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00:0013h-14h, Europe Info. La suite avec vous, Clélie Mathias et vos deux chroniqueurs, les deux journalistes,
00:07Xenia Federova et Sébastien Ligné.
00:09Xenia Federova, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Merci de nous rejoindre, bienvenue à vous. On va parler évidemment de cette réunion qui va avoir lieu,
00:16j'en parlais dans le journal permanent, entre Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Wyckoff,
00:23ainsi que Jared Kushner.
00:25Écouterez tout d'abord Catherine Lévy, de la porte-parole de la Maison Blanche,
00:28qui a estimé hier soir que les Etats-Unis étaient optimistes quant à une paix prochaine entre l'Ukraine et la Russie.
00:35Je pense que toute l'administration est très optimiste.
00:38Vous l'avez certainement remarqué, toute l'équipe du président, y compris l'envoyé spécial Wyckoff,
00:43le secrétaire Rubio, le vice-président, le président lui-même et même le secrétaire XSF,
00:47tout le monde a travaillé d'arrache-pied sur ce dossier et tous veulent vraiment voir cette guerre prendre fin.
00:54Xenia Federova, ça semble bien se passer. Qu'est-ce qui a permis, selon vous, ce rapprochement ?
00:58Quel a été le déclencheur ?
00:59Déjà, c'est la volonté de Donald Trump de finir cette guerre.
01:04Parce que sans cette volonté, je pense que jamais on a eu ces échanges entre les Américains et les Russes.
01:12Rappelons que sous Biden, tous les contacts diplomatiques étaient arrêtés avec la Russie.
01:16Et donc, la position de Biden était assez claire. On a continué à envoyer d'argent, envoyer des armements et continuer à affaiblir la Russie
01:24pour ne pas laisser, en fait, la Russie gagner plus de territoire ukrainien.
01:30Aujourd'hui, Donald Trump, qui a compris que ce conflit qui l'Ukraine n'arrive pas, en fait, à résister à la Russie avec toute la force,
01:40il a compris que c'était beaucoup plus important pour lui de coopérer avec la Russie,
01:46qu'en fait, essayer de l'affaiblir. Parce que ça peut prendre du temps et les résultats ne sont pas exactement à qui il a entendu.
01:52Donc, je pense que c'est évidemment grâce à volonté américain.
01:55Après, il y a aussi une volonté de la part de la Russie.
01:58Parce que si la Russie vraiment voulait juste continuer sur les terrains,
02:02aucun contact pourrait être nécessaire pour la Russie.
02:06Donc, aujourd'hui, on a vu déjà plusieurs tentatives de négociations entre les délégations russes et ukrainiens,
02:12délégations russes et américaines.
02:14La seule chose qu'on n'a pas vu aujourd'hui, c'est les Européens qui voulaient parler avec la Russie.
02:19Donc, c'est en fait comme l'Europe s'est auto-isolée de tout contact diplomatique avec les Russes.
02:26On va y venir sur la position des Européens, sur la position ukrainienne aussi, bien sûr,
02:30comment faire une guerre si les deux parties ne sont pas représentées.
02:33Juste avant, je ne sais pas si vous avez vu cette enquête du Wall Street Journal.
02:37Grande enquête sur les ressorts économiques des négociations sur cette paix entre l'Ukraine et la Russie,
02:42avec des perspectives de contrats d'exploitation minière ou d'hydrocarbures, pardon,
02:47pour des compagnies américaines, en partenariat avec des compagnies russes, une fois les sanctions levées.
02:52Qu'en pensez-vous ? Qu'en dites-vous ?
02:54Moi, je n'ai pas vu l'enquête, mais je pense que c'est tout à fait important de parler des intérêts économiques derrière ces conflits.
03:03Et comme vous vous souvenez, peut-être Donald Trump a signé plusieurs accords avec Vladimir Zelensky,
03:08des accords pour récupérer une partie des ressources et des terres rares, par exemple.
03:13Mais la problématique, je pense que les Américains ont compris qu'ils ne peuvent pas vraiment accéder à ces ressources,
03:19qui sont plutôt sous contrôle de la Russie.
03:21Oui, là, ça serait entre les Américains et les Russes, des contrats d'exploitation.
03:26Mais il y a eu des contrats entre Zelensky et les Américains avant.
03:30La seule problématique avec ça, c'est que Donald Trump ne sera pas capable d'accéder à ces ressources seulement avec Zelensky.
03:39Donc, il a compris qu'il doit travailler avec les Russes s'il veut vraiment profiter de ça.
03:44Je veux ajouter une autre chose.
03:45Il y a aussi les intérêts des Européens, les réconstructions de l'Ukraine et tout ça.
03:49Donc, on peut aussi comprendre pourquoi les Européens résistent de cette volonté de Donald Trump
03:55de signer un accord avec la Russie, parce que dans ces cas,
03:58toutes les entreprises européennes seront dehors de ces profits, on peut dire.
04:03Sébastien Ligné.
04:04Oui, je trouve que cet article du WCJ, il révèle quelque chose de très important,
04:08qu'on avait tous compris, mais quand même qui est important de signaler.
04:11C'est la prédisposition de Donald Trump pour les questions commerciales et financières
04:17qui, en fait, anime tout son logiciel de pensée politique.
04:21Même sur le plan géopolitique, on l'a vu avec la Chine et Taïwan, on le voit aujourd'hui avec l'Ukraine.
04:26Mais il n'y a pas que le prix Nobel de la paix, en gros.
04:27Exactement, la question des accords commerciaux, du business est essentielle chez lui.
04:33On va dire aussi, c'est peut-être aussi parce qu'il vient de ce milieu-là
04:36et qu'il a toujours une réflexion économique derrière l'intérêt de la paix et seulement de la paix, entre guillemets.
04:42Maintenant, pour Donald Trump, c'est aussi une question de politique nationale.
04:45Donald Trump a été élu en partie sur la promesse de mettre fin à la guerre en Ukraine.
04:50Il promettait de le faire en moins de 48 heures ou 24 heures.
04:52Bon, c'était évidemment un slogan, mais l'idée, c'était de dire « Joe Biden n'a réussi à arrêter aucun conflit, voire en créer d'autres ».
04:59Moi, je vais faire l'inverse.
05:00« America first », les intérêts de l'Amérique d'abord.
05:02Ça nous coûte beaucoup d'argent en armement, en aide militaire, etc.
05:06On arrête tout et on se consacre aux États-Unis.
05:09C'était une promesse américaine.
05:10Les sondages américains ne sont pas extraordinaires en ce moment pour Donald Trump,
05:13notamment parce que la question économique n'est pas au mieux, l'inflation est en train de grandir.
05:18Et donc, ce serait aussi une victoire qu'il donne à son peuple,
05:20à l'approche notamment des élections de mi-mandat,
05:22de dire « Regardez, je vous avais promis qu'on allait arrêter toutes les guerres
05:25dans lesquelles étaient engagés les États-Unis.
05:27Je l'ai fait. »
05:30Oui, oui, absolument.
05:32Je suis d'accord avec vous que c'est aussi pour son politique d'intérieur et son popularité.
05:37C'est très important.
05:37Finalement, il a réussi à atteindre des pays à Gaza, ce qu'on a vu, et tout le monde a félicité.
05:47Je pense que c'est important pour lui aussi.
05:49Mais pour revenir sur le sujet des intérêts, je pense que les intérêts économiques, c'est ça,
05:55et l'accès aux ressources, c'est ça qui dénière tous ces engagements.
05:59Il a donné un moment, parce que Zelensky a refusé à plusieurs reprises ses échanges,
06:04ses accords avec la Russie, parce qu'il ne veut pas accepter une perte de territoire.
06:10Mais aujourd'hui, Donald Trump a donné le temps pour voir pour lui-même
06:14qu'il n'arrive pas à renverser la situation sur les terrains.
06:17Et donc, avec la Russie qui a les mains sur la situation à Donbass,
06:24je pense que c'est évident aujourd'hui que ça peut être plutôt utile pour l'Ukraine de signer ces accords aujourd'hui,
06:31de ne pas attendre encore plus de temps pour perdre encore plus.
06:35Et aujourd'hui, cet rendez-vous avec Huitkov et Poutine est très important,
06:39mais la vraie question, quel accord va-t-il proposer à Poutine ?
06:45Est-ce que c'est un accord qui était basé sur les 28 points,
06:48qui est considéré les intirés des Russes ?
06:54Ou est-ce que c'est un accord qui était corrigé après,
06:56comme on a entendu au sein de les médias,
06:58et maintenant c'est à 19 points,
07:00où le point plus important pour les Russes était retiré ?
07:05Et c'est ça la vraie question.
07:07J'espère que cet rendez-vous prend place avec les échanges derrière,
07:10il y a un accord qui peut être acceptable pour les Russies.
07:14Et pour les Ukrainiens, ou pas ?
07:16Je pense que si on écoute ce que Vladimir Zelensky continue à dire,
07:23et ses proches continuent à dire,
07:24il ne veut pas perdre un centimètre des territoires.
07:27Dans ces cas, ce sera inacceptable pour l'Ukraine à mon avis.
07:30D'après ce que j'ai compris, il y a surtout dans les territoires,
07:33il veut absolument garder les territoires,
07:36notamment la partie du Donbass qui n'a pas encore été conquise par les Russes,
07:40et qu'il se dit prêt à continuer de se battre
07:43pour que ces territoires n'échappent pas à l'Ukraine.
07:45Ce sont des très bonnes questions, parce que la Russie continue à avancer,
07:48pas 100% des Donbass, et en fait sous le contrôle russe.
07:52Donc pour la Russie, les objectifs d'avoir toutes les Donbass sur le contrôle russe aujourd'hui,
07:57et c'est Zelensky qui veut absolument garder cette partie-là,
08:01on peut avoir un problème évidemment.
08:02mais je pense qu'il y a encore beaucoup plus,
08:06les points plus importants qui sont les territoires,
08:08c'est les garanties des sécurités.
08:10Oui, on va y venir, on va y venir, j'étais sur la partie déjà territoire,
08:13mais bien sûr les garanties des sécurités, on en parlera,
08:16notamment avec le rôle des Européens et de la France.
08:18Sébastien Ligny.
08:18Non mais elle est forcément complexe cette question,
08:20parce que si on se place dans la peau d'un Ukrainien,
08:22on peut comprendre qu'un Ukrainien n'ait pas forcément envie de lâcher des territoires
08:26qui de facto lui appartiennent.
08:29Si ça arrivait en France,
08:31je ne suis pas certain que les Français seraient ravis de lâcher à nouveau
08:33l'Alzal, c'est la l'oreille,
08:34parce qu'ils seraient occupés par l'armée allemande,
08:39ou que sais-je.
08:40Maintenant il y a aussi une réalité géostratégique et militaire,
08:42c'est-à-dire que ces territoires sont en grande partie conquis par l'armée russe,
08:46et il n'y a aucun scénario plausible
08:49où l'armée ukrainienne les regagne à nouveau, si vous voulez.
08:52Donc il va bien falloir se poser à un moment donné la question
08:54de quel territoire on accepte de lâcher.
08:57Ça c'est évident qu'on ne pourra pas faire une paix sans la question des territoires.
09:01Maintenant les Ukrainiens ont aussi le droit de dire
09:03d'accord, on peut lâcher des territoires,
09:05mais nous, en face, il nous faut des conditions extrêmement strictes
09:08pour nous assurer que les Russes ne reviendront plus.
09:10parce qu'en effet, c'est aussi cela la question.
09:13Un accord de paix, il faut que les deux parties donnent des gages.
09:17On ne peut pas en vouloir aux Ukrainiens de se dire
09:19« Attendez, les Russes ça fait deux fois qu'ils nous grignotent du terrain,
09:22on va peut-être faire en sorte que le prochain accord de paix
09:24il soit tellement bien ficelé qu'il n'y ait plus aucune chance
09:27que les Russes reviennent. »
09:28Donc je pense qu'il faut faire chacun un pas vers l'autre aussi.
09:31Oui, vous avez raison, mais c'est exactement comme ça,
09:33c'est vu de la côté de la Russie aussi.
09:34Il faut être sûr que l'armée ukrainienne ne revient pas pour les récupérer.
09:39Mais juste une chose que vous avez dit, ce qui est très importante,
09:41que les Ukrainiens ne veulent pas perdre les territoires,
09:43mais on parle des Ukrainiens qui étaient bombardés par Kiev pendant 8 ans.
09:47Ce sont les Ukrainiens de Rousseau-Fonds qui voulaient se séparer.
09:50D'en bas, c'est une partie de l'Ukraine qui ne veut pas rester dans l'Ukraine.
09:55Donc vous pouvez dire que les parties ouest ukrainiens ne veulent pas,
09:59mais les parties de l'Est, ils ont fait son choix.
10:01Allez, on va continuer de parler.
10:03Justement, on parlera de ces garanties de maintien de paix,
10:06des garanties de sécurité occidentale.
10:07C'est bien sûr un des points clés qui sera débattu aujourd'hui à Moscou.
10:11On en parle avec vous.
10:13Et puis on viendra aussi sur ce fait,
10:16la Maison Blanche qui confirme avoir frappé deux fois un même bateau
10:19soupçonné de narcotrafic.
10:21On parlera de ces méthodes des Etats-Unis contre les trafics de drogue.
10:24Sébastien Ligny et Xenia Federova sont avec moi en studio dans Europe 1.
10:2713h, 14h, Europe 1 Info.
10:30Dernière partie à 13h47 sur Europe 1.
10:32Vous écoutez Clélie Mathias et ces deux chroniqueurs,
10:35Sébastien Ligny et Xenia Federova.
10:36On continue bien sûr à parler de ce plan de paix
10:39qui est en train d'être élaboré entre l'Ukraine et la Russie.
10:42Je vous rappelle que les émissaires américains
10:43Steve Wittkopf et Jared Kushner sont en route pour Moscou
10:48et qu'il devrait y avoir une rencontre avec Vladimir Poutine
10:50d'ici une heure et demie maintenant.
10:53Emmanuel Macron de son côté qui a reçu Volodymyr Zelensky
10:56pour la dixième fois hier,
10:57souhaite que les Européens puissent négocier ce projet de paix de Donald Trump.
11:00Il s'exprimait hier à l'issue de la rencontre avec Volodymyr Zelensky.
11:04Quand on parle de garantie de sécurité,
11:06elles ne peuvent être discutées ou négociées
11:08sans que les Ukrainiens, dont c'est le territoire,
11:10soient autour de la table
11:11et sans que les Européens et l'ensemble des alliés
11:13de la coalition des volontaires soient autour de la table
11:16puisqu'il s'agit aussi de la sécurité du territoire européen.
11:20Alors, Xenia Federova, pour paraphraser Emmanuel Macron,
11:23comment faire une paix aux portes de l'Europe sans les Européens ?
11:26On a l'impression qu'ils ont été totalement oubliés dans l'équation.
11:29Je veux dire, c'est peut-être pas sans les Européens,
11:33mais malgré les Européens,
11:35il y a des tentatives.
11:36C'est-à-dire que, comme je dis,
11:39l'Union Européenne n'a plus de marge diplomatique
11:42et se est auto-enfermée dans une ligne maximaliste
11:46qui rend impossible tout compromis réaliste.
11:48Je me suis noté cette réflexion ces matins.
11:52Je pense que tout ce que l'Union Européenne fait aujourd'hui
11:55et dit aujourd'hui, c'est contre-productif.
11:58Ça n'avance pas, le paix.
12:01Mais c'est contre-productif pour la paix, vous dites ?
12:03Pour la paix, oui.
12:04Pour la paix et pour les Ukrainiens qui continuent à mourir.
12:08C'est juste incroyable.
12:09Souvenez-vous,
12:10ok, c'était pas l'Union Européenne,
12:12c'était Boris Johnson en 2022
12:13qui a demandé à Zelensky
12:14qu'il n'ait pas signé un accord de paix.
12:17On pourrait finir cette guerre même avant,
12:19il y a quelques années avant.
12:21Donc aujourd'hui,
12:22l'Union Européenne continue d'encourager Zelensky.
12:26malgré tous les scandales de corruption autour de lui.
12:30Il continue de l'encourager
12:32de continuer de poser les conditions
12:34qui sont les lignes rouges pour la Russie.
12:37À la place de trouver un compromis,
12:39ce que Donald Trump est en train d'essayer de faire,
12:41l'Union Européenne reste très ferme,
12:43mais sans aucune, on peut dire,
12:45à façon Trump, carte dans les mains.
12:47Qu'est-ce qui c'est pas
12:48si pas un sabotage d'un accord de paix ?
12:52Oui, mais Donald Trump, il est loin.
12:54Les Européens, eux, ils sont concernés.
12:56Cette guerre, elle se passe aux portes de l'Union Européenne.
12:58Donc il peut y avoir des craintes aussi.
13:00Comme disait Sébastien Ligné,
13:01il y a eu déjà deux inversions russes en Ukraine,
13:05et pourquoi pas une troisième,
13:06comme ça, aux portes de l'Europe.
13:07Donc c'est normal aussi que les Européens soient impliqués.
13:11Hypothétiquement, on peut envisager une menace russe,
13:13comme on a entendu Emmanuel Macron parler,
13:15le chef d'état-major parler de ça,
13:17l'OTAN qui dit qu'il y aura une guerre avec la Russie en 2030.
13:21Mais hypothétiquement,
13:22c'est encore plus important
13:25de trouver une voie diplomatique,
13:26d'arrêter cette guerre,
13:27de trouver les conditions importantes,
13:29et d'avoir les garanties,
13:30le même à temps,
13:31et le même des États-Unis,
13:33sur ces accords de paix.
13:37Ursula von der Leyen,
13:38qui continuait de dire
13:39qu'aucun échange sans les Européens,
13:43ok, ça peut être utile,
13:45mais sauf qu'il n'y a pas un échange diplomatique,
13:48c'est une narrative des guerres
13:49de la part de l'Union Européenne,
13:51contre la Russie.
13:52Donc c'est ça,
13:53comme les Russes le voient,
13:55c'est les discours bellicistes.
13:57Et en plus,
13:58ils sont en train d'essayer toujours
13:59de cacher la vérité.
14:01Souvenez-vous au début,
14:02Ursula von der Leyen dit
14:03que l'armée russe est en train de s'enfondrer.
14:06C'était répété par Emmanuel Macron
14:08et ses proches.
14:10Donc,
14:10le fait que la Russie,
14:12pas seulement résiste aux sanctions,
14:14mais en armée forte,
14:15et qui continue à avancer sur les tyrans,
14:17c'est une vérité que l'Union Européenne
14:19essaie de cacher depuis le début.
14:21Et la question qui on peut s'est posée,
14:22pourquoi ?
14:23Sébastien Ligné.
14:24En fait,
14:25le problème de l'Union Européenne,
14:27qui est dans une période
14:29de déclassement généralisée,
14:31pas simplement sur la question géopolitique,
14:32on pourrait parler des questions
14:33économiques et commerciales également,
14:35mais le grand problème,
14:37c'est que déjà,
14:37pour parler de l'Union Européenne
14:38et de l'Europe,
14:39il faudrait déjà qu'il n'y ait qu'une seule voix.
14:40Parce que bon,
14:41quand Donald Trump parle,
14:42il n'y a qu'une seule voix au chapitre.
14:42Quand Vladimir Poutine parle,
14:43il n'y a qu'une seule voix au chapitre.
14:44L'Union Européenne,
14:45c'est quoi ?
14:45C'est un assemblage hétéroclite
14:47où tout le monde n'est pas d'accord entre eux.
14:48Donc déjà,
14:49pour être d'accord sur une position de force
14:50à adopter au nom de l'Europe,
14:52il faudrait déjà que tous soient d'accord entre eux,
14:54ce qui n'arrivera jamais.
14:55Parce que moi,
14:55quand j'entends Emmanuel Macron
14:57qui qualifie Vladimir Poutine d'ogre,
15:00Emmanuel Macron qui vend des rafales
15:03ou qui promet des rafales
15:05à Volodymyr Zelensky,
15:06alors qu'on sait pertinemment
15:06que ces rafales n'arriveront jamais,
15:08et quand j'entends par exemple
15:09Georgia Mélonie
15:10ou dans un autre style,
15:11Pedro Sanchez en Espagne,
15:13j'entends trois sons de cloche
15:14totalement différents.
15:15Donc déjà,
15:15c'est compliqué de peser
15:17dans les négociations
15:17quand on ne sait pas
15:18quel est le visage
15:19du négociateur européen.
15:21Premier point.
15:22Et puis deuxième point,
15:22mais pardon,
15:23mais l'Europe,
15:24c'est un enfant
15:25qui essaye de faire un bras de fer
15:26avec deux bodybuilders,
15:29si vous voulez.
15:29On n'a pas les armes démocratiques,
15:31on n'a pas les armes militaires,
15:33on n'a pas les armes géopolitiques
15:34pour s'asseoir à la même table.
15:35Mais on est concerné.
15:36Mais on est concerné,
15:37oui et non.
15:39Évidemment,
15:40être concerné,
15:41ça voudrait dire
15:42qu'il y a des frontières européennes.
15:43Déjà,
15:43ce n'est pas le cas.
15:44Ça aussi,
15:44c'est une question.
15:45L'Union européenne,
15:46c'est un assemblage
15:48plus bureaucratique
15:49que national,
15:51si vous voulez.
15:51Il n'y a pas un État européen
15:52avec des frontières communes
15:54que tout le monde partage.
15:55C'est comme ça
15:55que l'Union européenne
15:55a été faite.
15:56Donc ça change déjà la donne.
15:58Mais il y a des pays
15:58qui appartiennent
15:59à l'Union européenne
15:59qui ont des frontières.
16:01Oui,
16:01d'accord,
16:01mais on a trois acteurs
16:03autour de la table.
16:04On a deux acteurs forts
16:06américains et russes
16:07qui sont des pouvoirs
16:08unitaires centralisés
16:09et on a au milieu
16:10un pouvoir européen
16:11qui est décentralisé
16:12et qui est fédéral
16:13ou en voie de fédéralisme.
16:15Du coup,
16:15c'est incomparable.
16:16Et puis,
16:17pardon,
16:17on parle d'une autre invasion
16:18autre que l'Ukraine.
16:20Mais s'il attaque
16:22un pays de l'OTAN,
16:23il n'y a plus de question
16:25de loi européenne.
16:25En fait,
16:25c'est la loi de l'OTAN.
16:26Si vous attaquez l'OTAN,
16:27vous attaquez de facto
16:29les Américains.
16:30Donc ça sort encore une fois
16:31du parapluie européen.
16:33Donc en fait,
16:33les Européens
16:34n'ont pas apporté
16:34grand-chose
16:35sur la table de négociation
16:36parce qu'ils n'ont plus rien
16:37à apporter,
16:37parce qu'ils ne pèsent plus assez
16:39et parce qu'au fond,
16:40une fois que le conflit
16:41ukrainien est réglé,
16:43cette question-là
16:44n'est plus ukrainienne.
16:45Elle n'est plus européenne
16:46en réalité.
16:47Elle est américaine
16:47et russe
16:48pour les questions financières
16:50sur le territoire.
16:51Elles sont ukrainiennes
16:52évidemment pour que devient
16:53le territoire ukrainien.
16:55Mais la question
16:56n'est plus du tout européenne.
16:57La question d'une reconstruction...
16:59Mais ça a l'air
16:59de vous aller finalement
17:01que la Fédérale
17:02n'est pas s'alignée
17:03de dire
17:03bon ben tant pis pour les Européens
17:04après tout le monde.
17:05Non mais enfin je veux dire
17:05on peut s'imaginer
17:08encore un monde
17:08où l'Union Européenne
17:09est un bloc extrêmement fort
17:11qui peut imposer
17:11des choses tentaculaires
17:13à la Russie
17:14et aux Etats-Unis.
17:16Malheureusement,
17:16ce n'est pas le cas.
17:17On peut se voiler la face
17:18pendant longtemps.
17:19Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
17:20Quand sur la question
17:22israélo-palestinienne
17:23on décide d'un cesser le feu
17:25et de relâcher les otages,
17:26ce n'est pas Emmanuel Macron
17:27qui a fait avancer l'histoire
17:28avec la reconnaissance
17:29de la Palestine.
17:30Je pense que l'Europe
17:31et surtout la France
17:32pourraient jouer
17:33un rôle important
17:34en tant qu'est médiateur.
17:36Médiateur ?
17:37Médiateur.
17:38Oui, c'est bien.
17:39Mais en fait,
17:41la France a choisi
17:42une autre ligne,
17:43une ligne plutôt
17:44méliciste
17:46contre...
17:47Bon,
17:47on prend partie,
17:49une partie prise
17:50dans ces conflits.
17:51Tout ce que vous avez dit,
17:52je suis complètement d'accord.
17:53Je pense qu'il ne faut pas oublier
17:55que cette guerre en Ukraine,
17:56c'est une guerre
17:56par procuration.
17:57C'est une guerre
17:58d'administration
18:00sous Biden
18:00des Etats-Unis
18:01contre la Russie
18:02que l'Europe a décidé
18:04d'adopter
18:05après le changement
18:06de pouvoir
18:06aux Etats-Unis.
18:07Donc,
18:07avec l'arrivée
18:08de Donald Trump,
18:09l'Europe,
18:10c'est pour une raison
18:11qui est difficile
18:12à comprendre
18:13parce que ça fait mal
18:14à l'Europe
18:15avec le prix
18:16d'énergie,
18:17avec l'inflation,
18:19avec...
18:19En fait,
18:20ils ont décidé
18:21d'adopter
18:22cette position
18:23et aujourd'hui,
18:25c'est exactement
18:26joué
18:26un rôle
18:28qui n'est pas...
18:29Bon,
18:30l'Europe n'est pas unie,
18:31déjà.
18:32On parle des pays
18:33qui ne sont pas d'accord.
18:34Exactement,
18:35vous avez parlé
18:36de Hongrie,
18:37je pense,
18:37je ne suis pas attendue,
18:38mais Hongrie,
18:40Slovaquie,
18:40exactement.
18:41Il y a beaucoup
18:41de questions
18:42pourquoi les Européens
18:43continuent de payer
18:44pour une guerre
18:45qui n'est pas la guerre
18:46de...
18:46Et juste pour finir,
18:48vous avez dit
18:48la Russie peut attaquer.
18:50Bon,
18:51Vladimir Poutine lui-même,
18:52a récemment dit
18:53qu'il n'y a aucune volonté,
18:55aucune idée
18:55d'attaquer
18:56le pays européen.
18:57Donc,
18:58vous avez un choix,
18:59soit vous croyez
19:00à ce que vos dirigeants
19:01vous disent aujourd'hui,
19:02mais peut-être
19:03pour raisons différentes,
19:04pour vraiment
19:05rediriger l'opinion
19:07vers un autre côté,
19:08ou vous essayez,
19:10en fait,
19:11gérer ces conflits
19:13par les voies diplomatiques.
19:15On va suivre,
19:15de toute façon,
19:16les discussions
19:16et ce qui va se passer
19:17à Moscou aujourd'hui.
19:18Vous l'avez dit,
19:19c'est très important
19:19cette rencontre
19:20entre les émissaires américains
19:21Witkoff et Kushner
19:23et puis Vladimir Poutine.
19:24Merci.
19:25Merci.
19:26Merci.
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