- il y a 6 semaines
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00:00La grande interview sur CNews et Europe 1, le Louvre volé, les français stupéfaits, la France humiliée au moment où l'on demande beaucoup d'efforts aux français, aux citoyens sur les impôts et taxes.
00:11Comment expliquer cette incapacité à investir pour protéger nos trésors sur ce sujet et d'autres ?
00:16Notre invité ce matin, et je l'en remercie, Hervé Morin, bonjour.
00:19Bonjour.
00:20Merci de votre présence. Vous êtes le président des centristes, président de la région Normandie et ancien ministre de la Défense.
00:26En parlant de la Défense, parce qu'il s'agit des intérêts de la France, nos intérêts ont-ils été attaqués après le vol de trésors inestimables au musée du Louvre ?
00:34Monsieur Morin, c'est la question qui agite notre pays et bien au-delà, tant le braquage a eu un retentissement international.
00:39Est-ce que vous y voyez, comme d'autres, une forme d'humiliation ou même d'attaque des intérêts de la France ?
00:45Ce qu'on peut se dire, c'est d'abord quand même quelque chose d'assez surréaliste.
00:50Enfin, quand on lit le résumé de l'affaire, on se dit, bonjour, écoutez, on vous ouvre la porte, servez-vous, et puis ressortez.
01:01On ne peut pas imaginer, quand on est français, que le musée du Louvre puisse être aussi facilement accessible pour des cambrioleurs, sans violence, avec une disqueuse.
01:14Je mets sept minutes, je redescends, je prends des bijoux et je repars.
01:21Derrière ça, bien sûr que c'est forcément dans un pays qui est tellement en difficulté, les gens se disent décidément plus rien ne va en France, ça, ça ne fait aucun doute.
01:31Mais derrière ça, il y a quand même la question de la responsabilité.
01:34Et comment on peut annoncer 800 millions d'euros pour un grand Louvre, alors que, si j'ai bien compris, depuis des années, on s'interrogeait sur la sécurisation de nos collections ?
01:47C'est plutôt ça le débat.
01:49Et derrière, c'est probablement toute l'inefficacité de cette bureaucratie qui fait que quand vous êtes directeur du musée du Louvre,
01:59vous êtes obligé de demander tous les matins quand vous faites un investissement.
02:03Moi, je le vis par le Mont-Saint-Michel, qui dépend du Centre des Monuments Nationaux.
02:10Vous découvrez que dans un monument qui accueille 2,5 millions de personnes, c'est un détail, mais c'est très symbolique,
02:16vous n'êtes pas capable d'avoir des toilettes convenables et qui ne sont pas bouchées,
02:20parce qu'il faut 9 mois pour obtenir la réparation par l'administration centrale.
02:25Donc, on voit bien que, là encore, il y a un qui est responsable,
02:29et deux, et deux, l'efficacité du système et d'un système centralisé dont on voit qu'il n'est pas capable d'apporter des réponses
02:40à une question qui s'est posée, si j'en crois ce que raconte la presse, en 2019.
02:45Vous avez évoqué Hervé Morin, et c'est vrai que ceux qui nous écoutent et nous regardent ce matin sont stupéfaits.
02:49Les images du braquage sont hallucinantes. Aucune alarme, aucune sécurité, aucun agent arrivé en scooter des malfaiteurs,
02:55utilisation d'une nacelle, 7 minutes pour s'emparer d'un patrimoine sans commune mesure.
03:00Rappelons quand même la couronne de l'impératrice Eugénie, sorti d'émeraudes et de diamants brisés, retrouvés dans un caniveau.
03:07La question de la responsabilité, pourquoi elle ne se pose pas avec acuité dans notre pays ?
03:11La question n'est pas de faire tomber, entre guillemets, des têtes.
03:14Pourquoi on a l'impression que personne n'est responsable d'un tel naufrage, selon vous ?
03:17Parce qu'il n'y a plus de distinction, parce que le système est tellement empêtré dans l'interministériel,
03:29la décision qui ne se produit jamais, des administrations déconcentrées qui sont obligées de faire du reporting permanent,
03:37que ce soit un préfet, que ce soit un directeur d'un établissement public,
03:41qui est constamment empêtré par une administration centrale qui veut exister,
03:47et qui fait qu'au bout du compte, la responsabilité se dilue.
03:51Et d'où d'ailleurs le fait que, quand Sébastien Lecornu dit,
03:56si on veut rendre le système efficace, il faut décentraliser massivement,
03:59alors vous allez me dire que je plaide pour ma paroisse.
04:00Évidemment, en tant que président de région, on va en parler.
04:02Mais il est clair que tous les pays qui marchent bien sont des pays, soit fédéraux,
04:07soit avec des libertés locales qui sont fortes, souvent avec des régions autonomes.
04:12C'est ce système-là qui fonctionne en Europe.
04:14Et tous les pays qui marchent bien, Hervé Morin, ce sont des pays où il y a un consentement,
04:18j'allais dire, naturel à l'impôt, parce qu'on comprend où les impôts vont.
04:21La question se pose, sécurisation d'un tel patrimoine avec une telle défaillance,
04:26au moment où le budget arrive, en commission et dans un contexte de dégradation de la note française,
04:31se tiendront aujourd'hui les débats sur la première partie du projet de loi de finances.
04:35C'est un festival de taxes que beaucoup craignent.
04:37Tout d'abord, la première question, la gauche compte bien peser,
04:40les socialistes en particulier, sur cette feuille de route.
04:43Comment vous expliquez, vous, ancien ministre, avec votre expérience de président de région,
04:47que les socialistes aujourd'hui, qui sont quand même, j'allais dire,
04:50avec un niveau assez modeste au niveau électoral,
04:53qui tiennent aujourd'hui la destinée en grande partie du pays entre leurs mains
04:57et de nombreuses institutions ?
04:58Ça nous renvoie à la question précédente de la semaine dernière,
05:03c'est fallait-il censurer le gouvernement ?
05:05Si vous étiez député ?
05:06Je l'ai été, je peux vous garantir que j'aurais censuré.
05:09Sans état d'âme ?
05:10Ah, sans état d'âme, mais je l'ai déjà fait.
05:12Et c'était pas facile à l'époque, c'était en 2005, le gouvernement...
05:16Rappelons-le, voilà.
05:17Donc, je sais ce que ça représente pour un parlementaire.
05:19Je sais le risque derrière qui est le risque de la dissolution.
05:21Mais là, quand on voit ce budget,
05:26et surtout, là, on va assister à un festival de démagogie,
05:33festival de propositions les plus déconnantes possibles.
05:38Vous allez avoir 10 inventions à la seconde.
05:42Et la créativité est sans limite.
05:44La créativité est immense.
05:45Mais la créativité, déjà, du projet de loi de finances est immense.
05:48On met 19 milliards de taxes supplémentaires.
05:52On ne s'engage pas sur les réductions de dépenses,
05:54parce qu'on sait bien que la réduction de dépenses,
05:56elle crée immédiatement des tensions avec ceux dont vous dépendez pour votre survie.
06:03Et donc, en clair, derrière ça, il y a ce sujet, je le dis à mes amis républicains.
06:07Alors, nous, qu'est-ce qui faisait notre différence ?
06:13C'était d'être sérieux.
06:16C'est quoi le sérieux aujourd'hui ?
06:17D'être sérieux, par exemple, sur les retraites.
06:19Bon, parce que c'est quand même ça le sujet fondamental.
06:21Un sujet, les retraites, dont je ne vais pas vous embarrasser de chiffres,
06:25mais moi seul, sur les 170 milliards de déficit,
06:2980 milliards, ce sont les retraites.
06:30Bon, et donc, et d'ailleurs, il y a une question de fond
06:35qu'on devrait se poser, nous, en tant que Français.
06:38C'est pourquoi les Français ne regardent pas ce sujet-là avec lucidité ?
06:44Oh, ça, c'est une question permanente en France.
06:45C'est pour moi une interrogation profonde.
06:48Monsieur Morand, alors je termine.
06:49Attendez, pourquoi vos amis au gouvernement ne regardent pas avec lucidité cette question, d'abord ?
06:53Je termine.
06:54Et moi, je suis député républicain.
06:56Qu'est-ce qui faisait que je pouvais dire que j'étais différent du Rassemblement national et des autres ?
07:01Je disais, moi, je n'ai pas des propositions aussi dingues
07:04que de revenir à la retraite à 60 ans, etc., compte tenu de la démographie.
07:07Bon, très bien.
07:09Et donc, moi, je vous propose des choses sérieuses.
07:12Je vous propose l'idée qu'on va d'abord se préoccuper de la création de richesses,
07:16qu'on va d'abord se préoccuper de la création de valeurs,
07:19de faire en sorte que l'enseignement supérieur, la recherche, l'innovation, l'école
07:23soient au cœur du système.
07:24Vous êtes en train de nous dire qu'il n'y a plus de spécificité.
07:26C'est un théâtre de droite, Hervé Morin ?
07:28C'est-à-dire qu'ils sont dilués dans le socialisme ?
07:30Je veux juste dire que le risque, c'est reculer pour mieux sauter, en quelque sorte.
07:36Vous voyez, quoi.
07:36Sauter où, pardonnez-moi, dans le vide ?
07:38Reculer parce que j'ai peur de la dissolution, je peux comprendre.
07:41Mais en même temps, dans 6 mois, dans 9 mois ou dans 1 an,
07:44la question se posera aussi.
07:45Et donc, je continue.
07:46Hervé Morin, j'entends.
07:47Le modèle, c'était d'aller jusqu'au purger la crise.
07:50Et purger la crise, c'était de faire en sorte que la censure
07:54amène à se poser cette question centrale,
07:57remettre les institutions debout
07:58et donc amener le président de la République
08:00à annoncer sa démission programmée.
08:02Très bien.
08:03Attendez, vous n'avez pas changé d'idée.
08:04Je n'ai pas changé d'idée.
08:05La censure n'est pas là.
08:06Elle n'arrive pas.
08:06En tout cas, pas tout de suite.
08:0714 milliards de hausse d'impôts avec des ministres de droite.
08:0919 milliards.
08:1019, mais écoutez.
08:11Avec tant de milliards, on en perd la tête.
08:13Mais avec des ministres quand même estampillés de droite au gouvernement.
08:17Que reste-t-il des LR aujourd'hui ?
08:18On sait que vous êtes proche de Bruno Rotaillot.
08:20Et de David Lysnard.
08:22Et de David Lysnard, effectivement.
08:23Mais pas tellement de Laurent Wauquiez ni de sa position actuelle.
08:27Si vous deviez trouver un mot pour décrire l'état des Républicains,
08:30quel serait-il ?
08:31Je pensais vraiment qu'on était capable de se faire entendre.
08:43On avait à travers Bruno Rotaillot
08:45un discours sur les questions de sécurité et d'immigration
08:48qui sont les sujets centraux pour nos compatriotes.
08:51Quand vous demandez aux Français
08:52quelle est votre première préoccupation pour les élections municipales,
08:56c'est Frédéric Dhabi, le patron de l'IFOP,
08:57qui me faisait observer.
08:5884% des Français disent
09:00les incivilités, les insécurités.
09:03Et puis avec David Lysnard,
09:04on avait un programme de transformation systémique,
09:07de création de valeurs,
09:09de recréation de l'idée de responsabilité, etc.
09:12Très bien.
09:12Et je me disais,
09:14il y a quelque chose qu'on peut bâtir.
09:16Mais là, moi je n'en entends que cela.
09:20Comme président de la région,
09:21je me balade toute la journée.
09:23Si je puis dire.
09:25J'entends des gens qui me disent,
09:27mais attendez, comment vous pouvez accepter ça ?
09:30Et donc notre question,
09:32c'est notre propre crédibilité.
09:34Et donc la question, c'est de dire,
09:40Laurent Wauquiez, pardon,
09:42il a été archi battu aux élections internes des Républicains,
09:47je ne sais pas moi,
09:48dans une logique de loyauté,
09:51de respect du suffrage des militants.
09:54Je me range derrière celui qui a gagné.
09:57Et puis on fait campagne ensemble.
09:58Vous connaissez l'histoire de la droite un peu très bien.
10:01Elle va de trahison à trahison.
10:03Je prends, je prends,
10:05pardon de parler de mon histoire.
10:07Moi j'ai fait campagne avec Bayrou pendant 10 ans,
10:09jusqu'en 2007.
10:10Et quand en 2007 il a annoncé qu'il ne fallait pas voter Sarkozy,
10:13j'ai dit, c'est fini François, notre histoire.
10:15Bon, très bien.
10:16Mais je l'ai fait avant avec loyauté,
10:19dans tous les cas de figure,
10:21même dans des cas difficiles.
10:21Et maintenant, avec qui doit être écrite votre histoire ?
10:24Par exemple, vous citez David Lissnard,
10:26Hervé Morin, David Lissnard,
10:27il appelle sur une proposition,
10:28un projet de 5 à 10 mesures,
10:30à ouvrir, à faire l'union des droites.
10:32Si vous, vous étiez,
10:34vous êtes pour cette union des droites,
10:35d'où elle va ?
10:37Qui doit-elle comprendre ?
10:38Il y a...
10:39Ce n'est pas d'abord la question de l'union des droites.
10:41Non, non, non, non, non, non, non, non.
10:42Il faut mettre les choses...
10:43C'est ma question.
10:44Mais moi je...
10:44Et c'est votre réponse.
10:45C'est ma réponse.
10:46Vous allez me dire.
10:46Ma réponse.
10:47J'ai eu cette conversation avec David ce week-end,
10:49donc je peux d'autant plus vous en parler.
10:51La question, c'est d'abord de bâtir un modèle de primaire ouverte.
10:58Parce que si...
10:58Jusqu'où ?
10:59Donc la question se pose.
11:00Alors après, on commence à discuter avec ceux avec lesquels...
11:04Je vous donne des exemples, de Sarah Knafo à Hervé Morin ?
11:06Hervé Morin, sans aucun doute.
11:08Oui, et Sarah Knafo, pour vous donner une échelle.
11:10J'ai une interrogation.
11:11Il y a quand même des principes simples qu'on doit respecter.
11:15C'est...
11:16Est-ce que ceux avec lesquels on discute sont républicains ?
11:20Est-ce qu'ils sont racistes ou non ?
11:21Quels ont été leurs propos ?
11:22Reconquête serait donc un parti non républicain et raciste ?
11:26Non, non, pas.
11:26Je n'ai pas dit ça.
11:27Mais ça...
11:28Non, mais ça dépend de ce qu'on dit.
11:29Non, non, non.
11:30Je pense qu'il y a des critères assez simples.
11:33C'est l'expression publique de celles et ceux qui portent un message politique.
11:37Et il y a des choses qui ne sont pas acceptables.
11:38Desquelles, par exemple ? C'est intéressant.
11:41Ce que je sais, c'est qu'on doit bâtir un modèle dans lequel on rassemble au maximum.
11:46Après, il y a quand même des limites.
11:48Et c'est ces limites-là dont on continue...
11:48D'accord.
11:49Donc, les limites, vous les mettez, si j'ai bien compris, à Reconquête, par exemple.
11:54Pour moi, c'est un sujet.
11:56C'est un sujet.
11:57Apparemment pas pour David Lissnard.
11:58Bon.
11:59C'est un sujet entre vous.
12:00En tout cas, pas dans ce temps.
12:01Ce n'est pas un sujet en tant que tel.
12:04Je veux dire, ce n'est pas un débat conflictuel.
12:08C'est juste de s'interroger comment on bâtit l'idée de construire un système dans lequel on a un candidat.
12:14C'est intéressant parce que l'union des gauches, elle est possible.
12:17Il ne se pose pas autant de pression.
12:17Ah bah non, non.
12:18Non, mais là...
12:18Non, mais elle l'était.
12:19Elle l'était.
12:19Et non pas autant de pudeur de gazelle que vous.
12:22Ouais, bah écoutez, moi j'aime bien avoir quelques pudeurs.
12:24Bon.
12:25Vous n'en avez pas à l'égard d'Emmanuel Macron.
12:27Vous estimez qu'il doit toujours partir ?
12:28Ah bah bien sûr.
12:30Mais à programmer.
12:31Vous n'avez jamais laissé le temps en formation politique de régler les problématiques dont on parlait
12:37et faire en sorte qu'à la fin du printemps, on puisse avoir une élection présidentielle
12:43avec un vrai débat sur un choix de société, sur un projet, avec des questions qui sont des questions profondes.
12:50Oui, moi, tous les jours, c'est mon interrogation.
12:55Comment on arrive à recréer de l'ambition ?
12:59Comment on arrive à sortir du déni de réalité ?
13:04Comment on fait en sorte que nos compatriotes redeviennent des citoyens plutôt que des consommateurs ?
13:09Comment on les sort du repli individuel pour les faire honorer à un projet collectif ?
13:12Il y a une interrogation.
13:13Parce qu'en fait, quand on regarde les choses, depuis 2007 et l'élection de Nicolas Sarkozy,
13:21il n'y a jamais eu un moment d'ambition et d'enthousiasme.
13:26Alors, c'est légitime.
13:27Hervé Morin, pardonnez-moi.
13:28François Hollande a été élu par défaut et Emmanuel Macron a été élu dans un...
13:33Mais vous avez voté pour lui, vous le regrettez aujourd'hui.
13:35Au second tour, oui, j'ai voté pour lui.
13:36Mais pardonnez-moi, là, vous êtes quand même dans la famille centriste, vous dites Emmanuel Macron, c'est le nœud du problème.
13:41Alors, est-ce que vous regrettez votre vote aujourd'hui ? Est-ce que vous le referiez ?
13:44Non, mais de toute façon, je n'ai pas de remords, j'ai fait un choix, voilà.
13:49Et vous le referiez, ce choix ?
13:50Je ne sais pas.
13:54Écoutez...
13:54Je ne sais pas.
13:55Vous ne savez pas ?
13:56Non, mais ça...
13:56M. Morin, devant l'isoloir, même choix qu'il y a quelques années, est-ce que vous le referiez, sachant qu'aujourd'hui vous demandez la démission d'Emmanuel Macron ?
14:03Je demande la démission d'Emmanuel Macron pour une raison simple, c'est qu'il faut permettre au pays d'avancer, de progresser, de...
14:09Mais est-ce que vous referiez la même fois ?
14:11Je ne suis pas sûr.
14:13Vous avez évoqué un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui sera incarcéré demain.
14:18Ses fils appellent à une mobilisation dans le 16e arrondissement, près de son domicile.
14:22Vous avez été ministre de la Défense du gouvernement Fillon de 2007 à 2012.
14:26Comment vous vivez ce qui va advenir dès demain ?
14:29Alors, c'est toujours difficile de parler de la justice quand on est politique.
14:35Il y a au moins quand même deux immenses interrogations.
14:41Une qui est quand même, pour moi, vraiment un scandale, c'est l'exécution provisoire.
14:48L'exécution provisoire, elle s'adresse à des gens qui peuvent récidiver, réitérer, qui peuvent se soustraire à la justice.
14:55Nicolas Sarkozy ne s'est jamais soustrait à rien.
14:58Et d'ailleurs, c'est une des failles de la procédure pénale française.
15:05C'est que l'exécution provisoire en civil peut faire l'objet d'un appel auprès des prisons d'un cours d'appel.
15:10Et là, vous n'en avez pas.
15:12Donc, on pourrait déjà faire corriger ce point.
15:14Et puis, le deuxième, l'association de malfaiteurs, 50 prisons, pas un seul fait, mais simplement des faisceaux d'indices.
15:22Vous l'avez appelé pour le témoigner de votre...
15:24Je lui mets un mot.
15:25Marine Le Pen l'a appelé, par exemple.
15:27Oui, je ne m'appelle pas Marine Le Pen.
15:27Non, non, non, mais je sais bien, je ne vais pas faire la comparaison entre les SMS et les appels téléphoniques,
15:31mais l'ancien président, il y a vu quand même un signe, alors que certains dans sa famille politique ont eu des réactions plus timorées.
15:38Comment vous expliquez cela ?
15:39Je ne sais pas.
15:40Vous-même, vous avez eu des mots, mais là, je parle politiquement, assez dur à son égard.
15:44Dans un livre, vous aviez qualifié un président qui n'avait pas de hauteur de vue, etc.
15:48C'est du passé ?
15:50Non, non, mais moi, j'avais à la fois des divergences profondes.
15:55Quand je suis sorti du gouvernement, je suis sorti parce que je trouvais qu'il y a des éléments sur lesquels je n'étais pas en adéquation, en disant ça comme ça.
16:02Mais je respecte l'homme et je lui reconnais beaucoup de talent.
16:09Il avait souvent énormément de talent qu'il savait aussi parfois gâcher.
16:14Et pour terminer, parce que c'est vrai que nous avons démarré avec le vol au Louvre,
16:18et quand même un ancien président qui est incarcéré, l'image à l'international, en tant que président de la région Normandie,
16:24vous voyagez beaucoup, c'est une région qui a un poids historique très important dans notre pays.
16:28Quelle est l'image que l'on donne aujourd'hui ?
16:31J'étais à Bruxelles la semaine dernière pour défendre des projets sur la région.
16:37À chaque fois, la question qui était posée à l'issue de la rencontre et des travaux, c'était « mais où est-ce que va votre pays ? »
16:47L'interrogation de cet immense pays qu'a été la France il n'y a encore pas si longtemps,
16:53et dont on se dit « mais est-ce qu'un jour les Français vont reprendre le chemin de l'ambition et de l'optimisme ? »
17:02Merci Hervé Morin, il faut l'espérer. Merci, c'était votre grande interview. À bientôt.
17:05Merci.
17:05Merci.
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