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  • il y a 8 minutes
Le Premier ministre entame, à partir de lundi, une série de consultations pour éviter l’impasse sur le budget de la Sécurité sociale.

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00:00Vous me direz que c'est un peu normal, puisqu'il est le Premier ministre d'un homme qui l'a théorisé.
00:04Mais néanmoins, je dois dire qu'aujourd'hui, ça a été une journée particulièrement riche en contorsions,
00:10comme aux plus belles heures de 2017, quand il fallait être et de droite et de gauche,
00:15comme le disait le Président de la République.
00:16Alors, on va commencer par écouter ce soir le Premier ministre
00:21qui répondait aux questions de nos confrères et notamment de BFM TV.
00:26Moi, je ne suis pas un papa qui est là pour rassurer ou inquiéter les gens.
00:30Moi, je ne suis pas là pour rassurer les gens.
00:31Les parlementaires, ils ont du pouvoir.
00:32Ils sont là pour rassurer les Français sur le fait qu'il y aura bien un budget
00:35pour la sécurité sociale dans les temps.
00:37Ils sont là pour rassurer les partenaires sociaux dans le paritarisme qu'est le nôtre
00:40pour expliquer que les caisses pourront fonctionner.
00:42Ils sont là pour rassurer le monde hospitalier en disant qu'il y aura une visibilité sur les tarifs.
00:46Ils sont là pour rassurer les marchés financiers aussi.
00:49Je trouve ça extraordinaire.
00:50Je n'ai jamais vu un Premier ministre qui dit que ce n'est pas moi.
00:52Ce n'est pas moi qui suis là pour rassurer les acteurs économiques, c'est l'Assemblée.
00:55Et ce matin, qu'est-ce qu'il a fait ?
00:57Il a fait tout le contraire.
00:58C'est-à-dire que ce matin, il envoie une lettre, un courrier qu'on voit ici
01:04à des chefs d'entreprise, 2000 chefs d'entreprise,
01:08qui l'avait interpellé via une tribune dans L'Express au mois de novembre,
01:12qui était plutôt inquiet, très inquiet même.
01:14Et il dit non, non, pas d'inquiétude.
01:17Vous inquiétez pas, je suis là.
01:18Le vrai danger, c'est l'absence de budget.
01:21Budget de compromis issu du Parlement sera la condition pour que la France continue
01:26de se tenir à vos côtés.
01:28Donc là, on se dit finalement, qu'est-ce qu'il fait là ?
01:31Il les rassure.
01:32Et le même jour aussi, lors du déjeuner, il reçoit une délégation du Parti Socialiste
01:39avec Olivier Faure à sa tête, où il dit oui, oui, il y aura un compromis.
01:43Effectivement, d'après ce qu'on comprend, il y aura un compromis.
01:45C'est ce que nous dit Olivier Faure en sortant, vous voyez, une grosse délégation de Matignon
01:50et qui dit, eh bien, nous pouvons dire que nous progressons,
01:54nous sommes dans une approche qui peut aboutir à un compromis.
01:58Au moins, Sébastien Lecornu, alors là, c'est aussi Olivier Faure,
02:00parle bien de compromis à chacun de leurs interlocuteurs.
02:03Oui, mais c'est pas le même compromis.
02:04C'est ça le problème.
02:05C'est tout le problème du en même temps.
02:07Parce que le compromis n'a pas le même contenu vis-à-vis des patrons
02:11et vis-à-vis du Parti Socialiste.
02:13Vis-à-vis du patron, je les ai eus cet après-midi.
02:16J'ai eu le MEDEF et notamment France Industrie qui me disent,
02:20mais on est très, très, très inquiets.
02:22On se demande comment tout ça va atterrir.
02:24On a fait une croix sur la suspension de la réforme des retraites.
02:29On sait que ça, de toute manière, c'est cuit.
02:32Bon, c'est cuit dans la tête des patrons, c'est que ça va arriver.
02:34C'est que ça va arriver.
02:35En revanche, on attend l'ampleur du désastre avant de crier.
02:40C'est l'ampleur du désastre, c'est le rétablissement de l'ISF,
02:43c'est la taxe sur les holdings,
02:45c'est la réforme du pacte du travail sur la transmission d'entreprises,
02:48c'est la CSG qui va augmenter sur les traits au salaire.
02:51Enfin, tout ce qui peut, dans le PLFSS comme dans le projet de loi de finances,
02:57détruire l'activité économique.
02:59Pour le Parti Socialiste, le compromis, ce n'est pas du tout ça.
03:02Le compromis, c'est effectivement la suspension de la réforme des retraites,
03:06mais tout le reste, tout ce qui peut, justement, aller vers davantage de justice sociale
03:11et ce qui déplaît fortement au patronat et notamment au MEDEF et aux jeunes entrepreneurs.
03:20C'est Massa Lecornu dit quand même que ce budget ne reflète pas,
03:23ou ne reflètera pas ses convictions, ni celles du Parti Présidentiel.
03:25– Vous avez déjà entendu parler un Premier ministre comme ça,
03:28c'est-à-dire ce que je fais, ce n'est pas ce que je pense.
03:31Non mais c'est fou.
03:32Et ce soir, il nous dit, c'est pour ça que je veux le préciser à nos téléspectateurs,
03:37que pour le PLFSS, il n'y a pas de loi spéciale, il le répète ce soir.
03:47– Les parlementaires, ils ont du pouvoir, ils sont là pour rassurer les Français
03:51sur le fait qu'il y aura bien un budget pour la sécurité sociale dans les temps.
03:54Ils sont là pour rassurer les partenaires sociaux dans le paritarisme qu'est le nôtre,
03:58pour expliquer que les caisses pourront fonctionner.
04:00Ils sont là pour rassurer le monde hospitalier en disant qu'il y aura une visibilité sur les tarifs.
04:04Ils sont là pour rassurer les marchés financiers aussi,
04:06pour lesquels on doit beaucoup emprunter, pour notamment notre modèle social.
04:09C'est bien notre problème d'ailleurs, la ministre a été ministre de ces questions,
04:12elle pourrait en parler bien mieux que moi.
04:1423 milliards d'euros de déficit de la sécurité sociale,
04:17et s'il n'y a pas de PLFSS, ça sera 30 milliards.
04:19Donc moi je ne suis pas un papa qui est là pour rassurer ou inquiéter les gens.
04:24– Bon alors le PLFSS, il n'y a pas de loi spéciale, c'est-à-dire qu'ils sont obligés…
04:29– De s'entendre, il faut qu'il y ait un compromis, sinon c'est…
04:31– Voté ou pas voté, sur le plan, sur le projet de loi de finances, ça c'est différent,
04:36on peut aller avec une loi spéciale.
04:38Mais j'aurais quand même deux conclusions à vous dire là-dessus.
04:41Un, le discours de Sébastien Lecornu, qui dit une chose et son contraire,
04:46dans la même journée en plus, c'est quand même ce qui creuse la défiance
04:49vis-à-vis du personnel politique, et c'est à mon avis terrible.
04:54Deuxièmement, il nous fait la preuve ce soir, mais aussi ce matin,
04:58qu'il est dans la main du Parti Socialiste.
05:00Donc le Parti Socialiste, c'est lui qui va décider du financement
05:07de la sécurité sociale d'une part, et c'est lui qui va obliger le Premier ministre
05:12à essayer de passer ou par une loi spéciale, ou par des ordonnances,
05:17davantage par une loi spéciale, avec des arrangements,
05:20à moins que le 49.3 revienne aussi.
05:22Mais en tous les cas, ce soir, le Premier ministre nous a donné la preuve
05:25qu'il était dans la main du Parti Socialiste.
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