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  • il y a 12 heures
Dans son édito du 02/12/2025, Paul Sugy revient sur le post publié sur X par l'Elysée sur une labellisation des médias.

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Transcription
00:00Ces derniers temps, Emmanuel Macron multiplie les propositions politiques sur des sujets qui semblent très éloignés des priorités budgétaires actuelles.
00:08Dernière idée en date, proposer une forme de labellisation des médias, on en parle beaucoup forcément.
00:13Oui, Emmanuel Macron a semblé vouloir revenir dans le débat politique, effectivement en multipliant des initiatives qui sont parfois un peu des marottes.
00:21Alors on l'a vu déjà avec les écrans et les numériques, vieux sujets, maintes fois abordés par le président de la République,
00:25qui réfléchissait même à haute voix l'idée d'un référendum à un moment sur la question et qui est revenu avec cette proposition sortie d'un chapeau sur l'interdiction des téléphones portables dans les cours du lycée.
00:34Bon, pourquoi pas ? Et à présent, effectivement, c'est sur la certification de l'information et la lutte contre les fake news, avec donc cette idée de labellisation qu'il a remise sur la table devant des lecteurs de la presse,
00:44d'abord devant la Voix du Nord et ensuite devant ceux des journaux du groupe Ebra, à deux reprises donc, dans un exercice au cours duquel il a reconnu que c'était évidemment un sujet délicat,
00:53c'est le moins que l'on puisse dire, en disant ensuite, ça n'est pas l'État qui doit vérifier, parce que sinon ça serait une dictature, c'est bien de le reconnaître,
01:00mais il faut quand même que les journalistes garantissent à leurs lecteurs qu'ils ont vérifié avec une déontologie dont ils sont les garants entre eux.
01:07Oui, c'est une vieille idée chez lui de vouloir étiqueter les journaux.
01:11Oui, c'est les modalités qui sont nouvelles, mais l'idée est très ancienne, l'idée d'un label, au fond, pour trier la bonne et la mauvaise information,
01:17les bons et les mauvais journalistes, est loin d'être neuf, puisqu'il l'avait évoqué dès janvier 2018, lors de ses voeux à la presse.
01:23Alors depuis, il a arrêté l'exercice, ça fait trois ans qu'il n'en présente plus, c'est peut-être plus raisonnable,
01:27quand on voit le taux lé que ça avait suscité dans la profession, parce qu'évidemment, l'idée qu'on va établir un contrôle des médias de quelque manière que ce soit,
01:34généralement, les médias n'en veulent pas trop.
01:36Alors c'était l'idée à l'époque d'une certification des organes qui respectaient la déontologie,
01:40reste à savoir ce que l'on appelle vraiment respecter la déontologie, et donc qui fixe les critères,
01:44puisque l'État ne pouvait pas être l'arbitre, sinon c'est une dictature, Emmanuel Macron a trouvé une autre idée,
01:49il faudrait proposer à l'ONG Reporters sans frontières de le faire à la place de l'État.
01:54Problème, on l'a vu la semaine dernière, l'ONG Reporters sans frontières a elle aussi son agenda politique,
01:59des financements qui permettent aussi de comprendre certaines orientations données à son action,
02:04et en définitive, je discutais avec Robert Ménard, l'un des fondateurs de Reporters sans frontières hier matin,
02:10il me fait cette observation, c'est que pendant 23 ans passés au sein de l'ONG Reporters sans frontières,
02:15il rencontrait des chefs d'État qui dénonçaient par ailleurs dans d'autres pays,
02:18qui disaient voici les bons et les mauvais journalistes,
02:20et est-ce que ça n'est pas finalement trahir l'esprit originel de Reporters sans frontières,
02:24que de faire cette labellisation en définitive ?
02:27Voilà toute la question qui est posée.
02:28Oui, en réalité, Paul, le président de la République, vise ces news,
02:32parce que quand je dis qu'il se comporte comme un TikToker,
02:34c'est parce qu'il a publié une vidéo hier soir sur les réseaux sociaux,
02:37on va la regarder et puis on va en parler juste après.
02:41Emmanuel Macron envisage un label pour les médias,
02:44il y aurait les bons médias et les moins bons.
02:47Comment ne pas voir dans cette initiative une tentation autoritaire
02:50d'un président mécontent du traitement médiatique
02:53et qui souhaite imposer un récit unique ?
02:56Je propose un nom pour ce nouveau service de communication, la Pravda.
02:59Jamais la menace totalitaire n'a été aussi présente, aussi probable depuis la peste brune et la peste rouge
03:08qu'avec la Macronie finissante.
03:11Ce n'est pas l'État qui doit vérifier.
03:13Si c'est l'État qui doit vérifier, là, ça devient une dictature.
03:16Mais il faut que les journalistes garantissent à leurs lecteurs
03:19qu'ils ont vérifiés avec une déontologie.
03:21Donc, ils sont les garants entre eux.
03:23Je pense que c'est important qu'il y ait une labellisation faite par des professionnels
03:27qui puissent dire que c'est des gens qui sont sérieux,
03:30ça, ce n'est pas des gens qui informent.
03:31Quand on dit qu'il faut que les journalistes vérifient les informations,
03:34c'est la base du métier, c'est une méconnaissance totale de notre métier.
03:37C'est pour ça qu'on se réveille tous les matins à 1h30 du matin
03:40pour ouvrir l'antenne de CNews à 5h55 tous les matins.
03:43Et toute la journée sur CNews, et tout le week-end, et tout le temps.
03:47Donc, des journalistes qui vérifient l'information,
03:50c'est évidemment la base du métier.
03:52Et donc, que des journalistes donnent des brevets de respectabilité,
03:56ça veut dire quoi ?
03:56C'est-à-dire que des bons journalistes, c'est-à-dire qu'ils pensent comme lui,
03:59valident des informations, ça serait une validation politique.
04:04C'est ça qu'il a en tête, Paul Sugy ?
04:05Il y a deux choses qui sont extrêmement bizarres dans cette vidéo.
04:08La première, c'est évidemment d'instiller une espèce de face-à-face
04:11entre l'Elysée et une chaîne d'information, la vôtre.
04:14Comme si finalement, Pascal Praud était un adversaire politique du président de la République.
04:17Je trouve que d'abord, évidemment, ça prête à une confusion immense.
04:21Et je trouve que c'est surtout une faute de communication
04:23de la part du président de la République qui est hallucinante.
04:24Et d'autre part, les propos qui sont repris dans cette vidéo
04:27ne sont pas une présentation de ce que propose Emmanuel Macron,
04:31mais un commentaire.
04:32Et confondre l'édito et l'information,
04:34et juger l'un au prisme de la vérité factuelle,
04:37au fond, c'est vouloir, c'est rêver à haute voix
04:40d'une presse qui se contente de reprendre docilement
04:43les propos du président de la République
04:44sans s'autoriser à les commenter
04:45ou à en discuter le bien fondé.
04:48Et ça, au fond, ça semble être le véritable projet médiatique
04:50d'Emmanuel Macron.
04:51Une presse qui retranscrit,
04:53et non pas une presse qui décortique,
04:54qui contextualise, qui analyse.
04:56Voilà, mais vérifier l'information,
04:57c'est ce que font tous les journalistes tous les jours.
05:00Voilà, alors plus ou moins bien, plus ou moins.
05:02Personne n'est exemple d'erreur,
05:03mais c'est la base du métier.
05:04Et tout le monde fait des erreurs.
05:06Et tout le monde fait des erreurs, effectivement.
05:08Même quand on est président de la République.
05:10Voilà, qu'on se comporte comme un TikToker
05:12ou un influenceur, voilà.
05:14Merci beaucoup, Paul Suzy.
05:15Merci à vous.
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