Roland Lescure : «La première condition pour que l’on avance, c’est que l’on vote un budget»

Name: Roland Lescure : «La première condition pour que l’on avance, c’est que l’on vote un budget»
Uploaded: 2025-11-26T14:30:26+00:00
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il y a 2 jours

Interrogé sur la situation de l'industrie française par le député Didier Padey (groupe LIOT), Roland Lescure, ministre l'Économie, appelle les députés à voter le budget. «La première condition pour que l’on avance, c’est que l’on vote un budget. Mesdames et Monsieur les députés, soyez conscients que les incertitudes politiques génèrent des incertitudes économiques, et il faut les lever», a-t-il clamé dans l'hémicycle.

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00:00Merci à M. le ministre de l'Industrie, Sébastien Martin.

00:02L'industrie française ne représente plus que 13% de notre PIB contre près du double il y a 30 ans.

00:08Pourtant, ce sont environ 3,3 millions d'emplois directs et 8 millions au total

00:12qui dépendent de la vitalité de notre tissu industriel, pilier économique, social et territorial.

00:18Ce sont plus de 260 000 entreprises qui innovent, produisent, exportent et forment chaque jour dans nos territoires.

00:23Entre 2017 et 2024, la France a recréé 300 usines et 110 000 emplois industriels.

00:28Cette dynamique montrait qu'une réindustrialisation rapide était possible

00:32lorsque fiscalité, réglementation et visibilité politique allaient dans le même sens.

00:37Depuis 18 mois, cette dynamique s'est brutalement interrompue

00:40et plus de 28 000 emplois industriels ont été détruits depuis 2024.

00:44Les défaillances se multiplient et nous voyons dans nos territoires des usines à l'arrêt

00:47sous la triple pression d'une fiscalité incertaine, d'une accumulation de normes

00:52et d'une concurrence déloyale, notamment de la Chine.

00:54Soyons lucides, la première des conditions pour réindustrialiser un pays,

00:59c'est la stabilité du cadre budgétaire et fiscal.

01:02Et c'est tout l'enjeu des débats que nous avons actuellement

01:04et des compromis que nous essayons de trouver.

01:07Deuxième condition, il faut simplifier, supprimer les normes inutiles

01:10et faire en sorte d'accélérer des projets qui peuvent durer plusieurs années

01:13quand d'autres pays déroulent le tapis rouge en six mois.

01:16Troisième condition, la compétitivité et l'attractivité.

01:19Le gouvernement a annoncé dans ce sens qu'il allait travailler notamment

01:22à une baisse des tarifs de l'énergie qui concernerait aussi les entreprises.

01:26Enfin, il faut former, il faut des compétences,

01:28penser au niveau du bassin d'emploi et des secteurs d'avenir

01:31pour des usines plus vertes et innovantes.

01:33Sur tous ces sujets, pouvez-vous nous préciser, monsieur le ministre,

01:36les orientations que le gouvernement entend mettre en œuvre

01:38pour faire de la France une grande nation industrielle ?

01:41Merci beaucoup, monsieur le député.

01:44La parole est à Roland Lescure, ministre en charge de l'économie et des finances.

01:48Merci, merci, madame la présidente.

01:49Mesdames, messieurs les députés, monsieur le député Padet,

01:51merci pour votre question qui, si je ne m'abuse,

01:53est la première question que vous posez au gouvernement.

01:55Et j'en profite pour vous souhaiter la bienvenue dans cet hémicycle

01:58en provenance d'un département de la Savoie

02:00qui est un vrai département industriel, historique

02:03et que vous représentez bien.

02:06L'industrie, j'ai eu l'occasion de répondre à un certain nombre de questions

02:09et je suis heureux que, dans la vôtre, vous ayez rappelé un certain nombre de faits.

02:12Il faut maintenant qu'on se projette vers l'avenir.

02:14Et c'est vrai qu'aujourd'hui, après huit très belles années pour l'industrie française,

02:18on fait face, c'est le cas de le dire, à des ventes face.

02:21L'environnement géopolitique, la hausse des taux d'intérêt,

02:23les craintes liées à la mise en place de tarifs aux Etats-Unis

02:26et les incertitudes politiques en France, vous l'avez dit, qui jouent aussi.

02:30Donc la première condition pour que, allez, on reprenne nos colliers et qu'on avance,

02:34c'est qu'on vote un budget.

02:36Mesdames, messieurs les députés,

02:37soyez conscients qu'aujourd'hui, les incertitudes politiques

02:41génèrent des inquiétudes économiques et qu'il faut les lever.

02:44La deuxième condition, c'est qu'il faut que ce budget,

02:46il soit évidemment un budget de compromis

02:47et donc il plaira peut-être à pas grand monde,

02:50mais il satisfera un certain nombre de groupes à faire un compromis,

02:53mais qu'on en limite les impacts négatifs sur la compétitivité des entreprises.

02:57Donc attention au matraquage fiscal,

02:59qui a tendance parfois à être porté par les deux extrêmes de l'hémicycle,

03:02et n'oublions pas nos entreprises.

03:04Ensuite, vous l'avez dit, il faut qu'on ait une politique proactive

03:08d'attractivité, d'investissement, d'énergie pas chère.

03:12Le Premier ministre m'a missionné sur le sujet et qu'elle soit décarbonée.

03:16Il faut qu'on continue à être fier de notre industrie,

03:18qu'on continue à y investir.

03:20L'innovation, l'intelligence artificielle, l'industrie traditionnelle,

03:24mais aussi les nouvelles industries vertes,

03:26ce sont des secteurs sur lesquels on a des avantages

03:29qu'il faut continuer à pousser,

03:32dans lesquels il faut continuer à investir.

03:34Et je sais que je peux compter sur un certain nombre de parlementaires,

03:36dont vous, M. le député, pour poursuivre cette recette.

03:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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