Sommet UA-UE : 80 chefs d'État réunis en Angola

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00:00Quelle relation entre l'Union Européenne et l'Union Africaine ?

00:03Les deux continents tiennent un important sommet sur deux jours à Luanda, en Angola.

00:07Ça commence ce lundi.

00:08Il sera question de paix, de prospérité à l'heure où la Chine avance ses pions sur le continent africain.

00:13Pierre Benazé, vous êtes en direct de Bruxelles, bonjour à vous.

00:16Les deux blocs partagent de nombreux défis.

00:18Ce rendez-vous s'annonce donc crucial.

00:23Effectivement, crucial parce qu'il y a d'abord l'aspect symbolique.

00:27C'est le 25e anniversaire de l'établissement des relations entre les deux blocs, ce sommet à Luanda.

00:34Donc cette présence en Angola de la plupart des chefs d'État et de gouvernement de l'Union Européenne n'est pas anodine.

00:4180 chefs d'État et de gouvernement en tout dans la capitale angolaise.

00:45Ils ont un ordre du jour qui est extrêmement large, des sujets très denses comme les migrations, la sécurité, la prospérité.

00:54Ce sont un petit peu les leitmotifs de la relation euro-africaine depuis très longtemps.

01:00Mais malgré tout, on sent que cette relation n'est pas à la hauteur de ce que les Africains peuvent espérer des Européens,

01:08ni même de ce que les Européens eux-mêmes voudraient y mettre.

01:11On sait qu'ils ont eu du mal, ces Européens.

01:14Ils ont mis des décennies à dépasser d'abord le postcolonialisme et ensuite le paternalisme dans leurs relations avec l'Afrique.

01:21Mais il leur reste un défaut, c'est cette relation transactionnelle qui existe encore dans certains aspects.

01:29Par exemple, les politiques migratoires, souvent les aides au développement de l'Union Européenne,

01:34sont considérées dans une logique de donnant-donnant par certains Européens.

01:38Nous vous aidons à maintenir de l'emploi sur votre territoire et en échange,

01:42vous gérez mieux les départs des migrations clandestines pour beaucoup à la fin.

01:47Il y a donc beaucoup de progrès à faire de ce point de vue-là.

01:51Il y a aussi une fenêtre d'opportunité, selon certains Européens, la fin de l'aide américaine.

01:57Même si les États-Unis veulent inviter des chefs d'État et du gouvernement africain à Washington,

02:02la fin des aides américaines signifie que pour les Européens, il y a peut-être une carte à jouer.

02:07En l'occurrence, il leur faut essentiellement trouver les moyens de ne plus apparaître comme des donneurs de leçons,

02:13tout en dansant un petit peu sur deux chaises, puisqu'ils doivent aussi, selon beaucoup de pays consultés,

02:21avoir la faculté de pousser la démocratisation, de pousser la Constitution dans les pays où il n'existe pas,

02:28d'une société civile digne de ce nom.

02:30Et puis, pour ce faire, les Européens doivent aussi faire face à une rude concurrence.

02:34On sait que la Chine est encore et toujours omniprésente.

02:38On sait qu'il y a aussi une poussée, d'abord sécuritaire, de la Russie au Sahel, en Centrafrique.

02:44Il y a eu aussi de nouveaux acteurs qui sont arrivés, les pays du Golfe,

02:48ou alors la Turquie, qui a conclu des accords économiques avec la quasi-totalité des pays du continent.

02:54Bref, l'Europe n'est plus, comme autrefois, l'acteur fort sur le continent africain.

03:00Il y a une concurrence et les Européens commencent à s'en rendre compte.

03:04Ils doivent proposer des investissements et non plus des aides.

03:08C'est en tout cas ce qu'on attend de la part des organisateurs.

03:11Il y a ce fameux portail mondial européen de 300 milliards.

03:15La moitié, 150 milliards d'ici 2028, est destinée à l'Afrique.

03:19Merci beaucoup Pierre Benazé, en direct de Bruxelles.