00:00Bonjour Anthony. Bonjour. Un ancien directeur de l'audiovisuel malien accuse l'agence France Pest presse de désinformation. Expliquez-nous.
00:09Alors nous sommes le 30 novembre sur la chaîne de télévision malienne Advents TV. Salif Sanogo, c'est lui, ancien directeur de l'ORTM, donc l'audiovisuel malien, accorde une interview et voici ce qu'il nous dit. Écoutez.
00:25Les pêches d'agence et toutes les rédactions qui se mettent en branle, donc quelque part, même si ce n'est pas orchestré, on se dit quand même le timing, c'est bizarre.
00:35Et surtout qu'on disait que Bamako était sur le point de tomber. Bon, quand on donne ce genre d'informations et qu'on n'a pas de source fiable sur le terrain, on doit s'abcédir.
00:45Il aurait fallu peut-être utiliser le conditionnel, mais ils ont été affirmatifs.
00:50Visé par ces propos, l'agence France Pestse, l'AFP, plus précisément le bureau de Dakar au Sénégal, il n'y a pas de représentant de l'AFP au Mali.
00:59Bureau qui aurait donc annoncé une fausse information, à savoir la prise imminente de Bamako, la capitale, par les djihadistes du JNIM.
01:07Alors, deux mots de contexte. Le JNIM, ce groupe de djihadistes affiliés à Al-Qaïda qui, depuis plusieurs semaines, impose des blocus, notamment sur le carburant à Bamako et dans plusieurs régions du pays,
01:18qui organise aussi des attaques sur les convois. Résultat, une situation sécuritaire dégradée qui a conduit à l'évacuation par plusieurs pays des ressortissants et des diplomates, dont la France.
01:31Ça fait d'ailleurs l'objet d'un monde dans tous ses états avec Sédic Abba. Fin de parenthèse.
01:36L'AFP aurait donc publié dans ses dépêches l'information de la prise imminente de Bamako par le JNIM sans la vérifier et avant que cela soit repris par les autres médias objectifs.
01:49Ajoute Salif Sanogo, eh bien, de s'inscrire dans cette, c'est lui qui le dit, cabale médiatique contre le Mali qui pourrait, selon lui, justifier peut-être une intervention française.
02:02Oui, sauf que l'AFP, Anthony, n'a jamais écrit cela.
02:04Effectivement, les propos de l'ancien directeur de l'ORTM sont faux tout bonnement.
02:09Jamais l'AFP n'a annoncé que Bamako était sur le point de tomber.
02:14La rédaction des observateurs de France 24 a analysé 98 dépêches comprenant le mot Bamako.
02:20Des dépêches entre le 1er octobre et le 2 décembre, que ce soit les initiales, les rediffusions, les résumés.
02:27Jamais il n'y a eu mention de la prise ou de la chute imminente de Bamako.
02:31Et ce, même dans celle publiée le 31 octobre.
02:34Pourquoi le 31 octobre ? Parce que le 31 octobre, c'est un peu l'apogée de cette crise du blocus.
02:40C'est à ce moment-là que les ambassades britanniques et américaines ont décidé de retirer du Mali leur personnel non essentiel.
02:48Donc, aucune mention non plus dans celle du 31 octobre.
02:51Si on jette un œil à cette dépêche du 31 octobre précisément, voilà ce qui est dit.
02:55On évoque une source diplomatique à Bamako qui parle de situation volatile.
03:00On nous dit aussi qu'on ne veut pas être alarmise, qu'il y a effectivement une capitale qui se fragilise.
03:08Et on reprend les termes d'un expert en parlant de dégradation critique et rapide de la sécurité.
03:13Mais là encore, aucunement une prise ou une chute imminente de Bamako.
03:17Et d'ailleurs, l'AFP a confirmé à la rédaction des observateurs de France 24
03:22que c'est surtout le mot « probable » qui a été employé à plusieurs reprises.
03:27Et maintenant, dans sa dépêche du 7 novembre, cette fois, dont voici le nom « Asphyxé par les djihadistes, la jante malienne aux abois »,
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