00:00Et on évoque ce matin le RBM, l'engagement pour le renouveau du bassin minier.
00:05En huit ans, plus d'un milliard d'euros aura été investi dans l'État pour ce projet qui a commencé en 2017.
00:10Alors la promesse à la base, c'était d'agir contre la pauvreté, contre les passoires thermiques dans les cités minières, d'améliorer la santé aussi.
00:18Où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
00:19Bonjour d'abord, et je suis très heureux de vous retrouver au micro d'ici nord.
00:25L'engagement pour le renouveau du bassin minier, c'est un programme, comme vous l'avez dit, ambitieux.
00:29J'insiste sur un point, d'abord c'est que c'est un programme qui a dépassé les mandats présidentiels.
00:35Il a été annoncé à la fin du mandat du président Hollande, c'est le Premier ministre Cazeneuve qui était venu sur le territoire, annoncer cet engagement.
00:45Et le Président de la République, Emmanuel Macron, l'a repris à son compte en 2017, après son élection.
00:51Et en l'espace de plusieurs années, c'est un effort très important, vous l'avez dit.
00:56Près d'un milliard 600 000 euros qui ont été engagés.
01:01Les choses sont en cours, on avance.
01:03C'est la rénovation de dizaines de milliers de logements, c'est la rénovation des espaces publics, c'est la rénovation d'équipements sportifs, l'action pour la santé.
01:14Bref, ça avance, les engagements ont été pris, ils sont en train d'être tenus.
01:18Et cet après-midi, ce soir, à Lens, il y aura un colloque sur le fait d'habiter mieux dans le bassin minier.
01:26Et moi, je voudrais rendre hommage à ce bassin minier.
01:28Un bassin minier qui a fait la France, la France que l'on a connue, celle du charbon évidemment,
01:35mais la France qui s'est reconstruite, celle de ces industries.
01:38Et nous devions bien cela au bassin minier.
01:41Pour qu'on se rende bien compte de ce qui a été fait, est-ce que vous auriez des exemples concrets de ce qui a pu être réalisé avec ce programme ?
01:47Absolument. D'abord, des exemples en matière d'habitat.
01:52Et à plusieurs reprises, les ministres et le président de la République lui-même est venu le voir.
01:58À Waller-Sarambert, par exemple, dans le Valenciennois, c'est des logements miniers qui ont été réhabilités.
02:07Qu'est-ce qu'on l'a fait ? On vient retrouver l'enveloppe de la maison d'origine.
02:11Et l'on vient isoler par l'intérieur, changer les modalités de chauffage, les fenêtres.
02:16On crée des ouvertures supplémentaires, on réhabilite des jardins que l'on appelait ouvriers autrefois.
02:22Ce n'est pas un gros mot, les jardins d'ouvriers.
02:24C'est dans le Nord, qu'avec la Vélomire notamment, on a pu inventer les cités-jardins.
02:29Et ça a nourri des populations pendant des années.
02:32C'est cet esprit-là qu'il faut retrouver.
02:34On comprend bien qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de logements qui ont été rénovés sur le plan de la santé du travail.
02:39Parce que ça faisait aussi partie de ce programme.
02:42Où est-ce qu'on en est ? Parce que c'est un gros enjeu dans la région.
02:44Par exemple, on a un taux d'obésité qui dépasse la moyenne nationale qui est de 22% dans les Hauts-de-France.
02:50Qu'est-ce qui a été fait sur le plan de la santé pour améliorer la santé des habitants du bassin minier ?
02:54Il y a plusieurs choses sur la santé.
02:56D'abord, il y a un chantier immense que vos auditeurs voient quand ils longent la voie express en arrivant à Lens.
03:05C'est le futur hôpital.
03:07C'est un hôpital flambant neuf qui va être construit.
03:10Et qui va contribuer à la prise en charge sanitaire de la population.
03:14Mais ce que vous dites, et vous avez raison, on a des prévalences d'un certain nombre de maladies cardiovasculaires, obésité, qui sont aussi liées au mode de vie.
03:24Et moi, je voudrais saluer l'engagement des collectivités locales, des associations.
03:27Parce que ce que l'on a fait, c'est notamment des parcours de santé, des randonnées sur les terries, des modalités pour apprendre à cuisiner des légumes et des fruits frais.
03:40Et hier, on parlait d'agriculture à Arras.
03:42C'est aussi faire la promotion des produits locaux.
03:45Et c'est tout ça qui est fait dans le RBM.
03:47Et sur le plan du travail, parce que ça aussi, c'est un gros enjeu dans la région.
03:50Bien sûr, les enjeux de réindustrialisation sont absolument cruciaux.
03:56Comme vous le savez, à l'occasion de sa visite, le président de la République, par exemple, dans le Douaisy,
04:03est venu saluer une gigafactory, AESC, qui a doué, a créé et continuera de créer des centaines d'emplois.
04:12Avec notamment une voiture, la Renault 5, la Mégane, la Scénic, qui sont intégralement made in France, comme on dit, fabriquées en France.
04:22Et ça, c'est dans le bassin minier que ça se passe.
04:24Il est 7h49, notre invité ce matin est le préfet du Nord, Bertrand Gaume.
04:28On en parlait ce matin sur notre antenne de cette action en justice qui a été lancée par des associations d'aide aux migrants sur la côte d'Opale,
04:35qui attaquent l'État pour non-respect des droits humains.
04:38D'après ces associations, 2000 personnes aujourd'hui vivent dans des conditions indignes, sans eau, sans douche, sans toilette, sans nourriture.
04:46Est-ce que la France accueille ces migrants de manière inhumaine ?
04:50D'abord, je voudrais dire qu'une affaire pareille est une affaire difficile.
04:56Évidemment, c'est une affaire d'abord humaine et l'État prend sa part dans l'accueil de ces personnes,
05:03avec ce que l'on appelle des centres d'accueil et d'examens de situation.
05:07C'est plusieurs centaines et milliers de places qui sont ouvertes dans ces CAES,
05:14centres d'accueil et d'examens des situations, dans lesquels il y a des douches,
05:18dans lesquels il y a de la prise en charge médicale, de la prise en charge sociale.
05:24Dans le même temps, l'objectif de ces personnes en situation d'émigration, on le sait bien,
05:28c'est d'aller vers ce qu'ils pensent être un Eldorado et de risquer leur vie,
05:34alimenter qu'ils peuvent être et qu'ils peuvent être manipulés par des passeurs qui sont des criminels.
05:40Donc, nous respectons évidemment le référé qui a été déposé par des associations.
05:45Nous allons expliquer aux juges ce que nous faisons.
05:50Et ensuite, évidemment, je n'ai pas de commentaire à faire sur une procédure actuellement en cours.
05:55Parce que pour ces associations, les autorités ferment les yeux sur la situation.
05:59Elles disent que les exilés sont délaissés. Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
06:02L'État agit pour accueillir ces personnes, en proposant l'asile, en proposant des prises en charge.
06:09Mais évidemment, ces propositions ne sauraient être coercitives en l'état actuel du droit.
06:15Et c'est la raison pour laquelle ces personnes, après avoir été hébergées,
06:19parfois quittent ces hébergements et reviennent sur le littoral
06:23pour tenter des tentatives de passage qui sont très dangereuses pour elles.
06:27Et notre action est une action de prévention,
06:30une action qui vise aussi à réprimer le comportement des passeurs
06:33et qui sont des véritables esclavagistes des temps modernes.
06:38Toujours ce sujet des migrants.
06:39Vous l'avez peut-être aussi entendu sur notre antenne, sur Portage,
06:42sur des militants britanniques d'extrême droite
06:44qui viennent faire la chasse aux migrants.
06:46C'est ce qu'ils disent sur la côte d'Opal.
06:48Est-ce que vous étiez au courant que ça se passe sur notre côte ?
06:52J'ai fait moi-même des signalements au procureur de la République,
06:56à la procureure de Dunkerque.
06:57Et je sais que la procureure de Dunkerque a ouvert une enquête préliminaire,
07:04techniquement, et une enquête judiciaire est en cours.
07:07Ces comportements sont, s'ils sont avérés,
07:10et pourquoi je préfère avoir des prudences,
07:14c'est que je suis respectueux du droit.
07:16L'autorité judiciaire est saisie, il y aura une enquête,
07:19et s'il y a des comportements répréhensibles,
07:21ils devront être interpellés, présentés à l'autorité judiciaire et sanctionnés.
07:26– Bertrand Goum, un autre sujet dont on parle beaucoup en ce moment,
07:28c'est le protoxyde d'azote, parce qu'il y a eu deux drames dans la métropole lilloise.
07:31Il y a d'abord eu Matisse, qui a été renversée par un conducteur
07:34qui est soupçonné d'en avoir consommé,
07:36puis aussi une jeune fille à Roubaix,
07:38qui a été retrouvée entourée de ces bonbonnes de gaz hilarants.
07:42Comment est-ce qu'on fait pour combattre ce phénomène, ce fléau ?
07:45Quelles mesures vous prenez, vous ?
07:47– Bien sûr. Je vais vous dire, il y en a même eu trois des drames.
07:50Et je pense d'abord à ces deux personnes,
07:53puisqu'il y a eu une jeune femme rugue en bêta plusieurs mois avant,
07:56qui a été, elle aussi, mortellement fauchée par une personne qui avait ingéré ce gaz.
08:02D'abord, je voudrais rappeler, et je pense à ces personnes, à leur famille,
08:07et je veux adresser mes condoléances.
08:09Ce gaz est d'abord un gaz médical.
08:13C'est un gaz dangereux.
08:14C'est un gaz qui est utilisé à l'hôpital public
08:16ou dans les cliniques privées pour des soins.
08:19Je veux dire à celles et ceux qui en ingèrent
08:21qu'il est dangereux pour leur santé,
08:22ainsi qu'en témoigne la malheureuse affaire de Roubaix d'il y a quelques jours, vous l'avez dit.
08:26Depuis plusieurs années,
08:29une loi interdit le commerce de ce gaz aux mineurs
08:32et interdit la vente de ces bonbonnes de gaz
08:35pour un autre usage que celui pour lesquels il les fait.
08:38On sait qu'on a une proposition de loi
08:40qui a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale
08:44qui va être examinée par le Sénat
08:45pour pouvoir faire une circonstance aggravante
08:48quand on ingère ce type de produit
08:50avant de prendre la route.
08:52Ce que nous faisons, c'est une répression très forte sur le sujet.
08:57Avec des actions de police,
08:58notamment dans le quartier Masséna-Solferino,
09:01en lien avec le maire de Lille
09:02qui a pris un arrêté municipal
09:05que nous nous écharpons à faire appliquer avec détermination.
09:10Il y a aussi des arrêtés qui ont été pris par les villes de Roubaix-Tourcoing.
09:13Merci beaucoup, M. le Préfet, d'avoir été notre invité ce matin.
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