00:02A 16h17, Elisabeth Assayag et Eliott Deval, Gauthier Lebrecht, Gilbert Collard et Olivier Guenek.
00:08La condamnation d'Algérie des journalistes Christophe Gless, condamné à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme.
00:13Le journaliste sportif a 36 ans, il collabore avec les magazines SoFoot et Society.
00:17Il a été arrêté en mai 2024 en Algérie alors qu'il effectuait des reportages notamment sur la jeunesse sportive de Kabylie,
00:24le club de football le plus titré du pays.
00:26Il a donc été condamné à 7 ans de prison alors qu'il exerçait son métier de journaliste.
00:31Emmanuel Macron a, je cite, appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel.
00:36Je vous propose d'écouter Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur. Il était ce matin sur France 2.
00:40Vous deviez vous rendre dans les prochaines semaines en Algérie. Est-ce que ce qui s'est passé hier change quelque chose à votre agenda ?
00:44À ce stade, non. Ce qui va être déterminant, c'est les discussions techniques qui ont lieu en ce moment,
00:49qui préparent mon éventuelle visite évidemment en Algérie. J'ai été invité, j'ai répondu à mon homologue que je m'y rendrai.
00:54Donc nous sommes dans le cadre de discussions techniques. Pour ce qui me concerne, c'est surtout sur la partie sécuritaire et migratoire.
01:00Qu'est-ce que ce déplacement pourrait être retardé ?
01:02Le déplacement, il aura lieu le moment venu, quand nous aurons engagé ces premières discussions techniques.
01:09Peut-être un peu plus tard que prévu.
01:10Peut-être un peu plus tard que prévu. Mais en tout cas, la situation de Christophe Gleiz sera évidemment comptée sur le gouvernement de la France,
01:17le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, et aussi à mon niveau sur le ministre de l'Intérieur,
01:22pour peser de tout notre poids pour obtenir sa libération.
01:25Écoutez la mère de Christophe Gleiz à présent. Elle était ce matin sur RTL.
01:29Je suis vraiment sous le choc. Cette annonce du verdict m'a terrassée. Dans tous les scénarii que nous avions envisagés,
01:39il y avait la possibilité d'un acquittement, la possibilité d'un sursis avec une peine ferme.
01:49Mais celle-là, vraiment, on ne l'avait pas envisagée.
01:52Que dire, sinon que la France est dans une position de mendier, tout simplement,
01:58et c'est ce que veut exactement le régime algérien, mendier pour qu'une grâce arrive,
02:02parce que cette grâce, elle va arriver, bien sûr.
02:05Mais une grâce, c'est quand on a commis quelque chose.
02:06Mais je sais, mais c'est le principe de nous mettre dans une position de mendier, chère Elisabeth.
02:15C'est exactement ce que veut le régime.
02:16Bien sûr qu'il n'a rien fait. On ne va même pas en parler.
02:19C'est un journaliste pour...
02:21Saufout.
02:21Pour Saufout. Donc, il n'y a même pas de discussion.
02:24Mais l'Algérie nous fait payer la reconnaissance du Sahara occidental.
02:28L'Algérie nous fait payer 60 ans ou 65 ans depuis que nous avons quitté le territoire de l'Algérie.
02:36Nous fait payer la période de la colonie française.
02:39C'est une rente victimaire. On a toujours tout dit sur ces sujets-là.
02:42Et il n'y a rien de neuf sous le soleil.
02:44Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
02:46D'abord, moi, je trouve ahurissant que le président de la République...
02:50J'ai peur de colère.
02:51... se disent inquiets.
02:54C'est avant qu'il fallait être inquiet.
02:56C'est pas quand...
02:56Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Sérieusement, qu'est-ce qu'il faut faire avec l'Algérie ?
02:59Est-ce qu'il y a une bonne méthode ? Parce qu'aujourd'hui, il y a un homme qui est otage.
03:02Écoutez, on s'est quand même rendu compte que notre technique du ramollissement chronique ne payait pas.
03:12De toute façon, les rapports entre États sont des rapports de force.
03:15Il n'y a jamais eu de rapports de faiblesse.
03:17Il faut la méthode forte.
03:18À moi, enfin...
03:19Il a vu que Trump ira, par exemple, Trump, j'ai vu qu'il avait suspendu les visas pour 19 pays.
03:25Il faut être intraitable.
03:27L'histoire nous montre que ce sont des rapports de force.
03:32Mais il faut être fort pour faire un rapport de force.
03:33Oui, mais on a pas mal les moyens vis-à-vis de l'Algérie.
03:37Non, il n'y a pas de courage.
03:39Il n'y a pas de courage.
03:40Ce n'est pas une histoire de moyens, c'est une histoire de courage.
03:42Non, c'est pas de volonté.
03:43Non, mais il y a une rétorsion.
03:45Attendez, il y a quelques rétorsions possibles.
03:47Il y a une communauté française qui est d'origine algérienne, qui est sur le sol de France.
03:51Mais oui, mais personne ne bouge.
03:51On a la trouille.
03:52Personne ne bouge, tout le monde a peur.
03:54Il était un reportage pour SoFoot, pour, vous l'avez dit, Pascal,
03:59un reportage sur la jeunesse de Kabylie, c'est ça ?
04:02Oui.
04:02Donc on est dans cet univers du sport.
04:04Qui est en opposition au régime, la Kabylie.
04:06Oui, oui, opposition au régime.
04:09Mais où est le monde ?
04:10Où sont les sportifs ?
04:11Même si on ne peut rien faire, même s'il n'y a pas de courage politique.
04:14Où sont les sportifs ?
04:15Ça me fait penser aux féministes.
04:15C'est ce qu'a dit Robert Ménard.
04:17Ça me fait penser aux féministes qu'on n'a pas entendus
04:19quand il y avait les viols des Israéliennes lors du 7 octobre.
04:24Mais c'est pareil, on choisit ses causes.
04:26Où sont les sportifs ?
04:26Où sont les artistes ?
04:28Il y a des artistes qui peuvent aussi se bouger.
04:31Personne.
04:31Alors je vous propose d'écouter une nouvelle fois la mère de Christophe Gleize
04:35qui a assisté au procès de son fils.
04:37Nous sommes arrivés en Algérie jeudi et nous avons eu un droit de visite avec sa compagne.
04:47Il était confiant, souriant.
04:52D'ailleurs, on lui donnait des paroles rassurantes.
04:55Il s'est mis une carapace pour pouvoir supporter la prison et l'isolement.
05:02Ce qui lui coûte le plus, c'est d'être isolé.
05:06Ça c'est très très très difficile pour lui.
05:09Le fait aussi qu'on ne lui permette pas de nous envoyer des lettres alors qu'il nous a dit qu'il nous écrivait sur un cahier et qu'il faisait des poèmes pour nous.
05:20Ce que j'ai trouvé le plus terrible, la mère de Christophe Gleize, que vous venez d'entendre à l'instant, ce que j'ai trouvé le plus terrible hier, et on en a déjà parlé, c'est que Christophe Gleize a été obligé de plaider coupable.
05:30Et il a dit, je reconnais effectivement des erreurs que j'ai pu faire, etc.
05:34Et ça rappelle les procès de Moscou.
05:36Il y a un film, on en parlait hier, qui est formidable là-dessus, c'est l'aveu.
05:40C'est-à-dire que ceux qui viennent pour être jugés, on leur demande d'apprendre par cœur les réponses qu'ils feront aux questions qui sont préécrites du président.
05:47Ils jouent le jeu et malgré cela, à la fin d'ailleurs, ils sont condamnés quand même à mort.
05:52Donc c'est l'humiliation jusqu'au bout.
05:54C'est-à-dire que tu viens devant un juge, tu n'as rien fait, tu dis que tu as fait des choses, que tu le regrettes,
05:59et tu es quand même condamnés, parce que ta parole n'est pas libre.
06:02Je vous assure, je trouve ça terrible.
06:04Et ce régime algérien, il est aujourd'hui, en France, regardé avec beaucoup d'indulgence.
06:10Il y a très peu, si par exemple M. Gleize était en Italie avec Mme Mélanie, prisonnier,
06:14si M. Gleize était avec la Russie de Poutine, s'il était prisonnier,
06:19évidemment que les réactions seraient tout à fait différentes.
06:21Alors vous avez dit où sont les artistes, il y en a quand même qui ont pris la parole, c'est sur RSF d'ailleurs.
06:27Il y a 30 personnalités du monde du sport,
06:29il y a Denis Brognard, il y a Hervé Matou, j'ai entendu Benjamin Biolet,
06:33il y a quand même quelques voix.
06:35Écoutez par exemple Jean-Michel Apathy et le chanteur Benjamin Biolet, c'est sur les réseaux de RSF.
06:40Nous pensons à lui, que nous espérons que sa libération sera rapide.
06:45Bonjour, je suis Benjamin Biolet, je voulais faire savoir à Christophe Gleize que je pense beaucoup à lui,
06:50et que j'espère sa libération la plus rapide possible.
06:53Benjamin Biolet, je voulais vous faire écouter également Robert Ménard.
06:56Pourquoi Robert Ménard ? Parce que lui, il a parlé de Zinedine Zidane,
06:59qui est d'origine bien sûr algérienne, et dont le fils d'ailleurs joue dans la sélection algérienne.
07:05Écoutez Robert Ménard.
07:06Il aurait eu le devoir de s'exprimer, le devoir, l'obligation morale de s'exprimer.
07:11Ils sont à l'abri de tout, personne ne va s'en prendre à lui.
07:14Personne, et sûrement pas le gouvernement algérien.
07:16C'est une icône.
07:18C'est à ce moment-là qu'il faut dire un certain nombre de choses.
07:21Il y a les médias.
07:23Gauthier Lebrecht.
07:25Je t'en prie, Eliott.
07:27Il y a toujours le même sujet.
07:29Quel cabal a été mené contre Bruno Rotaillot,
07:32et par qui, au moment où Boilem Sansal est sorti des geôles algériennes ?
07:36Évidemment par le gouvernement algérien.
07:39Le problème, c'est que ce récit a été récupéré par le gouvernement français.
07:42Il y a un communiqué de l'Elysée, sans nommer Bruno Rotaillot,
07:45qui sous-entend que c'est la diplomatie qui fonctionne,
07:48et que le bras de fer ne fonctionne pas.
07:49En gros, c'est à cause de Bruno Rotaillot si Sansal est resté une année en prison.
07:53Il y a Jean-Noël Barraud qui l'a dit aussi.
07:55Et il y a le nouveau ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
07:57qui est pour une politique beaucoup plus douce face à l'Algérie,
08:00qui va sans doute le mener jusqu'à Alger,
08:02dans les bureaux de son homologue algérien.
08:05Preuve, une nouvelle fois, que la politique douce,
08:08ça ne marche jamais de manière directe.
08:10D'ailleurs, il faut passer par l'Allemagne pour sortir Sansal de sa geôle.
08:14C'est tellement juste de le rappeler.
08:14Moi, je veux bien qu'on nous dise que le bras de fer ne fonctionne pas.
08:17Le problème, c'est qu'on ne le sait pas,
08:18puisque ça n'a jamais été tenté.
08:21Vous avez parfaitement raison.
08:22Vous avez parfaitement raison.
08:23On va marquer une pause parce qu'il est 16h26.
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