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🇫🇷 Finances publiques françaises : le vrai problème n’est pas le Covid… ni l’Ukraine

• 📉 Un déficit qui dérape bien au-delà des crises — Covid et choc énergétique ont aggravé la situation, mais n’expliquent pas la divergence avec la zone euro.
• 🇪🇺 Écart croissant avec nos voisins — Alors que l’Europe se redresse, la France continue de creuser déficit et dette (+1 000 Md€ depuis 2019, plus de 110 % du PIB).
• 💸 Dépenses publiques structurellement hors normes — 10 points de plus que la zone euro, incapacité à réduire en période de croissance.
• 📊 Efficacité économique insuffisante — Croissance plus faible que la zone euro, productivité stagnante malgré un niveau record de dépenses.
• 🎯 Le vrai diagnostic — Problèmes structurels, gouvernance budgétaire fragile, absence de discipline… pas uniquement les crises.

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00:00La crise de la Covid et la guerre en Ukraine, voilà les deux coupables tout désignés pour
00:15expliquer le dérapage des finances publiques françaises. L'argument semble imparable. Oui,
00:21le déficit s'est d'abord creusé de façon spectaculaire lorsqu'au plus fort de la pandémie,
00:26l'économie a été mise sous cloche. Chute brutale du PIB d'un côté et envolé des dépenses de l'autre
00:31avec la mise en place du quoi qu'il en coûte, le chômage partiel massif et les prêts garantis par
00:37l'État, etc. Puis est venu le second choc, moins brutal, mais suffisamment pour stopper net le
00:43début du redressement budgétaire, notamment avec la mise en place du bouclier tarifaire destiné à
00:48contenir les conséquences de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. La dette publique a
00:54elle aussi changé de dimension. Elle s'est propulsée sur une nouvelle orbite, désormais
01:00solidement installée au-dessus de 110% du PIB. Entre la fin 2019 et le deuxième trimestre 2025,
01:07elle s'est alourdie de près de 1000 milliards d'euros. À situation exceptionnelle,
01:14mesure exceptionnelle et dégradation tout aussi exceptionnelle des finances publiques. Et oui,
01:20une nouvelle fois, tous les pays européens ont vu leurs déficits s'envoler pendant la pandémie,
01:25puis face aux chocs énergétiques provoqués par la Russie en 2022. Là où le bas blesse,
01:30c'est qu'après la trajectoire, du déficit public diverge nettement entre la France et le reste de
01:35la zone euro. Les chocs ont été d'une intensité similaire en Europe. Mais tandis que les finances de
01:40nos partenaires se redressent après les crises sanitaires et énergétiques, rien de comparable ne se produit chez nous.
01:46La comparaison est encore plus douloureuse en matière d'endettement. En entrée de crise,
01:52l'écart entre la France et la zone euro dépassait à peine 18 points. Il culmine désormais à 34. Un record.
01:59Un dernier chiffre est éloquent. La France à elle seule représente 30% de la hausse de la dette de
02:05la zone euro sur la période. La vraie cause ? Le dérapage de nos dépenses publiques est une maladie chronique.
02:12Mi 2025, le poids des dépenses publiques était supérieur de 10 points en France à celui de la
02:18zone euro. C'est une tendance lourde. La dépense publique en France est structurellement hors normes.
02:24Elle se caractérise par un niveau élevé et par une grande difficulté à être réduite en période de
02:29croissance. Tous les pays ont accru leurs dépenses en temps de crise. Mais contrairement à la France,
02:34la plupart ont su profiter de la reprise pour faire reculer ce ras-y-chaud. Résultat de cinquième en
02:411995, la France grimpe aujourd'hui à la deuxième place, juste derrière la Finlande. Pour quelle
02:47efficacité ? Une croissance inférieure à celle de la zone euro si l'on prend comme point de départ le
02:53dernier trimestre avant la crise Covid. Parmi les sept principales économies européennes,
02:58seule l'Autriche et l'Allemagne affichent des performances moindres. La dette française n'a pas explosé à
03:04cause de la Covid ou de la guerre en Ukraine. Elle a explosé avec la Covid et la guerre, mais pour des
03:10raisons bien plus anciennes et bien plus françaises. Niveau de dépense, gouvernance budgétaire et
03:15incapacité à se discipliner là où nos voisins, eux, ont commencé à corriger la trajectoire. À partir
03:23de là, continuer à invoquer la Covid et la guerre en Ukraine n'est pas un diagnostic. C'est une excuse.
03:34de la guerre en Ukraine n'est pas une mauvaise.
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