L'invitée d'ici Nord : Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire français

ici Nord

Le congrès du Secours populaire, qui fête cette année ses 80 ans, est organisé à Lille à partir de ce vendredi. La secrétaire générale de l'association, Henriette Steinberg, répond aux questions d'ici Nord.

Transcript

00:00Bonjour Henriette Sennberg.

00:01Bonjour.

00:031945-2025, ça fait donc 80 ans cette année que le Secours Populaire existe.

00:06Pourquoi l'association avait-elle été créée au départ ?

00:09Ces missions étaient vraiment différentes des missions d'aujourd'hui, du Secours Pop d'aujourd'hui ?

00:14Sur le fond, non.

00:15Nous n'avons absolument pas changé de démarche.

00:18Il s'agit de porter la solidarité.

00:21Pourquoi je dis porter ? Parce que c'est physiquement.

00:24Il faut rencontrer les personnes,

00:26à aller échanger avec elles sur leur situation

00:30et les aider à surmonter les difficultés

00:34qui leur paraissent au moment où elles les vivent,

00:37totalement insurmontables.

00:38Et donc cette démarche est liée aux conditions de vie

00:43des personnes les plus fragiles,

00:46dont les ressources sont les plus faibles

00:47et qui ne savent plus à qui se vouer

00:51pour arriver à sortir du marasme dans lequel elles vivent,

00:55surtout quand ce sont des femmes

00:57et encore plus quand ce sont des femmes

01:00avec des enfants et avec des enfants petits.

01:03Donc c'est la démarche depuis toujours.

01:06Depuis le départ.

01:07Et à l'origine,

01:10c'était aussi pour,

01:12et ça l'est d'ailleurs toujours,

01:13pour les personnes qui sont,

01:15qui exercent des métiers

01:16dans des conditions très difficiles

01:19et dont les ressources sont extrêmement basses,

01:23ce qui ne leur permet pas

01:25d'assurer des conditions de vie,

01:27on va dire,

01:28à peine convenables,

01:29aux leurs.

01:30Donc cette démarche de solidarité

01:32du Secours Populaire

01:33est dans les fondamentaux du Secours Populaire.

01:37Une démarche qui est la solidarité.

01:37Évidemment, au moment, en 1945,

01:39on était dans une situation où...

01:41Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.

01:43Enfin, au sortir,

01:45mais surtout dans des situations

01:46où les personnes qui étaient vivantes

01:48avaient des difficultés insurmontables

01:51pour tout.

01:52Pour se loger,

01:53pour manger,

01:54pour se faire soigner.

01:56Donc c'est dans ces conditions-là

01:58que des personnes se sont regroupées

02:01et ont créé le Secours Populaire français.

02:04A l'origine,

02:05Secours Populaire de France et des colonies,

02:08prenant la suite de ce qui avait été créé

02:11avant la Seconde Guerre mondiale.

02:13Et ensuite, c'est devenu strictement

02:15le Secours Populaire français.

02:16Vous dites difficultés pour manger,

02:18pour se loger.

02:19Bien sûr, pour être soigné.

02:22Vous avez une diversité d'actions

02:23qui est quand même assez phénoménale.

02:24Je regardais les actions.

02:25La diversité des actions,

02:26c'est la diversité de la vie.

02:29Tout simplement de la vie.

02:30Nous ne choisissons pas les créneaux avant.

02:33Nous partons des conditions de vie

02:35des personnes

02:36et des difficultés qu'elles rencontrent,

02:38qu'elles ne se sentent pas

02:40en situation de pouvoir surmonter.

02:42Et pas simplement elles.

02:43C'est leur environnement,

02:44les personnes qui sont autour d'elles

02:46qui disent

02:46« Cette famille est vraiment

02:48en très très grande difficulté.

02:49Est-ce qu'il est possible

02:49de faire quelque chose pour elles ? »

02:51C'est la solidarité entre les humains,

02:53tout simplement.

02:53Il y a quelques jours,

02:54vous avez dit,

02:54Henriette Senberg,

02:55que le Secours Populaire

02:56n'avait pas pour objectif

02:57et n'avait surtout pas les moyens

02:58de se substituer

02:59à la puissance publique.

03:01C'est-à-dire que la solidarité,

03:02aujourd'hui,

03:02c'est l'État.

03:03Et vous,

03:04vous arrivez en complément

03:05et ça ne doit pas s'inverser.

03:06Je crois que la question

03:09peut se poser

03:10ou la situation

03:11peut se poser aussi autrement.

03:14La puissance publique

03:15a des responsabilités,

03:16elle doit les assumer.

03:18Le Secours Populaire

03:19n'envisage absolument pas

03:20de s'y substituer.

03:21Simplement,

03:22il y a de très nombreux trous

03:23dans la raquette.

03:25Et ces nombreux trous

03:26dans la raquette,

03:27si je puis dire,

03:28ce sont les conditions de vie

03:31des personnes les plus en difficulté.

03:32qui sortent des radars.

03:34Est-ce que c'est trop

03:35dans la raquette ?

03:38Est-ce que ça s'élargit ?

03:40Ça dépend

03:40quelles références

03:42vous prenez

03:43en termes d'années.

03:45Si vous comparez à 1945,

03:47évidemment,

03:48on est dans un autre

03:49cas de figure.

03:51Mais c'est aussi

03:52par rapport

03:52aux conditions de vie générale

03:54et aux productions

03:55de richesses dans le pays.

03:57Et nous voyons bien,

03:58nous,

03:58au Secours Populaire,

03:59qu'il y a des personnes

04:00qui, malgré

04:01tous leurs efforts,

04:02n'arrivent pas

04:04à nourrir

04:04dans des conditions

04:05convenables

04:06leur famille,

04:07mais n'arrivent pas

04:08non plus

04:09à se faire soigner,

04:12pas parce que

04:12le dispositif

04:13n'existe pas,

04:14mais parce qu'elles sont

04:15tellement loin

04:16des lieux,

04:19des personnes

04:20qui peuvent les soutenir

04:21qu'elles n'ont même plus

04:22l'idée

04:23que d'autres

04:24peuvent les aider aussi.

04:26Et le Secours Populaire,

04:27son objectif,

04:28son mode de faire,

04:30c'est d'être

04:30auprès des personnes,

04:31d'écouter leurs besoins

04:33et de voir avec elles

04:34non seulement

04:35comment on peut

04:36les aider,

04:37mais comment elles peuvent

04:38s'aider elles-mêmes

04:39et comment elles peuvent

04:40aider autour d'elles.

04:42Et donc,

04:42c'est un espèce

04:43de tissu de solidarité

04:44qui se déploie

04:45et qui ne résout pas tout,

04:48et nous n'avons pas

04:49cette prétention,

04:50mais qui permet

04:51aux personnes

04:51de se sentir

04:53en lien

04:54avec les autres

04:55et de reprendre

04:57de l'énergie,

04:58du courage,

04:59de ce seul fait.

05:01Et du coup,

05:01d'être mieux

05:02à la maison,

05:03d'être mieux

05:03avec les enfants

05:04et d'être mieux

05:04avec leur entourage.

05:06Et puis de manger.

05:06Le Secours Populaire

05:06accompagne dans le Nord

05:08146 000 personnes,

05:10ce sont les derniers chiffres.

05:11C'était 98 000 personnes,

05:13vous avez pris

05:1450 000 bénéficiaires

05:15sur un an.

05:17Il y a

05:18un état de fait

05:19qui est qu'il y a

05:19davantage de gens

05:20qui font appel à vous

05:21et un autre état de fait

05:22qui sont les conditions budgétaires.

05:23Actuellement,

05:23les députés

05:24à l'Assemblée nationale

05:24doivent adopter

05:25d'ici la fin de l'année

05:26un budget pour l'an prochain.

05:27Le secteur associatif

05:28avait manifesté

05:28le mois dernier

05:29pour exprimer ses craintes.

05:31Avez-vous été entendu

05:32sur ce point ?

05:35Le monde associatif

05:38est très divers

05:39et les modes de faire

05:41sont très divers.

05:42Pour le Secours Populaire,

05:45l'essentiel,

05:46plus que l'essentiel,

05:48c'est 80,

05:49je ne sais pas

05:49si ce n'est pas 95%,

05:50de l'activité

05:52du Secours Populaire,

05:53ce sont des bénévoles.

05:55Et donc,

05:55on pourrait se dire,

05:56mais puisqu'ils sont

05:57bénévoles,

05:58ils n'ont pas besoin d'argent.

05:59Certes,

06:00ils n'ont pas besoin

06:00d'argent pour eux,

06:02mais pour les personnes

06:03qu'ils aident,

06:04là,

06:04il y a des choses

06:05qu'il faut acheter.

06:06Oui,

06:06il y a des choses

06:07qu'il faut acheter.

06:08Et donc là,

06:09il faut effectivement

06:10des moyens.

06:11Et les collègues,

06:13sous des formes diverses,

06:15font face

06:15à des difficultés

06:18qui sont

06:19assez similaires

06:21à celles que,

06:22en fait,

06:22l'ensemble

06:23de la population vit.

06:24Quand il y a

06:25des difficultés,

06:26ce sont les plus fragiles

06:27qui payent.

06:28Et pour le Secours Populaire,

06:30ça,

06:30c'est insupportable,

06:31que ce soit en France,

06:32en Europe et dans le monde.

06:33Et notre démarche,

06:34c'est celle-là.

06:34Et c'est cet aspect-là

06:35des choses.

06:36Et nous faisons appel

06:38à la puissance publique

06:39par principe,

06:42mais parce que

06:42ce sont eux

06:43qui sont en charge.

06:45Le Secours Populaire,

06:46c'est une association.

06:47Les personnes sont

06:48très,

06:48très massivement bénévoles.

06:50et alors,

06:51quand il s'agit

06:52d'acheter

06:53les produits

06:53de première nécessité,

06:55on n'y va pas

06:56en disant,

06:56nous,

06:56comme on est bénévoles,

06:57vous nous les donnez

06:59gratuitement.

07:00Donc,

07:00il faut des moyens.

07:01C'est ce que vous disiez

07:01tout à l'heure,

07:02c'est la puissance publique

07:02qui est...

07:03Elle a des responsabilités.

07:04Elle a des responsabilités

07:06et elle ne peut pas dire,

07:07ah ben non,

07:08les associations le font.

07:09Non.

07:10Ils sont là pour ça.

07:11Tous ces principes,

07:12c'est ce que vous allez

07:12réaffirmer au cours

07:13de ce congrès

07:14qui débute aujourd'hui

07:15à Lille-Grand-Palais

07:15qui se tient

07:16ces trois prochains jours.

07:17Merci beaucoup

07:18Henriette Stenberg,

07:18secrétaire générale

07:19du Secours Populaire Français

07:21d'avoir accepté

07:21notre invitation ce matin.

07:22Bonne journée.

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations