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  • il y a 3 semaines
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Jérémie Patrier-Leitus, député Horizons du Calvados et président de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public.

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Transcription
00:00Bonjour Jérémy Patrier, la commission que vous présidez a commencé ses travaux hier, à quoi sert-elle ?
00:10Bonjour Gilles Bernstein, cette commission d'enquête a été créée à la demande de l'UDR, c'est pas un choix d'horizon.
00:16Alors l'UDR, je précise, ce sont les amis d'Éric Ciotti, alliés de Marine Le Pen.
00:20J'en suis le président et mon rôle à moi c'est de garantir que cette commission d'enquête,
00:25comme ça a pu être le cas auparavant, ne se transforme pas en lieu de la politique spectacle
00:30où les députés viennent faire le buzz ou chercher un quart d'heure de loire médiatique.
00:34Et je vous le dis, je l'ai dit hier au lancement de cette commission d'enquête,
00:37je le dis avec la plus grande fermeté et la plus grande clarté,
00:40ça ne doit pas être non plus le lieu du procès de duel public, une commission à charge.
00:45Les députés ne sont pas des juges, Gilles Bernstein.
00:47Parce que ce procès, certains veulent l'instruire ?
00:49On voit qu'à l'Assemblée nationale, il y a des visions différentes de duel public.
00:53L'UDR a un projet politique, même si le rapporteur s'en défend,
00:57il souhaite la privatisation de l'autre du duel public, ce n'est pas mon cas.
01:01Je ne souhaite pas cette privatisation ni partielle ni totale.
01:02La commission n'a pas pour rôle de statuer sur une éventuelle privatisation ?
01:06Elle n'a pas ce rôle-là, pas du tout. Et j'y veillerai.
01:09Elle a aujourd'hui pour mission d'examiner le respect des exigences d'impartialité,
01:14de pluralisme, de l'autre du duel public, dans la diversité des membres de cette commission.
01:18Cette commission, elle reflète l'Assemblée nationale.
01:19Vous allez être député de tous les bords politiques et je veillerai scrupuleusement
01:23à ce que chaque groupe politique puisse s'exprimer.
01:25Ce n'est pas une commission à charge, je le répète.
01:28Mais quand on voit Charles Allon, par exemple, le rapporteur,
01:30qui dit que l'audiovisuel public doit rendre des comptes,
01:32on sent qu'il y a chez certains, dans cette commission, comment dirais-je, un but politique ?
01:36Comme disait l'autre, lui c'est lui, moi c'est moi.
01:39Moi je n'accepte pas cette sémantique.
01:40Quand je dis dans la presse, nous allons déterrer les cadavres,
01:44nous allons passer nos invités sur le gris,
01:46ce n'est pas une sémantique que je partage.
01:48Nous devons le respect aux salariés et à l'audiovisuel public,
01:50même si nous avons des questions à poser à leurs dirigeants,
01:52aux acteurs de l'audiovisuel public,
01:54mais on peut faire la transparence sans se transformer en juge.
01:58Les députés sont là pour contrôler,
01:59et c'est normal de contrôler un secteur comme l'audiovisuel public,
02:024 milliards d'euros d'argent public, de se poser cette question.
02:05Si nous ne le faisions pas,
02:06on pourrait d'ailleurs nous reprocher une forme de connivence.
02:09Donc ce travail doit être fait,
02:10et je le partage, mais je le redis sur votre antenne,
02:13et je le dis assez fermement,
02:15être des juges, ça dévoie aussi la politique,
02:17et la politique spectacle,
02:18à un moment où la démocratie est fragilisée,
02:21elle nous desserre grandement.
02:23Le but de cette commission à la fin,
02:25il y aura un rapport,
02:26quel forcera-t-il,
02:27qu'est-ce que la commission peut faire,
02:28que c'est ce qu'elle ne peut pas faire ?
02:30La commission à la fin,
02:31elle pourra simplement décider de publier ou non ce rapport,
02:34et il sera sans doute publié.
02:36Mais ensuite,
02:37chaque groupe politique pourra s'en saisir de cette commission,
02:39pour faire des propositions.
02:41À titre personnel,
02:41je pense que le sujet qui nous réunit
02:43dépasse largement le sujet public.
02:45C'est la question du pluralisme de l'information,
02:48c'est la question de cette polarisation médiatique
02:50qui fragilise notre démocratie.
02:52Pour le dire simplement,
02:53il y a un risque dans notre pays
02:54de devenir comme les États-Unis,
02:55où si vous êtes de droite,
02:57vous regardez certains médias spécifiques,
02:59où vous ne voyez que des intervenants de droite,
03:01et si vous êtes de gauche,
03:02vous regardez d'autres médias.
03:03Ce n'est pas satisfaisant.
03:04Cette polarisation médiatique,
03:05elle fragilise le débat public,
03:07elle fragilise la démocratie,
03:09et donc moi je me battrai,
03:10et ce sera aussi le but à la fin
03:12de cette commission d'enquête,
03:13pour garantir le respect du pluralisme
03:15dans nos médias,
03:16publics comme privés.
03:18Qui va être auditionné ?
03:19Écoutez l'ensemble des acteurs
03:20de l'audiol public,
03:21les dirigeants,
03:22les producteurs,
03:24tous ceux qui participent
03:25à l'audiol public,
03:26avec le respect,
03:26je le redis,
03:27que nous devons à ces salariés,
03:29à ces acteurs de l'audiol public.
03:31Le président de la République
03:33va annoncer demain,
03:34un service militaire
03:35sur la base du volontariat.
03:37Qu'en pensez-vous à Horizon ?
03:38Vous êtes membre d'Horizon,
03:39le parti d'Edouard Philippe,
03:41lui-même candidat à la présidentielle.
03:43Est-ce qu'Edouard Philippe
03:44et le parti Horizon
03:44sont favorables
03:45à ce service militaire
03:47sur la base du volontariat ?
03:48Écoutez, je laisserai
03:49Edouard Philippe répondre
03:49à titre personnel.
03:51Je considère que l'autorité
03:53a toujours été
03:53notre marque de fabrique.
03:54On a toujours considéré
03:55aujourd'hui que les jeunes
03:56devaient aussi participer
03:58à un moment
03:58où ils fabriquent
03:59leur citoyenneté,
04:00où ils construisent aussi,
04:01j'allais dire,
04:01une forme d'éducation
04:03à l'autorité.
04:03Ce service militaire volontaire,
04:06il faut voir la forme
04:06qu'il prend,
04:07parce qu'on entend tout
04:08et son contraire.
04:09Ce n'est pas un retour,
04:09si j'ai bien compris,
04:10du service militaire obligatoire.
04:12Ce n'est pas non plus
04:13pour envoyer des enfants
04:15en Ukraine,
04:16comme je l'ai entendu.
04:17Mais on avait un service civique
04:19qui fonctionnait plutôt bien.
04:20Alors, il avait ses détracteurs,
04:21mais qui permettait aussi
04:22de créer une forme de cohésion
04:23dans le pays.
04:24Et vous savez, moi,
04:24tout ce qui permet aussi
04:25de créer une forme de cohésion
04:27à un moment...
04:27Donc, c'est plutôt oui.
04:28C'est plutôt oui.
04:29Il faut voir maintenant
04:29le détail de cette mesure.
04:31Alors, il y a votre commission,
04:33mais il y a la discussion budgétaire
04:34qui continue.
04:35Le Sénat a supprimé hier
04:37la suspension
04:37de la réforme des retraites.
04:39Si c'est le prix
04:40d'un accord avec les socialistes
04:41et donc d'un budget
04:43et donc de la stabilité,
04:44l'Assemblée nationale,
04:45est-ce que vous,
04:46à l'Assemblée nationale,
04:47vous êtes prêts
04:48à revenir
04:49et à remettre
04:51la suspension
04:52de la réforme des retraites ?
04:53Je pense que c'est important
04:54dans ce moment de confusion
04:55que chaque groupe politique
04:57ne se renie pas.
04:58À horizon,
04:58Edouard Philippe l'a toujours dit,
04:59nous sommes pour cette réforme
05:01des retraites,
05:02pas pour le plaisir
05:02parce que nous avons toujours
05:03considéré qu'il fallait
05:04travailler plus longtemps
05:05pour sauver aussi
05:07ce régime de retraite,
05:08ce régime par répartition.
05:09Donc vous ne voulez pas
05:10la suspendre ?
05:10Donc nous ne souhaitons
05:11pas la suspension.
05:11D'ailleurs, nous avons refusé...
05:12Vous préférez l'instabilité budgétaire
05:13et la chute du gouvernement ?
05:14Vous avez dit,
05:15Gilles Bornstein,
05:16quelque chose de tout à fait vrai.
05:17Est-ce que vous voulez payer
05:18le prix de l'instabilité ?
05:19Nous, nous disons très clairement
05:20qu'un jour,
05:21nous payerons aussi
05:22le prix des mensonges.
05:22Et si on ment en français,
05:23et si on ment en français,
05:24mais c'est important,
05:25on ne peut pas le balayer
05:25d'un verre demain.
05:25Mais dans l'immédiat,
05:26vous préférez ne pas revenir
05:27sur cette réforme
05:28quitte à prendre le risque
05:30que le gouvernement tombe.
05:31Mais que le compromis,
05:33c'est chacun fait un pas.
05:34On n'est pas obligé
05:35de voter tout le parti du Parti Socialiste,
05:37tout le budget du Parti Socialiste
05:38ou tout le budget
05:39du Rassemblement National.
05:40Le compromis,
05:40c'est chacun fait un pas vers l'autre.
05:42Il y a eu des compromis.
05:43Le prix que les socialistes
05:44vous demandent, c'est ça.
05:45Il y en a un majoritairement,
05:47c'est la suspension
05:47de la réforme des retraites.
05:48Nous, nous sommes opposés
05:48à la suspension
05:54pour voter la non-suspension
05:56de cette réforme des retraites
05:57parce que nous croyons
05:58que c'est la seule manière
05:59de sauver ce régime de retraite.
06:01Donc nous nous opposerons
06:02à la suspension
06:03de cette réforme des retraites
06:04qui est une folie pour le pays.
06:06Je veux le dire ici.
06:06Les sénateurs socialistes
06:08ont présenté hier un amendement
06:10qui aurait pour but
06:11de faire payer les riches
06:13selon l'expression consacrée
06:15un emprunt obligatoire
06:16auquel les plus fortunés
06:18auraient l'obligation
06:19de souscrire sans intérêt
06:21qui pourrait rapporter
06:226 milliards d'euros.
06:23Est-ce que c'est une bonne solution
06:25de compromis ça par exemple ?
06:26Ça peut être discuté effectivement
06:27la manière dont on mobilise
06:28l'épargne.
06:29En tout cas, ce qui est sûr
06:30c'est que nous nous opposons
06:31à l'augmentation des taxes
06:32et des impôts
06:32pas par dogmatisme
06:33pas par principe.
06:35Et vous le savez parfaitement,
06:36on a aujourd'hui
06:36le niveau de prélèvement obligatoire
06:38l'un des plus élevés
06:39de l'OCDE.
06:39Et vous êtes pour le compromis
06:40mais c'est les autres
06:40qui bougent en gros ?
06:41Non, pas du tout.
06:43On a voté une modification
06:46de l'impôt sur les sociétés.
06:47On a contribué aujourd'hui
06:48à voter certaines taxes
06:50et certaines hausses d'impôts
06:53ou la hausse des taxes
06:54pour le plaisir,
06:55ça ne sert à rien.
06:56Si elles sont efficaces,
06:57si elles sont ciblées,
06:58si elles permettent
06:58d'améliorer la justice fiscale
07:00et l'équité fiscale
07:01dans notre pays,
07:01nous y sommes favorables.
07:02Mais les hausses d'impôts
07:03et les hausses de taxes
07:04par principe, par dogmatisme,
07:06nous y sommes opposés.
07:07Jérémy Patriel,
07:08étuse président de la commission
07:09sur l'audiovisuel public,
07:11était l'invité des 4V.
07:12Bonne journée à tous.
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