors du jeu
23:07C'est intéressant
23:08que ça se déroule
23:08effectivement
23:09dans un contexte
23:10de tensions
23:11entre les trois
23:11co-organisateurs
23:13en fait
23:13de cette Coupe du Monde
23:15ça s'est déjà vu ça
23:16des tensions
23:16entre pays
23:18au moment même
23:19où s'organisent les réunions
23:20alors que quand ils ont
23:21candidaté effectivement
23:22l'idée c'était
23:23l'Amérique du Nord
23:24qui vient unie
23:25Alors oui
23:26ça ne s'est jamais produit
23:27de cette façon-là
23:28c'est vrai que
23:29Donald Trump
23:30a attisé les tensions
23:31avec quasiment tout le monde
23:33avec le Canada
23:34dont il rêvait
23:35qu'il rêvait d'absorber
23:36en quelque sorte
23:37avec le Mexique
23:38on a vu ces derniers temps
23:40l'Amérique latine
23:41complètement déstabilisée
23:44par l'interventionnisme
23:45de Donald Trump
23:47l'Amérique latine
23:48terre de football
23:49devant l'éternel
23:50et c'est vrai que
23:51cette atmosphère
23:53ne s'est jamais produite
23:55à la veille
23:55d'une coupe du monde
23:56c'est vrai aussi
23:57que Donald Trump
23:58veut en faire
23:59un événement majeur
24:00puisque ça va
24:01coïncider avec
24:02les 250 ans
24:03de l'indépendance
24:04américaine
24:05Donald Trump
24:06qui sans doute
24:06ne connaît rien
24:07au football
24:08mais qui veut
24:09briller
24:10à chaque moment
24:11d'autant plus
24:11que ces dernières années
24:13la coupe du monde
24:13est devenue
24:14un moment particulier
24:16et même
24:16ce tirage au sort
24:18on se souvient
24:18de Vladimir Poutine
24:20en 2018
24:21qui s'affichait
24:21à côté
24:22de Diego Maradona
24:23on se souvient
24:24à quel point
24:24la coupe du monde
24:25du Qatar
24:26a été un moment
24:27fort
24:28réussi d'ailleurs
24:29il faut le rappeler
24:29et donc
24:30Donald Trump
24:31veut briller
24:32dans ce moment
24:33particulier
24:34même si
24:35cette coupe du monde
24:36par la suite
24:37se révèle
24:38très compliquée
24:39parce que ça va être
24:40très compliqué
24:40en termes d'organisation
24:41et en termes
24:42de flux
24:43de déplacements
24:44de supporters
24:45et d'équipes
24:45on va regarder
24:46en tout cas
24:47effectivement
24:47ça dès vendredi
24:49avec ce tirage au sort
24:50la cérémonie
24:51elle-même
24:52vous pensez
24:53qu'elle se déroulera
24:54sans fausse note
24:55ou est-ce qu'on risque
24:55d'assister
24:56il y aura peut-être
24:57un petit coup de chaud
24:58quelque chose
24:59oui il va dire quelque chose
25:00mais après
25:02le tirage au sort
25:03c'est quand même
25:04une machinerie
25:05il faut sortir les boules
25:06il faut les mettre
25:07dans des...
25:07il y aura probablement
25:09une ou deux vedettes
25:09non c'est assez rodé
25:10mais avec l'imprévisible
25:12Donald
25:13on ne sait jamais
25:14ce qui peut se passer
25:15il y aura Lionel Messi
25:16normalement
25:16et des manifestations
25:17prévues ou pas
25:18d'opposants
25:19on n'en est pas encore là
25:21je ne pense pas
25:22on n'en est pas encore
25:23dans ce...
25:24bon il reste encore deux jours
25:25on verra
25:26merci beaucoup en tout cas
25:27Zied Limam
25:28Karim Yahyaoui
25:29on va plus loin
25:29c'est terminé
25:30on se retrouve pour la suite
25:31de l'essentiel
25:31dans un très court instant
25:33et on continuera évidemment
25:36à dévoquer bien sûr
25:37le sort de Christophe Glez
25:39et puis on s'intéressera aussi
25:40au voyage qu'effectue
25:41Emmanuel Macron
25:42en Chine
25:43jusqu'à vendredi
25:43et le président français
25:44est resté avec nous
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