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  • il y a 1 heure
L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Non, ça m'étonne guère parce que depuis des années, combien de marques françaises ont disparu à cause du coût du travail ?
00:05Et si d'autres ont été sauvées, c'est grâce aux aides de l'État, c'est grâce au soutien de fonds de gestion.
00:11Je pense par exemple à Duralex qui a été sauvée, elle, par les salariés.
00:15Je pense aux Montre-Lip qui ont été sauvées par les banques et qui ont d'ailleurs relancé des modèles mythiques qui marchent bien aujourd'hui.
00:20Je pense aux Laine Bergère de France sauvées parce qu'elles sont devenues des coopératives.
00:25Et bien voilà, peut-être que Brandt sera sauvée grâce à la coopérative qui pourrait être créée avec le soutien de l'État.
00:31Mais sur 700 emplois, 300 seraient sauvées.
00:35Vous savez, il n'y a pas que Brandt qui souffre aujourd'hui.
00:37Vous avez aussi une marque comme Seb qui est prestigieuse.
00:40Tout le monde connaît Seb avec Moulinex, avec Tefal.
00:43Ils ont 20 sites de production en France.
00:45Ils ont annoncé il n'y a pas longtemps un plan de 200 millions d'économies.
00:49Et depuis le début janvier, l'action a perdu 40%.
00:52Alors c'est vrai qu'il y a les droits de douane avec les Américains.
00:54Mais surtout, à chaque fois, c'est le coût du travail.
00:57Brandt à son tour menacé par le coût du travail.
00:59C'est-à-dire ? Expliquez-nous.
01:01Oui, elle est parce que d'abord, la marque est très ancienne, 1924.
01:05Elle est célèbre.
01:06Vous avez des noms comme Vedette.
01:07Vous avez De Dietrich.
01:09Mais on sait bien que l'avenir n'est plus en France depuis longtemps.
01:12Je le dis, 700 emplois en suspens.
01:14Et si l'État intervient avec la coopérative, 300 seulement seront sauvées.
01:18Mais je regarde une chose.
01:20L'entreprise a déjà délocalisé une grosse partie de sa production en Algérie.
01:25Le coût du SMIC en Algérie, vous allez voir, 284 euros bruts.
01:31284 euros bruts.
01:32En France, c'est 1801.
01:34Et pour le patron, pour l'entreprise, ça revient à 1864.
01:38Grâce d'ailleurs aux aides, aux allègements, aux aides de cotisations.
01:40Mais si vous regardez de plus près, l'Algérie produit 8 millions d'appareils brandes par an dans son énorme usine.
01:47Alors qu'en France, les deux usines qui restent, 500 000 pièces seulement.
01:51Quand on a dit ça, on a tout compris.
01:52Vous voulez dire que produire en France, ça devient de plus en plus compliqué, voire impossible dans certains secteurs ?
01:56Sauf à produire du grand luxe.
01:58Je ne veux pas rappeler ce que fait Hermès dans ses ateliers 100% français, ce que font les marques du groupe LVMH.
02:02Quand il y a le prix qui est élevé, ça, effectivement, la marge est suffisante.
02:05On peut rester en France.
02:06Chez nos voisins allemands, ils ont toujours leurs usines, ils ont toujours leur production allemande.
02:12Mais le plus gros, en fait, est fait en Pologne, où le SMIC est à 1091 euros brut.
02:17Et la Hongrie, 707 euros.
02:19Je vous remonte le tableau.
02:20Ben voilà, vous avez tout compris.
02:22Le poids du travail, le coût du travail, il est là.
02:24En France, malheureusement, il est beaucoup trop élevé.
02:26Alors, dit malheureusement, vous avez la sécu, vous avez la retraite, vous avez le chômage.
02:31Tellement de cotisations dessus que ben voilà, on arrive à ce résultat.
02:35Oui, et c'est le serpent qui se mord la queue parce que du coup, il y a moins d'emplois.
02:38Donc, les gens ont moins d'argent.
02:40Donc, ils ont moins d'argent.
02:41Donc, c'est normal.
02:42Ils cherchent le prix le plus bas.
02:44Et nous, on ne peut pas, en France, fournir des prix bas.
02:46Exactement.
02:47Ça veut dire ça.
02:47On cherche le prix bas.
02:48Et alors, c'est le cas.
02:49Le Made in France a du mal à s'en sortir.
02:51D'ailleurs, je pense qu'il aura de plus en plus de mal.
02:53Et vous avez maintenant de nouveaux acteurs de la vente qui s'installent en France.
02:58C'est sidérant.
02:59Je vais le citer.
02:59Électro-dépôt.
03:01Je ne devrais pas le citer théoriquement parce qu'ils vendent des produits 30, 40, 50 % moins chers.
03:06Ça ressemble à un énorme hangar.
03:08Il y a 90 magasins.
03:10Vous venez avec votre camionnette.
03:12Votre diable, vous savez, c'est pour pousser le matériel.
03:14Vous mettez dessus le frigo ou le réfrigérateur.
03:17Vous vous débrouillez tout seul et vous repartez.
03:19Je pense aux grandes surfaces de l'électroménager.
03:21Je ne vais pas citer les noms là.
03:22Mais vous savez très bien qui, elle, paye des loyers, qui, elle, paye des salaires.
03:26Ben voilà, c'est ce qu'on appelle le cash and carry discount.
03:29C'est impossible de rivaliser.
03:31Mais ça veut dire, là, je suis désolé de vous couper, mais ce sont les mêmes produits.
03:36Ah oui, bien sûr.
03:36D'accord, c'est la méthode de commercialisation qui change.
03:39Là, on ne parle pas de production, on est d'accord.
03:41Non, non, non.
03:41C'est la commercialisation qui change.
03:42D'accord.
03:43Parce qu'on cherche le prix le moins bas.
03:44Le produit vient de l'étranger.
03:45C'est le même que vous trouvez dans d'autres surfaces.
03:48Ça, c'est le premier point.
03:49Mais vous avez raison de le souvenir parce qu'il y a une deuxième concurrence qui arrive.
03:52Et là, c'est la deuxième main.
03:54Et oui, parce qu'on n'arrête pas de parler de recyclage de matériel.
03:57C'est vrai que certains matériels sont un peu hors d'usage.
04:00Ils sont remis en état.
04:01Les pièces sont changées et ils sont remis dans le circuit.
04:04Voilà, c'est une sorte de second souffle que l'on donne à vos matériels électroménagers.
04:08Mais je vais terminer par un mot.
04:10Ce second souffle, il coupe le souffle aux chaînes traditionnelles qui souffrent énormément.
04:19C'est le premier point.
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