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  • il y a 10 heures
Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député LFI des Bouches-du-Rhône, était l'invité du Face à Face ce lundi 24 novembre. Il s'est exprimé sur la lutte contre la criminalité. 

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Transcription
00:00Je voudrais d'abord vous interroger, il est 8h29 au moment où on se parle,
00:04vraisemblablement se trouve dans la nature l'un des détenus considérés comme les plus dangereux de France.
00:10Ils sont sans avoir été placés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Viel.
00:15Le chef d'établissement avait dit non pour cette autorisation de sortir,
00:18le parquet avait dit non, et pourtant le juge d'application des peines a accordé cette permission de sortir.
00:23Il va traverser la France sans escorte, avec un dispositif finalement décidé,
00:27semble-t-il un peu à la dernière minute et en totale liberté.
00:31Est-ce que vous estimez que c'est normal ?
00:32Écoutez, je comprends qu'on puisse se poser la question, évidemment,
00:35puisqu'on a dit que c'est l'un des détenus les plus dangereux de France.
00:38Après, vous l'avez dit vous-même, il n'y a pas seulement un juge d'ailleurs,
00:40il y a deux juges qui ont considéré qu'on devait travailler les conditions de sa réinsertion,
00:46puisque sa peine elle va expirer un jour, il n'est pas condamné à vie.
00:50Et je pense que c'est légitime de se poser la question,
00:53de savoir comment on travaille pour que la réinsertion se fasse dans les meilleures conditions.
00:56Et je crois que je comprends que les gens puissent se poser des questions,
00:59mais je pense qu'ils peuvent comprendre qu'on a plutôt intérêt
01:00que quand un détenu est libéré, on fasse en sorte qu'il ne soit pas tout seul dans la nature,
01:04précisément, et qu'on ait créé les conditions pour qu'il puisse avoir un retour dans la société,
01:09qu'il soit un retour dans les meilleures conditions.
01:10Est-ce qu'on n'aurait pas pu imaginer les choses différemment ?
01:10Est-ce que cette décision est encore en adéquation,
01:14un, avec la création de cette prison de haute sécurité ?
01:19C'est-à-dire que le contraste va être assez saisissant.
01:20Dans la prison, il est sous haute surveillance, 24h sur 24,
01:24il n'a pas le droit à un téléphone portable, et là, toute la journée,
01:26il peut utiliser le téléphone de sa femme, passer tous les coups de fil qu'il veut,
01:29se promener dans le TGV et être au milieu des gens.
01:31Écoutez, après, franchement, je pense qu'il ne faut pas non plus faire croire
01:34que parce que cette personne, aujourd'hui, va pouvoir faire, si j'ai bien compris,
01:38un entretien d'embauche, qu'il va pouvoir faire ce qu'il veut
01:41et qu'il va y avoir personne qui le surveille, etc.
01:43Ça, ce n'est pas vrai.
01:44Il n'aura pas d'escorte, à proprement parler.
01:46Il n'y aura personne autour de lui, officiellement.
01:48D'accord, mais vous savez, y compris dans des prisons
01:50qui ne sont pas dites prison haute sécurité,
01:52par exemple, les conversations téléphoniques, elles sont surveillées.
01:54Donc, ne faisons pas croire aux gens qu'il va pouvoir passer des consignes,
01:58je ne sais quoi.
01:58Vous espérez qu'il est quand même surveillé ?
02:00Mais évidemment, je le souhaite.
02:02Et je crois que, sincèrement, c'est le cas.
02:04Maintenant, il y a une procédure judiciaire.
02:06Elle a été respectée à la lettre.
02:08Et encore une fois, je sais que l'idée qu'on veut faire paraître,
02:12c'est que, finalement, il faudrait que les gens soient en prison tout le temps.
02:16Ben non, mais les gens, ils ont une peine.
02:17Avec une durée, j'entends dans le débat public,
02:20et le principe de la prison, c'est quand même de travailler les conditions d'une réinsertion,
02:24de faire en sorte que les gens, quand ils sortent, ils ne recommencent pas.
02:27Et pour qu'ils ne recommencent pas, il faut travailler pour que cette réinsertion
02:30et permette, par exemple, aux gens d'avoir un emploi.
02:32Mais la question de la cohérence, c'est-à-dire que, par exemple...
02:33Mais ça, c'est à M. Darmanin qui a posé la question, pas à moi.
02:35Mais la plupart des entretiens d'embauche, maintenant, peuvent aussi se faire en vision.
02:39C'est vrai, on aurait peut-être pu imaginer un processus de cette nature.
02:42Je ne sais pas pourquoi il n'a pas été imaginé comme tel.
02:44Maintenant, la question de la cohérence, pardon, mais ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question.
02:48Parce que, depuis le début, la force politique que je représente,
02:51on a dit que cette idée que ces prisons haute sécurité seraient la solution,
02:55y compris au problème de la criminalité organisée,
02:57c'est une idée qu'on a battue en brèche.
02:59D'abord parce que, dans les prisons actuelles, même quand elles ne sont pas haute sécurité,
03:02les gens ne font pas ce qu'ils veulent.
03:04Deuxièmement, parce que ces prisons de haute sécurité, ça a existé en France jusqu'aux années 80.
03:09Et que, dans les années 80, on a précisément considéré que ce n'était pas efficace
03:12parce que ça ne se traduisait pas par un effet positif sur la question de la récidive
03:17et de la réitération des faits.
03:19Donc là, il y a effectivement une absence de cohérence,
03:21mais ça, c'est à M. Darmanin qu'il faut poser la question.
03:23Je le dis d'ailleurs.
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