- il y a 2 jours
Ce deuxième panel, animé par Chaïb Hammadi et réunissant Zakaria Fahim -Association partenariat école entreprise Al jisr, Nicolas ARNAUD Doyen et Directeur général - Rabat Business School UIR et Jamal Belahrach - DEO Conseil, a mis en lumière le défi crucial de l'inclusion économique.
Les intervenants ont pointé l'existence d'un « Maroc à deux vitesses », où les champions en croissance coexistent avec une majorité de TPE créant peu de valeur ajoutée et d'emplois décents.
Pour libérer le potentiel de la jeunesse et construire une croissance durable, trois axes majeurs ont été soulignés :
▪️ La nécessité d'une politique éducative de long terme,
▪️ Une meilleure adéquation entre les formations et les besoins des PME,
▪️ Une gouvernance renouvelée des entreprises familiales pour réussir les transmissions et intégrer les talents, y compris ceux de la diaspora.
Les intervenants ont pointé l'existence d'un « Maroc à deux vitesses », où les champions en croissance coexistent avec une majorité de TPE créant peu de valeur ajoutée et d'emplois décents.
Pour libérer le potentiel de la jeunesse et construire une croissance durable, trois axes majeurs ont été soulignés :
▪️ La nécessité d'une politique éducative de long terme,
▪️ Une meilleure adéquation entre les formations et les besoins des PME,
▪️ Une gouvernance renouvelée des entreprises familiales pour réussir les transmissions et intégrer les talents, y compris ceux de la diaspora.
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00:00Partout dans le monde, on regarde le Maroc comme un dragon africain.
00:04Aujourd'hui, 90% des TPE, moins d'un million, qui ont grosso modo 40 à 45% d'emplois et qui créent à peine 20 à 25% de valeur.
00:13L'entreprise, aujourd'hui, c'est un agent économique qui est là pour créer de la valeur,
00:17mais en tenant compte de sa responsabilité sociale, qui est de créer une dynamique collective.
00:2286% des entreprises aujourd'hui font moins d'un million de chiffre d'affaires.
00:25Si on ne prend pas le marché d'investissement, elle ne parle pas de ces gens-là.
00:30Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00Bonjour à vous tous. Les 200, voilà une accroche grammaticale digne d'un titre de film d'action.
01:07200, c'est le nombre préétabli des entreprises championnes de la croissance au Maroc.
01:13Elles innovent, elles recrutent, elles exportent, nous dit l'affiche d'accueil grand public.
01:18C'est ce qui explique pour beaucoup notre intérêt à la perspective d'avenir de l'entreprise marocaine d'une manière globale.
01:27Voilà donc un thème par excellence et qui nous réunit aujourd'hui autour d'un débat que nous souhaitons intéressant.
01:35Avec trois intervenants. C'est Jamel Belahrech. Jamel Belahrech, s'il vous plaît. Allons-y.
01:41Vous êtes vice-président, vous étiez ancien vice-président de la CGEM, Confédération Générale des Entreprises du Maroc.
01:48Actuellement président fondateur de la maison de la diaspora marocaine et également à la tête du cabinet DEO Conseil.
01:56J'appelle aussi Nicolas Arnaud, Nicolas Arnaud qui est directeur Rabat Business School, qui est une grande école de management au sein de l'Université internationale de Rabat.
02:10Et nous avons enfin, si Zachary Fahim, est-il nécessaire lui aussi de le présenter, managing partner de BDO Maroc.
02:17Alors BDO, c'est le cinquième réseau mondial d'audits et de conseils établis à travers un peu plus de 100 pays, me semble-t-il.
02:26En gros, voilà. Merci beaucoup messieurs d'être là. Ma première question à Sy Jamel Belahrech.
02:33Voilà, on a arrondi 200 entreprises. C'est vrai qu'il en existe beaucoup d'autres au Maroc et heureusement.
02:43Mais c'est quoi véritablement une entreprise aujourd'hui ? Si on doit la définir, qu'est-ce qu'elle devrait être de manière globale ?
02:50C'est une question philosophique.
02:52Oui, on est là pour ça.
02:54Donc on va essayer de répondre philosophiquement.
02:58Mais il faut quand même rester pragmatique.
02:59Donc une entreprise, d'abord un agent économique qui est là pour créer de la valeur sur la base d'un projet, d'une dynamique RH,
03:06et donc répondre, on va dire, à la dynamique du développement, en tout cas, de notre pays aujourd'hui.
03:12Donc si je reste un peu dans le métaphysique, je dirais qu'une entreprise, c'est d'abord un espace où il y a une raison d'être,
03:21qui arrive à fédérer l'ensemble de ses parties prenantes, internes et externes, pour pouvoir créer la valeur durablement.
03:27Maintenant, si on contextualise chez nous, au Maroc, force est de constater qu'on a une répartition du tissu économique qui est un peu inégale, qui est connue.
03:37La PME-PMI est au cœur du dispositif, en tout cas économique, puisque les chiffres qui sont donnés jusqu'à maintenant, c'est 98% de PME-PMI.
03:46Nous avons un expert, je pense, avec Zaka Elia tout à l'heure, qui va aborder ça.
03:51Néanmoins, ces 98% ne créent pas autant de valeur que nécessaire.
03:55La question, c'est pourquoi ? Puisqu'on parle de performance, de hypercroissance,
03:59ces entreprises sont relativement handicapées par un ensemble d'éléments, de paramètres, qui sont la sous-capitalisation.
04:05Mais pour moi, c'est davantage une absence, on va dire, de compétence de leadership,
04:10c'est une absence de capacité à voir le monde qui est en train d'arriver et une capacité à embarquer des équipes, des collaborateurs et de les monter en compétence.
04:20Et le cœur du problème pour notre pays aujourd'hui, c'est d'abord qu'on a un vrai sujet de compétence RH.
04:26La preuve, nous vivons un momentum assez exceptionnel, mais on ne parle pas suffisamment, ni dans les médias, ni nulle part,
04:34du fait qu'on a une vraie carence au niveau ressources humaines, au niveau des compétences rares qu'il y a aujourd'hui dans le pays à besoin.
04:40Alors que ça risque de ralentir la croissance dont on a besoin.
04:46Dieu merci, il y a des entreprises qui tournent, il y a des entreprises qui gagnent,
04:50qui sont des vrais leaders aujourd'hui dans leur secteur, mais pas suffisamment pour créer de l'emploi nécessaire.
04:57Et je rappelle, et j'en arrêterai là, qu'aujourd'hui, vous avez 400 000 décrocheurs scolaires,
05:03vous avez 200 000 jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail, vous avez 1 700 000 NIT.
05:07Et quand on est optimiste, on dit qu'on crée 100 000 emplois, et là, aujourd'hui, je le suis.
05:14Mais quand vous faites, si on avait tous été à la même école, 1 700 000 plus 400 000 plus 200 000 moins 100 000,
05:21vous avez un delta, vous avez une épicerie où il y a un déficit d'emplois et donc de projets pour ces jeunes qui sont,
05:28malheureusement, qui n'ont pas de projet de vie.
05:29Donc l'entreprise, aujourd'hui, c'est un agent économique qui est là pour créer de la valeur,
05:34mais en tenant compte de sa responsabilité sociale, qui est de créer une dynamique collective.
05:38Alors il y a beaucoup d'entreprises, manque de compétences, c'est ce qui est pratiquement dit.
05:43Là, voilà, ça vous interpelle quelque part, Nicolas Arnaud, vous êtes effectivement à la tête de cette école,
05:50en tout cas de formation, de management à l'université internationale de Rabat.
05:55Comment faire, justement, pour redonner vie, j'allais dire, à ce vivier de compétences dont on manque beaucoup ici au Maroc ?
06:06En tout cas, les volontés de créer des entreprises existent.
06:08Alors, en tout cas, moi, je ne peux pas parler pour l'ensemble du système de l'enseignement supérieur marocain.
06:13Je vais parler de l'université internationale de Rabat et de la business school en particulier,
06:17qui est aujourd'hui probablement l'une des toutes premières écoles de management du Royaume
06:21et qui bénéficie, et là, on est la seule au Royaume à bénéficier,
06:26des deux plus grandes accréditations internationales propres au business school,
06:29ce qui nous place à l'équivalent des grandes écoles européennes, françaises, que vous connaissez très très bien.
06:36Donc ça, c'est une fierté pour le Royaume, c'est une fierté pour l'université internationale de Rabat.
06:41Alors, de fait, moi, ce que j'observe depuis que je suis arrivé au Maroc, il y a un peu moins de deux ans maintenant,
06:45c'est qu'il y a une forme de paradoxe dans cette grande réussite du Maroc,
06:52et je voyage beaucoup pour représenter l'UR et l'RBS à l'international, je reviens de voyages en Jordanie et en Inde,
06:59et en Jordanie et en Inde, comme à Bogota l'an dernier, on parle du Maroc, on sait que le Maroc se développe,
07:06et avec émerveillement, avec questionnement aussi sur cette grande réussite marocaine.
07:10Et en même temps, depuis que je suis à la tête de Rabat Business School, je vois bien que nous formons aussi bien que dans l'hémisphère nord,
07:20nous avons les mêmes labels de qualité, et nos jeunes, en même temps, quand ils arrivent sur le marché de l'emploi,
07:25on a un taux d'insertion professionnel assez élevé quand même, on est à environ 90% six mois après la diplomation,
07:31donc c'est un très bon chiffre, on n'a rien à envier, encore une fois, à des écoles de l'hémisphère nord plus anciennes.
07:37Et en même temps, il y a une espèce de delta entre une jeunesse qui, quelque part, est extrêmement patriotique,
07:42me semble-t-il, et a envie de rester et contribuer à l'économie marocaine,
07:46et en même temps, effectivement, des pratiques managériales au sein des entreprises,
07:51des niveaux de rémunération aussi, il faut qu'on en parle,
07:54qui ne sont pas totalement adaptés à ce à quoi ils pourraient prétendre,
07:58notamment avec un même diplôme en allant, par exemple, en France, en Angleterre,
08:01ou à un autre pays de l'Union européenne.
08:06Le fait de prendre comme exemple, vous avez cité l'Inde tout à l'heure,
08:09le fait de prendre l'Inde comme exemple en matière de formation professionnelle,
08:14beaucoup, effectivement, de décideurs, qu'ils soient politiques ou économiques,
08:19prennent cet exemple-là. Est-ce que c'est une bonne chose pour le Maroc ?
08:21Alors, effectivement, ce que je retiens de mon séjour en Inde,
08:24c'est qu'il y a certainement des choses sur lesquelles le Maroc pourrait s'inspirer.
08:27On voit que l'enseignement supérieur indien s'est beaucoup développé ces dernières années.
08:32Aujourd'hui, par exemple, dans le classement du Financial Times,
08:35des meilleurs masters in management, il y a 10 ans, il n'y avait aucune école indienne
08:39dans ce classement du top 100 mondial, dans lequel, au passage,
08:43RBS est la seule école africaine en 20e position cette année.
08:47Et pour les écoles indiennes, elles sont 8 cette année dans le même classement.
08:52Donc on voit bien qu'il y a eu une élévation du niveau de la formation en Inde.
08:56Et ça a été pris d'ailleurs en exemple ici, à travers des écoles pilotes,
09:00qui sont prises par le, exemple, initié par le ministère de l'Éducation nationale.
09:05Alors là, je ne pourrais pas m'avancer, je ne sais pas ça, je vous fais entièrement confiance.
09:10Mais on voit bien que cet enseignement supérieur marocain, il est en train de monter en qualité.
09:14Et il y a certaines institutions, comme l'UIR fondamentalement,
09:17sont à un niveau de qualité de l'hémisphère nord, à n'en pas douter.
09:20Les diplômes des écoles d'ingénieurs de l'UIR sont reconnus par la CTI,
09:23c'est-à-dire sont reconnus par l'État français,
09:27comme équivalent au diplôme d'ingénieur français.
09:29Donc ça veut dire que tous les ingénieurs qui sont formés à l'UR,
09:32demain, ils peuvent soit rester au Maroc, à 8 000, 10 000 dirhams par mois à la sortie,
09:37ou alors ils peuvent aller en France, et avec la France et toute l'Union européenne,
09:41avec des rémunérations de 25 000 dirhams par mois en début de carrière.
09:44Donc vous voyez bien ce qui se joue.
09:47Je pense que cette jeunesse, et moi j'en suis convaincu,
09:50elle a envie de rester et de contribuer au développement du Maroc,
09:53et en même temps, on voit bien que leur devenir, à titre plus personnel,
09:58forcément les conditions d'emploi, mais également les pratiques de management.
10:02Mon collègue parlait de culture de ressources humaines,
10:05moi je parlerais de culture de management.
10:08Et donc à ce titre, d'ailleurs, au sein de Herbes,
10:10on va lancer, début 2026, un grand observatoire des jeunes diplômés marocains,
10:16et dans leur relation à l'entreprise marocaine.
10:19Donc on va s'intéresser au moins de 30 ans, diplômés d'un bac plus 5,
10:22peu importe les filières et les expertises,
10:24qui ont au moins 3 années d'expérience professionnelle en entreprise,
10:28et on va faire un grand sondage national,
10:31pour essayer de comprendre ce qui leur va bien dans leur relation au travail,
10:34et ce qui leur va peut-être un peu moins bien.
10:35Et donc je vous invite à être extrêmement attentifs aux résultats de cette enquête,
10:40qui devraient sortir autour de mars, l'an prochain.
10:43Ce sera la première enquête nationale de ce type,
10:46et j'espère que ce sera la première enquête d'une longue série,
10:49puisque l'idée, encore une fois, c'est de lancer un observatoire,
10:51et on sera heureux de travailler avec l'ensemble des entreprises marocaines,
10:53qui voudront aussi avoir accès à ces données,
10:56et travailler avec nous pour porter, quelque part, la parole de cette jeunesse,
11:00qui est présente dans vos entreprises,
11:02et qui a des attentes tout à fait singulières et différentes du passé.
11:05Ça, je crois qu'il faut que les managers, les dirigeants,
11:08et les entrepreneurs en soient totalement conscients.
11:09Les ententes différentes de celles exprimées par le passé,
11:13c'est-à-dire que demandent aujourd'hui les jeunes ?
11:14On va voir ce que nous dit cette enquête.
11:18Je ne veux pas avancer, je n'ai pas encore les résultats de l'enquête.
11:21Si je fais des comparatifs avec ce que j'ai pu connaître dans d'autres pays,
11:24et quand je discute avec mes étudiants, ce qui quand même arrive tous les jours,
11:27on voit bien qu'il y a des attentes de responsabilisation,
11:32il y a des attentes d'autonomie,
11:33il y a des attentes de pouvoir contribuer à des décisions un peu plus stratégiques,
11:38et pas simplement être dans une logique opérationnelle et exécutante.
11:41Parce que quand on est un bac plus 5 de la meilleure école marocaine,
11:45on est en droit d'avoir des attentes vis-à-vis de la manière dont on peut contribuer
11:49au développement économique de son pays.
11:52Parce qu'encore une fois, cet attachement,
11:53c'est quelque chose qui m'a beaucoup marqué depuis que je suis arrivé au Maroc,
11:56cette jeunesse a l'envie de contribuer au développement du pays,
11:59mais on sent qu'ici ou là, il y a un ensemble de freins liés à l'histoire,
12:05et liés à cette transformation rapide probablement du Royaume,
12:08qui font que cette jeunesse ne s'y retrouve pas totalement,
12:11quand même elle est extrêmement bien formée.
12:13Alors cette jeunesse qui a soif véritablement de participer à l'essor économique du pays,
12:18Zakalia Fahim, on a parlé tout à l'heure des TPE-PME,
12:23qui représenterait 95%, voire 98% du tissu économique marocain.
12:30Alors est-ce que ce n'est pas véritablement un gâchis ?
12:33On a parlé de ces jeunes qui partent voir si ailleurs l'herbe est plus verte.
12:41Comment expliquer ce gâchis, d'autant plus que ces jeunes ont véritablement leur place ?
12:46Le Maroc a besoin d'eux pour pouvoir rehausser ces très petites et moyennes entreprises.
12:54Je vais donner deux petites citations qui montrent d'où vient la...
12:59On revient à la philosophie là.
13:00Non, mais c'est important de montrer que si on rate la cause originelle,
13:08on ne peut pas aujourd'hui parler de TPE, PME, innovantes.
13:12Ce matin, on parlait de l'achat d'investissement.
13:14On va toujours vers le plus facile.
13:16Ceux qui ont le moins besoin, sachant qu'aujourd'hui, on a parlé des 98% de TPME,
13:2386% des entreprises aujourd'hui font moins d'un million de chiffres d'affaires.
13:27Si on ne prend pas l'achat d'investissement, elles ne parlent pas de ces gens-là.
13:29Donc vous avez 2 millions dans l'informel.
13:34Qui accompagne ces gens-là ?
13:35Parce qu'il fallait sortir de l'informel.
13:37On avait un dispositif qui ne fonctionne pas.
13:40Donc c'est clair.
13:42Certaines solutions ont été préconisées, proposées il y a quelques jours d'ailleurs,
13:45par le chef du gouvernement du côté de Rachidia.
13:48Je vais y arriver pour bien comprendre que si on ne fait rien sur le soldat éducation,
13:55c'est vrai que quand on a des écoles qui sont dans le top 20, on est fiers.
14:00Quand je dis bonjour, je dis que je suis champion du monde de foot des U17
14:03et je suis demi-finaliste alors que je ne suis pas sur le terrain.
14:06C'est vrai qu'il y a un effet d'entraînement quand vous avez de l'immatériel
14:09et donc tout le monde peut se l'approprier.
14:14Merkel avait été, quand son premier mandat, la première chose qu'elle a fait,
14:18elle a augmenté les salaires des enseignants.
14:21Elle a reçu les juges de la Cour suprême qui sont venus pour l'avoir.
14:26Elle leur a dit qu'est-ce qui se passe ?
14:28Ils commencent à se plaindre en disant je ne comprends pas,
14:29vous payez plus cher les enseignants que nous.
14:32Elle a tout à l'heure regard, elle leur a dit est-ce que vous pensez que c'est normal ?
14:34Je paye moins cher les gens qui vous ont formés.
14:37Donc et pour finir, la Malaisie, quand on leur a posé la question
14:41qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, parce que toujours on dit
14:43les pays musulmans, ils ne savent pas travailler, machin.
14:45On oublie qu'il y a plus de musulmans asiatiques qu'arabes.
14:51Et un de leurs ministres, c'était un premier ministre,
14:55on lui a dit c'est quoi les clés de succès de votre gouvernement ?
14:58Il a dit j'ai travaillé sur trois sujets.
15:00Éducation, éducation, éducation.
15:03Donc pour revenir à la PME-TPE, si on a encore 86% de nos enfants
15:10qui sont dans l'école publique, 100% des gens qui sont ici ont leur enfant
15:14dans d'autres écoles, l'école reste un sujet du 20h, alors qu'il y a 9 enfants sur 10
15:20qui ne pourront pas avoir les 26 000 dirhams ni les 10 000 dirhams
15:25et qu'ils se disent, et nous ?
15:27On dit qu'il y a 300 000 nits, mais on est à beaucoup plus que ça.
15:31Donc il y a vraiment une course aujourd'hui.
15:36Des outils comme l'IA aujourd'hui peuvent nous accompagner à faire de l'école inversée.
15:40Moi, il faut remettre de l'humain, parce que j'ai la chance d'être dans une association
15:43qui s'appelle GIST, où on retravaille pour connecter les entreprises
15:47à l'école publique.
15:51On voit qu'il y a des super talents, il y a plein de gens qui font...
15:54Mais c'est incroyablement difficile quand vous voyez aujourd'hui
15:58des classes d'excellence où vous êtes à 40-50.
16:01Mais qu'est-ce qui existe véritablement aujourd'hui ?
16:03Qu'est-ce qui est proposé comme tremplin, justement,
16:06entre l'école publique, que j'allais dire, et peut-être un peu le niveau
16:09formation professionnelle ?
16:12Moi, je pense qu'il y a des initiatives qu'il faut maintenant
16:16mettre en musique pour réellement, et le faire savoir.
16:22Moi, avant d'intégrer le GIST, j'entendais parler,
16:25mais je ne savais pas réellement ce que fait cette fondation
16:27qui a 25 ans, qui a fait pas mal de choses pour remettre
16:31de l'humain dans l'école publique, etc.
16:33Donc je pense que c'est vraiment important qu'on fasse un peu
16:38ce que fait le Maroc dans le foot, c'est qu'il faut aujourd'hui
16:40avoir des résultats et qu'il faut qu'on travaille collectif.
16:43Et c'est une des clés pour que nos entreprises aujourd'hui
16:48qui sont en difficulté, parce que très souvent, qu'est-ce qu'on fait ?
16:51On travaille sur ceux qui se portent bien, mais c'est souvent 7-10%,
16:56et on oublie qu'un pays, si les 90% ne s'occupent pas d'eux,
17:02ils vont s'occuper de nous.
17:02Donc il va falloir effectivement qu'on utilise aujourd'hui
17:07des nouveaux outils, ils existent, il y a une volonté,
17:10parce que quand on voit qu'on a augmenté le budget de l'éducation,
17:13quand on voit qu'on a augmenté le budget de la santé,
17:15il y a, maintenant c'est mettre les bons pilotes,
17:17et je pense qu'il faut de la coordination entre les écoles
17:22qui fonctionnent bien, comment elles peuvent s'aimer,
17:25on parle aujourd'hui de territorialité, il faut que les forces vives
17:28ne soient plus dans l'axe Casarabat, et surtout, mettre de l'humain.
17:35Une des propositions sur lesquelles on travaille pour pousser
17:41à remettre nos entreprises, nos acteurs, c'est comment aujourd'hui
17:46l'élite qui est dans cette salle peut parrainer un enfant
17:49dans l'école publique, pas n'importe quel enfant,
17:51c'est l'enfant de l'employé de maison, de son chauffeur,
17:53parce que quasiment tous, on a quelqu'un à la maison
17:56qui soutient un peu l'économie pour que l'école publique
18:00ne soit plus un sujet, comme on dit 20h ou 21h,
18:04sinon qu'on écoute l'arabe ou le français.
18:05C'est ça le vrai dilemme, c'est-à-dire que tant que vous avez
18:08des TPME où créer une entreprise, c'est parce que je n'ai pas
18:12de réseau, c'est de la survie, vous avez aujourd'hui 90%
18:16des TPE moins d'un million, qui ont grosso modo 40 à 45% d'emplois
18:22et qui créent à peine 20 à 25% de valeur. Regardez, on passe de 90, 40, 20.
18:28Oui, parce que ce n'est pas des gens qui viennent un peu comme nos champions,
18:33qui sont partis à l'entrepreneuriat par défaut.
18:38Je crois que maintenant, il faut que l'entrepreneur ne soit plus par défaut,
18:40il soit volontaire. Donc il faut qu'aujourd'hui, on s'occupe de tous ceux
18:45dont personne aujourd'hui ne s'occupe, qui sont encore dans...
18:48Vous savez, l'administration fiscale a créé ce qu'ils appellent
18:51les entreprises actives. Parce qu'on avait, je ne sais pas, un million
18:55ou je ne me rappelle plus, un chiffre faramineux dans les entreprises
18:58qui étaient classées dans l'administration fiscale, et on est passé à 300 000.
19:02Parce qu'on s'est rendu compte que quand on crée une boîte,
19:05le jour où j'ai un problème, je n'arrive plus à la fermer,
19:08peur de l'administration fiscale. Maintenant, on est en train de changer
19:11de paradigme. Maintenant, il faut le faire savoir, il faut...
19:14Et je pense, pour revenir à l'événement d'aujourd'hui,
19:16c'est quoi la force de cet événement ?
19:19C'est de montrer que même sur un pays où tout n'est pas parfait,
19:22il y a des champions et des gens qui ont démarré de zéro, etc.
19:24Justement, si jamais Blahash, on a parlé de champions,
19:28de ces 200 champions. Qu'est-ce qui explique qu'il se retrouve
19:32cette catégorie, encore une fois, on arrondit,
19:35se retrouve à la place qu'elle a, qu'elle occupe aujourd'hui ?
19:38Le fait d'être champion malgré tout, voilà, j'allais dire,
19:42les handicaps, les obstacles qui peuvent se poser aujourd'hui
19:47dans un pays comme le Maroc.
19:51Vaste question.
19:52Non, la question c'est, est-ce qu'on dit la vérité ?
19:57On essaie d'édulcorer parce qu'il y a une dynamique,
20:01il y a une musique montante, qu'il faut être content de tout.
20:04Mais moi, je ne suis pas content de tout.
20:06Et je vais répondre à ta question.
20:07Mais avant, je voudrais rebondir sur ce qu'a dit mon ami Zakaria.
20:11Je pense que ce qu'il a exprimé, il faut en garder l'esprit
20:15de ce qu'a dit Sa Majesté quand il a abordé l'idée
20:18du Maroc à deux vitesses.
20:19Je pense que dans notre économie, aujourd'hui,
20:22dans la culture de la planification, on est dans ce Maroc à deux vitesses.
20:28Il y a les entreprises qui n'ont pas besoin de quoi que ce soit,
20:30comme il le disait fort bien.
20:32Et il y a le cœur du pays, qui est la PME-PMI, qui a besoin de tout.
20:37Et elle, on n'a jamais eu une vision long terme.
20:40On ne sait pas planifier sur le long terme choses ou compétences
20:44qu'ont tous les autres pays du monde, en particulier asiatiques,
20:47qui savent voir loin.
20:49Parce que quand on voit loin, on peut construire.
20:53Il a abordé le sujet éducatif, que je connais un peu,
20:56en tant que membre du Conseil supérieur d'éducation.
20:59Et tous les pays qui réussissent dans les classements PISA
21:02sont des pays qui ont vu l'éducation à 30-50 ans.
21:05Mais nous, c'est tous les 5 ans qu'on change de politique.
21:09Et tant qu'on ne sanctuarisera pas l'éducation nationale,
21:11c'est-à-dire la sortie du champ politique, on n'y arrivera pas.
21:15Ça, c'est ce qu'il faut dire, c'est la réalité.
21:17Et c'est pour ça qu'on traîne.
21:19Et comme il l'a dit au début de son propos,
21:22le vrai sujet, c'est comment éductons nos enfants à horizon 50 ans
21:26pour pouvoir avoir une économie avec un écosystème qui soit performant.
21:32Parce que l'économie, et là aussi il l'a dit,
21:34parce que je l'ai assez bien formé,
21:36c'est l'humain.
21:36C'est l'humain.
21:38Merci, Jemel.
21:39Non, rien, je t'en prie.
21:41C'est l'humain.
21:42Moi, ça fait 27 ans que je suis là,
21:4427 ans que je raconte la même histoire,
21:45j'ai l'impression d'être incisif.
21:48Sous le rocher.
21:49L'humain, l'humain, l'humain.
21:50C'est comme ça qu'on va sauver notre économie.
21:52Et dans la TPE, encore plus.
21:54C'est pour ça qu'aujourd'hui, sans un vrai plan,
21:56je crois que tu l'as abordé souvent,
21:58sur une longue durée, pour accompagner les PME, PMI,
22:02la vraie charte d'investissement,
22:03il faut en inventer une pour ces gens-là.
22:04Parce que tu ne peux pas avoir 80% de ton tissu économique
22:09ou 95% et ensuite, quand tu rentres dans le détail,
22:12tu te dis, bah oui, finalement,
22:13il ne crée que 40-45% de la valeur
22:15et in fine, 45% d'emploi et 20% de la valeur.
22:21Ça n'a pas de sens.
22:22Ça veut dire que si on veut créer des millions d'emplois,
22:24c'est là que ça se passe.
22:26Ce n'est pas dans les top 200.
22:28Les top 200, ils sont en train de s'automatiser.
22:30Ils sont en train de se e-a-iser, etc.
22:32Donc, il nous faut une vision politique de la PME, PMI.
22:37Je dis bien politique, parce que ça veut dire
22:39qu'est-ce qu'on va faire demain ?
22:40Donc ça, je pense que c'était le complément que je voulais apporter.
22:43Mais pourquoi justement cette vision politique ?
22:45Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas encore saisissable aujourd'hui ?
22:48Pourquoi elle n'est pas projetée dans la perspective ?
22:50Au moins à court terme.
22:51D'abord, parce que je pense qu'on a un problème de leadership
22:55dans notre pays, sur ces questions-là de fond,
22:58qui voient loin, qui voient juste.
23:00C'est le vrai sujet numéro un.
23:02D'accord ?
23:03Il n'y en a pas d'autre.
23:04Parce qu'on n'est pas plus bête qu'ailleurs.
23:05On a des gens performants.
23:07On a des gens intelligents.
23:09Sauf que ces gens-là ne sont pas toujours aux manettes
23:11de ce qu'il faut.
23:12Et aujourd'hui, on a un vrai sujet de leadership
23:14sur ces questions-là.
23:15Je veux dire que des gens qui péreurent sur les plateaux,
23:19sur les conférences,
23:20parce que le Maroc est devenu un champion de l'événementiel.
23:23Tous les jours, il y a un événement sur telle thématique.
23:26Mais what's left ?
23:26Qu'est-ce qu'il en reste derrière ?
23:27D'accord ?
23:28Donc aujourd'hui, il y a ce sujet-là,
23:30d'être en capacité de se projeter.
23:31Et ça, c'est le politique.
23:32Et on a besoin de politiques qui se projettent.
23:34Donc je pense que sur les questions économiques,
23:36derrière, ça devient des questions de sécurité nationale.
23:39Parce qu'ici, il n'y a pas d'emploi.
23:40Il y a un problème social et donc un enjeu de sécurité.
23:42Donc je pense que les champions que nous avons ici,
23:46et là, je fais le lien avec la question que tu poses,
23:49parce que j'aime bien répondre aux questions des gens,
23:52parce que je ne suis pas un homme politique.
23:53Tu m'as formé pour ça.
23:55Pas mal.
23:56J'en ai marre de former.
23:59Et donc, ces 200, ils sont comme dit Zécalia,
24:02on est content, c'est très bien, c'est super.
24:04Pourquoi ils réussissent souvent ?
24:06Et je n'ai pas vu le détail.
24:07Donc je prends la précaution oratoire de dire
24:10que je ne les connais pas dans le détail.
24:12Néanmoins, je peux avoir une idée.
24:14C'est que la plupart, ils sont sur des marchés captifs,
24:17de rente, ok ?
24:19Et pour certains, ont démarré from scratch
24:22et ont réussi à se poser sur une niche business
24:24où il y a un marché.
24:26Et donc, ils ont créé des conditions de réussite.
24:27Donc bravo.
24:29Mais mon pays, moi, c'est 40 millions d'habitants.
24:33C'est 12 millions et demi de population active.
24:35C'est plus de 3 millions de chômeurs, un minima.
24:40Comment je leur donne à manger ?
24:41Comment je les fais rêver ?
24:42Pas avec les 200, avec le reste.
24:45Donc la vraie question politique ici, c'est de se dire
24:47comment on s'intéresse réellement dans le cas d'un vrai plan Marshall
24:51sur ces PME, TPE ?
24:54Les chiffres, on les connaît.
24:54Maroc PME est un des outils, mais ce n'est pas le seul.
24:58Mais le vrai outil, c'est la volonté politique de s'y intéresser.
25:03Là, c'est une lourde responsabilité en termes de formation professionnelle.
25:06Ce qui est après aujourd'hui, ce qui est après aujourd'hui
25:09n'est plus valable demain.
25:11Comment appréhendez-vous justement sur ce problème-là ?
25:17Depuis l'arrivée de Wikipédia, on entend dire
25:20qu'effectivement, la salle de classe est dépassée.
25:23Donc ça fait à peu près 25 ans que je l'entends.
25:25Ce point-là, et ce qu'on observe, c'est qu'en fait,
25:28nos écoles sont des écoles qui font vivre des expériences
25:32multiples et variées à nos étudiants,
25:34offrent un cadre d'apprentissage, c'est un cadre multiforme.
25:38C'est une erreur de penser qu'on apprend uniquement
25:41dans la salle de classe, dans nos écoles.
25:43Bien évidemment, il faut qu'on intègre les technologies,
25:46qu'il faut qu'on fasse évoluer nos pédagogies
25:48pour enchanter, réenchanter ce qui se passe en salle de classe.
25:52Mais finalement, quand on a des programmes dans lesquels
25:54on envoie nos étudiants à l'international,
25:56dans lesquels il y a des stages obligatoires,
25:58dans lesquels les étudiants peuvent s'engager
25:59dans la vie associative, c'est-à-dire créer des événements
26:02en parallèle de leur vie en salle de classe,
26:06c'est l'ensemble de ces apprentissages
26:08qui font qu'on va former des responsables,
26:13des managers, des dirigeants, des créateurs d'entreprises,
26:15demain.
26:16Donc il n'y a pas d'obsolescence.
26:19Beaucoup disent que ce qui est proposé aujourd'hui,
26:21peut-être en termes de formation professionnelle,
26:24ne correspond pas véritablement à la demande.
26:26Ensuite, si vous entendez formation professionnelle
26:29au sens de formation exécutive, c'est-à-dire post-formation,
26:33une fois qu'on est en activité,
26:36si c'est le cas, là, effectivement,
26:38il y a certainement au global des progrès à faire.
26:41Ma compréhension, c'est qu'on est sur un marché assez jeune,
26:44marché de la formation continue au Maroc.
26:47Pour la business school,
26:49Rabat Business School, ça a commencé il y a 4-5 ans,
26:50donc on est tout jeune, tout petit.
26:53On manque certainement encore beaucoup de maturité.
26:55On a beaucoup à apprendre de nos collègues.
26:59En même temps, ce qu'on voit,
27:00c'est qu'en l'espace de 5 ans,
27:03on génère 14 millions de dirhams de chiffre d'affaires annuel.
27:07Donc c'est quand même quelque chose.
27:09C'est quand même un marché qui se développe.
27:14Il y a beaucoup d'acteurs au Maroc
27:15qui se développent sur la formation continue.
27:17Et puis aussi, on voit bien mes collègues des écoles françaises,
27:20mes anciens collègues des business school françaises,
27:23qui essaient également, bon an, mal an,
27:24de développer de l'activité au Maroc.
27:27Donc on voit bien qu'il y a un marché émergent.
27:28Et c'est un marché qui n'est pas du tout mature,
27:31ni sur la relation des entreprises à la formation professionnelle,
27:35ni probablement dans l'offre que nous, école, on peut proposer.
27:41On a peut-être un peu tendance à calquer
27:43les programmes de formation initiale sur la formation continue.
27:47En même temps, ce qu'on observe,
27:48on a un programme MBA qui fonctionne très très bien
27:50et qu'on va ouvrir à Casa en 2026.
27:53On est quand même sur des apprentissages
27:56où l'apprentissage entre pairs est extrêmement fort.
28:00Ça, c'est l'une des clés quand même de la formation professionnelle
28:03dans les programmes qui sont les nôtres.
28:05Et on est sur des pédagogies hyper actives.
28:10On n'est pas du tout sur le prof qui est sur une estrade
28:12et qui débite son cours pendant trois heures.
28:15On ne fait même pas ça en formation initiale
28:16avec les jeunes en licence.
28:19Donc on le fait encore moins en formation continue.
28:21Après, il y a toute la question, effectivement, de l'IA, des technologies.
28:26Bon, moi, depuis 20 ans que je travaille dans ce monde-là,
28:31ce que j'observe dans tous les territoires du monde,
28:32c'est que si on arrive à avoir des bons profs
28:35et à recruter des jeunes gens de bon niveau,
28:38peu importe leurs milieux sociaux,
28:40eh bien, on arrive à avoir des dynamiques d'apprentissage
28:42collectives extrêmement puissantes, en fait, en salle de classe,
28:45indépendamment des technologies ou avec les technologies.
28:48En tout cas, moi, je ne crois pas du tout
28:51que pour les formations d'excellence, l'IA va nous remplacer.
28:56L'IA peut, en revanche, contribuer à améliorer les pratiques
29:01et puis aussi à massifier le rapport au savoir.
29:05On voit bien qu'Internet, je crois que l'un des grands apports d'Internet,
29:09j'ai l'impression d'être très vieux en parlant de l'origine d'Internet
29:12il y a 25 ans, quoi, mais en fait, il y avait tous ces discours-là
29:16sur le prof n'aura plus lieu d'être.
29:19On entend encore à nouveau ce discours avec l'intelligence artificielle,
29:23mais finalement, ce qu'on voit, c'est que ça a permis de démultiplier
29:25et de démocratiser l'accès au savoir et aux connaissances.
29:30Donc moi, je recrute des fois des jeunes gens qui n'ont pas de diplôme,
29:34mais qui ont appris un certain nombre de techniques, de métiers,
29:37et on arrive à l'accruter et donc leur proposer un job.
29:42Sur nos programmes de formation continue, nos programmes niveau licence,
29:47en formation continue, on ne demande pas de diplôme préalable.
29:50Par contre, on demande des expériences.
29:52Et puis on demande effectivement une tenue, une envie d'apprendre.
29:55Et donc, c'est un programme qui marche bien, même si on pourrait faire beaucoup mieux
29:58et probablement travailler avec des fondations, travailler avec des PME
30:02pour ouvrir davantage nos programmes de formation.
30:08Ça, c'est quelque chose sur lequel on l'a mis d'ailleurs dans le plan stratégique à horizon 2030.
30:13C'est de pouvoir démocratiser encore un peu plus l'accès à nos formations, quelles qu'elles soient.
30:18Alors, Zakaria Fahim, l'IA, l'intelligence artificielle, ne va pas nous remplacer,
30:22comme cela a été dit, mais est-ce qu'elle a véritablement toute sa place
30:25dans l'éducation, dans la formation professionnelle ?
30:28Parce que là, c'est une question du sort de plusieurs générations,
30:32en tout cas celles qui seront confrontées peut-être demain au marché du travail.
30:36Donc là, après, il y a plusieurs écoles.
30:39Donc moi, je pense que l'IA pour un pays comme le Maroc peut nous accélérer cette fracture.
30:48Parce qu'effectivement, on peut avoir une école inversée à moindre coût.
30:52On peut verticaliser des IA et donc aller plus vite et recréer ce lien pour que ces NITS...
31:02Tout à l'heure, j'aimerais parler des... On dit le minimum des NITS.
31:07On est au minimum...
31:08Alors, NITS, c'est sans emploi, sans éducation, sans formation.
31:15C'est ça. Donc, c'est minimum 3,6 millions. Et on considère qu'à peu près 70, 75%, c'est des femmes.
31:26Et pour l'essentiel, dans le monde rural. Donc, c'est-à-dire qu'il y a un vrai enjeu.
31:29Là, on parle de territorialité.
31:31On est loin de l'IA, là.
31:32L'avantage, c'est que vous voyez maintenant... Même tout le monde a un téléphone.
31:39C'est-à-dire que le vrai sujet, c'est comment on va prendre l'IA.
31:45Parce que nous avons... Vous savez, l'IA qui sent... J'ai écouté une émission sur l'emploi aux Etats-Unis.
31:54Les jeunes, aujourd'hui, ont du mal à être embauchés.
31:56Qui les remplace aujourd'hui ? C'est pas l'IA. C'est des... On va dire des seniors ou des confirmés accélérés.
32:04Pourquoi ? Parce que pour moi, l'IA, c'est un accélérateur pour ceux qui ont quelque chose entre les oreilles.
32:09Quand vous savez où vous voulez aller, l'IA vous permet... Parce qu'on dit qu'il faut prompter.
32:14C'est pour vendre. Mais en réalité, quand vous savez pas où vous voulez aller, ça sert à rien.
32:19Donc, c'est vrai que maintenant, il y a des IA qui sont verticalisées de partout.
32:22Quand on est... Aujourd'hui, en fait, on peut utiliser des agents qui utilisent un certain nombre d'IA.
32:29Et donc, on peut développer des choses très vite.
32:32Et vous avez... Je pense que vous avez dû voir passer les deux...
32:39Donc, un, je crois qu'il est professeur, et l'autre, il est entrepreneur,
32:43qui ont créé un livre sur... Ne faites plus d'études supérieures.
32:48L'IA, aujourd'hui, va vous disrupter. Par contre, ce qui est important, c'est avoir de la culture générale,
32:54c'est développer le sens de l'empathie, c'est développer l'esprit critique,
32:58parce que ça, ça vous permettra d'être en capacité d'avoir une vue holistique
33:03pour pouvoir utiliser l'IA et être maître de l'IA et non pas de la subir.
33:07Et donc, il y a un vrai sujet.
33:09Comment nous, aujourd'hui, au Maroc, on ne va pas subir
33:11si on voit qu'il y a des... On est en train de perdre 80% de notre jeunesse.
33:17Surtout que la jeunesse, effectivement, est assoiffée, justement, de ce segment-là.
33:19Est-ce que ce ne serait pas une niche à exploiter, véritablement ?
33:22Oui, c'est pour ça qu'il faut ne pas confondre, savoir taper avec le pouce.
33:26Vous savez, les enfants, ils tapent très vite par rapport à nous.
33:29Et ceux qui savent ce qu'ils tapent, parce qu'aller sur TikTok, aller sur...
33:33C'est bien.
33:33Mais utiliser de l'IA pour pouvoir s'accélérer, effectivement, je pense que ça va être beaucoup plus facile,
33:41parce que c'est ludique.
33:42Et maintenant, beaucoup de pays...
33:45Vous savez, quand on se rappelle que dans les années 60,
33:49des pays comme la Corée venaient voir la Côte d'Ivoire,
33:52venaient voir le Cameroun comme modèle pour dire, tiens, qu'est-ce qu'on peut voir de ce qu'a fait aujourd'hui ?
33:57Regardez aujourd'hui ce qu'ils ont dit.
33:59On a une réflexion à 20-30 ans.
34:02On travaille sur l'éducation.
34:03On essaye d'être essaimés par nos voisins, même si on ne les aime pas.
34:06Les Japonais, on va apprendre.
34:08Et après, on va prendre notre revanche.
34:10Les Chinois, on l'oublie.
34:11Qui les a accompagnés ?
34:12C'est ceux qu'ils ont chassés.
34:14C'est des Singapouriens qui ont monté...
34:16Toutes les grandes zones aujourd'hui industrielles ont été montées en marque blanche par Singapour.
34:21Et aujourd'hui, les Chinois, ils ont attendu pendant 30 ans.
34:24Ils n'ont rien dit.
34:25Quand vous voyez comment les Européens disent,
34:28on leur a transféré le savoir,
34:31maintenant qu'ils sont les numéros 1 dans l'électrique,
34:34il faut qu'ils...
34:34Ça, c'est le patron de Stéphane 6 qui disait,
34:36maintenant, on attend d'eux le retour d'ascenseur.
34:39Donc regardez, la Terre tourne.
34:43Et nous, quand on vous parle de l'IA,
34:45qui parle de nous ?
34:45Déjà, on parle un petit peu de l'Europe.
34:47Mais c'est possible de devenir le petit dragon.
34:49Pas asiatique, mais au moins maghré.
34:51Mais moi, je reste convaincu.
34:52J'ai la chance de collaborer avec une future licorne,
34:55dont un des associés est marocain.
34:57Et il a dit à ses associés,
34:58moi, je veux être au Maroc.
35:00Et donc, parfois, vous avez ce petit truc
35:03qui fait que vous pouvez devenir un acteur
35:05juste parce que vous avez le truc dont tout le monde parle.
35:10Donc il a de la cryptographie post-quantique.
35:12Il a développé de l'IA décentralisé.
35:15Et tout le monde sait qu'aujourd'hui,
35:17Trump, c'est notre ami, aujourd'hui,
35:19il nous a permis d'avoir le Sahara.
35:21Demain, il se réveille, il n'est pas bien.
35:23Je ne sais pas ce qu'il va faire.
35:24Donc on ne peut pas dépendre de l'humeur des puissants.
35:27Et en règle générale, on le voit.
35:28Regardez comment MBS a été reçu aux Etats-Unis.
35:32Quand vous êtes puissant, quand vous donnez de la lisibilité,
35:34quand vous avez quelque chose,
35:35on vous reçoit différemment que comme il a reçu
35:37les 8 pays africains, comment il les a malmenés.
35:40Donc nous, c'est vrai, j'ai mal dit tout à l'heure,
35:43au-delà qu'il y ait des conférences,
35:45tout le monde dit qu'il se passe quelque chose au Maroc.
35:47C'est vrai.
35:48Il se passe quelque chose quand vous sortez.
35:50Maintenant, c'est comment faire en sorte
35:51que toute cette infrastructure,
35:54tout ce socle qui permet d'être accéléré,
35:58accélère tout le monde,
35:59et pas uniquement la partie immergée de l'iceberg.
36:02Donc c'est un des objectifs aujourd'hui
36:06des gens qui militent aujourd'hui dans des structures
36:08pour collaborer avec l'école publique.
36:10Et moi, je reste convaincu,
36:12si on ne me remet pas de l'humain dans l'école publique,
36:16on va faire des super trucs, c'est super sympa.
36:20On va sortir de là, on va dire, tiens, on a échangé.
36:23Mais est-ce qu'on a changé la vie des gens qui travaillent chez nous ?
36:26Parce que vous allez poser la question,
36:27mais qui, je suis à la fin de la salle,
36:28qui ne vous dit pas, j'ai au moins un ou deux,
36:31on va dire, collaborateurs chez moi,
36:32qui, souvent, c'est eux qui ont le plus d'enfants.
36:34Donc il y a un vrai sujet sur les 86% d'enfants dans l'école publique,
36:40comment les amener, peut-être, à créer des entreprises.
36:44Et moi, ça fait des années que je dis,
36:46les gars, la Chardin, c'est bien,
36:47mettez un small business act en amont.
36:49Comme ça, le gars qui est à l'école publique,
36:52quand on était au CJD,
36:53on avait monté un projet qui s'appelle
36:55l'entreprise à l'école,
36:56on avait fait le développement à l'esprit d'initiative,
36:58et plein de choses qui, à un moment donné,
37:00on n'arrive pas à garder le souffle lent,
37:03parce qu'il y a toujours un qui arrive,
37:04il dit, ben, non, non, il n'y a pas mon nom au-dessus,
37:06je fais autre chose.
37:08Attends, non, c'est que cette mission réussie,
37:10c'est ça, ton, c'est pas uniquement ton texte de loi.
37:14Et donc, effectivement, il faut qu'on ait des personnes qui,
37:19moi, je donne toujours l'exemple,
37:20si vous montez dans un avion,
37:21et on vous dit que le commandant de bord,
37:23il a un brevet de pilote de vélo à trois roues,
37:29ben, vous descendez.
37:30Ben, on donne souvent des projets de ce type à des gens,
37:34moi, quand je le vois, je dis,
37:35ok, merci, je rentre chez moi.
37:36Donc, on freine l'envie de,
37:39parfois même de collaborer,
37:40parce que je dis, je vais pas mettre mon nom
37:41avec quelqu'un qui sait pas de quoi il parle,
37:45ou qui sait pas s'entourer,
37:46parce qu'on peut ne pas savoir et s'entourer
37:48et laisser travailler les gens.
37:50Donc, je pense qu'il y a un, vraiment,
37:52dans nos PME,
37:54moi, j'ai la chance de travailler
37:56sur les entreprises familiales depuis 12 ans,
37:59un des sujets, quand on parle des PME,
38:01il faut maintenant mettre des champions
38:02de ceux qui vont réussir la transmission.
38:04Parce que je leur dis,
38:04vous avez une responsabilité sociétale
38:07de dire que mes enfants,
38:08c'est les 500, les 100,
38:09les 200 collaborateurs chez moi.
38:11C'est pas mes deux gamins
38:11qui sont aux Etats-Unis,
38:12et l'autre qui est je sais pas où.
38:14Mes enfants, c'est tous les gens
38:15qui ont cru en moi dans mon entreprise.
38:16Et vous avez des gens
38:17qui, ben,
38:19le jour où il y a un épitave sur sa tombe,
38:21il n'y a plus de boîte,
38:22parce que les enfants n'ont pas été mobilisés,
38:24parce que c'est l'ancien monde.
38:26Malheureusement,
38:27ben, tous les entrepreneurs,
38:28aujourd'hui,
38:30ne sont pas des start-up,
38:31ne sont pas dans les grandes innovations industrielles,
38:34mais ils créent de la valeur,
38:35ils bougent,
38:36et moi, je reste convaincu
38:38que peut-être il est où,
38:39notre ami du groupe Ecom,
38:41il faut créer les champions
38:43du passage de relais.
38:45Est-ce qu'il y a un vrai sujet débat ?
38:47On est arrivé à un pont,
38:48donc on va sortir la prochaine étude
38:50sur la transmission.
38:50Moi, je me rappelle,
38:52quand je suis rentré au Maroc,
38:53j'étais le plus jeune expert comptable.
38:55Et aujourd'hui,
38:55je suis déjà un dinosaure.
38:56Donc il y a des moments,
38:57parfois, je dis,
38:58il ne faut plus y aller,
38:59il faut du sang neuf.
39:00Après, je m'amuse là
39:01où je pense que je peux contribuer,
39:03mais il y a des moments,
39:04tu dis, ben voilà,
39:05il faut que je m'applique à moi,
39:06ce que je dis,
39:07il faut encourager,
39:09tant que je dis toujours,
39:10allez, poussons les gens.
39:12Parfois, tu viens
39:13parce que tu penses
39:13que tu peux apprendre quelque chose,
39:15mais je reste convaincu
39:15qu'il y a plein de gens aujourd'hui
39:17qui sont capables
39:18de faire plein de choses.
39:20Pourquoi ?
39:20Parce qu'il n'a rien à perdre.
39:22Donc il faut vraiment
39:23qu'on fasse des champions
39:25du passage de relais.
39:27Si on ne travaille pas,
39:27parce qu'on est toujours
39:28comme à la charte,
39:29on travaille sur le stock existant,
39:34mais on oublie
39:35tous ceux qui sont en train
39:36de switcher.
39:38Si je ne fais rien,
39:39ils meurent.
39:41Et s'il y avait un mot,
39:43pour moi,
39:43à retenir,
39:44pour peut-être les gens
39:44qui demain veulent créer une boîte,
39:46les études demandent
39:48que le pourcentage d'échecs
39:50quand on reprend une boîte,
39:52il peut être divisé
39:54jusqu'à entre 7 et 10 fois
39:55que de démarrer de zéro.
39:57Parce que démarrer de zéro,
39:58et déjà seul,
39:59moi, je dis quelqu'un
39:59qui me dit
39:59je crée mon entreprise
40:01tout seul,
40:01va jouer au bille,
40:03va faire autre chose,
40:04tu n'as rien compris
40:05à l'entrepreneur.
40:05C'est trop difficile
40:06pour le monter tout seul.
40:09Il faut monter une Dream Team
40:10et derrière,
40:12ne pense pas,
40:13regardez,
40:13deux exemples.
40:14Est-ce que vous pensez
40:15que Microsoft
40:16a développé le DOS ?
40:17Il l'a acheté,
40:18il a senti qu'il y avait un truc,
40:20il a trouvé un ingénieur,
40:21il a dit je vais...
40:22Après,
40:22il en a fait
40:23ce que tout le monde sait
40:24parce qu'il a eu la chance
40:25que tout le monde
40:26a cloné le fameux DOS.
40:28Après,
40:28il a fait autre chose.
40:29On parle là d'offensive
40:30pratiquement commerciale,
40:32Jamal Belharach.
40:33Qu'est-ce qui fait
40:34pour qu'une transmission
40:37peut-être aussi professionnelle
40:39se fasse
40:39d'une génération à une autre
40:40pour qu'elle se fasse
40:41de la manière
40:42la plus réussie,
40:43la plus intelligente possible ?
40:45Écoute,
40:46là encore une fois,
40:48l'expert de ces questions-là
40:49c'est Fahim.
40:51Mais je vais te répondre,
40:52mais avant,
40:52je voudrais rebondir
40:53sur un truc qu'il a dit
40:54notamment quand il a cité
40:55la Corée du Sud
40:55pour mettre un peu
40:57en perspective les choses.
40:58Et c'est vrai
40:58que pourquoi on cite...
40:59Pardon, excusez-moi.
41:00On cite souvent
41:01la Corée du Sud.
41:02Pourquoi ?
41:02Parce que c'est un pays
41:03à propos duquel on dit
41:06qu'il était pratiquement
41:08l'équivalent du Maroc
41:09il y a quelques années de cela,
41:10dans les années 60,
41:11il y a eu cette fulgurance
41:14dans la montée en puissance.
41:16Une des raisons,
41:17outre le fait
41:18qu'il y a une projection
41:19sur 40 ans,
41:20éducation, etc.
41:22Mais il y a une réalité.
41:25Leur PIB
41:26sur la R&D Innovation,
41:29écoutez bien ce que je veux dire,
41:30leur PIB c'est
41:314,96% du PIB.
41:34Israël, c'est 6,35%.
41:36Les Etats-Unis, c'est 3,50%.
41:38Le Maroc, 0,7%.
41:42De quoi on parle ?
41:44On vient de sortir
41:45une stratégie digitale 2030.
41:49Bon, on ne va pas...
41:50Je ne vais pas faire
41:51le scanner de cette stratégie.
41:53Ce que je veux simplement dire,
41:54c'est qu'on ne fait pas d'omelettes
41:56sans casser des oeufs.
41:58Il faut se projeter.
42:00Si on ne développe pas
42:00la recherche,
42:01le développement et l'innovation,
42:02on n'aura pas de licorne
42:04comme on veut
42:04ou elle sera importée
42:05comme disait Zach tout à l'heure.
42:07Il a pingé quelqu'un
42:09qui dit moi je vais être au Maroc,
42:10etc.
42:11Maroc 2030, c'est une projection là aussi.
42:132030, c'est demain.
42:14Mais non, ce n'est pas une projection.
42:15C'est encore au-delà.
42:16Mais non, c'est cher ami.
42:17On se projette à 30 ans, 20 ans.
42:20Parce que ça se construit
42:21dans la durée.
42:22C'est du long cours ça.
42:23Ce n'est pas possible autrement.
42:25Sinon, c'est quoi ?
42:25C'est du sprint et on ne sait pas faire.
42:27Si.
42:28On sait faire.
42:30On sait faire dans le sprint
42:31parce qu'on sait...
42:33Ce qu'on a fait au foot,
42:34au foot, on a mis 20-25 ans,
42:35on est là.
42:36Évidemment.
42:37S'il n'y a pas eu la stratégie long terme
42:38de sa majesté professionnalisée,
42:40mettre les infrastructures,
42:41on ne serait pas là aujourd'hui.
42:42Prendre les bonnes personnes,
42:44les payer,
42:45attirer la diaspora,
42:46etc.
42:47C'est un ensemble d'ingrédients
42:49qui ont fait que le Maroc aujourd'hui
42:51compte dans l'univers du sport.
42:54On doit pouvoir cloner cette stratégie
42:57dans tous les domaines
42:59et en même temps
42:59et tout de suite
43:00et maintenant.
43:01Sauf qu'on ne sait pas faire ça.
43:03Ça, c'est un.
43:04De deux,
43:06pour répondre à ta question,
43:08nonobstant le fait
43:09que ce soit Zakaria
43:10qui est l'expert de ça...
43:10On lui posera la question.
43:11Il n'y échappera pas.
43:13Moi, je pense qu'on a
43:14un vrai sujet de culture.
43:16Parce que l'entreprise marocaine
43:18est d'abord
43:18une entreprise familiale
43:19à la base.
43:19C'est une entreprise
43:21historiquement de commerçants,
43:24etc.
43:25Où la transmission,
43:27c'est quelque chose
43:27qui est très difficile
43:28et qui ne se prépare pas.
43:29Et je sais que le combat
43:30de Zakaria depuis des années,
43:33c'est d'expliquer
43:33qu'il faut préparer
43:35et il faut accepter.
43:37Parce qu'une entreprise familiale aussi,
43:39il le dira peut-être,
43:40elle doit aussi accepter
43:41d'avoir du sang en oeuvre,
43:42quelqu'un qui n'est pas de la famille
43:43dans la gouvernance
43:44pour apporter de la vraie valeur.
43:46Sinon,
43:47on ne peut plus gérer une entreprise
43:49comme on l'a géré hier.
43:50Ce n'est plus possible.
43:51Or, dire,
43:52moi j'ai des enfants,
43:53mais les enfants,
43:54souvent,
43:54ils ne veulent pas.
43:55Donc,
43:56ils le font par défaut,
43:58mais ils ne le font pas
43:58avec le même engagement
43:59que le père ou la mère
44:00a fait lorsqu'elle a créé
44:02le business.
44:03Et ça a été créé
44:03dans un contexte.
44:04Mais le Maroc et le monde
44:05ont changé,
44:06on est dans le monde
44:06de VUCA,
44:07digital,
44:07tout ce que tu veux.
44:08Et ces familles-là
44:09ne sont pas dans ce business,
44:10dans ce monde-là.
44:12Elles sont dans le fait
44:13qu'elles ont gagné
44:14de l'argent hier,
44:15on doit pouvoir continuer
44:16à le faire aujourd'hui
44:16avec la même manière.
44:18Et quand vous avez
44:19des acteurs comme Zach
44:20qui font de la vulgarisation,
44:23ce n'est pas toujours facile.
44:24Parce que récemment,
44:25ils ont créé une association,
44:26etc.
44:27Et ça,
44:27tant mieux.
44:28Mais c'est un problème
44:29de mindset,
44:30de culture,
44:31de l'actionnaire principal,
44:33le père ou la mère,
44:35qui fait que lui-même
44:36doit changer de vision du monde.
44:37Et la difficulté
44:38de la transmission,
44:39elle est d'abord
44:40un problème de volonté,
44:42de culture,
44:43de mindset.
44:45Ce n'est pas un problème
44:45de moyens.
44:46après,
44:47bien évidemment,
44:47il faut lâcher prise.
44:49C'est-à-dire qu'à un moment donné,
44:49il faut accepter
44:50que si tu prends quelqu'un
44:51de l'externe,
44:52tu lui donnes la main
44:53pour amener ta boîte
44:54là où elle va.
44:55Si on prend les exemples
44:56internationaux,
44:57français,
44:57par exemple,
44:58il y a plein d'entreprises
44:59familiales
45:00qui ont fait le game,
45:01qui ont fait ça
45:02et qui aujourd'hui
45:03sont de vrais acteurs
45:04de l'économie,
45:05de véritables capitaines
45:05d'industrie.
45:07Pour résumer,
45:08on est dans la culture,
45:09je ne veux pas perdre.
45:11Au lieu d'être dans la culture,
45:13comment on fait
45:13pour gagner ensemble
45:14et durablement ?
45:15Tant qu'on ne changera pas
45:16de paradigme,
45:18on sera toujours ce pays
45:19qui va faire des sprints,
45:21il va bien les faire.
45:22Mais comment on se projette
45:24à 2050 ?
45:26Avec un continent africain
45:27qui va avoir
45:28un milliard et demi
45:29de population active,
45:3040%,
45:3150% de la population africaine
45:34aura moins de 25 ans.
45:35Juste ça, hein ?
45:37Juste ça.
45:37On n'est pas en train
45:39de parler de quelque chose
45:40d'abstrait.
45:40Ça, c'est du concret.
45:42Et plus proche de nous,
45:44la jeune Z qui est sortée
45:45dans la rue,
45:46qu'est-ce qu'elle dit ?
45:48Eh, on est là.
45:49On compte.
45:50Faites avec nous.
45:51Ils ne te disent pas
45:51« Je n'aime pas mon pays. »
45:53Non !
45:54Les sujets qu'ils ont abordés,
45:55la santé, la corruption
45:56et l'éducation,
45:58franchement,
45:58ce n'est pas nouveau.
45:59Ils ne nous ont rien apporté
46:00dans la réflexion.
46:01La différence,
46:02c'est qu'eux,
46:02aujourd'hui,
46:03te disent « Je suis là,
46:04j'existe,
46:05je vais parler,
46:06j'ai mon mot à dire.
46:07Et je veux que mon pays
46:09soit dans les pays de demain. »
46:11Et pour ce faire,
46:12il faut faire avec ces générations-là,
46:14y compris dans l'entreprise familiale.
46:15Mon pays parmi les pays de demain,
46:18il nous reste 5 minutes,
46:192 minutes chacun pratiquement
46:20pour terminer,
46:21pour clôturer cet entretien,
46:23ce débat.
46:24Vous le voyez comment,
46:25mon pays parmi ceux de demain ?
46:29Allez-y.
46:29Moi, la pub,
46:30le Maroc,
46:31le plus beau pays au monde,
46:33mais pour tout le monde.
46:33C'est la pub,
46:34il faut la finir
46:35pour dire pour tout le monde.
46:37Parce que...
46:38C'est pour ça que c'est bien
46:40d'être les événements,
46:44le faire savoir,
46:44comme disait une dame de la com',
46:46elle dit,
46:46faire les choses c'est bien,
46:47le faire savoir c'est mieux.
46:49C'est important que les gens
46:50voient ce qui se passe,
46:51parce que,
46:52Jamel qui est vraiment
46:53la diaspora,
46:54même si moi j'ai étudié être...
46:56Beaucoup de la diaspora
46:57nous en vit aujourd'hui,
46:58le Maroc d'aujourd'hui.
46:59Elle lèche parce qu'elle se sente mal
47:01aujourd'hui.
47:02Et quand on est chez soi,
47:03on peut accepter des mots,
47:04des machins qu'on n'accepterait pas
47:05quand on est une minorité visible.
47:07Oui, on est en famille.
47:08Voilà, on est exactement.
47:10Donc je pense qu'on a la chance
47:11d'avoir une certaine baraka,
47:14donc on a cette stabilité
47:15qui est devenue
47:16l'élément clé
47:17pour choisir un pays.
47:19C'est-à-dire que,
47:20si on est revenu
47:20dans les IDE,
47:21dans le top 3,
47:22c'est pas pour rien.
47:24Donc on a cette chance.
47:25Maintenant,
47:26comme la baraka,
47:27il ne faut pas trop appuyer dessus.
47:29Donc il faut,
47:30quand on dit,
47:30celle-là,
47:31comment je vais le faire ?
47:33Et après,
47:33il faut que chacun d'entre nous,
47:35moi ce que je dis,
47:35doit faire sa part.
47:37Moi je suis un peu un fou,
47:38donc parce que...
47:39mais quand même,
47:40les uns,
47:41j'amis,
47:41ils viennent,
47:42ils disent,
47:42ouais,
47:43j'ai pas le temps,
47:43je me lève,
47:46je fais mon sport à 6 heures,
47:47je fais...
47:48Après,
47:48quand on aime ce qu'on fait,
47:50on trouve le temps
47:50et il faut que chacun d'entre nous
47:52dise,
47:52vous savez,
47:53les pays nordiques,
47:5480% de leur temps disponible,
47:56c'est pour la cité.
47:59Je crois,
48:00ils en trouvent que c'est 1 ou 2%,
48:01puis il y a des fous,
48:02c'est 2000%.
48:03À un moment donné,
48:03vous...
48:04Nicolas,
48:06Ardon.
48:07Deux points pour conclure,
48:08pour ma part,
48:09je voudrais rebondir sur le débat
48:10sur l'entreprise familiale
48:11et effectivement,
48:12pour avoir beaucoup travaillé là-dessus
48:13avant de rejoindre le Maroc,
48:15là dans ma précédente école,
48:16on a mis en place des formations
48:17sur la succession.
48:19Parce qu'effectivement,
48:20il y a des vraies problématiques
48:21à différents niveaux,
48:22d'ailleurs,
48:23niveau de compétence,
48:24niveau d'engagement,
48:25mais aussi,
48:26ce qu'on avait identifié
48:27dans ma précédente école,
48:28c'était qu'il y avait
48:30beaucoup de freins psychologiques
48:31de la relation,
48:32de l'enfant au père
48:33ou à la mère.
48:34Et donc,
48:35c'est un sujet extrêmement passionnant.
48:37Et moi,
48:37je serais vraiment partant
48:39pour monter un observatoire,
48:40une chaire sur...
48:42On a une chaire,
48:42on peut vous associer,
48:43on a une chaire qui tourne.
48:44Avec plaisir,
48:44on en parle.
48:44Depuis 5-6 ans,
48:45avec l'Université de Casablanca,
48:47avec Transéo,
48:48qui est un réseau européen,
48:49numéro 1,
48:50et on bosse avec eux,
48:51on va sortir un livrable
48:52à la rentrée.
48:53C'est une très belle initiative,
48:55avec plaisir,
48:55effectivement,
48:56collaborer à l'occasion.
48:57Et puis,
48:57le deuxième point
48:58que je voulais partager avec vous,
48:59et j'entends tous les débats
49:01que je trouve extrêmement passionnants
49:02de ce pays
49:03qui est en train
49:03de se transformer
49:04et d'avancer très très vite.
49:06Et on voit bien
49:06que le fait d'avancer vite,
49:07ça génère effectivement
49:08aussi un certain nombre
49:09de tensions sociales,
49:10économiques,
49:11évidentes,
49:12et on le ressent bien là.
49:13Et je le ressens aussi
49:14de plus en plus là,
49:15plus je vis au Maroc.
49:17Et en même temps,
49:18ce que je voulais vous dire
49:19un peu comme une parole
49:20d'optimisme,
49:21c'est que,
49:22encore une fois,
49:22moi qui me déplace beaucoup
49:23pour représenter
49:24la business school,
49:25les l'UR,
49:26en Amérique du Sud,
49:27en Amérique du Nord,
49:29j'étais à Montréal,
49:30à Paris,
49:30à Manchester,
49:32à Budapest,
49:33à Varsovie,
49:34donc je reviens
49:35de Jordanie
49:36et de l'Inde.
49:38Et je peux vous assurer
49:38que partout dans le monde,
49:40on regarde le Maroc
49:41comme un dragon africain.
49:44Vraiment.
49:45Donc,
49:46c'est à la fois la bonne nouvelle
49:48et en même temps,
49:48un ensemble de challenges
49:49qui vous restent,
49:51qui nous restent,
49:51et je serais heureux
49:53de contribuer pour l'UR,
49:54à relever les défis
49:55que ça implique,
49:56mais soyez vraiment conscients
49:58les uns les autres de ça.
49:59C'est un dragon africain.
49:59Vous voyez,
49:59j'ai bien fait d'utiliser
50:00le terme dragon tout à l'heure,
50:02ce n'est pas pour rien.
50:03Mais nous,
50:03on veut être champions league,
50:04moi c'est juste pour rebondir,
50:05pour rigoler.
50:06C'est vrai que,
50:07il n'y a encore pas longtemps,
50:10quand on était dans une réunion,
50:11quand je dis bonjour,
50:12je suis marocain,
50:13je mettais 80% de mon temps
50:14pour être écouté
50:14par les Européens
50:15et les Américains.
50:17Aujourd'hui,
50:1920-30% pour dire
50:21que je suis marocain,
50:21que j'ai le droit
50:22et que je peux avoir des idées
50:23et les challenger.
50:24Donc c'est ça
50:25qu'on est en train de gagner.
50:25Maintenant,
50:26je suis finaliste
50:27maintenant que j'ai gagné
50:28la Coupe du Monde,
50:29je n'ai pas eu 17
50:30et je suis demi-finaliste.
50:31Qu'est-ce qu'on raconte ?
50:32Donc je pense que c'est ça,
50:33qu'il faut qu'on continue
50:35à être très exigeant
50:36pour que demain,
50:38effectivement,
50:38ce qu'on a réussi,
50:39et Jamal disait,
50:40dans le foot,
50:41on puisse le faire partout
50:42parce qu'il n'y a pas de raison.
50:43On a des talents,
50:44mais il nous manque
50:46ce petit quelque chose,
50:47c'est deux fois rien,
50:48mais en même temps,
50:48c'est tout.
50:52Oui, il faut toujours finir
50:54avec le gars qui marque début déjà,
50:55c'est bien.
50:57Non, je voudrais trois points
50:58si tu permets.
50:59Le premier,
51:00et je remercie Isaac
51:01d'y avoir fait allusion,
51:04c'est cette dimension diasporique
51:06dont le Maroc a besoin
51:08et Sa Majesté
51:08l'a initié depuis très longtemps.
51:10Mais,
51:11il y a un grand mais,
51:12dans cette phase de développement
51:13dans laquelle se trouve le pays,
51:15la diaspora aujourd'hui,
51:16effectivement,
51:16pour beaucoup d'entre eux,
51:18réfléchissent énormément
51:19à revenir et travailler
51:20et contribuer.
51:21Sauf que,
51:21il y a un véritable sujet
51:23que les Marocains
51:24ne veulent pas voir
51:25ni politiquement
51:25ni dans le secteur économique,
51:27qu'il y a un vrai problème
51:28de réintégration culturelle.
51:30Ce sont des expatriés
51:31qui vont venir travailler
51:32chez eux.
51:34Le problème de réintégration culturelle,
51:36vous ne dites pas économique,
51:37ni sociale.
51:37Non, non,
51:38réintégration sociale et culturelle.
51:40Pourquoi ?
51:40D'accord.
51:41Parce que vous avez des binationaux
51:42qui sont nés
51:42ou qui ont grandi ailleurs.
51:44Aujourd'hui,
51:45ils sont allemands
51:46d'origine marocaine,
51:47ils ne sont pas marocains
51:48de nationalité allemande.
51:49Et ça,
51:49le paradigme
51:50doit changer.
51:52Et je vais vous donner
51:52une petite anecdote.
51:54Et je lui ai rarement dit,
51:56mais je vais lui dire aujourd'hui,
51:57Zakaria est le seul
51:59au Maroc,
52:00depuis 27 ans avec moi,
52:01qui comprend
52:02que je suis quelqu'un
52:03de la diaspora,
52:04qui comprend
52:05ma façon d'être,
52:06ma façon de parler.
52:06Il est le seul.
52:07Les autres ont du mal
52:08parce qu'ils se disent,
52:09regarde,
52:09il y a une gueule d'Arab,
52:10pourquoi ils se comportent
52:11comme ça ?
52:11Il est le seul.
52:13Et c'est vraiment,
52:13je leur remercie,
52:14parce que si on n'intègre pas ça,
52:17le PME, PMI,
52:18ne pourront pas demain
52:19intégrer ces jeunes.
52:20Or,
52:20ce sont ces PME
52:21qui ont besoin
52:22d'avoir ces talents
52:24qui vont arriver,
52:24qui vont contribuer.
52:25Ce ne sont pas les 200 entreprises
52:26qui vont intégrer
52:27200 ou 300 membres
52:29de la diaspora.
52:29Ça,
52:30c'est le premier point
52:30qui pour moi
52:31est fondamental.
52:32Le deuxième
52:33qui est fondamental,
52:35c'est que lorsqu'on est
52:36des militants,
52:37on n'est pas des gens pessimistes.
52:39Au contraire.
52:40On est des rêveurs
52:40parce qu'on sait
52:41que notre pays
52:41peut aller très loin,
52:43très fort et très vite
52:43parce qu'il regorge de talents.
52:45La véritable question,
52:47c'est qu'est-ce qu'on fait
52:47de ces talents,
52:48quelle ouverture on leur donne,
52:50quel espace de respiration
52:51on leur donne
52:52et quel type d'autonomie
52:53on leur donne.
52:54Troisième et dernier point,
52:56c'est la souveraineté intellectuelle.
52:59Aujourd'hui,
52:59pour rebondir un peu
53:00sur ce qu'il disait,
53:01nous sommes en train
53:02peut-être de gagner
53:03du terrain
53:04pour nous imposer
53:05en termes de souveraineté intellectuelle.
53:07et que peut-être
53:08les Marocains dirigeants
53:09sortent de leur complexe
53:11du colonisé
53:12pour pouvoir se dire
53:13on a du savoir-faire au Maroc,
53:15on a de l'expertise au Maroc,
53:16on va l'apprendre.
53:17Alors qu'aujourd'hui,
53:18ils continuent
53:18à aller chercher de l'étranger.
53:20Dans leurs conférences,
53:21les keynotes
53:21sont souvent des étrangers
53:22et pas le Marocain.
53:23Alors que le Marocain,
53:25c'est localisé,
53:27c'est contextualisé.
53:29Et donc cette souveraineté,
53:30on doit tous collectivement
53:31batailler pour la mettre en œuvre.
53:33C'est pour ça que notre pays
53:34ne doit pas rater son momentum,
53:37mais pour ne pas le rater,
53:38il doit comprendre
53:39qui il est
53:40et avec qui il doit bosser.
53:42Voilà, merci beaucoup
53:43Jamel Belahrech,
53:44ancien vice-président
53:45de la CGEM,
53:48vous êtes également
53:48patron du cabinet
53:50des Hauts-Conseils,
53:51actuellement
53:52vice-président fondateur
53:54de la maison
53:54de la diaspora marocaine
53:55et vous en avez parlé
53:56tout à l'heure
53:56avec beaucoup de passion.
53:57Oui, parmi eux,
54:00parmi eux,
54:00Zach,
54:01comme vous dites,
54:02Zach Aliafahim,
54:03managing partner
54:04BDO Maroc
54:05et également Nicolas Arnaud,
54:07merci beaucoup,
54:07directeur général
54:08de Rabat Business School,
54:10école de management
54:10à l'université internationale
54:12de Rabat.
54:13Merci en tout cas,
54:13encore une fois,
54:14d'avoir répondu
54:15à notre invitation.
54:16Merci pour vos réponses,
54:17ce qui me permettra évidemment
54:19et nous sommes convaincus,
54:21ce qui permettra
54:22aux étudiants
54:22qui nous écoutent,
54:23à leurs parents aussi,
54:24de se faire une idée
54:24beaucoup plus précise maintenant
54:26de la formidable évolution
54:28aussi bien des métiers
54:29que des entreprises.
54:31Merci beaucoup
54:31et à très bientôt.
54:32Merci.
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