Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était l’invitée du Face-à-Face de ce mercredi 3 décembre sur RMC et BFMTV. Elle a notamment été interrogée sur la baisse de la natalité en France.
00:00Vous disiez à l'instant, Maude Bréjon, qu'il fallait quand même qu'à un moment ou à un autre,
00:03les décisions politiques puissent se transformer en faits concrets pour les Français.
00:08Ce matin, la Cour des comptes alerte sur la dénatalité et sur ses conséquences.
00:13Ils disent qu'au fond, parce qu'on ne fait pas assez de bébés,
00:16soit il faut qu'on renonce à notre modèle social, soit il faudra qu'on paye davantage, qu'on travaille davantage.
00:21Et j'ai regardé cette histoire de réarmement démographique.
00:24Vous vous souvenez de cette fameuse expression d'Emmanuel Macron ?
00:28Grand discours en janvier 2024, ça va faire deux ans et depuis rien.
00:33Mais quand je dis rien, ça ne dit rien du tout.
00:35J'ai regardé tout le déroulé de ces annonces.
00:38C'est le symptôme de cette politique qui ne se transforme en aucun fait.
00:42Il y avait un rapport qui a été demandé en 2022 sur les raisons de la dénatalité.
00:46Ce rapport a été remis en 2023.
00:48Le grand discours d'Emmanuel Macron, il a été prononcé en 2024.
00:52On est bientôt en 2026 et rien de tout cela n'est devenu concret.
00:55Quand je dis rien, c'est-à-dire par exemple le plan fertilité, ça n'est qu'un mot, il n'y a rien de concret.
01:02Les pistes, elles sont encore étudiées au moment où on se parle par la Haute Autorité de Santé.
01:06C'est-à-dire des grands mots, des grandes promesses, aucune traduction concrète.
01:09Alors, on est sur un sujet qui est extrêmement complexe et qui nécessite à mon avis de sortir des caricatures.
01:15Quand on essaie de comprendre les raisons de la baisse de la natalité, on voit que d'abord, elles sont extrêmement plurielles et elles dépendent de la classe sociale dans laquelle vous vivez, du lieu géographique dans lequel vous évoluez.
01:29Mais moi de présent, ce n'est pas ça que je vous dis.
01:30Je ne vous dis pas que ça n'a pas eu de fait sur le nombre de bébés.
01:33Je vous dis juste que les promesses, par exemple, l'accès plus facile pour les familles aux cliniques de fertilité, rien.
01:41C'est-à-dire que c'était des mots, il n'y a pas eu une seule mesure.
01:44Ce que moi je vous dis, c'est que sur ce sujet-là, personne ne peut prétendre avoir de baguette magique.
01:49Non, mais quand vous dites, quand vous annoncez des mesures, pourquoi vous ne les faites pas ?
01:52Ni nous, ni nous, ni les autres.
01:54Quand vous dites que rien n'a été fait, c'est faux, c'est un mensonge.
01:57Quand, par exemple, je vous prends un exemple qui, moi, me tient beaucoup à cœur, c'est le passage de 14 à 28 jours du congé paternité.
02:04Quand on voit l'évolution des structures familiales, que ce n'était pas dans le grand plan, c'est nous qui l'avons fait.
02:11Oui, vous l'avez fait, mais pas dans le second plan.
02:13Ce grand plan avait promis, par exemple, un congé plus long.
02:17Et ensuite, vous le savez bien, mais il arrivera peut-être en 2020.
02:19Vous le savez bien, quand vous soutenez le pouvoir d'achat des Français face aux crises, ça joue.
02:23Quand vous travaillez à plus d'écologie, à préserver la planète, et quand vous savez à quel point ça touche les jeunes et ça touche les jeunes femmes aujourd'hui,
02:30vous travaillez aussi en ce sens.
02:32Quand vous essayez d'avancer sur la question du logement, vous travaillez en ce sens.
02:36Quand vous permettez aux femmes de mieux concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle, là aussi, vous accompagnez les familles.
02:42En fait, ce que je ne comprends pas, Maude Bréjou, c'est pourquoi est-ce qu'on promet ?
02:45Quand vous portez le plan des mille premiers jours qu'a fait Adrien Taquet lorsqu'il était au gouvernement, vous accompagnez aussi les parents.
02:52Mais personne, je le redis, personne n'a de baguette magique.
02:55D'ailleurs, les parlementaires se sont de nouveau saisis de ce sujet.
02:57Il y a une mission qui est en cours à l'Assemblée nationale.
03:00Vous ne pouvez pas me dire qu'il y a une mission, alors qu'il y avait déjà un rapport qui a été commandé en 2022 et on refait une mission.
03:04Mais les parlementaires, et c'est leur choix ? Ils sont souverains ?
03:07Ce n'est pas le gouvernement qui a été payé, qui a été travaillé.
03:11Les ordres vont mener de nouveau des auditions pour essayer d'avoir de nouvelles propositions.
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