00:00Alors, c'est vrai, elle était sur Sud Radio, Martine Vassal, et le journaliste la pressait de répondre à un éventuel accord programmatique de second tour avec le RN.
00:10Et Martine Vassal répond, on verra à ce moment-là.
00:14Et là, tempête dans le milieu politique et médiatique, parce que ça a largement fait réagir, je ne sais pas, en France.
00:20Mais dans les milieux politiques et médiatiques, tout le monde y est allé de son commentaire, en effet.
00:24L'ancienne secrétaire d'État à la ville, par exemple, Sabrina Agresti-Roubar, qui est marseillaise, a demandé à Gabriel Attal de prendre ses responsabilités,
00:33jugeant qu'il ne fallait pas rigoler, je la cite, avec cette ligne écarlate.
00:37Elle est plus rouge, elle est écarlate.
00:39Et à l'inverse, le candidat RN Franck Alizio, à Marseille, s'est réjoui de la nouvelle de ce soutien, je le cite encore.
00:47Alors, on comprend que chacun prend un peu ses désirs pour des réalités.
00:50Alors, il y en a qui jouent à se faire peur, il y en a d'autres qui rêvent du soutien de Martine Vassal,
00:54qui a été, en effet, intronisée par Renaissance.
00:59Tout le monde prend prétexte, on va dire, d'une ambiguïté, qui est peut-être tout simplement une manière de ne pas s'éliminer soi-même,
01:05avant même le premier tour.
01:06Quand on dit « on verra plus tard », c'est aussi « concentrons-nous sur le premier tour ».
01:10Dans la plupart des cas, d'autant que Martine Vassal, vous le disiez tout à l'heure,
01:14n'y allait pas exactement avec le dos de la cuillère dans le reste de l'interview.
01:16Je la cite à propos du RN, l'extrême droite, c'est l'amateurisme complet.
01:20Ils n'ont rien à faire des problématiques locales, ce qu'ils veulent, c'est d'avoir des postes.
01:23Bon, ce n'est pas une amitié naissante extrêmement chaleureuse.
01:30Alors, pourquoi un tel émoi ?
01:31Eh bien, en raison du contexte, nous dit-on, dans la Provence,
01:34il y a quelque temps, elle avait déclaré, je cite,
01:36« partager des valeurs avec le RN sur l'insécurité et l'immigration »,
01:40disant ne pas partager les valeurs du RN, en l'occurrence les projets du RN, sur le reste.
01:46Et elle avait tendu la main aux électeurs du sénateur Stéphane Ravier,
01:49ex-reconquête, qui a décidé de soutenir Franck Alizio.
01:52Donc ça, c'est déjà le blasphème et déjà total.
01:55Et en privé, rapportent certains journalistes,
01:57cette éventualité d'un accord serait évoquée dans l'entourage de Martine Vassal.
02:01« Option que certains de nos chers confrères jugent d'autant plus plausible que selon eux,
02:06la candidate porte, je cite, un discours proche du RN,
02:10alors on ne saura pas sur quoi, mais il est proche du RN,
02:12et traite la municipalité actuelle d'islamo-gauchiste, nous informe-t-il,
02:17parce que ce sont des confrères, je ne vais pas citer les noms,
02:19mais probablement ils auraient le label « les yeux fermés »,
02:22qui oublie au passage de préciser que c'est un terme islamo-gauchiste
02:25utilisé il y a des années et des années par Pierre-André Taguiev,
02:28qui n'y est pour rien dans la fondation ni la poursuite du Front National,
02:33avant d'être institutionnalisé, en quelque sorte, il y a quelques années,
02:36par Jean-Michel Blanquer, qui n'était pas ministre de Marine Le Pen, me semble-t-il.
02:40Mais comment comprendre la situation, Charlotte,
02:42étant réellement au seuil d'une telle alliance ?
02:45Renaissance, RN, on aimerait comprendre.
02:49Puisqu'il est question de fake news ces derniers temps,
02:50franchement j'ai lu les articles de presse avant d'entendre Martine Vassal,
02:54et tout le monde titre, les dixos, vers une alliance.
02:57Bon, encore une fois, on verra à ce moment-là.
02:59J'ai connu des alliances et des projets d'alliances quand même plus clairs
03:02dans la bouche des uns et des autres.
03:03Bon, elle, d'ailleurs, a réagi à la propre polémique qu'elle a engendrée
03:08en parlant de fake news.
03:09Tiens, donc, ça va devenir pénible, le débat public, je vous le prédis.
03:12Je fais des prévisions plus sérieuses que les niais.
03:16Mais voilà.
03:17Alors, le parti Renaissance, lui, a activé le mode liberté surveillée de sa candidate.
03:21Je cite,
03:22« Aucune discussion, aucun accord, aucune alliance n'a et n'aura lieu
03:25avec le Rassemblement national et ses alliés,
03:27ni avant, ni pendant, ni après les élections. »
03:30Il continue.
03:31C'est le cas aussi pour Martine Vassal à Marseille.
03:33Fermez les guillemets.
03:34Le ton est assez clair.
03:35Mais il n'empêche que l'ambiance n'est plus exactement la même qu'il y a 30 ans.
03:40Les responsables...
03:40D'abord, vous avez les responsables politiques des différents partis
03:43qu'on appelle de droite.
03:45Alors, je vais laisser le soin à chacun de se définir, mais peu importe.
03:48Qui partagent au moins une partie de leurs idées en commun.
03:53Au minimum, de quoi constituer, par exemple, un programme pour s'opposer
03:56à un adversaire politique qu'ils identifient tous de la même manière
03:59et qui, désormais, s'affiche ensemble.
04:01On a vu passer beaucoup les images de Marion Maréchal
04:05avec François-Xavier Bellamy.
04:06Il y a des années, c'était inimaginable.
04:07Sarah Knafo et David Lissner, il y a quelques jours, ça a beaucoup fait parler.
04:11Et ils assument désormais d'avoir des choses à se dire devant la situation.
04:14Ça ne veut pas dire qu'ils sont des photocopies.
04:16Ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas des désaccords.
04:18Ça veut dire qu'ils ont des choses à se dire.
04:20Et leurs électeurs le savent depuis longtemps.
04:22Parce que quand on étudie le parcours des électeurs
04:23qu'on va appeler de droite,
04:26ils parcourent ces partis de manière assez sereine.
04:30Ensuite, Renaissance, qui explique ni avant, ni pendant, ni après, ni jamais.
04:34À l'Assemblée nationale, c'est un peu plus compliqué que ça, si je puis me permettre.
04:37La survie des gouvernements récents dépend de la non-censure de Marine Le Pen.
04:41Dans bien des cas, on a été plus aimable à son endroit.
04:45Et certaines lois sont même passées, ou pas, grâce à elles.
04:48Donc on a bien vu que cela affaiblissait un peu le discours du fascisme absolu
04:52dont on a besoin parfois, mais dont on a peur souvent.
04:55Donc on ne sait pas très bien.
04:56Et par ailleurs, on voit bien le glissement.
04:59En 98, Charles Millon arrête sa carrière politique
05:01en voulant faire un accord pour gouverner sa région.
05:03Et il y a quelques semaines, on entend Carucci qui dit qu'il votera pour le RN plutôt que LFI.
05:09Alors je laisserai à Mathieu Leçon de faire une prochaine chronique sur Quid au-delà de LFI.
05:13Il n'empêche qu'avant, le principe de la ligne écarlate, pour reprendre les mots, dépassait surtout.
05:20Et enfin, cette idée de primaire de la droite,
05:23qui est proposée initialement par David Lysnard,
05:25portée désormais par Laurent Wauquiez.
05:27Laurent Wauquiez qui était un, comment dire, un chef de file du Cordon,
05:33qui révèle l'élargissement d'une famille politique,
05:36puisque c'est ça dont il s'agit dans une primaire,
05:38portée de renaissance à reconquête pour Laurent Wauquiez.
05:41Et Gérald Darmanin a dit que pour lui, ce serait mieux quand même si ça allait de renaissance à Retailleau.
05:46J'aimerais qu'il réponde à la question, lui ou un autre, peu importe,
05:48quelle distance sépare exactement Bruno Retailleau du centre de renaissance
05:52et quelle distance sépare Bruno Retailleau de reconquête ?
05:56J'aimerais vraiment qu'on ait la réponse à cette question.
05:58Et sur les autres sujets, par exemple, l'immigration et l'insécurité,
06:03sont-ils plus loin de la gauche alliée, par exemple, avec LFI,
06:06avec lesquelles ils s'étaient alliés,
06:08ou du Rassemblement national avec lesquels ils votent leur loi
06:11à destination des Français ?
06:13Dans notre situation, il y a des dangers qui apparaissent désormais
06:15plus grands qu'autrefois aux yeux des droites.
06:19Quels sont ces dangers qui sont évoqués aujourd'hui, justement ?
06:24La réponse de Martine Vassal était intéressante
06:26parce qu'elle était aussi inimaginable.
06:27Dire qu'on partage des valeurs, même sur un sujet précis
06:29avec le Rassemblement national, alors qu'on a l'étiquette renaissance
06:32d'hiver droite, c'était inimaginable.
06:35Elle dit sur la politique d'immigration et sur l'insécurité,
06:37elle insiste bien sur le fait qu'on ne me fasse pas dire
06:39ce que je n'ai pas dit à mon tour,
06:41elle insiste bien qu'elle n'a rien en commun sur le reste, etc.
06:44Il n'empêche qu'elle le dit là-dessus.
06:46Nous sommes à Marseille, probablement sur le narcotrafic
06:48et la manière d'y répondre.
06:49Il y a plus de points communs également.
06:52Mais ce n'est pas tout.
06:53En réagissant, Martine Vassal a retourné l'accusation.
06:56On pourrait appeler ça un contre-feu,
06:58mais elle le fait quand même.
06:59Je cite, je dénonce l'ambiguïté absolue et permanente
07:02de Benoît Payan, l'actuel maire de Marseille,
07:04qui gouverne déjà avec LFI
07:05et qui veut encore, malgré ses résultats pour la ville,
07:08nous donner des leçons.
07:09Donc c'est absolument abominable aujourd'hui
07:11que la gauche gouverne ou s'entende avec LFI
07:14dans sa bouche,
07:15mais ça l'était moins il y a quelques mois
07:17quand il s'agissait de faire une alliance
07:18pour contrer la menace éventuelle
07:20d'une majorité du RN.
07:22Donc il est inévitable pour la droite désormais
07:24de se poser la question différemment aujourd'hui
07:27par rapport aux décennies de lignes écarlates.
07:30L'alternative historique et relativement indolore
07:33n'existe plus.
07:34Entendez l'alternance entre la gauche et la droite
07:38qui n'engageaient pas certains sujets en politique.
07:41Les alliances sont indispensables,
07:43elles existent aujourd'hui à gauche.
07:44Alors la droite et le centre doivent choisir
07:46plutôt toute la gauche qui finit toujours par s'allier
07:49ou plutôt toute la droite,
07:51même avec les gens qu'on ne supportait pas hier.
07:54Il y a là indiscutablement une fracture.
07:56Certains referont l'alliance des législatives
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