Crise politique : «Si on veut servir l’intérêt de la France, le Président doit démissionner», affirme Hervé Morin

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il y a 2 jours

Avec la démission du gouvernement Lecornu, la France s’est installée dans une crise politique inédite. Pour Hervé Morin, président de la région Normandie, le président de la République n’a plus le choix que de démissionner.

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00:00S'il y a dissolution, imaginons que nous soyons dans l'hypothèse d'un rassemblement national

00:05entre aux alentours de 200 ou 250 sièges, comme les sondages semblent nous le dire.

00:11C'est-à-dire qu'il n'y a pas de majorité.

00:13Donc ça veut dire qu'on a à nouveau un gouvernement infaisable.

00:17C'est exactement ça que ça veut dire.

00:19Et si Emmanuel Macron arrive à traîner jusqu'après le mois de mai pour dissoudre,

00:24mettons qu'il arrive à passer avec un gouvernement trois mois, quatre mois,

00:28et qu'à un moment, il y ait un blocage qui soit complètement total, qu'est-ce qui va se passer ?

00:32On aura une assemblée qui aura été dissoute et on aura, au plus tard l'année d'après, une élection présidentielle.

00:39Et donc on aura, compte tenu de la Constitution, un président public qui sera élu au suffrage universel

00:45et qui n'aura pas les pouvoirs de pouvoir dissoudre dans la foulée pour avoir une majorité stable.

00:50Donc on retournera dans le pire des cauchemars, c'est-à-dire un président qui vient d'être élu

00:55et qui n'aura même pas les moyens de mettre en place sa politique.

00:58Et donc je dis, si on veut servir l'intérêt de la France et des Français,

01:03il n'y a pas d'autre solution que de revenir à l'esprit de la cinquième.

01:07J'ai été désavoué par le peuple français, je n'arrive pas à construire un gouvernement,

01:11je démissionne parce que c'est l'intérêt de la France.

01:13Mais Hervé Morin, vous connaissez le président de la République,

01:17vous avez eu l'occasion de le rencontrer, j'imagine.

01:20Et puis vous vous observez, bien sûr.

01:22Vous pensez qu'il est capable de démissionner ?

01:25C'est évident que quand je dis ça, j'ai 20 hectos de copains me disant

01:31« Mais tu as vu, tu crois qu'on a un premier public qui serait capable de faire ça ? »

01:35Non, mais il était capable de dissoudre quand personne ne lui demandait.

01:39S'il avait un brin de cohérence, il n'aurait pas accepté la démission de Sébastien Lecornu hier matin

01:50pour lui demander deux heures après de former le gouvernement.

01:52Si vous voulez, on a surtout le sentiment d'un bateau qui est dans la tempête

01:58et où il n'y a plus de cap, ça me paraît clair.

02:00Il y a des négociations qui vont débuter ce matin, Sébastien Lecornu va tenter de trouver un projet commun,

02:06on appelle ça une plateforme.

02:09Vous n'y croyez pas une seconde ?

02:12Non, parce qu'on voit bien qu'on est dans des jeux politiques

02:15qui sont des jeux qui sont avec la perspective de l'élection présidentielle.

02:20On voit que lorsque Sébastien Lecornu essaie de bâtir quelque chose,

02:24on garde des cartes sous la main.

02:26Quand on forme un gouvernement avec les Républicains et que personne ne dit à Bruno Retailleau,

02:34eh bien, comme très bonne idée, comme provocation ultime, on a décidé de vous mettre,

02:38comme ministre des Armées, Bruno Le Maire, celui qui a été l'artisan des mille milliards de dettes.

02:44En matière de provocation, on ne fait pas mieux.

02:46Donc, on voit bien qu'il n'y a plus rien qui n'a de sens,

02:50sinon un moment où c'est le suffrage universel et le bon sens des Français qui finit par reprendre la main.

02:57Qu'est-ce que vous disent les Français, justement, en Normandie, dans votre région,

03:00quand vous les croisez ? Qu'est-ce qu'ils vous disent ?

03:04Si je prends hier, vous avez des Français qui vous disent « ça ne va pas durer ».

03:09Voilà, où va le pays ?

03:12Le sentiment de déclin est très profond depuis des années,

03:16mais il est désormais associé à l'idée, en effet, dont je fais partie,

03:23d'une classe politique dont l'irresponsabilité est complète.

03:27C'est grosso modo le sentiment qui est dominant aujourd'hui.

03:31Qui ressort.

03:32Merci beaucoup Hervé Morin.

03:33Bon, vous allez peut-être recevoir à nouveau des textos de vos amis encore ce matin,

03:37peut-être une vingtaine, une trentaine, qui vont vous dire « mais Hervé, ça ne va pas ».

03:41Je vais vous faire plaisir, nous, quand on fait trois minutes ou quatre minutes de télé,

03:48on voit les audiences en fonction du nombre de textos que nous recevons.

03:51Je vous dirai combien de textos j'ai reçu.

03:52Ah ben voilà, on est numéro un.

03:56C'est pour ça que je vous le dis.

03:58On est numéro un.

03:59Merci beaucoup.

04:00Merci Hervé Morin.

04:01Bonne journée à vous.

04:02Merci d'avoir été en direct avec nous.

04:03Allez, on va continuer à parler de la situation politique qui inquiète.

04:06situation politique instable en France et ça a un impact sur l'économie.

04:11On en parle tout de suite.

04:12La Bourse de Paris est chahutée, faut-il s'inquiéter ?

04:33Il a enregistré une baisse de plus d'un pour cent après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu.

04:40La situation ne semble pas partie pour s'améliorer et ça a un impact sur les marchés financiers

04:45et ensuite sur l'économie réelle.

04:47On vient de le voir avec Hervé Morin.

04:48Chloé Tarka pour tout nous expliquer.

04:51Une chute de la Bourse de Paris après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu.

04:57Ce lundi, le CAC 40 a décroché en baisse de 1,36%.

05:02Pour l'instant, on n'est pas sur un krach, on n'est pas sur une crise financière.

05:06Mais on peut quand même s'inquiéter parce qu'on peut se dire que le marché avait déjà enterriné un peu l'instabilité politique française

05:15puisqu'on est quand même habitué malheureusement maintenant depuis la dissolution de juin 2024.

05:20Et là, il va falloir resurveiller vraiment ce qui se passe dans les prochains jours.

05:24Signe que l'inquiétude grandit.

05:26L'euro a reculé face au dollar.

05:28Et parmi les premières victimes de ces bouleversements politiques,

05:32les banques françaises, alors que leur cours a chuté.

05:35Des conséquences directes de l'instabilité politique.

05:39Il peut se passer énormément de choses qui peuvent avoir un impact sur les marchés,

05:44un impact sur le coût de la dette de la France,

05:47le coût annuel, ce qu'on appelle la charge de la dette,

05:50et aussi sur les écarts de taux entre la France et l'Allemagne.

05:53Tout le monde se pose plein de questions, des questions auxquelles on n'a pas les réponses,

05:57ce qui est vraiment assez anxiogène.

06:01Ces prochains jours, Emmanuel Macron pourrait annoncer une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.

06:06À la clé, un risque supplémentaire pour les marchés financiers français.

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06:27– Les bonnes nouvelles météo.

06:30Il faut les prendre, les bonnes nouvelles, en ce moment.

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06:50– Alexandra, beaucoup de soleil, de la chaleur dans le sud et des nuages dans le nord.

06:54– Eh oui, petit bémol sur les régions du nord.

06:56Avec hier, un temps très nuageux, très brumeux, notamment à Dieppe, en Seine-Maritime.

07:01Avec ce ciel qui est resté bouché une bonne partie de la journée,

07:04on pourrait retrouver quelques éclaircies aujourd'hui en Seine-Maritime.

07:06mais c'est vrai que globalement sur le nord, le soleil a quand même du mal à percer.

07:11Alors au programme ce matin, encore des brouillards,

07:13un temps très nuageux justement entre Dieppe et le Grand Est.

07:17– Sous-titrage Société Radio-Canada

07:22– Sous-titrage Société Radio-Canada

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