Orange quitte Marseille à cause du narcotrafic : «C'est la République qui s'adapte aux délinquants» dénonce Sébastien Lignier

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Transcript

00:00Europe 1

00:0211h30, 13h, Eliott Deval et vous ?

00:07Il est midi 35 sur Europe 1 et on va parler de...

00:10Alors ce sujet il est incroyable, chers auditeurs d'Europe 1

00:14et vous pouvez réagir en direct au 01 80 20 39 21

00:19On va partir à côté de Marseille

00:21L'entreprise Orange a décidé de fermer dès vendredi son site de Saint-Moron

00:28après une série d'incidents survenus autour de la station nationale

00:31Près de 1000 salariés sont concernés par cette fermeture provisoire

00:35annoncée jusqu'à mi-décembre dans un quartier

00:39où les tensions se sont nettement accrues ces derniers jours

00:42sur fond de trafic de stupéfiants

00:45Voilà la situation, vous avez des grandes entreprises qui se disent

00:49« Attendez, moi la sécurité de mes employés c'est la priorité »

00:53Donc vous avez des zones aujourd'hui, je mets des guillemets de non-droit

00:56où mon employé peut être en danger

00:59On va télétravailler plutôt que de mettre en danger

01:03Il a fallu du temps pour en arriver là

01:04Non mais c'est fou, c'est complètement fou

01:06Écoutez le sujet

01:07Le narcotrafic met les salariés en état de siège

01:12C'est ce que déplore la CFDT Orange

01:14avec plusieurs syndicats de l'entreprise

01:16Il raconte notamment des bagarres aux abords du site

01:20liées selon eux au narcotrafic

01:21Des affrontements entre deux bandes rivales avec des tirs et des détonations

01:25Entendus en pleine journée

01:27Ils décrivent une situation intenable

01:30Les salariés ont même été confinés plusieurs fois cette semaine

01:34Certains ne souhaitent même plus revenir travailler sur le site

01:38La piste du narcotrafic n'a pas été confirmée par la préfète de police

01:42déléguée des Bouches-du-Rhône

01:44Mais elle reconnaît que le quartier de Saint-Mauron est un quartier cliqué

01:48Pour rassurer les salariés des rondes et des patrouilles

01:50vont être accentués dès ce vendredi matin

01:54C'est tout de même la première fois que l'entreprise prend la décision de fermer ce site important

01:59Vous l'avez dit Romain, 1000 salariés y travaillent

02:02Ce site va être donc fermé au moins jusqu'au 14 décembre

02:05Une décision prise dans l'urgence

02:07Signe de l'ampleur de l'inquiétude par la direction

02:11En attendant un apaisement de la situation

02:13Pour le moment les salariés vont devoir télétravailler

02:15ou bien se rendre sur d'autres sites de l'entreprise

02:19Vous êtes désespéré Sébastien Ligné, chef du service politique de Valeurs Actuelles

02:24Vous avez dit c'est fou en écoutant le sujet

02:26Oui mais c'est fou et en même temps c'est tellement révélateur de la situation que traverse notre pays

02:30C'est-à-dire qu'aujourd'hui ce n'est plus aux délinquants de s'adapter à la République

02:34mais à la République de s'adapter aux délinquants

02:37et de finalement faire avec les délinquants

02:39On arrive à des situations où les salariés sont donc confinés comme au temps du Covid

02:43à cause du narcotrafic

02:45Donc aujourd'hui vous avez des quartiers dans ce pays

02:47à Marseille mais pas que d'ailleurs

02:49où le pouvoir a changé de visage

02:51où le symbole de l'autorité n'est plus l'écharpe tricolore

02:54mais la cagoule du narcotrafiquant

02:56où la main qui tient le pistolet n'est plus celle du policier

03:00mais celle du dealer en bas de la rue

03:02Ce sont des quartiers où une autre loi s'applique

03:06où d'autres mœurs s'appliquent

03:08où toute la vie quotidienne tourne autour du trafic

03:11où la seule entreprise autorisée c'est le narcotrafic

03:14c'est lui qui régit le quartier

03:17c'est lui qui décide par exemple

03:18de mettre fin aux émeutes lors de la mort du jeune Naël

03:23parce que ça commençait à nuire au business

03:25et donc dans ces quartiers-là

03:27l'entreprise française n'est plus autorisée

03:29parce que ce sont les narcotrafiquants

03:31qui décident de qui s'installe

03:33et de qui doit partir

03:34On a même des écoles qui sont déplacées à cause

03:36Géraldine Hamon, bien sûr

03:37En Seine-Saint-Denis, oui

03:38Oui, c'était non pas à Trappes

03:41C'était à Saint-Denis je crois, non ?

03:44Non, c'était pas à Saint-Denis

03:45C'est à Saint-Ouen

03:47A Saint-Ouen, une école maternelle

03:49qui avait été délogée

03:51parce qu'effectivement il y avait du trafic de drogue

03:52Par rapport à ce qu'on dit sur les entreprises

03:53La Seine-Saint-Denis par exemple

03:55C'est intéressant parce que la BNP

03:57donc il y a maintenant quelques jours

03:59a annoncé exactement la même chose

04:01c'est-à-dire que la BNP

04:02où il y a des centaines d'employés

04:04va également déménager

04:06à cause du trafic de drogue

04:08parce que les salariés ne se sentent plus en sécurité, etc.

04:12En Seine-Saint-Denis

04:12la situation du trafic est tellement énorme

04:15qu'aujourd'hui on a quand même

04:1728% de vacances de bureaux

04:20c'est-à-dire des bureaux qui sont vides

04:21parce que plus personne veut aller travailler

04:24dans ce département

04:26voilà où on en est aujourd'hui

04:28mais il y a quand même deux choses aussi

04:29qu'il faut quand même rappeler

04:31parce que ces quartiers où il y a du trafic de drogue

04:33c'est pas nouveau

04:34un certain nombre d'entreprises

04:37ont profité d'un certain nombre d'aides publiques

04:39pour aller s'installer

04:41parce qu'elles avaient du mètre carré

04:43qui n'était pas cher évidemment

04:44pour aller s'installer dans ces quartiers

04:46donc premièrement

04:47ces entreprises sont allées dans ces quartiers

04:49et deuxièmement le politique a voulu que ces entreprises

04:52viennent dans ces quartiers

04:53en se disant

04:54ça va bien se mélanger tout ça

04:56ça va rehausser le quartier, etc.

04:58et patatras

04:59c'est exactement le contraire

05:00qui se produit aujourd'hui

05:02donc il ne faut pas non plus venir nous dire

05:04ah ben on ne s'y attendait pas

05:05ben si pardon

05:05mais il y avait déjà du trafic de drogue dans ces quartiers

05:07pour la BNP Paribas

05:10qui quitte Aubervilliers

05:11la banque prévoit de quitter Aubervilliers

05:12pour regrouper ses équipes

05:14sur des sites lui appartenant

05:15environ 2000 salariés

05:16travaillant sur des fonctions

05:17risque, conformité et banque commerciale

05:20sont concernées

05:21une discussion va s'ouvrir

05:22avec les représentants du personnel

05:24il n'exclut pas effectivement

05:27la question de la sécurité

05:28mais il y a aussi

05:29la question de la mutualisation

05:32des moyens

05:33on se rappelle quand même

05:35qu'Emmanuel Macron nous avait dit

05:36que la Seine-Saint-Denis

05:37c'était la Silicon Valley

05:37c'est la BNP

05:38voilà exactement

05:39alors il n'y a ni la mer

05:40ni la Silicon Valley pour l'instant

05:41donc la BNP qui pense

05:43effectivement à quitter

05:45le quartier Rosa Parc

05:47miné par l'insécurité

05:49mais quand vous dites

05:50l'insécurité est l'une des priorités

05:52si ce n'est la priorité des priorités

05:54des français

05:54je crois que c'est la

05:55la première pour les municipales

05:56exactement

05:57la sécurité des biens et des personnes

05:59c'est la priorité pour les municipales

06:00première

06:00mais vous avez au plus haut sommet de l'état

06:04quelqu'un qui vous répondrait

06:05on brainwash

06:07on lave le cerveau sur les faits divers

06:09ne parlez pas de ces questions-là

06:11c'est de la récupération

06:12c'est faire le jeu

06:14de certains responsables politiques

06:1601, 80, 20, 39, 21

06:18si vous souhaitez réagir en direct

06:21est-ce que pour des raisons de sécurité

06:23vous seriez prêt à télétravailler

06:25vous imaginez l'échec quand même

06:27ça se passe en France

06:28mais c'est déjà en réalité c'est déjà le cas

06:30dans beaucoup de gestes

06:32et de déplacements de la vie quotidienne

06:34des français

06:35vous avez aujourd'hui notamment des femmes

06:37qui évitent certaines lignes de métro

06:39où le métro tôt court

06:40notamment en région parisienne

06:42vous avez des gens

06:44qui évitent de partir trop tard

06:46du travail

06:47parce qu'ils savent que

06:48la nuit tombée dans certaines rues

06:49ça peut être plus compliqué

06:50vous avez

06:51moi j'en connais bien sûr

06:52des gens qui font plus de télétravail

06:54qu'avant

06:54parce qu'ils ont peur

06:55de se rendre sur leur lieu de travail

06:57parce qu'ils ont peur

06:58il y a un tel climat anxiogène

07:02en France aujourd'hui

07:03que les gens se replient

07:04sur eux

07:04ils disent finalement

07:05on est en sécurité que chez nous

07:06et encore

07:07pas tout le temps

07:08parce que même le nombre de cambriolages

07:09explose

07:10donc en réalité

07:11tout le monde

07:11s'est adapté

07:13à cette insécurité

07:14tout le monde l'a intériorisé

07:15la société de vigilance

07:18on revient dans un instant

07:19parce que j'ai vraiment envie

07:19d'entendre les auditeurs

07:20sur ce sujet

07:21avec des entreprises

07:23qui décident de plier bagages

07:24lorsque les quartiers

07:26sont trop dangereux

07:27pour protéger

07:28les salariés

07:30voilà où on en est en France

07:31Géraldine Amon

07:31vous réagissez au 0 1 80 20 39 21

07:3412h42

07:35à tout de suite

07:36avec Eliott Deval

07:36sur Europe 1

07:37Sous-titrage Société Radio-Canada

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