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  • il y a 1 jour
Les représentants des vignerons sont reçus ce lundi à Paris, par la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, dix jours après la grande manifestation de vignerons à Béziers. Quelles sont les attentes des vignerons catalans ?

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Transcription
00:00Il est 8h moins le quart, les vignerons à Paris aujourd'hui, Simon Kolbach, reçu par la ministre de l'Agriculture,
00:06et on en parle avec votre invité Simon, Pierre Pelou.
00:08Oui, bonjour Pierre Pelou.
00:09Bonjour.
00:10Vous êtes vignerons à Tautavelle, vous êtes aussi le trésorier de la Fédération des Vignerons Indépendants du Roussillon.
00:16Il y a dix jours, plusieurs milliers de vignerons ont manifesté à Béziers.
00:19La ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, avait leur proposé ce rendez-vous de ce soir.
00:25Est-ce que sincèrement, vous Pierre Pelou, vous attendez quelque chose de concret à l'issue de cet entretien ?
00:30Aujourd'hui, j'espère que cet entretien débouchera sur des propositions pour la viticulture,
00:38des propositions qui peuvent être des solutions de résilience pour quelques vignerons,
00:43ou de sortie, ou de pérennisation de leur activité.
00:49Mais aujourd'hui, l'État est plutôt à nous dire qu'il n'y a plus d'argent,
00:53mais on attend quand même quelque chose, parce que la viticulture ne va pas très bien.
00:57Vous dites les sorties d'activité, c'est-à-dire que vous faites allusion à ces primes d'arrachage.
01:02Il y a certains des représentants des vignerons qui demandent jusqu'à 200 millions d'euros d'aide
01:07pour une nouvelle campagne d'arrachage.
01:10C'est ce que vous demandez aussi ?
01:12Ce n'est pas forcément une demande majeure, mais il faut quand même savoir accompagner
01:16ceux qui n'ont pas d'autre ressort pour continuer la viticulture,
01:21ou partir en fin d'activité avec un petit capital de leur patrimoine.
01:29Mais c'est terrible tout de même, de demander, parce qu'il y a déjà eu une campagne très importante,
01:33pas plus tard que l'année dernière dans les Pyrénées-Orientales,
01:35plusieurs milliers d'hectares qui ont été arrachés.
01:37Là, vous dites, on n'est pas allé assez loin, il faut continuer.
01:40Je ne dis pas qu'on ne soit allé assez loin, néanmoins, il apparaît que nombre de candidats
01:46se sont manifestés pour demander à encore bénéficier de ce procédé.
01:52On rappelle, pour ceux qui ne sont pas forcément au clair avec toute l'économie du vin,
01:58l'arrachage évidemment, c'est quand on arrache des hectares de vignes,
02:01ce qui est toujours un crève-cœur évidemment pour les vignerons,
02:04et l'État indemnise justement ces vignerons de façon à faire baisser la production.
02:09Parce que c'est ça le problème aujourd'hui, en tout cas l'un des problèmes, Pierre Pelou,
02:11c'est la surproduction.
02:14Aujourd'hui, le problème est l'adéquation entre la production et le marché.
02:19Je dirais qu'il vaudrait mieux qu'on voit le prisme du marché
02:23essayer d'avoir une demande adaptée aux quantités qu'on est capable de produire.
02:30Dans le Roussillon, on a quand même des produits de qualité, on sait les faire.
02:33Nos organismes savent nous épauler et nous engager à faire des vins
02:38qui sont de plus en plus stabilisés et avec une offre qui est reconnue.
02:43Mais l'offre du pays catalan n'est pas en adéquation avec la demande des consommateurs ?
02:48Peut-être, peut-être.
02:50Aujourd'hui, c'est peut-être une question à se poser
02:52où il faudrait se mettre autour de la table et plancher
02:57pour essayer d'analyser quel est le marché et essayer d'y répondre au mieux ?
03:02C'est vrai que les ventes de rouge, notamment, ont considérablement baissé ces dernières années.
03:06Il faut faire moins de rouge, plus de rosé, plus de blanc, plus de...
03:10Peut-être faut-il analyser les profils de rouge à produire,
03:14essayer de faire plus de blanc, peut-être des blancs de rouge, peut-être.
03:17Mais le département est très novateur sur l'ensemble des produits.
03:21Oui, il faut être sûr d'avoir encore les ressorts nécessaires pour pouvoir avancer là-dessus.
03:27La préfecture des Pyrénées-Orientales a lancé il y a quelques semaines les assises de la viticulture.
03:33C'est sérieux, ça, comme initiative ?
03:35Ou est-ce que vous avez l'impression que finalement l'État gagne du temps ?
03:38On verra ce qui sort de ces assises.
03:40Néanmoins, c'est toujours mieux qu'on ait l'État qui se préoccupe de nous
03:44et qui nous donne un droit de parole
03:46plutôt que de nous donner une non-réponse
03:50ou ne pas nous considérer tout simplement.
03:53Vous, vous avez demandé au préfet, déjà lors des premiers échanges,
03:56justement, cet observatoire généralisé chez nous pour les Pyrénées-Orientales.
04:00Quel a été l'accueil ?
04:01Est-ce que c'est une idée qui a retenu l'attention de la préfecture ?
04:04Tout à fait, tout à fait.
04:05La préfecture est très sensible au fait qu'on souhaite analyser les problématiques du Roussillon,
04:11tant en termes de succession, tant en termes d'analyse de marché, de rentabilité et autres problématiques
04:18qui devraient nous donner, à terme, espérons-le assez court,
04:26des notions de quoi faire pour essayer d'avoir une résilience maximale.
04:32Vous avez dit tout à l'heure, au tout début de l'interview,
04:34c'est vrai que notre viticulture ne va pas bien.
04:37Est-ce que ce n'est pas un euphémisme, ça ?
04:38Vous qui êtes trésorier, je rappelle, à la Fédération des Vignerons Indépendants du Roussillon,
04:43est-ce que ce n'est pas un euphémisme de dire ça ?
04:45Est-ce que la viticulture ne traverse pas une crise sans précédent chez nous ?
04:50J'ai la sensation qu'elle traverse une crise vraiment forte.
04:53Moi, de mémoire de vignerons,
04:56je n'ai pas souvenir d'avoir eu une visibilité sur l'ensemble de mes collègues autour de moi
05:05qui émettaient des cris d'alerte sur leur situation
05:10et la décapitalisation qu'ils sont en train de subir.
05:13C'est-à-dire que là, vraiment, les caisses sont vides dans les exploitations ?
05:17Je dirais que les caisses ne sont pas forcément à bout de souffle,
05:21mais souvent, oui.
05:22Et il faut essayer de trouver des moyens, aujourd'hui,
05:25compte tenu des rendements et des marchés,
05:28de rémunération qui soit en diversification par rapport à la viticulture.
05:33Lesquelles, par exemple ?
05:35Ça peut être de l'onotourisme, de l'hébergement,
05:37essayer de réorienter les ventes sur des ventes directes
05:40qui sont plus valorisantes en local,
05:43essayer d'avoir des partenariats de vin et de tourisme
05:49où on peut offrir des prestations
05:52qui amènent de la ressource aux entreprises
05:55qui soient peut-être dépendantes de la viticulture,
05:59mais dont la ressource est indépendante quand même,
06:02c'est-à-dire qu'elle n'amène pas forcément par une vente de vin.
06:06Mais ça, c'est compliqué pour les petits vignerons.
06:08Il y en a beaucoup de petits vignerons dans notre département,
06:10ils ne peuvent pas tous être au four et au moulin,
06:11faire du nootourisme, à la fois produire du vin,
06:15essayer de séduire des entreprises pour les acheter,
06:18participer à des congrès, on ne peut pas tout faire, malheureusement.
06:21C'est clair, c'est clair.
06:22Mais néanmoins, aujourd'hui, on a guère le choix
06:24que d'essayer de trouver des solutions.
06:28Et là, les vignerons indépendants ont des structures d'accueil
06:33qui permettent de faire de l'animation du tourisme sur place.
06:37Il faudrait aussi trouver des solutions
06:39pour nos collègues vignerons en CAF coopérative.
06:43Quand on supporte une coopérative,
06:45il faut aussi penser à supporter les coopérateurs qui la constituent.
06:51Merci beaucoup Pierre Pelou.
06:53Vous êtes vigneron, je le rappelle, à Totavelle.
06:55Et vous êtes aussi le trésorier de la Fédération des Vignerons
06:56indépendants du Roussillon, ce soir, 18h30.
07:00Certains représentent des vignerons au ministère de l'Agriculture
07:04dans le bureau d'Annie Gennevard.
07:05Bonne journée, monsieur Pelou.
07:06Merci.
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