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00:00Et 14h30 à Paris, place à votre rendez-vous derrière l'image.
00:04On prend le temps de décrypter l'info à partir de photos qui font sens.
00:07On accueille Clovis Casali aujourd'hui en plateau.
00:09Bonjour Clovis, reporter pour France 24 et de retour du Royaume-Uni
00:12où vous avez enquêté précisément sur la montée du nationalisme sur fond d'ascension
00:17dans les sondages du parti Réformes UK, du fameux Nigel Farage qu'on connaît bien ici.
00:24Vous êtes venu avec un cliché, une photo que vous avez prise.
00:26On va peut-être le regarder et puis racontez-nous de quoi il est question.
00:29Alors c'est le premier pub Réformes UK au Royaume-Uni.
00:33Vous le savez, les pubs, c'est des institutions au Royaume-Uni.
00:36Eh bien ça, c'était un club pour conservateurs il y a quelques années.
00:40Maintenant, c'est le club Réformes UK.
00:42C'est-à-dire les gens qui sont ici adhèrent à ce parti que certains appelleront d'extrême droite.
00:47D'autres diront que c'est plutôt de la droite radicale, voire nationaliste.
00:51Vous avez tout dans cette photo.
00:53C'était une soirée domino.
00:54Claire Pacalin, ma collègue qui filmait.
00:56Distribution gratuite de saucisses et de frites ce soir-là.
01:02Il y a des écrans de football pour regarder les matchs.
01:05Ça a tout d'un pub normal, sauf que c'est un pub très politique.
01:08Et c'est aussi un lieu pour créer du lien social dans une communauté un petit peu désemparée.
01:13Parce que Blackpool, c'est une des villes les plus pauvres du Royaume-Uni.
01:19C'est au nord de Liverpool, à côté de la mer d'Irlande.
01:22C'est une station balnéaire qui, au début du XXe siècle, était un haut lieu du tourisme au Royaume-Uni.
01:28Mais aussi en Europe, des gens de partout allaient à Blackpool pour passer leurs vacances.
01:32Tout a changé avec la désindustrialisation, les vols low-cost dans les années 70, voire 80-90.
01:38En tout cas, à partir des années 60-70, Blackpool a vraiment perdu beaucoup d'argent, beaucoup de touristes.
01:46Et dans ce pub, on veut croire que Reform UK a la solution pour régler les problèmes du pays.
01:51Il y a des sujets, évidemment, de préoccupations chez les électeurs britanniques.
01:56Lesquels, en premier lieu ?
01:58Alors, je peux vous dire que quand on a rencontré les gens ici, c'était clairement la question des migrants.
02:02Ils nous ont tous parlé de ces migrants qui quittent la France, ou en tout cas, qui traversent la Manche pour aller au Royaume-Uni.
02:08Et ils nous disaient, mais les Français, qu'est-ce que vous faites ? Pourquoi vous ne les empêchez pas de passer ?
02:12Cette année, année record. Plus de 32 000 migrants ont traversé la Manche.
02:16Ça, c'était au mois de septembre.
02:18Record du nombre de bateaux, malgré les politiques du gouvernement et toutes les politiques qui sont mises en œuvre
02:24pour essayer de décourager les migrants de traverser.
02:28C'est un sujet de préoccupation et donc les travaillistes s'en sont emparés aussi.
02:33Vous le savez, la semaine dernière, ils ont durci les règles pour le droit d'asile,
02:38avec notamment Mme Mahmoud, qui elle-même est issue de l'immigration, ministre de l'Intérieur au Royaume-Uni,
02:44qui dit aujourd'hui, ce n'est plus un droit de trouver l'asile au Royaume-Uni, c'est un mérite.
02:49Alors, ils ont durci les lois pour tout le monde, sauf peut-être pour les médecins et les infirmiers et les infirmières.
02:55Et pourquoi est-ce qu'on a fait ce reportage au Royaume-Uni ?
02:58Tout simplement parce que Reform UK caracole en tête des sondages.
03:0333% d'intentions de vote s'il y avait des general elections aujourd'hui.
03:0733%.
03:09Le Labour, les travaillistes de gauche, c'est 18%.
03:12Les conservateurs de droite, c'est 16%.
03:15Reform UK est persuadé qu'ils vont gouverner très bientôt.
03:19Ils veulent mettre fin à cette hégémonie des deux partis traditionnels.
03:23Ils veulent l'alternance.
03:25Les prochaines élections, en général, c'est 2029.
03:27Mais Nigel Farage pense qu'il va y avoir des élections avant,
03:30parce que pour lui, le pays va tout droit vers la banqueroute.
03:33En tout cas, ils considèrent que Keystorm va être dans l'obligation de convoquer des élections anticipées.
03:41Voilà. En tout cas, ces clients de pub qu'on voyait à l'image à quelques instants,
03:45ils rejettent tous les accusations de racisme.
03:47Pour l'anecdote, il n'y avait que des Blancs.
03:50Sauf une table de billard où jouaient trois Philippines.
03:54Et le propriétaire Peter du pub m'a dit
03:56« Filmez ces gens, ça montre qu'on n'est pas raciste.
03:59Regardez, il y a trois Philippines parmi la clientèle de ce pub.
04:05Le propriétaire du pub m'a aussi dit
04:06« Écoutez, des médecins shri-lankais m'ont sauvé la vie, m'ont mis trois stents.
04:11Ça prouve que je suis d'accord pour qu'il y ait une immigration.
04:14Mais une immigration très, très choisie, triée sur le volet.
04:17Seulement des médecins, seulement des gens dont on a absolument besoin. »
04:22Et quand on parle aux gens dans ce pub, ils nous disent tous
04:24« On n'est pas contre l'immigration telle qu'elle, mais on ne veut plus aucun migrant. »
04:30Et ça, ça banalise quand même un peu le discours de l'extrême droite,
04:33ce discours anti-immigration.
04:36Et on a parlé à des gens issus de l'immigration qui nous disaient
04:39« Vous savez quoi ? Le contexte, il est explosif dans le pays.
04:41On n'en peut plus. On a l'impression qu'on est caricaturé sans cesse. »
04:45Même des gens qui sont issus de l'immigration, qui sont britanniques depuis peut-être deux générations,
04:50mais qui sont d'origine indienne, qui visiblement le sont.
04:54Et pour les voisins ou pour des gens qu'ils croisent, ça pose clairement problème.
04:59Je voulais dire aussi quelque chose sur les gens qui sont ici.
05:01Un véritable sentiment d'abandon.
05:03Parce que quand on parle du Royaume-Uni, on imagine la City à Londres,
05:06on imagine les banquiers, les financiers, on imagine un pays riche.
05:09Ce n'est plus un pays riche.
05:11Beaucoup de gens vont au Royaume-Uni pensant qu'il y a du travail,
05:14que c'est un pays riche, ce n'est plus le cas.
05:16Il y a depuis les crises d'austérité, depuis les coupes drastiques dans les services publics,
05:22un vrai problème dans ce pays.
05:23Et quand on sort de Londres, et beaucoup de gens quand ils vont au Royaume-Uni,
05:26ils ne vont qu'à Londres.
05:27Quand on sort de Londres, on la voit cette pauvreté.
05:30Elle est visible à Blackpool, mais aussi à Birmingham,
05:32dans les banlieues où on s'est rendu avec Claire Pacalin.
05:35Parce qu'on a tourné un focus qui sera diffusé mercredi sur l'ascension de Reform UK,
05:40mais aussi un reporter sur les mouvements nationalistes au Royaume-Uni.
05:43Mais tout de suite, j'ai oublié de lancer un extrait du reportage.
05:46Vous allez voir le propriétaire de ce pub, Peter,
05:50qui rencontre au coin d'une rue des jeunes joueurs de football.
05:56Peter a grandi à Blackpool et ne reconnaît plus sa ville.
06:00On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes.
06:03On agite une carante en or en disant,
06:05venez chez nous et on vous donnera de l'argent et de quoi manger.
06:08Et on vous donnera un lit bien chaud.
06:09On paiera le chauffage, l'électricité, le gaz et l'eau.
06:13Venez, on vous aime.
06:15Alors tout le monde vient, bien sûr.
06:17On doit enlever cette carotte en or en leur disant,
06:19vous n'aurez rien.
06:24Ce message gagne du terrain dans les régions sinistrées du pays.
06:28Peter croise de jeunes électeurs.
06:30Il y aura une guerre civile dans le pays vu la situation.
06:37C'est comme ça.
06:38C'est-à-dire ?
06:39Je ne vois pas les travaillistes réussir au pouvoir.
06:43Ils vont mener le pays à la banqueroute.
06:45Ils aident d'autres pays, ça ne me dérange pas.
06:47Mais il faut aider son propre pays avant les autres.
06:49C'est eux, la prochaine génération.
06:57On travaille pour eux.
07:03On en parlait tout à l'heure à la tête de ce parti,
07:05Réforme UK, il y a un homme, Nigel Farage.
07:08Quel rôle joue-t-il dans cette montée en puissance de ce parti ?
07:11Clairement, Elisabeth, un rôle majeur.
07:13Nigel Farage, pour dresser un peu son portrait,
07:16ancien député européen.
07:17C'est là qu'il se fait connaître à Bruxelles.
07:20Lorsqu'il insulte les Européens,
07:21lorsqu'il insulte l'idéal européen,
07:23lorsqu'il dit « Nous, on veut quitter l'Europe »
07:26et il va mener cette campagne du Brexit.
07:28Ça va vraiment être le fer de lance avant Boris Johnson.
07:31C'est lui le numéro un opposant à l'Europe
07:34et qui va se faire connaître à ce moment-là.
07:36Il est chez les conservateurs à ce moment-là.
07:38Il va quitter ce parti pour fonder un mouvement d'extrême droite,
07:43le Brexit parti, puis UKIP.
07:45Il a beaucoup changé, Nigel Farage.
07:48Il a une verve, il a un style, il a des provocations constantes.
07:52Nigel Farage, on a essayé de le rencontrer pour ce reportage.
07:55Impossible, parce que depuis qu'il caracole en tête dans les sondages à plus de 33%,
07:58les télés du monde entier veulent le rencontrer
08:01et lui limite cette intervention
08:03parce qu'il a tout à perdre à rencontrer des journalistes.
08:05Mais on l'avait rencontré il y a quelques années
08:07à l'occasion d'un billet retour sur le Brexit.
08:08Et je lui avais demandé, Nigel Farage, vous regardez la situation économique.
08:12Le pays va mal et pourtant il y a eu le Brexit.
08:15Pourquoi ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
08:17Et il m'avait répondu, c'est simple, on n'a pas fait le Brexit.
08:19On n'a pas fait le Brexit dur que moi je voulais.
08:22On n'a pas coupé tous les ponts avec l'Europe.
08:24Sinon, tout irait bien.
08:25On peut quand même en douter un petit peu.
08:28Un petit mot aussi sur Nigel Farage, ses relations à l'international.
08:31C'est un proche de Donald Trump.
08:33Il était au discours d'inauguration de Donald Trump,
08:36invité par le président des Etats-Unis en personne.
08:39Mais il s'est un petit peu brouillé avec, pas Donald Trump,
08:42mais d'autres personnages clés du mouvement MAGA.
08:45Pourquoi ? Parce que Nigel Farage a pris ses distances
08:48avec un certain Tommy Robinson, qu'il juge trop extrémiste.
08:53Tommy Robinson, ex-houligan, condamné par la justice
08:56et à la tête d'un mouvement Unite the Kingdom
08:59dont on a beaucoup parlé récemment.
09:01Vous parliez de Tommy Robinson.
09:03Vous avez suivi justement un de ses plus fidèles alliés
09:06avec un profil atypique.
09:08Il y a plusieurs mouvances au sein même de son mouvement
09:11Unite the Kingdom.
09:12Exactement.
09:13Unite the Kingdom, pour rappel, c'est ce mouvement
09:15qui a réussi à rassembler au moins 100 000 personnes
09:18dans les rues de Londres en septembre.
09:19Eux disent qu'il y avait un million de personnes dans les rues.
09:23Eux disent que les médias traditionnels mentent,
09:26qu'ils sont tous des menteurs
09:27et donc qu'il faut documenter.
09:30On doit documenter nous-mêmes nos actions.
09:32C'est ce qui ne cesse de nous répéter.
09:34Et ce qui est intéressant, c'est que quand on suit
09:35différents mouvements nationalistes comme on l'a fait,
09:37ils sont tous avec leur équipe média,
09:39téléphones portables, à se filmer,
09:41à dire leur vérité.
09:43Pas toujours la vérité des faits,
09:44pas toujours la vérité du terrain,
09:46ce qu'on voit quand on parle aux personnes
09:48d'un côté et de l'autre.
09:49Et oui, on a rencontré un des alliés clés
09:52de Tommy Robinson,
09:53qui est un peu le symbole du courant chrétien
09:56très conservateur au sein de Unite the Kingdom.
09:59Son nom, c'est Ricky Doolan.
10:01Ancien drogué, ancien alcoolique,
10:03musicien de rock, devenu pasteur.
10:05Il nous a donné rendez-vous à 1h30 de Londres,
10:07à côté de Luton, la ville de Tommy Robinson,
10:10pour un baptême en plein air,
10:12dans un canal près de Londres.
10:15On va dire 1h30 de Londres,
10:16ce n'est pas juste à côté,
10:17mais bon, les gens ont pu prendre le train
10:19pour y aller.
10:20Il les a baptisés dans l'eau.
10:22Et voilà, ça, c'est une des images,
10:23une des photos que j'ai prises.
10:25Il y avait environ une vingtaine,
10:27une trentaine de personnes.
10:28Un appel sur les réseaux sociaux
10:29lancé par Ricky Doolan.
10:30Ricky Doolan, c'est quand même 120 000 followers,
10:32rien que sur Instagram.
10:33Il faut le savoir.
10:34Il a des vidéos qui culminent à 500 000 vues.
10:37Et donc, il baptisait ces gens.
10:39Et quand il tombait dans l'eau,
10:41il leur disait,
10:41« You are born again, Christian. »
10:43Tu es ressuscité, tu es un nouveau chrétien,
10:46tu renais, en quelque sorte.
10:48Et on a vu des gens pleurer à la sortie.
10:50On a vu des gens extrêmement émus.
10:53Et pour résumer le message de Ricky Doolan,
10:56c'est qu'il faut défendre l'identité britannique.
10:59Elle est attaquée par l'islam.
11:01Il y a un grand remplacement qui est en marche.
11:04Et il y a Satan qui essaye de détruire les valeurs du pays,
11:10les valeurs britanniques,
11:11l'identité du Royaume-Uni.
11:14Merci beaucoup, Clovis Kézali.
11:16Vaste sujet, la montée du nationalisme au Royaume-Uni.
11:20Un focus, dans un premier temps,
11:21donc à retrouver en fin de semaine.
11:23Vous nous dites mercredi.
11:24Mercredi, le focus sur Réforme UK.
11:27Et en janvier, il y aura ce reporter,
11:29donc un format un petit peu plus long,
11:30sur ces différents mouvements.
11:32Et je vous, une petite information,
11:35on a aussi suivi le mouvement Raise the Colors,
11:38qui sont, pour certains, des hooligans ou d'ex-hooligans,
11:41pour certains, crânes rasés, tatouages sur les bras,
11:46qui vont dans les quartiers immigrés
11:48ou devant les hôtels pour migrants,
11:50hisser des drapeaux britanniques ou la croix de Saint-Georges.
11:53Et ils étaient, il y a quelques jours,
11:54sur les plages de France, à Calais et pas loin,
11:57pour mener une chasse aux migrants.
12:00Voilà pour le teaser.
12:01Ça, ce sera pour janvier prochain.
12:02Merci beaucoup, Clovis.
12:04Voilà pour ce derrière l'image qui s'achève.
12:06Restez avec nous.
12:07La fausse poursuit sur France 24 dans ce pari direct.
12:10Place tout de suite à votre grand format.
12:12C'est le focus du jour.
12:13Regardez.
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