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00:00Tout d'abord, on peut dire que la France insoumise est dans la situation de l'arroseur arrosé.
00:04Parce que vous savez qu'ils aiment beaucoup, ils n'aiment rien tant à gauche et à l'extrême gauche que judiciariser tout.
00:11Alors on pourrait dire que ces deux députés ne sont pas les seuls à avoir tiré à boulet rouge sur ce sondage.
00:17Je pense notamment à Mathilde Panot qui s'est beaucoup dépensée pour discréditer tant la méthode que le commanditaire d'extrême droite, selon elle, carrément.
00:28Et elle a fini par dire avec le langage châtié et subtil qui la caractérise, il faut lâcher la grappe des musulmans.
00:37Alors c'est vrai que, je me permets de faire une petite parenthèse, je pense que les femmes dans 50 ans retiendront que Mathilde Panot,
00:46qui se présente comme féministe, a tout fait pour minimiser la montée d'un islam radical et oppresseur pour la femme en France.
00:56Un jour, il faudra peut-être, je ne sais pas, ici ou ailleurs, mais consacrer du temps à cette révolution copernicienne féministe.
01:04Je vous rappelle quand même que Benoît de Groult, vous savez, grande féministe devant l'éternel,
01:10en 1975, elle a écrit un bouquin qui s'appelle « Ainsi soit-elle » et elle avait repris à son compte, en la citant, cette phrase d'Ernest Renan,
01:19« L'islam, c'est la chaîne la plus lourde que l'humanité ait jamais portée ».
01:24Donc, 50 ans plus tard, le féminisme accouche de Mathilde Panot qui s'écrit « Il faut lâcher la grappe des musulmans, on est loin de Renan, vous en conviendrez,
01:34et on a fait du chemin ».
01:36Mais c'est vrai que Paul Vannier et Bastien Lachaud étaient parmi les plus virulents.
01:40Et ce qui est étonnant, ou pas d'ailleurs, c'est peut-être logique, c'est que tous les deux sont les plus offensifs contre le catholicisme.
01:48Vous savez, Paul Vannier, s'il pouvait supprimer l'école catholique, il le ferait.
01:52C'est vraiment son cheval de bataille, ça manie.
01:56Et Bastien Lachaud, il s'est fait connaître notamment pour son combat contre les fêtes religieuses, vous savez, Saint-Michel, les parachutistes, etc., dans l'armée.
02:03C'est un truc qui compte beaucoup pour lui.
02:06Et en revanche, ces deux députés, à l'endroit de l'islam, sont d'une immense bienveillance.
02:14Pourquoi pour l'IFOP, est-ce important de ne pas laisser passer ?
02:19Écoutez, l'IFOP, c'est une maison très sérieuse, c'est la plus ancienne des maisons de sondage politique en France.
02:25Elle ne veut évidemment pas qu'on attende à sa réputation, mais aussi elle pense à ses salariés.
02:30Mais vous savez, on sait trop aujourd'hui, c'est le risque que représente une cible dans le dos pour une entreprise ou bien des métiers.
02:41Alors, ces députés, ils les ont quand même accusés, c'est très fort, d'avoir truqué les résultats au service d'une puissance étrangère.
02:48Donc évidemment, on ne peut pas en rester là.
02:50Alors, Paul Vannier, il a par exemple parlé d'IFOP, d'amalgame puant, de discrédit jeté sur des millions de compatriotes,
02:58d'un sondage qui désigne les musulmans comme des ennemis de l'intérieur.
03:03C'est quand même assez particulier.
03:05Alors, le commanditaire a été spécialement visé.
03:09C'est un petit média qui s'appelle Écran de Veille, qui a donc commandé ce sondage.
03:13Il est accusé d'être proche des Émirats.
03:16En réalité, c'est un lien qui était ancien d'une société anglaise,
03:20enfin, qui n'a absolument plus lieu d'être aujourd'hui.
03:23Et il y a deux journalistes qui n'ont rien à voir, en fait, avec ce sondage, mais qui travaillent.
03:28Laura Bussigny et Emmanuel Razavi.
03:31Alors, ils n'ont rien à voir avec ce sondage.
03:32Mais en revanche, ils sont réputés pour avoir montré les liens entre LFI et les islamistes,
03:38entre l'extrême gauche, la collusion entre l'extrême gauche et des réseaux islamistes.
03:42Et ceux-là, ils sont menacés de mort.
03:45Ils sont placés sous protection policière.
03:49Et les bureaux, si l'on en croit Géraldine Wessner-Dupont,
03:53ont été fermés et placés sous surveillance.
03:55Donc, ces deux députés ont également porté plainte contre Paul Vannier.
04:01Et la vérité, c'est qu'il ne fait pas bon être un thermomètre, vous voyez, après les...
04:04Les deux journalistes ?
04:05Pardon, les deux journalistes.
04:06Voilà, c'est ça.
04:07Pardon, je me suis...
04:08Non, non, pas de toucher.
04:09C'est peut-être pas clair.
04:09Donc, aujourd'hui, le thermomètre, c'est comme l'enfant, le nucléaire, la voiture, le cochon.
04:16Eh bien, c'est extrême droite.
04:17Mauvais temps pour les chiffres.
04:19Et Frédéric Dhabi, directeur général de l'Institut, parle, je le cite,
04:22« d'attaques en règle contre leur rigueur et leur intégrité professionnelle ».
04:27Alors, en quoi la méthode de l'Institut de sondage, Gabrielle, a-t-elle changé pour ce sondage ?
04:33En fait, elle n'a changé en rien du tout.
04:35Ni la méthode, ni le panel.
04:37Et du reste, tous les spécialistes en conviennent.
04:40Alors, ce qui est particulièrement croquignolé, si j'ose dire,
04:43c'est que ce même panel avait été sollicité il y a quelques mois.
04:47Vous savez, au moment où avaient été déposées des têtes de cochon devant des mosquées sur la voie publique,
04:55ce panel avait été appelé pour un sondage sur la perception de la musulmanophobie.
05:01C'est un nouveau mot commandé par la grande mosquée de Paris.
05:05Et à l'époque, l'IFOP avait expliqué que 66% des musulmans avaient eu le sentiment
05:10d'avoir été victimes de musulmanophobie dans les cinq années précédentes.
05:15Personne, à l'époque, s'était dit, tiens, le panel, ça ne va pas, la méthode, ça ne va pas.
05:20Personne n'apporte pas la grande mosquée de Paris à cette époque.
05:23Voilà, donc si vous voulez, là, quand il s'agit de ce genre de sondage,
05:26ça ne pose pas de problème, on ne s'interroge pas du tout.
05:31Alors, ce qui est très frappant, c'est que faute de pouvoir, en réalité, contester la méthode,
05:35Mediapart, ça vous étonnera peut-être ou pas,
05:38Mediapart, LFI et Le Monde ont les mêmes arguments.
05:41Et c'est des arguments quand même assez pauvres.
05:44Alors, par exemple, les sondeurs n'auraient parlé que de lois musulmanes
05:48et le mot charia, stricto sensu, n'aurait été prononcé
05:53que si le sondé demandait des précisions sur cette loi musulmane.
05:58Bon, alors, on dit que finalement, les sondés ne savaient pas.
06:02Et puis, pareil, sur les positions des islamistes,
06:05les dites positions n'auraient pas été précisées au sondé.
06:08Alors là, ça énerve un peu, forcément, le coordinateur de l'enquête qui dit
06:12que la plupart des musulmans connaissent grosso modo les positions des islamistes.
06:17C'est pareil, quand on interroge les gens sur le RN, sur les positions du RN,
06:21on ne leur refait pas une note de synthèse en cas de parti
06:23pour leur expliquer toutes les propositions depuis 30 ans.
06:26Bon, et là, dans ce cas, Mediapart trouve qu'il n'y a pas de problème.
06:30Donc, il faut quand même rappeler à Mediapart que là,
06:32c'est un sondage qui s'adresse à des musulmans,
06:34pas des enfants de CO2 dans une école catholique.
06:37Donc, prétendre qu'un musulman ne sait pas la charia,
06:40c'est comme dire qu'un catholique pourrait prédire
06:43« Ah bah écoutez, on m'a parlé de Marie,
06:45moi je ne savais pas qu'il s'agissait de la mère du Christ ».
06:48Vous voyez, ça paraîtrait quand même assez particulier.
06:51Donc, on voit que les arguments sont très faibles,
06:54mais en réalité, c'est le seul écran de fumée
06:57qu'on a trouvé pour ce sondage qui fonctionne assez bien
06:59parce que ça a été largement diffusé.
07:04En attendant, personne ne conteste ou ne comment dirais-je ?
07:09Oui, personne ne conteste et ne commente.
07:11Le plus inquiétant à court terme,
07:14c'est quand même cet éléphant au milieu du salon.
07:16Nous l'avions dit, 3% des 7% de musulmans,
07:20donc en France, qui éprouvent de la sympathie pour le djihad.
07:23Alors, j'ai calculé, si on tape sur 68,5 millions d'habitants,
07:27ce sont presque 144 000 individus, à peu près la ville du Mans.
07:32Et puis, est-ce qu'on ne peut pas être inquiet
07:33d'un certain nombre d'autres résultats ?
07:36Par exemple, 24% sur cette question se déclarent indifférents.
07:42Donc, là aussi, c'est quand même assez fort.
07:45Est-ce qu'on peut avoir 24%, donc de 7% de la population,
07:4924% de personnes qui n'ont pas d'avis,
07:52moi c'est ce que je comprends,
07:53dans indifférent, ne savent pas, dans un sens ou dans un autre,
07:55ce qu'ils doivent en penser, des attentats sanglants.
08:00Et puis, puisque le sujet vraiment abordé dans cette chronique,
08:05c'est la méthodologie,
08:06et que quelqu'un de l'IFOP a parlé du RN,
08:08on peut évoquer ce qu'est une opinion socialement inacceptable.
08:13Vous savez que pendant les années 80-90,
08:15les instituts de sondage étaient obligés
08:18de majorer les résultats du RN,
08:22car les gens n'osaient pas répondre,
08:24parce qu'ils considéraient que la réponse n'était pas socialement acceptable.
08:28Alors, le djihad, heureusement, aujourd'hui,
08:31est encore une opinion socialement inacceptable.
08:35Donc, on peut se demander, est-ce qu'on a le droit,
08:37parmi les indifférents affichés,
08:39combien sont des sympathisants secrets ?
08:41N'est-elle pas là la vraie question cruciale ?
08:44Mais ce n'est pas le débat d'aujourd'hui, apparemment.
08:46Je termine simplement en disant que je viens d'apprendre
08:47que quatre associations avaient décidé,
08:50sans doute en soutien aux deux députés LFI,
08:52de porter plainte contre l'IFOP,
08:55quatre associations de musulmans,
08:57pour manque d'objectivité.
08:58Sous-titrage Société Radio-Canada
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